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Rue Jean-Jacques-Rousseau (Grenoble)

La rue Jean-Jacques-Rousseau (autrefois dénommée, rue des Vieux-Jésuites comme à l'époque de la naissance de l'écrivain Stendhal, né dans cette rue), est une voie publique de la commune française de Grenoble, essentiellement commerçante, située dans le quartier Notre-Dame, le quartier ancien de la ville correspondant à l'intérieur de l'ancienne enceinte médiévale.

Rue Jean-Jacques-Rousseau
Image illustrative de l’article Rue Jean-Jacques-Rousseau (Grenoble)
La rue Jean-Jacques-Rousseau depuis la place Sainte-Claire en mars 2021.
Situation
CoordonnĂ©es 45° 11′ 29″ nord, 5° 43′ 46″ est
Pays France
RĂ©gion Auvergne-RhĂ´ne-Alpes
Département Isère (département)
Ville Grenoble
Quartier(s) Notre-Dame (Grenoble)
DĂ©but Place Sainte-Claire
Fin Grande Rue
Morphologie
Type Rue piétonne
GĂ©olocalisation sur la carte : Grenoble
(Voir situation sur carte : Grenoble)
Rue Jean-Jacques-Rousseau
GĂ©olocalisation sur la carte : France
(Voir situation sur carte : France)
Rue Jean-Jacques-Rousseau

Cette petite rue, entièrement piétonne et assez étroite, abrite notamment des maisons remarquables dont certaines sont classées au titre des monuments historiques.

Situation et accès

Situation

La rue Jean-Jacques-Rousseau commence place Sainte-Claire et se termine Grande Rue par le No 20 (face à l'entrée secondaire de la librairie Arthaud), dans le quartier Notre-Dame. Elle est située à l'intérieur de l'ancienne enceinte romaine de Cularo et dans la zone piétonne et commerçante de la ville.

Accès

Accessible à pied depuis n'importe quel point de la ville, cette voie est desservie par les ligne A et ligne B du réseau de tramway de l'agglomération grenobloise. Les stations les plus proches (situées à moins de cent mètres) se dénomment Hubert Dubedout - Maison du Tourisme et Sainte-Claire - Les Halles.

Origine du nom

Le nom de cette rue est liée à celle de l'écrivain et philosophe genevois Jean-Jacques Rousseau qui y séjourna lors de son passage à Grenoble entre juillet et août 1768, alors qu'il voyageait sous le nom de Renou[1].

Historique

Plan de Grenoble au XIIIe siècle. L'enceinte romaine du IIIe est volontairement représentée dans sa totalité, mais les deux extensions du XIIIe vont faire détruire une partie de celle-ci. la rue Jean-Jacques-Rousseau est parallèle au rempart sud.

Une des plus riches familles de Grenoble, les Bournolens, possédait une demeure qui se situait au No 5 de la rue actuelle, lui donnant ainsi son plus vieux nom connu, la rue Bournolens. En 1632, les Jésuites s'établirent dans cette rue, et dès lors celle-ci se dénomma la rue des Vieux-Jésuites. En 1651, ils s'établiront dans la rue Neuve qui devint la rue du Lycée, puis la rue Raoul Blanchard et ils y feront bâtir leur couvent.

Durant la Révolution française, en 1794, la voie reçut le nom de Jean-Jacques Rousseau, pendant très peu de temps, avant de redevenir rue des Vieux-Jésuites[2]. Après le retour de la République, le nom de Jean-Jacques Rousseau lui fut de nouveau attribué, le [3].

Durant l'Ancien Régime, la rue abritait un atelier monétaire, mais en 1772, le roi Louis XV le fit fermer[4].

