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Rocky Mountain Horse

Le Rocky Mountain Horse (en français, cheval des montagnes rocheuses) est une race de chevaux de selle amĂ©ricaine. Rare dans son pays, elle est presque inconnue en dehors des États-Unis. Cette race s'est formĂ©e dans la rĂ©gion des Montagnes Rocheuses, bien que l'ancĂȘtre du Rocky Mountain Horse soit originaire des Appalaches. L'Ă©talon fondateur, nommĂ© Old Tobe, a sailli de nombreuses juments de la rĂ©gion au cours de sa vie, tout en assurant des randonnĂ©es dans le Natural Bridge State Resort Park jusqu'Ă  ses trente-quatre ans. Son propriĂ©taire, Sam Tuttle, a ƓuvrĂ© pour la prĂ©servation de la race durant une grande partie du XXe siĂšcle.

Rocky mountain horse
Rocky Mountain Horse
Rocky Mountain Horse
RĂ©gion d’origine
RĂ©gion Drapeau des États-Unis États-Unis
Caractéristiques
Morphologie Cheval de selle
Taille 1,47 m Ă  1,63 m
Poids 440 kg Ă  500 kg environ
Robe Toutes les robes unies, gÚne silver fréquent
CaractĂšre Froid et proche de l'homme
Autre
Utilisation Loisirs, randonnée, western, travail du bétail

Surtout utilisé en équitation de loisir, ce cheval est trÚs confortable grùce à une allure particuliÚre le single-foot, une forme d'amble rompu. Il a aussi un excellent mental, ce qui en fait un cheval idéal pour les familles. Les robes unies rares sont prisées chez la race, en particulier celles présentant une décoloration de la queue et de la criniÚre, liée au gÚne Silver. L'élevage du Rocky Mountain Horse est géré par la Rocky Mountain Horse Association, fondée en 1986, qui tient son stud-book, contrÎle le maintien des standards, et assure la promotion de la race.

Histoire

L’Est du Kentucky est connu pour ses races de chevaux dits d’« allures », crĂ©Ă©es par le croisement entre des chevaux espagnols du sud des États-Unis et des chevaux anglais du Nord. L'American Saddlebred, le Tennessee Walker et le Missouri Fox Trotter sont tous originaires de la mĂȘme zone gĂ©ographique, et issus du mĂȘme mĂ©lange d'origines espagnoles et anglaises[1]. Le Rocky Mountain Horse a une histoire semblable Ă  celle du Kentucky Mountain Saddle Horse. Ils sont parfois appelĂ©s ensemble « Mountain Pleasure Horses » (chevaux de loisir des montagnes)[2]. Le Rocky Mountain Horse est originaire de l’Est du Kentucky. Il provient d’un Ă©talon fondateur amenĂ© des Appalaches vers les Montagnes Rocheuses autour de 1890. ArrivĂ© encore poulain, les histoires orales racontent que « le cheval des Montagnes Rocheuses » (Rocky Mountain Horse) possĂšde une robe de couleur chocolat, une criniĂšre et une queue pĂąles, mais Ă©galement une allure particuliĂšre, le single-foot. Il est utilisĂ© pour saillir des juments de selle locales. En raison de la petite zone dans laquelle il a Ă©tĂ© Ă©levĂ©, une souche locale se constitue[3].

Cet Ă©talon fondateur a donnĂ© un descendant, nommĂ© Old Tobe, qui est devenu le pĂšre moderne de la race Rocky Mountain Horse. Old Tobe a appartenu Ă  un habitant de Spout Springs dans le Kentucky, nommĂ© Sam Tuttle. Sur une grande partie du XXe siĂšcle, Sam Tuttle a Ă©tĂ© un Ă©leveur important de Rocky Mountain Horse et a aidĂ© Ă  maintenir l’élevage pendant la Grande DĂ©pression et la Seconde Guerre mondiale. AprĂšs la Seconde Guerre mondiale, malgrĂ© une population chevaline en baisse aux États-Unis, il a maintenu son troupeau et a continuĂ© Ă  utiliser Old Tobe comme Ă©talon reproducteur[1] - [3]. Sam Tuttle achĂšte une concession dans le Natural Bridge State Resort Park pour la pratique de l'Ă©quitation et utilise Old Tobe pour des randonnĂ©es dans le parc ainsi que pour la production de nouveaux chevaux destinĂ©s Ă  cette activitĂ©[1], et ce jusqu’à ce que l’étalon atteigne l'Ăąge avancĂ© de 34 ans. Old Tobe est mort Ă  37 ans[4]. Le fait que la race possĂšde de façon innĂ©e cette allure supplĂ©mentaire qu’est le single-foot laisse penser qu’elle puisse descendre en partie du Narragansett Pacer, une race connue pour transmettre ses allures supplĂ©mentaires Ă  d'autres races amĂ©ricaines[5].

