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Ronald Cartland

John Ronald Hamilton Cartland, dit Ronald Cartland, né le et tué à la guerre le [1], est un homme politique britannique.

Ronald Cartland
Illustration.
Fonctions
Député à la Chambre des communes du Royaume-Uni
–
Circonscription King's Norton
Prédécesseur Lionel Beaumont-Thomas
Successeur John Peto
Biographie
Date de naissance
Date de décès (33 ans)
Lieu de décès Watou (Belgique)
Nature du décès tué à l'ennemi
Nationalité britannique
Parti politique Parti conservateur
Fratrie Barbara Cartland

Biographie

Ronald Cartland est le deuxième de trois enfants d'une famille relativement aisée. Son père Bertram Cartland, membre du Parti conservateur, est tué sur le front de l'Ouest de la Première Guerre mondiale en . Ronald est éduqué à Charterhouse School, prestigieuse public school dans le Surrey. Après avoir été brièvement employé par le service financier d'une entreprise de la cité de Londres, il travaille pour le Bureau central du Parti conservateur de 1927 à 1935. Dans le même temps sa sœur Barbara Cartland, de six ans son aînée, écrit des romans à succès ainsi que des articles dans les journaux de Lord Beaverbrook[2].

En il visite l'Allemagne nazie, dont il revient persuadé que le régime hitlérien annexera l'Autriche puis déclenchera une guerre contre le Royaume-Uni. Trois mois plus tard, aux élections législatives de 1935, il est élu député de la circonscription de King's Norton, à Birmingham. De concert avec d'autres jeunes élus conservateurs tels Duncan Sandys et Alan Lennox-Boyd, il presse les gouvernements conservateurs de Stanley Baldwin puis Neville Chamberlain de mieux adapter la politique étrangère et de défense du pays aux menaces fascistes sur le continent européen[2].

Se positionnant sur la gauche du parti, il reproche au gouvernement de ne pas faire assez pour aider les nombreux pauvres frappĂ©s par la Grande DĂ©pression. Lors de son premier long discours Ă  la Chambre, en , il appelle le gouvernement Ă  envisager de nouvelles mesures contre le chĂ´mage par la « protection Â» des travailleurs, la coopĂ©ration avec les syndicats, et « une forme ou autre de contrĂ´le public Â» des secteurs essentiels de l'Ă©conomie, avec des subsides accompagnĂ©es d'augmentations des salaires et d'amĂ©liorations des conditions de travail. Il devient le secrĂ©taire d'un comitĂ© de dĂ©putĂ©s conservateurs cherchant des solutions Ă  la prĂ©caritĂ© de l'emploi ; Duncan Sandys, Alan Lennox-Boyd, Winston Churchill et Robert Boothby en sont Ă©galement membres[2] - [3].

Il fait partie de la minoritĂ© au Parti conservateur -avec entre autres Leo Amery et Harold Macmillan- qui soutiennent Winston Churchill et le Parti travailliste lorsque ceux-ci condamnent les accords de Munich de 1938, et plus gĂ©nĂ©ralement la politique d'apaisement menĂ©e par Neville Chamberlain. Lors d'un discours Ă  la Chambre des communes le , il s'oppose fortement Ă  la dĂ©cision du Premier ministre Chamberlain de suspendre le Parlement jusqu'en octobre. Il rappelle qu'alors que les tensions germano-polonaises autour du corridor de Dantzig pourraient mener Ă  la guerre, ce n'est pas le moment d'accentuer les divisions politiciennes ni d'empĂŞcher le Parlement de siĂ©ger. Il affirme « La situation dans laquelle nous sommes est que dans le mois Ă  venir, nous aurons peut-ĂŞtre Ă  partir pour la guerre, et nous aurons peut-ĂŞtre Ă  mourir Â», phrase accueillie par les protestations de certains autres dĂ©putĂ©s conservateurs. Il appelle le Premier ministre Ă  chercher Ă  unifier le pays derrière lui plutĂ´t que se livrer Ă  « des discours partisans et railleurs, des chamailleries qui divisent la nation. Comment le Premier ministre peut-il attendre que nous ayons confiance en lui en tant que Premier ministre, en tant que dirigeant du pays, plutĂ´t que simplement en tant que chef du parti ? Â». Cette allocution lui vaut d'ĂŞtre menacĂ© par la branche locale du Parti conservateur Ă  Birmingham de ne pas ĂŞtre reconduit comme candidat du parti aux prochaines Ă©lections[2] - [3].

Ayant intĂ©grĂ© une unitĂ© d'artillerie anti-tank des forces de rĂ©serve de l'ArmĂ©e dès 1937, Ronald Cartland est fait major et dĂ©ployĂ© en France en , peu après l'entame de la Seconde Guerre mondiale, au sein de la 145e brigade du 53e rĂ©giment anti-tank de la Royal Artillery. Il se dit « ravi Â» lorsque Winston Churchill devient Premier ministre d'un gouvernement d'unitĂ© nationale dĂ©but , et dĂ©clare que Churchill « pourrait bien ĂŞtre le sauveur de la civilisation Â». Son unitĂ© se voit confier la dĂ©fense de la ville de Cassel, sur la route menant au port de Dunkerque. Les Britanniques tiennent la ville face aux Allemands du 27 au puis se replient vers Dunkerque. Son frère cadet le capitaine Anthony Cartland, du 2e bataillon du rĂ©giment du Lincolnshire, est tuĂ© le Ă  l'âge de 27 ans, durant la bataille de Dunkerque. Le major Ronald Cartland est tuĂ© le lendemain, Ă  l'âge de 33 ans, tombant dans une embuscade allemande durant une reconnaissance Ă  Watou, du cĂ´tĂ© belge de la frontière franco-belge[2] - [4].

Sa famille n'obtient confirmation de sa mort qu'en , grâce à une lettre envoyée par l'un de ses camarades depuis un camp de prisonniers de guerre en Allemagne. Winston Churchill, Clement Attlee, Anthony Eden et d'autres louent sa mémoire lors d'allocutions au Parlement. Il est inhumé au cimetière militaire de Hotton, en Belgique, et est l'un des cinquante-six parlementaires britanniques morts à la Seconde Guerre mondiale et commémorés par un vitrail au palais de Westminster. Sa sœur Barbara écrit sa biographie, avec une préface laudatrice rédigée par Winston Churchill en [2] - [4] - [5] - [1].

Dans la fiction

Ronald Cartland est un personnage des troisième, quatrième, cinquième et sixième romans de la série uchronique The War That Came Early, de l'écrivain américain Harry Turtledove. Dans cette série, la Seconde Guerre mondiale commence en 1938, Winston Churchill meurt dans un accident en 1940 et Neville Chamberlain demeure Premier ministre, signant un accord de paix avec l'Allemagne nazie. En l'absence de Churchill, Ronald Cartland est celui qui organise l'opposition interne au gouvernement au sein du Parti conservateur[6].

Références

  1. (en) "Stained glass window, Westminster Hall", Parlement du Royaume-Uni
  2. (en) Chris Wrigley, Winston Churchill: A Biographical Companion, ABC-CLIO, 2002, p. 96-97
  3. (en) "Mr John Cartland", Hansard
  4. (en) "Major Ronald Cartland MP", site du 140e régiment de la Royal Artillery
  5. (en) "Major John Ronald Hamilton Cartland", Commonwealth War Graves Commission
  6. (en) Harry Turtledove, The Big Switch, Random House, 2011

Bibliographie

  • (en) Lynne Olson, Troublesome Young Men: The Rebels Who Brought Churchill to Power and Helped Save England, Farrar, Straus and Giroux, 2008

Liens externes

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