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Rosemary Kennedy

Rose Marie Kennedy, dite Rosemary Kennedy, née le à Brookline dans le Massachusetts et morte le à Fort Atkinson dans le Wisconsin, est une socialite américaine et une membre de la famille Kennedy. Elle est le troisième enfant, première fille de Joseph Patrick Kennedy et de Rose Fitzgerald, et la sœur cadette de John Fitzgerald Kennedy, 35e président des États-Unis.

Rosemary Kennedy
Rosemary Kennedy en septembre 1931.
Biographie
Naissance
Décès
SĂ©pulture
Holyhood Cemetery (en)
Nom de naissance
Rose Marie Kennedy
Nationalité
Activité
Famille
Père
Mère
Fratrie
Joseph Patrick Kennedy (frère aîné)
John Fitzgerald Kennedy (frère aîné)
Kathleen Kennedy Cavendish (sœur cadette)
Eunice Kennedy Shriver (sœur cadette)
Patricia Kennedy Lawford (sœur cadette)
Robert Francis Kennedy (frère cadet)
Jean Kennedy Smith (sœur cadette)
Edward Moore Kennedy (frère cadet)

PrĂ©sentĂ©e comme souffrant de troubles de l'humeur et du comportement, Rosemary subit, Ă  l'âge de 23 ans, une lobotomie pratiquĂ©e par les mĂ©decins Walter Freeman et James Watts, et se retrouve handicapĂ©e mentale pour le reste de sa vie. Un livre paru en 2016 et Ă©crit par l'historienne amĂ©ricaine Kate Clifford Larson retrace son destin tragique.

Biographie

Naissance, enfance, jeunesse et Ă©tudes

Rose Marie Kennedy est née le , dans la maison familiale de ses parents à Brookline dans le Massachusetts, où sont également nés son frère aîné John et sa sœur cadette Kathleen. Elle est le troisième enfant et la première fille de Joseph Patrick Kennedy et de son épouse Rose Fitzgerald. Selon son père, Rosemary était atteinte d'un léger retard mental associé à des troubles de l'humeur et du comportement, probablement lié à un accouchement difficile où son cerveau aurait manqué d'oxygène pendant de longues minutes[1]. À l'âge de 4 ans, elle n'est pas autorisée à passer dans la classe supérieure ; ses parents consultent alors des spécialistes et lui cherchent des écoles adaptées.

Joseph « Joe » Kennedy, père de Rosemary Kennedy, photographié en 1938.

Lorsque son père devient ambassadeur des États-Unis en Angleterre, elle intègre l'école Montessori de Hertfordshire [2]. À leur retour d'Europe, elle est finalement scolarisée dans un couvent de Rhode Island[3].

Dans les années 1930, Rosemary est surtout une jeune femme qui aime les fêtes, et qui ne se préoccupe pas beaucoup de son avenir, que son père veut « brillant » et irréprochable, comme pour ses autres enfants. C'est une jeune fille de la bourgeoisie bostonienne, pratiquant la voile et le tennis, le ping-pong et le badminton, jouant au bridge, allant au bal, et invitant des amis dans la maison familiale pour des séances privées de cinéma, grâce aux bobines que son père rapporte de Hollywood.

Début 1938, les Kennedy s'installent à Londres, où Joseph Kennedy a été nommé ambassadeur par Franklin Roosevelt[3]. Rosemary poursuit alors ses études au couvent des Sœurs de l'Assomption à Kensington Square et y obtient un diplôme d'enseignante en .

Rosemary est rapatriée aux États-Unis dès le début de la Seconde Guerre mondiale, sa santé mentale s'étant soudainement aggravée selon les témoignages de sa mère : les crises d'hystérie et de colères inexpliquées se sont multipliées. Mais ce sont surtout ses sorties nocturnes et son intérêt pour les garçons qui offusquent sa mère très religieuse, et font craindre un scandale pour la famille[4].

Lobotomie et conséquences post-opératoires

Walter J. Freeman (Ă  gauche) et James W. Watts, 24 mai 1941.

Ă€ l'automne 1941, après un diagnostic de « dĂ©pression agitĂ©e Â», les mĂ©decins Walter Jackson Freeman et James Watts suggèrent Ă  Joseph Kennedy de pratiquer une lobotomie prĂ©frontale (pratique neurochirurgicale alors en plein essor dans le domaine de la psychochirurgie, considĂ©rĂ©e comme une manière rĂ©volutionnaire de soigner les troubles psychiatriques) pour endiguer les crises et restaurer la joie de vivre de Rosemary. Joseph Kennedy, qui a dĂ©cidĂ© seul de l'opĂ©ration, a vraisemblablement Ă©tĂ© convaincu que cette dernière permettrait d'augmenter le QI de sa fille et donc de la rendre aussi « parfaite » que le reste de la famille[5].