En 1986, la Rocky Mountain Horse Association a Ă©tĂ© crĂ©Ă©e afin d’augmenter la population et de promouvoir la race[1] ; le premier lot d'enregistrements ne comporte alors que 26 chevaux. Depuis, l'association a enregistrĂ© plus de 17 000 chevaux dans le registre en 2009. La race s'est diffusĂ©e Ă  47 États et 11 autres pays[6].

Description

TĂȘte d'un Rocky Mountain Horse.
Un Rocky Mountain Horse de profil.

Morphologie

Ce cheval mesure entre 1,47 m et 1,63 m au garrot, c'est-Ă -dire entre 14,2 et 16 mains. Ses caractĂ©ristiques physiques sont quelque peu variables, et ceci en raison des races disparates qui ont crĂ©Ă© le Rocky Mountain Horse[1]. Il est nĂ©anmoins dĂ©crit comme un cheval possĂ©dant une tĂȘte de taille moyenne, bien proportionnĂ©e au reste du corps[7], avec des yeux doux, des oreilles bien formĂ©es et un chanfrein qui ne soit ni busquĂ© ni bombĂ©[7] - [8] - [9]. L'encolure, de taille moyenne, est gracieusement arquĂ©e[7] - [9]. Les proportions du corps doivent ĂȘtre relatives Ă  la taille de l'animal[7] - [9]. La poitrine est large et profonde avec des Ă©paules bien inclinĂ©es[7] - [8] - [9]. Les membres ne doivent pas prĂ©senter de dĂ©formation notable[7] - [9].

Robes

Toutes les robes unies sont acceptĂ©es par le stud-book, mais une robe bai-brun foncĂ© appelĂ©e « chocolate Â» avec une criniĂšre et une queue pĂąles est prĂ©fĂ©rĂ©e[1]. Cette coloration est le rĂ©sultat du gĂšne Silver, un gĂšne de dilution relativement rare, agissant sur le poil noir. Bien que rare, ce gĂšne a Ă©tĂ© trouvĂ© chez plus d'une douzaine de races, dont le Rocky Mountain Horse[10]. Un minimum de marques blanches est acceptĂ© par le standard, bien que les balzanes ne doivent pas s'Ă©tendre au-delĂ  du genou ou du jarret[1].

Allures

Un Rocky Mountain Horse pratiquant le single-foot.

La race amble naturellement. Cette allure, appelĂ©e single-foot en anglais[11] et tölt en français (terme issu de l'islandais)[12], remplace le trot que l’on rencontre chez la majoritĂ© des races de chevaux[13]. Les deux allures ont une vitesse intermĂ©diaire entre le pas et le galop. Le single-foot est une allure latĂ©rale Ă  quatre temps, tandis que le trot est une allure diagonale Ă  deux temps. Les temps supplĂ©mentaires offrent un confort supĂ©rieur au cavalier puisque le cheval a toujours au moins un pied au sol. Cela minimise le mouvement du cheval et enlĂšve le rebond d'une allure Ă  deux temps, causĂ©e par l’enchaĂźnement du temps de suspension suivi par la secousse des deux pieds frappant le sol, comme le report du cheval d'une jambe sur l'autre[14]. L’intĂ©rĂȘt d’une allure intermĂ©diaire est de permettre au cheval de conserver son Ă©nergie[15]. Plus de trente races de chevaux sont capables d'exĂ©cuter cette allure latĂ©rale Ă  quatre temps et certaines d’entre elles peuvent Ă©galement trotter[14]. Un Rocky Mountain Horse et son cavalier peuvent utiliser le single-foot pour couvrir un terrain accidentĂ© Ă  prĂšs de 11 km/h, et, sur de courtes distances et sur un terrain homogĂšne, des pointes Ă  prĂšs de 26 km/h[5]. Le rack est connu en anglais pour ĂȘtre sa variante la plus rapide[11]. En comparaison, la moyenne d’un cheval au trot est d’environ 14 km/h[16].

