Risotto
Le risotto (prononcé : [riˈzɔtto]) est une réduction d'un bouillon (brodo en italien) de riz cuit avec divers ingrédients. On lui donne généralement comme origine le Nord de l'Italie. Le safran est à l'origine utilisé pour relever le goût et son usage est reconnaissable grâce à sa coloration jaune[1] - [2].
Risotto | |
Risotto au citron et aux haricots verts. | |
Lieu d’origine | Lombardie, Italie |
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Place dans le service | Entrée, plat principal |
Température de service | Chaude |
Ingrédients | Riz et oignons mouillés au bouillon puis recouvert de parmesan |
Accompagnement | Vin rouge (Pinerolese Bonarda), vin blanc (Lugana) |
En Italie, le risotto est normalement un plat servi avant le plat principal, mais le risotto alla milanese est souvent servi avec l'ossobuco alla milanese comme plat principal[3].
Histoire
Dans le Nord de l'Italie, une des premières notices[4] faisant référence à la culture du riz est une lettre de Galéas Marie Sforza, datée du , envoyée au duc de Ferrare et concernant douze sacs de riz.
Le riz est cultivé dans le sud de l'Italie depuis le XIVe siècle, et sa culture a fini par atteindre Milan, dans le nord. Si, selon une légende, un jeune apprenti verrier de la Fabbrica del Duomo di Milano, originaire des Flandres, qui utilisait le safran comme pigment, l'ajouta à un plat de riz lors d'une fête de mariage, la première recette identifiable comme un risotto date de 1809. Elle comprend du riz sauté dans du beurre, des saucisses, de la moelle osseuse, des oignons avec un bouillon chaud auquel on ajoute progressivement du safran[1]. Il existe une recette pour un plat nommé comme un risotto dans le Trattato di cucina (« Traité de cuisine ») de 1854 de Giovanni Vialardi, chef adjoint des rois[5]. Cependant, la question de savoir qui a inventé le risotto à Milan reste aujourd'hui sans réponse[6].
Apprécié particulièrement par Stendhal, le risotto est cité dans la littérature francophone dès 1818[7].
Caractéristiques
Le principe de cuisson ressemble à celui du riz pilaf, qui consiste à d'abord faire légèrement revenir le riz dans une matière grasse (la tostatura, la torréfaction) avant la cuisson avec du liquide (souvent un bouillon de légumes, champignon, viande ou poisson). Cependant, le risotto diffère du riz pilaf par le fait que le liquide est ajouté par petites quantités successives (environ 7 mouillages) et progressivement absorbé jusqu'à cuisson complète.
Ce mode de cuisson est également appelé cuisson « à la fidé » en Savoie[8].
Riz à risotto
Le risotto repose sur l'emploi de riz spéciaux, riches en amidon et non étuvés, composés de grains petits et charnus. À la cuisson, ils restent en partie fermes et jamais pâteux. Ils présentent aussi la capacité de s'imprégner des arômes du bouillon[9]. Parmi les nombreuses variétés italiennes de riz, l'Arborio, le Vialone Nano ou Maratelli (semifini) et le Carnaroli (superfino) sont traditionnellement les plus courantes et les plus appréciées par les chefs de cuisine[10]. Mais il existe aussi le Ribe, l'Arieti, le Zenit ou le Veneria[9].
Préparation
Ces riz sont cuits par adjonctions successives de petites quantités de bouillon chaud, après avoir fait revenir le riz dans des oignons fondus dans du beurre (recette du Val Pô) ou de la moelle de bœuf (recette milanaise) ou de l'huile d'olive (plus souvent utilisée dans le Sud de l'Italie). Le premier mouillage du risotto se fait au vin blanc (parfois au vin rouge ; le vin ne doit pas être trop tannique). La fin de cuisson, dont la durée est typiquement de 18 minutes, consiste à mantecare, c'est-à-dire à mélanger au riz une grosse noix de beurre et du parmesan râpé, et à couvrir pendant deux minutes. Ceci achève d'apporter une consistance crémeuse au plat, dont la liaison est initialement apportée par l'amidon du riz.
Une multitude de variations sont ensuite possibles quant aux ingrédients ajoutés ou le degré de mouillage final. Il est servi en Italie comme primo piatto, équivalent à une entrée. Il existe une autre méthode de préparation du risotto qui ne tient pas compte de la tostatura ; on parle alors de « préparation vénitienne », et le service se fait all'onda, c'est-à-dire plus mouillé que le risotto traditionnel. Les risottos se déclinent en de nombreuses variétés. On choisira de mouiller avec un bouillon de viande et de légumes pour les risotti aux champignons, aux légumes ou à la viande, et avec un fumet de poisson pour ceux aux fruits de mer ou au poisson.
Il existe aussi des variantes sucrées servies en dessert.
Notes et références
- (it) Roberto Perron, « La fabbrica del Duomo e l'invenzione del risotto », (consulté le )
- (it) Pellegrino Artusi, La scienza in cucina e l'arte di mangiar bene [« The Science of Cooking and the Art of Eating Well »],
- (it) « Ricetta Ossobuco e risotto, piatto unico di Milano », sur Le ricette de La Cucina Italiana (consulté le )
- « Site de Clifford A. Wright »
- La Cucina del Riso, p76, Accademia Italiana della Cucina, (ISBN 978-88-89116-32-6, lire en ligne)
- (it) Alberto Salarelli, Résumé de Risotto. Storia di un piatto italiano, Sometti, (ISBN 8874953518, lire en ligne)
- « Stendhal, Journ., 28 août in Œuvres intimes, t. 1 », sur CNRTL, H. Martineau, p. 1330
- Marie-Thérèse Hermann, LaCuisine paysanne de Savoie: La Vie des fermes et des chalets racontés par une enfant du pays, La Fontaine de Siloë, (ISBN 978-2-84206-148-7, lire en ligne)
- Cuisine du monde, Trento, Italie, Editions Marie Claire, , 184 p. (ISBN 978-2-84831-646-8), p. 75
- (it) Alberto Mazzuca, I numeri uno del made in Italy, B.C Dalai, (lire en ligne), p. 208
Voir aussi
Articles connexes
- Vin et cuisine
- Risotto à la milanaise
- Risotto au noir
- Riz wolof, dakhine (équivalents sénégalais)
- Arborio
- Carnaroli
- Maratelli