Rolls-Royce Turbomeca Adour
Le Rolls-Royce Turbomeca Adour est un turboréacteur à double flux, double corps et postcombustion développé par Rolls-Royce Turbomeca Limited, une entreprise conjointe entre le constructeur français Turbomeca et le constructeur britannique Rolls-Royce Limited. Son nom est tiré de l'Adour[1], un fleuve du sud-ouest de la France.
Rolls-Royce Turbomeca Adour | |
Turboréacteur Adour Mk.102, réacteur standard des Jaguar. | |
Constructeur | / Rolls-Royce Turbomeca Limited |
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Premier vol | |
Utilisation | • SEPECAT Jaguar • BAe Hawk • Boeing T45 Goshawk |
Caractéristiques | |
Type | Turboréacteur double corps, double flux à postcombustion |
Longueur | • Mk.951, Mk.871 : 1 960 mm • Mk.106, Mk.811 : 2 900 mm |
Diamètre | • Mk.811 : 560 mm • Mk.951 : 580 mm |
Masse | • Mk.951 : 610 kg • Mk.871 : 589 kg • Mk.106 : 809 kg • Mk.811 : 741 kg |
Composants | |
Compresseur | • BP : soufflante à 2 étages • HP : 5 étages axiaux |
Chambre de combustion | Annulaire |
Turbine | • HP : 1 étage (entraînant le corps HP central) • BP : 1 étage (entraînant la soufflante) |
Performances | |
Poussée maximale à sec | • Mk.951 : 28,9 kN • Mk.871 : 27 kN |
Poussée maximale avec PC | • Mk.106, Mk.811 : 37,4 kN |
Taux de compression | de 10,4 Ă 12,2 : 1 |
Taux de dilution | de 0,75 Ă 0,8 : 1 |
Historique
L'Adour est un moteur qui a été initialement développé essentiellement pour l'avion franco-britannique SEPECAT Jaguar, effectuant sa première mise en route avec succès en 1968. Mis en service en 1973, il a été décliné sous de nombreuses variantes, civiles et militaires, équipé ou non de postcombustion.
Au mois de , plus de 2 800 exemplaires de ce moteur avaient été produits, pour plus de 20 forces armées différentes et totalisant huit millions d'heures de fonctionnement en [2] et plus de neuf millions en 2016[3].
Dérivés
États-Unis
La désignation militaire américaine pour ce moteur est F405-RR-401, pour le dérivé de l'Adour Mk.871[4] - [5], et F405-RR-402 pour le dérivé de l'Adour Mk.951[6]. Il est utilisé pour propulser la flotte d'avions d'entraînement T-45 Goshawk de l'US Navy.
Japon
L'Adour a aussi été produit sous licence japonaise à travers la firme IHI, pour l'utilisation sur les Mitsubishi T-2 et F-1. Basé sur le Mk.801 (équipé de postcombustion), il est désigné Ishikawajima-Harima TF40-IHI-801A[7].
Inde
Le constructeur indien Hindustan Aeronautics Ltd. a construit les versions Mk.804, 811 et 821 pour l'armée de l'air indienne.
Caractéristiques techniques
Il s'agit d'un turboréacteur à double flux, doté de deux arbres coaxiaux, chacun constituant un corps. Le corps basse-pression est constitué d'une soufflante à deux étages, reliée à une turbine à un étage. Le corps haut-pression est lui constitué de cinq étages de compresseur axiaux, également reliés à une turbine à un étage. La chambre de combustion est annulaire et le moteur est contrôlé dans son fonctionnement par une unité de gestion électronique de type FADEC.
Versions
Prototypes
Versions avec postcombustion
- Adour Mk.101 : Première version de production, pour le Jaguar, construite à 40 exemplaires[8] ;
- Adour Mk.102 : Seconde version de production, avec l'ajout d'une postcombustion à deux niveaux de puissance (« part-throttle reheat »)[8] ;
- Adour Mk.104 : Version bien plus puissante disponible au début des années 1980, avec une température de fonctionnement plus élevée (700 °C au lieu de 640 °C), produisant environ 2 800 kgp de poussée à sec et 4 000 kgp avec la PC activée (en statique). Alors qu'il n'était que légèrement meilleur en puissance au décollage, ce moteur améliora le faible rapport poids/puissance du Jaguar et lui donna de bien meilleures performances, avec 10 % de poussée supplémentaire au décollage (avec la PC), mais surtout jusqu'à 27 % de poussée supplémentaire en vitesse de croisière haute-subsonique, améliorant les capacités opérationnelles du Jaguar dans son enveloppe de mission typique (attaques à haute vitesse et basse altitude) ;
- Adour Mk.106 : Remplaçant du Mk.104 du Jaguar (développé à partir de l’Adour 871), avec une section de postcombustion. La Royal Air Force ré-équipa toute sa flotte avec ce moteur sous la désignation de « Jaguar GR.3 »[9] - [10]. En , avec le retrait des seize derniers Jaguars de l'escadron no 6 de la RAF, basé à la base de RAF Coningsby, l’Adour 106 a été retiré du service de la RAF[11] ;
- Adour Mk.801 : Version pour les Mitsubishi F-1 et T-2 de la force aérienne d'autodéfense japonaise ;
- TF40-IHI-801A : Version du Mk.801 produite sous licence par Ishikawajima-Harima pour les Mitsubishi F-1 et T-2
- Adour Mk.804 : Version produite sous licence par Hindustan Aeronautics pour les Jaguars « phase 2 » de la force aérienne indienne ;
- Adour Mk.811 : Version produite sous licence par Hindustan Aeronautics pour les Jaguars « phase 3 » à « phase 6 » de la force aérienne indienne, tarés à une poussée maximale de 37,36 kN[12] ;
- Adour Mk.821 : Version mise à jour des Mk.804 et Mk.811, actuellement en cours de développement, pour les Jaguars de la force aérienne indienne.