Bâtiments et lieux de mémoire

Lieux remarquables

Carré Sator sur la porte du N°20

Cette rue très ancienne, située dans l'enceinte médiévale, abrite de nombreux lieux historiques, certains ayant été classés et dont voici la liste la plus exhaustive possible (en remontant cette voie depuis la Grande Rue) :

  • La Maison Rabot est un hĂ´tel particulier, classĂ© au titre des monuments historiques[5] dont l'oriel (tourelle en saillie) domine la rue Jean-Jacques-Rousseau au niveau du numĂ©ro 17, juste avant son intersection avec la Grande Rue, date de la Renaissance, bien qu'une partie de cet ensemble architectural date du XVIIe siècle de la demeure abrite un bel escalier Ă  balustres de pierre, visible dans la librairie Arthaud et accessible aux clients de cette librairie.
  • La porte situĂ©e juste avant la Grande-Rue, face Ă  la Maison Rabot, incluse dans un magasin de jeux vidĂ©o, est ornĂ©e d'un carrĂ© Sator, un carrĂ© magique contenant le palindrome latin SATOR AREPO TENET OPERA ROTAS , suite de mots imbriquĂ©s les uns dans les autres[6] et qui signifient :
Sator : semeur ou créateur;
Arepo: signification inconnue en latin, toutefois ce mot en langue gauloise signifie « charrue » ;
Tenet : celui qui tient (la charrue);
Opera : Ĺ“uvre;
Rotas : rotation de la roue ou cycle.
(en résumé : Le semeur qui laboure et moissonne au cycle des saisons, c’est l’œuvre (de Dieu). Ce carré a été retrouvé en sept endroits en France et en d’autres lieux de l’ancien empire romain.)[7].
  • L’hĂ´tel de Jacques Bourgeois, procureur Ă  la cour, demeure construite vers 1600 et qui devint ensuite l’hĂ´tel Coufier de Maille (ou Coupier de MaillĂ©) avec sa magnifique porte monumentale en bois sculptĂ©e encore visible en 2021 est situĂ© au numĂ©ro 16 de la rue[8]. La partie infĂ©rieure de la porte cochère est ornĂ©e de deux Ă©toiles Ă©voquant le mouvement perpĂ©tuel. Son centre prĂ©sente un visage tirĂ© des comĂ©dies grecques et qui sert de support au heurtoir. La partie supĂ©rieure prĂ©sente le visage enfantin de Louis XIV indiquant l'attachement de cette famille au roi de France[9]. Anne Couppier de Romans, issue de la famille Couppier et future baronne de Meilly-Coulonge, qui fut une maĂ®tresse du roi de France Louis XV, est probablement nĂ©e dans cette maison.
  • Les restes de la façade d'un ancien hĂ´tel particulier avec, Ă  gauche du magasin « Au Vieux Lyon », une statue, datant du XVIe siècle reprĂ©sentant un guerrier velu, dĂ©capitĂ©, qui tient une massue tout en se protĂ©geant avec un Ă©cu[10].
  • L'hĂ´tel de Bournolenc (ou Bournolens) qui donna un temps son nom Ă  cette rue car cette demeure est situĂ©e au dĂ©but de celle-ci (le numĂ©ro 1)[11]. Elle est situĂ©e Ă  l'emplacement de l'hĂ´tel des monnaies du Dauphin Guigues oĂą l'on frappa des florins d'or Ă  l'effigie de Saint-Jean-Basptite autour de 1327[12].
  • Quelques lieux remarquables de la rue Jean-Jacques Rousseau
  • Maison classĂ©e au N°2.
    Maison classée au N°2.
  • Statue de l'Homme Sauvage au N°7.
    Statue de l'Homme Sauvage au N°7.
  • TĂŞte de Louis XIV enfant sur la porte de l'hĂ´tel Coupier de Maille au N°14.
    Tête de Louis XIV enfant sur la porte de l'hôtel Coupier de Maille au N°14.
  • Maison Rabot et Grande Rue en arrière-plan.
    Maison Rabot et Grande Rue en arrière-plan.
  • Encorbellement de l'hĂ´tel Rabot au N°17.
    Encorbellement de l'hôtel Rabot au N°17.
  • Les commerces de la rue.
    Les commerces de la rue.