Cette opération, réalisée en novembre 1941, n'a pas du tout l'effet escompté : Rosemary se retrouve avec l'âge mental d'un enfant de deux ans incapable de s'exprimer de façon cohérente, et souffre d'incontinence[6]. Devenue handicapée mentale à cause de la lobotomie, elle est tout d'abord placée à la Craig House, un hôpital psychiatrique privé situé à Beacon, à environ une heure au nord de New York, jusqu'en 1949. À partir de cette date, après avoir été abusée sexuellement, elle est internée à St. Coletta, à Jefferson dans le Wisconsin, chez des religieuses franciscaines ; là, elle est installée dans un petit pavillon de brique construit à son intention, près d'Alverno House, bâtiment réservé aux séjours de longue durée[7]. Elle y vit jusqu'à sa mort[3].

Occultation de sa condition

Si en public, Rosemary Kennedy est prĂ©sentĂ©e comme handicapĂ©e mentale, seules quelques personnes dans l'entourage des Kennedy connaissent la vĂ©ritable raison de son Ă©tat. NĂ©anmoins, en , le Saturday Evening Post, publiant un article sur la carrière prometteuse de John Fitzgerald, raconte que toute la famille s'est mobilisĂ©e autour de lui pour la campagne Ă©lectorale, Ă  l'exception de Ted, parti Ă  l'armĂ©e en Allemagne, et de Rosemary, prĂ©sentĂ©e comme « institutrice dans le Wisconsin Â».

En 1959, un proche de la famille Kennedy, James McGregor Burns (en) publie un ouvrage dans lequel il explique que Rosemary « s'occupe d'enfants attardĂ©s Â». Cette explication est remise en cause quelques mois plus tard par une nouvelle version de Joe Kennedy qui relate que sa fille aĂ®nĂ©e aurait Ă©tĂ© victime, durant l'enfance, d'une « mĂ©ningite spinale Â». La victoire de JFK Ă  la prĂ©sidentielle impose la version « officielle Â» dĂ©finitive selon laquelle Rosemary serait nĂ©e dĂ©ficiente mentale.

Joe interdit que la famille rende visite à Rosemary, après conseils des médecins, qui considèrent que c'est pour son bien[3].

En 1961, l'attaque cérébrale de son père, qui le laisse hémiplégique et presque privé de parole, permet à Rosemary de sortir de son isolement. C'est ainsi qu'occasionnellement, elle reçoit de nouveau des visites et se rend auprès de ses proches en Floride, à Washington, ou bien encore dans la résidence familiale de Hyannis Port (en) au cap Cod. Son père ne l'a jamais revue[3].

Mort

Rosemary Kennedy décède de causes naturelles le 7 janvier 2005 à l'âge de 86 ans, au Fort Memorial Hospital à Fort Atkinson dans le Wisconsin, en présence de son frère Ted et de sa sœur Jean Kennedy Smith. Elle est la cinquième enfant Kennedy à mourir, mais la première[8] de cause naturelle. Elle repose au cimetière Holyhood de Brookline (Massachusetts)[9].

Documentaire

  • 2019 : Qu'est-il arrivĂ© Ă  Rosemary Kennedy ? rĂ©alisĂ© par Patrick Jeudy[10].

Notes et références

  1. How Rosemary Kennedy ... sur www.dailymail.co.uk (consulté le 12 décembre 2016)
  2. (en) Laurence Leamer, The Kennedy Women, The Saga of an American Family, New-York, Ballantine Books, , 935 p. (ISBN 978-0-449-91171-6), p. 243
  3. Danièle Georget, « La fille cachée des Kennedy », Paris Match, semaine du au , p. 92-97.
  4. Article du Monde : "Rosemary, le dernier secret des Kennedy"
  5. Site la loupe, page sur RoseMary Kennedy
  6. « The forgotten Kennedy », sur theguardian.com, (consulté le ), à la fin du sixième paragraphe.
  7. Article du New York times, "Kennedy help school for retarded"
  8. Deux sont morts dans 2 accidents d'avion (Joseph Patrick Kennedy, Jr., puis Kathleen Kennedy Cavendish), 2 autres sont morts tués par des armes à feu (le président JFK, puis Robert Francis Kennedy).
  9. Site "Tombes et sépultures, les tombes de la famille Kennedy
  10. Isometric Wilderness- www.isometricwilderness.com, « Eklektik productions | Qu'est-il arrivé à Rosemary Kennedy? », sur Eklektik productions, (consulté le )

Annexes

Bibliographie

  • (en) Rosemary : the hidden Kennedy daughter, Kate Clifford Larson, Houghton Mifflin Harcourt, Boston, 2015, (ISBN 978-0-547-25025-0).
  • (en) The Missing Kennedy: Rosemary Kennedy and the Secret Bonds of Four Women, Elizabeth Koehler-Pentacoff, Bancroft Press, 2015, (ISBN 978-1-610-88174-6).
  • Rosemary, l'enfant que l'on cachait, Kate Clifford Larson, Paris, Les Arènes, 2016, traduit par Marie-Anne de BĂ©ru (ISBN 978-2-35204-515-1)

Filmographie

  • Qu'est-il arrivĂ© Ă  Rosemary Kennedy ?, Patrick Jeudy, France, 2018

Liens externes

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