Robert Spatz

Robert Spatz naît à Bruxelles en 1944. A la fin des années 1960, il crée un « centre d'étude du yoga » dans sa ville natale. En 1969, il se rend à Darjeeling, dans les contreforts de l'Himalaya indien où vivent des réfugiés tibétains, et devient le disciple de Kangyour Rinpoché de l'école nyingmapa. En 1972, au retour de son dernier séjour auprès de son maître, il informe que celui-ci lui a donné le titre de "lama" et l'a incité à créer un centre d’enseignement nyingmapa en Europe, auquel Spatz donnera le nom de Ogyen Kunzang Chöling (OKC). En 1974, son père lui achète le domaine de Château-de-Soleils (qu'il baptisera Nyima-Dzong), près de Castellane dans les gorges du Verdon, propriété qui sera restaurée et réaménagée par ses adeptes[1] - [2] - [3].

Des dénonciations conduisent, le 31 mai 1997, à des perquisitions en Belgique et en France ; Spatz est arrêté et passe six mois en prison préventive. Une instruction judiciaire est ouverte en Belgique, en France et au Portugal sur la base notamment de soupçons d’enrichissement personnel et de relations condamnables avec des enfants, ce que nie l'accusé[1].

Le procès français de la OKC se termine sur un non-lieu partiel, seul sont jugés Robert Spatz et la OKC sur la question des maltraitances sur les enfants. Vu l'absence des victimes et la manipulation du contenu de l'instruction par la secte elle-même, la Justice française n'aura pas les moyens d'aller plus loin. Au même moment, l'instruction du procès belge suit son cours et va s'étaler de 1997 à 2013.

Le 5 janvier 2016, une vingtaine de victimes se présentent à la 89^e chambre correctionnelle de Bruxelles, en l'absence de Robert Spatz, pour le début de son procès[4].

En septembre 2018, il bénéficie d'un acquittement dit technique. Le procureur veut casser cet arrêt en mars 2019[5].

Il est condamné en décembre 2020 à 5 ans de réclusion avec sursis pour le surplus de la détention préventive et à une amende de 5 500 euros pour des faits d'abus sexuels sur mineurs, prise d’otages, abus physiques sur des enfants mineurs, emprise et fraude financière[6] - [7].

En mai 2021, le parquet d'Aix-en-Provence ouvre une instruction à l'encontre d'un de ses disciples, éducateur au Château-de-Soleils, soupçonné du viol d'au moins huit fillettes. Les victimes veulent aussi traduire Robert Spatz en justice[8] - [9].

Robert Spatz est un des principaux religieux ayant fait l'objet du documentaire diffusé le 13 septembre 2022 sur Arte, Bouddhisme, la loi du silence, dans lequel s'expriment les victimes et témoins de ses différents sévices sexuels et autres[10] - [7] - [11]. Le fil conducteur du film est le combat mené par Ricardo Mendes, l'une des victimes d'OKC durant son enfance et porte-parole de 23 autres victimes en partie civile au tribunal de Liège (2020) ; ils dénoncent entre autres des privations de nourriture, des sévices et des abus sexuels[12] - [13].

Le documentaire montre que le 14^e dalaï-lama (Tenzin Gyatso) était au courant, en tout cas depuis 1993, des accusations de sévices sexuels portées à l'encontre de plusieurs autorités du bouddhisme tibétain en Occident. Bien qu'il semble avoir toujours encouragé les victimes à dénoncer publiquement leur agresseur, les auteurs du documentaire jugent son attitude trop pusillanime, tout en relevant qu'il avait disgracié Sogyal Rinpoché en 2017 pour conduite immorale[7] - [14].

• Sangharakshita, maître britannique, accusé de mauvaises conduites sexuelles[15].
• Mipham Rinpoché, connu sous le nom de sakyong (« roi ») et chef tibétain de l'organisation Shambhala International[16].
• Sogyal Rinpoché, lama tibétain des centres Rigpa, auteur de « Le Livre tibétain de la vie et de la mort », travaillant aux Pays-Bas, accusé de violences et d'abus sexuels sur ses fidèles[17]
• Karma Tshojay, maître bhoutanais officiant au Paldenshangpa La Boulaye, en France[18].
• Kelsang Gyatso maître tibétain de la Nouvelle Tradition Kadampa impliquée dans la controverse Dordjé Shougdèn.