Lieux de mémoire

Jean-Jacques Rousseau

Les numéros indiqués, ci-dessous, correspondent au numérotage de la rue en août 2021 et peuvent avoir été différents selon les différentes périodes historiques :

  • No 2 : maison ayant accueilli le philosophe Jean-Jacques Rousseau lors de son sĂ©jour Ă  Grenoble (sous le nom de Monsieur Renou). Son sĂ©jour, dans un appartement assez sordide chez un dĂ©nommĂ© « Vachard » et situĂ© (Ă  l'Ă©poque) au numĂ©ro 1 de la rue des Vieux-JĂ©suites[13], se termine par une obscure affaire de tentative d'escroquerie commise par un certain ThĂ©venin Ă  l'encontre du philosophe. Il dĂ©cide de fuir Grenoble en aoĂ»t, mais il refit un court sĂ©jour dans cette ville en septembre 1768 alors qu'il s'est installĂ© du cĂ´tĂ© de Bourgoin, Ă  une soixantaine de kilomètres au nord de Grenoble[14].
  • No 2 (cour intĂ©rieure) : L'escalier et la tour d'escalier sont inscrits au titres des monuments historiques par arrĂŞtĂ© du 9 juillet 1927[15].
  • No 4 : maison familiale d'Antoine Barnave, reprĂ©sentant du Tiers Ă©tat aux États gĂ©nĂ©raux de 1789, puis prĂ©sident de l’AssemblĂ©e constituante le pour une durĂ©e de quinze jours. Il fut Ă©galement maire de Grenoble durant une courte pĂ©riode la mĂŞme annĂ©e. CondamnĂ© Ă  mort par le tribunal rĂ©volutionnaire, il fut guillotinĂ© Ă  Paris le 29 octobre 1793 Ă  l'âge de 32 ans[16].
  • No 5 : ancienne façade conservĂ©e de la « Maison Colin frères », ancienne bijouterie et joaillerie, fabricant de mĂ©dailles au XIXe siècle.
  • No 7 : plaque apposĂ©e sur la façade de l'immeuble en l'honneur des rĂ©sistants Marianne Cohn et Ernest Lambert, assassinĂ©s par l'occupant nazi en 1944. La maison y accueillait l'Organisation juive de Combat et le Mouvement de Jeunesse Sioniste durant l'occupation allemande.
  • * No 7 (cour intĂ©rieure) : les vestiges des remparts gallo-romains, englobĂ©s dans les immeubles au niveau des 5 et 7, sont inscrits au titres des monuments historiques par arrĂŞtĂ© du 14 fĂ©vrier 1954[17].
  • No 14 : maison natale d'Henri Beyle, plus connu sous le nom de Stendhal, cĂ©lèbre auteur de La Chartreuse de Parme et du Rouge et le Noir. Inscrit au titre des monuments historiques (Les façades sur rue et sur cour, la toiture, l'escalier et l'appartement du deuxième Ă©tage), le site a Ă©tĂ© rĂ©novĂ© et amĂ©nagĂ© pour garder la trace des Ă©lĂ©ments Ă©voquant les souvenirs d'enfance de Stendhal[18] - [19]. Cette adresse fut Ă©galement celle du musĂ©e de la rĂ©sistance dauphinoise, premier musĂ©e grenoblois Ă©voquant la rĂ©sistance locale. Il est inaugurĂ© le durant la municipalitĂ© d'Hubert Dubedout, dans le cadre de la journĂ©e nationale de la DĂ©portation[20] avant de dĂ©mĂ©nager en 1994 pour la rue HĂ©bert.
  • Les lieux de mĂ©moire de la rue Jean-Jacques Rousseau
  • EntrĂ©e de la maison occupĂ©e par Jean-Jacques Rousseau
    Entrée de la maison occupée par Jean-Jacques Rousseau
  • EntrĂ©e de la maison d'Antoine Barnave
    Entrée de la maison d'Antoine Barnave
  • EntrĂ©e de l'ancien hĂ´tel de Bournelenc
    Entrée de l'ancien hôtel de Bournelenc
  • Immeuble Colin Frères
    Immeuble Colin Frères
  • Plaque commĂ©morative, 7, rue Jean-Jacques Rousseau
    Plaque commémorative, 7, rue Jean-Jacques Rousseau
  • EntrĂ©e de la maison natale de Stendhal
  • EntrĂ©e de l'hĂ´tel Coupier de Maille
    Entrée de l'hôtel Coupier de Maille
  • Porte situĂ©e au numĂ©ro 20 de la rue
    Porte située au numéro 20 de la rue