Versions sans postcombustion
- Adour Mk.151-01 : Utilisé par la flotte d'avions d'entraînement de la Royal Air Force ;
- Adour Mk.151-02 : Utilisé par la patrouille acrobatique Red Arrows ;
- Adour Mk.851
- Adour Mk.861
- Adour Mk.871 : Version utilisée par le Hawk 200[13] ;
- F405-RR-401 : Version à configuration similaire à celle du Mk.871, mais utilisée sur les T-45 Goshawks de l'US Navy ;
- Adour Mk.951 : Version conçue pour les dernières versions du Hawk et propulsant les drones démonstrateurs technologiques BAe Taranis et Dassault nEUROn[14]. Le Mk.951 est une refonte plus poussée que le Mk.106, avec des performances améliorées (29 kN de poussée) et jusqu'à deux fois la durée de service du Mk.871[9]. Il est doté d'une soufflante et d'une chambre de combustion totalement nouvelles, de turbines HP et BP revues, et est doté d'un système de contrôle FADEC. Le Mk.951 a été certifié en 2005 ;
- F405-RR-402 : Mise à jour du F405-RR-401, incluant les technologies du Mk.951 et certifié en 2008. Il n'est pas entré en service en raison de problèmes de financement.
Version Ă fort taux de dilution
- En 1967, une version disposant d'un plus fort taux de dilution fut conçue, comme remplaçant potentiel du Rolls-Royce Spey. Elle est connue sous la désignation de Rolls-Royce RB.203 Trent.
Avions équipés
- Mitsubishi T-2 (Mk.801)
- Mitsubishi F-1 (Mk.801)
- BAe Hawk (Mk.151, 851, 861 et 871)
- Boeing T-45 Goshawk (Mk.871)
- SEPECAT Jaguar (Mk.102)
- démonstrateur Dassault NEURON (Mk.951)
- Aermacchi MB-338 (jamais construit)
Notes et références
- (en) Gunston 1989, p. 105.
- (en) « Adour », Rolls-Royce PLC (consulté le ).
- « Groupe Safran, de très longue date », Air et cosmos, no 2059,‎ , p. 24.
- (en) « F405 », GlobalSecurity.org, (consulté le ).
- (en) « F405-RR-401 », Deagel.com (consulté le ).
- (en) « Rolls-Royce Turbomeca F405 Adour Turbofan », PowerWeb (consulté le ).
- (en) « Mistubishi F-1 (1975) », Aviastar (consulté le ).
- (en) « Development of the Adour », Flight International magazine, Flight Global/Archives, vol. 103, no 3346,‎ , p. 649 & 650 (lire en ligne [PDF]).
- (en) « Adour turbofan, Power for the Hawk, Goshawk & Jaguar » [PDF], Rolls-Royce (consulté le ).
- (en) « Adour, power for the Hawk, Goshawk & Jaguar », Rolls-Royce plc, (consulté le ).
- (en) « RAF Jaguar GR.3/GR.3A » [archive du ], Royal Air Force, (consulté le ).
- (en) « BAe Sepecat Jaguar IS/IB/IM "Shamsher" », Bharat-Rakshak, (consulté le ).
- (en) « Hawk Trainer Aircraft, BAE Systems, United Kingdom », Air Force Technology, (consulté le ).
- (en) « BAE Systems Taranis », FlugRevue, (consulté le ).
Voir aussi
Articles connexes
Bibliographie
- (en) Bill Gunston, World encyclopedia of aero engines, Wellingborough New York, N.Y, P. Stephens Distributed by Sterling Pub. Co, , 192 p. (ISBN 978-1-852-60163-8, OCLC 21117189, présentation en ligne)