Rue Lamarck
La rue Lamarck est une voie située dans le 18e arrondissement de Paris, en France.
18e arrt Rue Lamarck
| |||
| |||
Situation | |||
---|---|---|---|
Arrondissement | 18e | ||
Quartier | Clignancourt Grandes-Carrières |
||
DĂ©but | Rue Maurice-Utrillo Rue du Cardinal-Dubois |
||
Fin | Avenue de Saint-Ouen Rue Étex |
||
Morphologie | |||
Longueur | 1 555 m | ||
Largeur | 12 m | ||
Historique | |||
Création | |||
DĂ©nomination | |||
GĂ©ocodification | |||
Ville de Paris | 5209 | ||
DGI | 5288 | ||
GĂ©olocalisation sur la carte : Paris
GĂ©olocalisation sur la carte : 18e arrondissement de Paris
| |||
Situation et accès
La rue Lamarck est l'une des plus longues voies du 18e arrondissement de Paris (seules les rues d'Aubervilliers, Belliard, Championnet, Marcadet, Ordener et le boulevard Ney sont plus longs).
La rue Lamarck débute en haut de la butte Montmartre, vers la rue Maurice-Utrillo et la rue du Cardinal-Dubois. Elle part vers le nord et s'enroule autour de la butte en la descendant. Elle traverse la rue Caulaincourt et se poursuit globalement vers l'ouest jusqu'à l'avenue de Saint-Ouen, à l'extrémité ouest de l'arrondissement.
Ce site est desservi par la ligne   à la station Lamarck - Caulaincourt et par la ligne   à la station Guy Môquet.
Elle a la particularité d'être en sens unique dans les deux sens — mais sur des sections différentes, bien entendu. En effet, de la place Jacques-Froment la circulation est en sens unique d'un côté vers le haut de la butte, et de l'autre vers le bas.
- Les escaliers MĂĽller.
- Rue à proximité du métro Lamarck-Caulaincourt.
- Angle des rues Lamarck (no 31) et du Mont-Cenis (no 28).
Origine du nom
Le nom de la rue fait référence au naturaliste Jean-Baptiste de Lamarck (1744-1829), professeur de zoologie des invertébrés au Muséum en 1793. Il a défini une théorie sur l’évolution des êtres vivants avec Philosophie zoologique et l'Histoire naturelle des animaux sans vertèbres.
Historique
La rue Lamarck a été créée en plusieurs étapes. La rue est ouverte en 1867 entre la rue du Chevalier-de-La-Barre et la rue Eugène-Carrière. En 1881, elle est prolongée au sud jusqu'à la rue Foyatier. En 1893, elle est prolongée à l'ouest jusqu'à l'avenue de Saint-Ouen. En 1930, l'extrémité sud, entre la rue Maurice-Utrillo et la rue Foyatier, est détachée pour devenir la rue du Cardinal-Dubois[1].
Dans la nuit du 20 au 21 avril 1944, pendant la Seconde Guerre mondiale, sous l'Occupation, le dépôt ferroviaire voisin de La Chapelle est bombardé par l'aviation alliée, qui prend aussi pour cible un appareil de la DCA allemande installé sur la butte Montmartre. Le quartier alentour est touché. Un témoin raconte : « La rue Lamarck entre ses deux trottoirs est toujours une rivière furieuse. Longeant la balustrade du square, je réalise qu'un chapelet de bombes a atteint le réservoir d'eau près du Sacré-Cœur et les conduites crevées ont formé la rivière »[2].
Bâtiments remarquables et lieux de mémoire
- No 16 : ancien emplacement d'un « asile israélite de nuit[3] ». C'est aujourd'hui le siège du Centre israélite de Montmartre.
- No 24 : aujourd'hui Hôtel Ermitage Sacré-Cœur ; on y voit des fresques murales du peintre montmartrois Roland Dubuc.
- No 30 : adresse du siège social de la République de Montmartre[4]
- No 39 : Maurice Asselin, artiste peintre, y vécut.
- No 43 : le peintre suisse Marius Borgeaud y avait son domicile et son atelier.
- No 49 : la créatrice de bijoux Suzanne Belperron y vécut.
- No 122 : le peintre franco-argentin Ruben Camacho y vécut.
- Sous l'Occupation allemande, l'Union générale des israélites de France (UGIF) possède dans cette rue un centre d'accueil destiné aux enfants juifs[5].
À la télévision, au cinéma et dans la littérature
Le peintre Jean-Gabriel Domergue raconte dans l’émission En direct de Cannes, diffusée à la télévision française le , qu'il a engagé en 1911 comme « homme de ménage » un certain Lénine[6] - [7]. Dans le film de Claude Lelouch, Un homme et une femme (1966), Anne Gauthier (Anouk Aimée) vit rue Lamarck et narre (vers la 20e minute) cette anecdote à Jean-Louis Duroc (Jean-Louis Trintignant) qui la raccompagne et ne connaît pas la rue : « C'est pourtant dans cette rue que Jean-Gabriel Domergue un peu avant 1917 engagea un domestique russe qui s'appelait Vladimir Oulianov. Il a appris bien après que c'était Lénine. » Dans Stedevaart naar Paris (2020), l'écrivain et journaliste néerlandais Jan Brokken rapporte l'anecdote sous la forme de l'engagement de Lénine par Jean-Gabriel Domergue pour livrer à vélo ses commandes depuis son atelier de la rue Lamarck. Pour Jan Brokken, le fait que Lénine, qui vivait à cette époque avec sa famille dans le 14e arrondissement de Paris, ait livré les commandes du peintre est peu plausible[8].
La rue Lamarck est évoquée dans la deuxième partie du chapitre 6 de Jésus-la-Caille, roman de Francis Carco, comme une rue depuis laquelle on voit tout Paris.
Références
- Jacques Hillairet, Dictionnaire historique des rues de Paris, Paris, Les Éditions de minuit, 1972, 1985, 1991, 1997, etc. (1re éd. 1960), 1 476 p., 2 vol. [détail des éditions] (ISBN 2-7073-1054-9, OCLC 466966117), p. 16.
- « La nuit du 20 au 21 avril annonçait le 6 juin », Le Vieux Montmartre, nouvelle série, fascicule n°73, juillet 2004, 118e année, Société d'histoire et d'archéologie des IXe et XVIIIe arrondissements fondée en 1886 (Paris), p. 19-21. Via Gallica.
- Patrice Markiewicz, « Patrice Markiewicz. Les Juifs de Russie dans le 18ème arrondissement de Paris 1852 – 1944 », sur Tribune Juive, (consulté le ).
- 2013 DU 316 Dénomination d’une emprise “ place Suzanne Denglos-Fau ” (18e)
- Michel Laffitte, « L'UGIF, collaboration ou résistance ? », in Revue d'histoire de la Shoah, 2006/2, no 185, p. 45-64 (en ligne).
- « En direct de Cannes », INA,
- Lorenzo Cotti, Montmartre 15-40, suw.biblos.pk.edu
- (nl) Jan Brokken, Stedevaart naar Paris, Amsterdam, Uitgeverij Atlas Contact, , 415 p. (ISBN 978-90-450-4014-1, OCLC 1130760871, lire en ligne)