Notes et références

Notes

    Références

    1. Jean-Jacques Rousseau, Œuvres complètes de J.J. Rousseau: Œuvres inédites de J.J. Rousseau, suivies d'un Supplément à l'Histoire de sa vie et de ses ouvrages; par V. D. Musset-Pathay, 1825, P. Dupont, (lire en ligne), p. 269
    2. Google Livre "Le Dauphiné en 1698, suivant le mémoire de l'intendant Bouchu sur la généralité de Grenoble, par Etienne-Jean Bouchu, page 164.
    3. Fascicule Les mille et une rues de Grenoble, publié dans les Affiches de Grenoble et du Dauphiné entre le 11 octobre 1975 et le 29 mai 1976.
    4. Claude Muller, Grenoble, des rues et des hommes, page sur la rue Jean-Jacques Rousseau, Éditions Dardelet, Grenoble, 1975.
    5. Site momentum, page sur la maison rabot, consulté le 8 mars 2019
    6. Vidéo sur le site article "Ardèche, Vaucluse… ces étranges pierres marquées du mot "Tenet", consulté le 7 mars 2021.
    7. Site eecho.fr, page Le « carré SATOR »: énigme élucidée ?, consulté le 5 mars 2021.
    8. Site https://www.charles-de-flahaut.fr, page "La rue Jean Jacques Rousseau à Grenoble, consulté le 5 mars 2021.
    9. Site isere-annuaire.com, page sur la Porte Hôtel Coupier de Maille, consulté le 5 mars 2021.
    10. article d'Éve Moulinier "Et si on vous “révélait” tous les secrets du père Noël", consulté le 5 mars 2021.
    11. Jean Serroy, Grenoble, d'hier à aujourd'hui, Éd. de l'Aurore, 1991, page 49].
    12. Henry Rousset et Édouard Brichet Histoire illustrée des rues de Grenoble, éd des régionalismes, 2010, page 132.
    13. Google Livre La vie & les Ĺ“uvres de Jean-Jacques Rousseau, Volume 2, page 444 de Henri Beaudouin.
    14. Site bibliotheque-dauphinoise.com, Auguste Ducoin, " Trois mois de la vie de Jean-Jacques Rousseau. Juillet – Septembre 1768., consulté le 5 mars 2021.
    15. Site de la plateforme du ministère de la Culture, fiche de la maison du 2, rue Jean-Jacques-Rousseau, consulté le 6 mars 2021.
    16. Site isere-annuaire.com, page sur la porte de la maison Barnave, consulté le 5 mars 2021.
    17. Site de la plateforme du ministère de la Culture, fiche de la maison du 5 et 7, rue Jean-Jacques-Rousseau, consulté le 6 mars 2021.
    18. Site isere-annuaire.com, page sur la porte de la maison Stendhal, consulté le 5 mars 2021.
    19. Site pop.culture.gouv.fr, notice mérimée PA38000010 Maison natale de Stendhal, consulté le 5 mars 2021.
    20. Selon le livre Grenoble, Charles de Gaulle, Isère, page 83.

    Annexes

    Bibliographie

    Document utilisé pour la rédaction de l’article : document utilisé comme source pour la rédaction de cet article.

    • RenĂ© Fonvieille, (collectif), Le vieux Grenoble, tomes 1 Ă  3, Éditions Roissard, 1968, Grenoble
    • Document utilisĂ© pour la rĂ©daction de l’article Claude Muller, Grenoble, des rues et des hommes, Éditions Dardelet, Grenoble, 1975 (ISBN 2-900736-01-3)
    • Document utilisĂ© pour la rĂ©daction de l’article Henry Rousset, Edouard Brichet, Histoire illustrĂ©e des rues de Grenoble ; Ă©d. 1982, rĂ©Ă©ditĂ© par les Ă©ditions des rĂ©gionalismes en 2010 (ISBN 9-782-846-187398)
    • Paul Dreyfus Les Rues de Grenoble : l'histoire illustrĂ©e des 815 rues ; Ă©d GlĂ©nat. 1992 (ISBN 9782723414340)
    • Gilbert Bouchard, Les rues de Grenoble, Ă©ditions GlĂ©nat, Grenoble, 2006 (ISBN 2-7234-5163-1)

    Articles connexes

    Lien externe

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