Le Rocky Mountain Horse a fait l'objet d'une Ă©tude visant Ă  dĂ©terminer la prĂ©sence de la mutation du gĂšne DMRT3 Ă  l'origine des allures supplĂ©mentaire : l'Ă©tude de 27 sujets a permis de dĂ©tecter la prĂ©sence de cette mutation chez 100 % d'entre eux, et l’existence de chevaux d'allures parmi la race[17].  

Tempérament et entretien

Le Rocky Mountain Horse est reconnu pour sa vigueur et sa capacité à résister aux hivers dans les montagnes[5]. On loue également son bon tempérament et son affinité naturelle avec les humains[6].

Santé

Les chevaux Rocky Mountain Horse ont le risque le plus Ă©levĂ© parmi l'ensemble des races chevalines d'ĂȘtre porteurs d'un syndrome oculaire gĂ©nĂ©tique responsable des anomalies oculaires congĂ©nitales multiples (MCOA), Ă  l'origine appelĂ© glaucome congĂ©nital de Peters (ASD) Ă©quin. La MCOA est caractĂ©risĂ©e par le dĂ©veloppement anormal de quelques tissus oculaires qui cause une perte de vision. Bien que gĂ©nĂ©ralement d'une forme lĂ©gĂšre, la maladie est non-progressive. Des Ă©tudes gĂ©nĂ©tiques ont montrĂ© que le syndrome semble liĂ© au gĂšne Silver, puisque la plupart des chevaux diagnostiquĂ©s avec MCOA portent ce gĂšne[18].

Utilisations

Un Rocky Mountain Horse monté en équitation western.

La race a Ă©tĂ© Ă  l'origine dĂ©veloppĂ©e pour ĂȘtre utilisĂ©e dans les fermes des contreforts des Appalaches, que ce soit pour tirer des charrues et des buggies, mener le bĂ©tail ou comme monture et ce, tant pour les adultes que pour les enfants. Son utilisation moderne se porte toujours vers l’équitation de travail, mais Ă©galement vers l’endurance et le loisir[8]. Ses allures et son tempĂ©rament font que le Rocky Mountain Horse est recherchĂ© par les cavaliers ĂągĂ©s ou handicapĂ©s[6]. Chaque annĂ©e, en septembre, le Kentucky Horse Park accueille le concours international du Rocky Mountain Horse[11].

Diffusion de l'Ă©levage

La race est gĂ©rĂ©e par la Rocky Mountain Horse Association qui tient le stud-book et assure le maintien des standards. Pour ĂȘtre acceptĂ© Ă  l'enregistrement, le parentage d'un poulain doit ĂȘtre vĂ©rifiĂ© via un test d'ADN. Les chevaux doivent Ă©galement ĂȘtre inspectĂ©s Ă  partir de 23 mois afin de s’assurer qu'ils respectent les caractĂ©ristiques physiques et les allures requises par l’enregistrement[4]. Le Rocky Mountain Horse est classĂ© en 2012 comme « Ă  surveiller » par l’American Livestock Breeds Conservancy, ce qui signifie que la population globale de la race est estimĂ©e Ă  moins de 15 000 individus avec moins de 800 enregistrements annuels aux États-Unis[19]. Si la race est particuliĂšrement reprĂ©sentĂ©e aux États-Unis, on trouve Ă©galement des individus en Europe, en CorĂ©e et en IsraĂ«l[9].

