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Robert Billecard

Robert Billecard, né le à Chambéry, et mort le à Neuilly-sur-Seine, est un haut fonctionnaire et un résistant français. Il fut notamment chef du cabinet civil du général Lyautey au Maroc et pendant la seconde guerre mondiale, préfet de Seine et Oise, confronté en 1940 à l’invasion allemande, puis préfet des Ardennes de 1942 à 1943, et résistant, membre de l’Organisation civile et militaire (OCM), pendant cette même période.

Biographie

Son grand-père a été magistrat. Son père a exercé également comme magistrat, successivement à Lure, Vesoul, Lons-le-Saunier, Chambéry (où il est substitut du procureur), Rouen puis Douai. Léon Robert Elisée Billecard est né le à Chambéry. S’inscrivant dans la tradition familiale, Robert Billecard mène des études en droit qui le conduisent à la Faculté de droit de Paris, et devient avocat, au barreau de Douai, puis à la Cour de Paris. Il est en parallèle membre de différentes associations de jeunesse radicales socialistes dans le Nord, notamment de la Fédération républicaine des étudiants de France[2].

En 1910, il devient attaché au cabinet du sous-secrétaire d’État à la Guerre, Joseph Noulens, dans le deuxième gouvernement Aristide Briand. En 1912, il est promu chef du cabinet civil du général Lyautey, alors résident général au Maroc (1912). Lyautey entreprend la pacification de ce territoire, et encourage ou anime des évolutions de l’agriculture marocaine, tout en veillant à préserver la culture locale, à protéger les centres anciens des grandes villes.

En , Robert Billecard revient en métropole comme sous-préfet de Nogent-sur-Seine. Puis il est mobilisé au déclenchement de la première guerre mondiale, sous-lieutenant au 331e régiment d'infanterie. Il est blessé aux combats une première fois en . Il est affecté à la mission militaire française dans l'armée belge. En , il est nommé lieutenant au 31e bataillon de chasseurs à pied et participe à la bataille de la Somme, puis à des combats sur le Chemin des Dames, à la Bataille de la Malmaison. Nommé capitaine, il est à nouveau blessé en , lors de la troisième bataille de l'Aisne. À la fin du conflit, démobilisé en , il est nommé chef adjoint du cabinet du ministre des Régions libérées, Albert Lebrun. Puis il rentre dans la préfectorale et devient notamment sous-préfet de Brest puis en Gironde[3].

Directeur du cabinet du ministre de l’Instruction publique et des Beaux-Arts en 1924, Robert Billecard revient à la préfectorale cette même année 1924, comme préfet des Deux-Sèvres, puis de l’Orne en 1926, de la Drôme en 1931, du Morbihan en 1933, du Loiret en 1934 et enfin de Seine-et-Oise en 1936[4] - [3].

En , il est confronté à l’avancée allemande, avec un gouvernement qui a quitté Paris et comme seuls interlocuteurs la hiérarchie militaire qui lui donne des ordres. La confusion entre pouvoir civil et pouvoir militaire est totale[5]. Il quitte la région parisienne le , à l’arrivée des troupes allemandes dans la capitale, et n’y revient qu’après l’armistice, le . Accusé par le nouveau ministre de l’intérieur, nommé par le maréchal Pétain, d’avoir abandonné son poste pendant une semaine et demi, il répond vertement que rester sur place aurait été une attitude idiote, sur la base du précédent de la première guerre mondiale. Pour lui, un préfet était un représentant du gouvernement et ne pouvait rien faire sinon servir d’otage face à un envahisseur [6].

Le , il est mis en disponibilité par le gouvernement du maréchal Pétain, en raison de ses convictions républicaines et de gauche. Mais en 1942, le même régime de Vichy lui demande de reprendre du service comme préfet des Ardennes. Il accepte après en avoir informé Londres[4]. Il reste préfet de ce département du au [7], tout en étant membre d'une organisation de résistance, l'Organisation civile et militaire (OCM). Son action au sein de la résistance lui vaut d’être nommé à la Libération, en 1944, haut-commissaire à la production industrielle. En 1946, il redevient préfet, nommé en Ille-et-Vilaine. Puis il devient inspecteur général en mission extraordinaire dans les départements compris dans la 3e région militaire. Enfin, en , il est nommé président du conseil d'administration de l'office national d'immigration. Mais peu de temps après, il fait valoir ses droits à la retraite ce qui est accepté en conseil des ministres du . Il consacre les premières années de son temps libre à rédiger un ouvrage dur Lyautey au Maroc.

Il décède le , à Neuilly-sur-Seine, à l’âge de 66 ans, et est inhumé à Versailles, en Île-de-France.

Distinctions

Publications

  • Du Mode de recrutement du SĂ©nat. Thèse pour le doctorat (sciences politiques et Ă©conomiques). UniversitĂ© de Paris. FacultĂ© de droit, M. Giard et E. Brière, .
  • Discours prononcĂ©s le 7 octobre 1922 Ă  l'occasion de la remise Ă  M. Charles Arnault, prĂ©fet de la Gironde d'une croix d'officier de la LĂ©gion d'honneur, offerte par le personnel de la prĂ©fecture et des services qui s'y rattachent. Discours de M. Robert Billecard, secrĂ©taire gĂ©nĂ©ral. Discours de M. Alchurrun, chef de division. Discours de M. Charles Arnault, prĂ©fet, Imprimerie Gounouilhou, .
  • Lyautey et son Ă©quipe., Paris, Hommes et monde, .

Références

Voir aussi

Bibliographie

  • Éric Alary, L’exode, Éditions Perrin, (lire en ligne).
  • (en) Hanna Diamond, Fleeing Hitler : France 1940., Oxford University Press, (lire en ligne).
  • GĂ©rard Baal, « Sillonnistes et « jeunes radicaux » », dans La France dĂ©mocratique: combats, mentalitĂ©s, symboles : mĂ©langes offerts Ă  Maurice Agulhon, Publications de la Sorbonne, (lire en ligne), p. 303-304.
  • RenĂ© Bargeton, Dictionnaire biographique des prĂ©fets 1870-1982, Paris, Archives nationales, , p. 91-92.
  • Pierre Aubert, Les Ardennes sous botte allemande, Éditions Lettres du monde, .
  • Marc Olivier Baruch, Servir l'Etat français : L'administration en France de 1940 Ă  1944, Editions Fayard, , 744 p., p. 340, 378.
  • Louise Weiss, La RĂ©surrection du chevalier, juin 1940-aoĂ»t 1944, Editions Albin Michel, , 464 p. (lire en ligne), Ă©-.
  • Pierre-Henry, Histoire des prĂ©fets : 150 ans d'administration provinciale 1800-1950, Nouvelles Éditions latines, (lire en ligne).

Sources sur le web

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