Notes et références

(en) Cet article est partiellement ou en totalitĂ© issu de l’article de WikipĂ©dia en anglais intitulĂ© « Rocky Mountain Horse » (voir la liste des auteurs).
  1. Dutson 2012, p. 214.
  2. Dutson 2012, p. 144 ; 214.
  3. (en) « History of the Breed », sur Rocky Mountain Horse Association (consulté le ).
  4. Lynghaug 2009, p. 316.
  5. (en) Elwyn Hartley Edwards, The Encyclopedia of the Horse, New York, NY, Dorling Kindersley, , 1st American Ă©d., 464 p. (ISBN 1-56458-614-6), p. 358–359.
  6. Lynghaug 2009, p. 314.
  7. Lynghaug 2009, p. 317.
  8. Hendricks 2007, p. 353-354.
  9. Lhermite 2016, p. 45.
  10. (en) E. Brunberg, L. Andersson, G. Cothran, K. Sandberg, S. Mikko et G. Lindgren, « A missense mutation in PMEL17 is associated with the Silver coat color in the horse », BMC Genetics, vol. 7,‎ , p. 46 (PMID 17029645, PMCID 1617113, DOI 10.1186/1471-2156-7-46, lire en ligne).
  11. (en) « Rocky Mountain Horse », sur International museum of the horse (consulté le ).
  12. Lhermite 2016, p. 47.
  13. Dutson 2012, p. 216.
  14. (en) Charlene Strickland, « They've Got the Beat: Gaited Horses », sur The Horse, (consulté le ).
  15. (en) Lawrence Scanlan, Wild About Horses : Our Timeless Passion for the Horse, HarperCollins, (lire en ligne), p. 67.
  16. Julie Deutsch, DĂ©buter l'Ă©quitation, Paris, Editions Artemis, , 128 p. (ISBN 2-84416-340-8 et 9782844163400, lire en ligne), p. 57.
  17. (en) M. PromerovĂĄ, L. S. Andersson, R. Juras et M. C. T. Penedo, « Worldwide frequency distribution of the ‘Gait keeper’ mutation in the DMRT3 gene », Animal Genetics, vol. 45, no 2,‎ , p. 274–282 (ISSN 1365-2052, DOI 10.1111/age.12120, lire en ligne, consultĂ© le ).
  18. (en) Andersson, S. Lisa, Rytis Juras, David T. Ramsey, Jessica Eason-Butler, Susan Ewart, Gus Cothran et Gabriella Lingren, « Equine Multiple Congenital Ocular Anomalies maps to a 4.9 megabase interval on horse chromosome 6 », BMC Genetics, vol. 9,‎ , p. 88 (PMID 19099555, PMCID 2653074, DOI 10.1186/1471-2156-9-88).
  19. (en) « Conservation Priority Equine Breeds 2012 » [PDF], American Livestock Breeds Conservancy (consulté le ).

Annexes

Articles connexes

Liens externes

Ouvrages spécialisés

  • [Hodge 2008] (en) Bonnie Hodge, Rocky Mountain Horses, Wildfire Enterprises, , 451 p. (ISBN 978-0-9771969-1-3 et 0-9771969-1-7)

Ouvrages généralistes

  • [Hendricks 2007] (en) Bonnie Lou Hendricks, International Encyclopedia of Horse Breeds, Norman, University of Oklahoma Press, , 2e Ă©d., 486 p. (ISBN 0-8061-3884-X, OCLC 154690199, lire en ligne), « Rocky Mountain Horse ». Ouvrage utilisĂ© pour la rĂ©daction de l'article
  • [Lynghaug 2009] (en) Fran Lynghaug, « Rocky Mountain Horse », dans The Official Horse Breeds Standards Guide: The Complete Guide to the Standards of All North American Equine Breed Associations, Voyageur Press, , 672 p. (lire en ligne), p. 313-317 Document utilisĂ© pour la rĂ©daction de l’article
  • [Dutson 2012] (en) Judith Dutson, « Rocky Mountain Horse », dans Storey's Illustrated Guide to 96 Horse Breeds of North America, Storey Publishing, , 416 p. (lire en ligne), p. 214-216 Document utilisĂ© pour la rĂ©daction de l’article

Articles de presse

  • [Lhermite 2016] MĂ©lina Lhermite, « Le rocky mountain horse, une valeur sĂ»re », Cheval Magazine, no 530,‎ , p. 44-47 Document utilisĂ© pour la rĂ©daction de l’article
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