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Rio Vaza-Barris

Le Vaza-Barris (ou Vasa-Barris, selon la graphie ancienne) est un fleuve du Brésil.

Rio Vaza-Barris
Ipiranga
Illustration
Caractéristiques
Longueur env0,450 km
Bassin 14 503 km2 (dans l'État de Bahia)
RĂ©gime torrentiel (intermittent)
Cours
Source Drapeau de Bahia Bahia
· Localisation Serra dos Macacos
Embouchure Océan Atlantique
· Localisation Mosqueiro (Sergipe)
· Altitude m
GĂ©ographie
Pays traversés Drapeau du Brésil Brésil
Principales localités Uauá, Jeremoabo, Pedro Alexandre, Paripiranga

Prenant sa source sur les pentes de la Serra dos Macacos, dans le sertĂŁo (zone semi-aride et peu peuplĂ©e) bahianais, non loin de la ville d'Uauá, le Vaza-Barris baigne les États de la Bahia et de Sergipe, avant de se jeter, après un cours de 450 km environ, dans l’ocĂ©an Atlantique[1]. Son cours supĂ©rieur, dans le nord de la Bahia, connaĂ®t un rĂ©gime torrentiel intermittent.

Description

Géographiquement, l’endroit exact où surgissent les eaux du Vaza-Barris est une étendue inondable (várzea) dénommée Alagadiço Grande, laquelle, habituellement sèche, ne se manifeste comme telle qu’en période de précipitations. Dans son cours naturel, le fleuve donne lieu, plus en aval, au petit lac nommé Lagao dos Pinhões, qui est alimenté par les eaux descendant des montagnes ou surgissant des coteaux ; c’est ce lac, dont le Vaza-Barris déborde pour entamer son voyage en direction de l’est, qui sert habituellement de point de référence de sa naissance, étant donné qu’il apparaît plus stable pendant les périodes de sécheresse[1].

Le Vaza-Barris est un fleuve saisonnier et court sur environ 450 km, traversant — d’abord selon un tracĂ© incertain et sauvage, typique d’un fleuve temporaire, ensuite, Ă  partir de Jeremoabo, dans un lit constant et permanent — les États de Bahia puis de Sergipe, pour se jeter dans l’ocĂ©an Atlantique dans la localitĂ© cĂ´tière sergipienne appelĂ©e Mosqueiro[1]. Sa pĂ©riode de crues se prolonge de novembre Ă  mars, quand dĂ©ferlent les pluies torrentielles qui se sont abattues sur le sertĂŁo. C’est sans doute la raison pour laquelle les Indiens l’appellent Ipiranga, soit miel rouge, par allusion aux courants argileux que se forment durant cette pĂ©riode. Afin d’en rĂ©gulariser le cours, et de parer aux pĂ©nuries hydriques intermittentes, quelques retenues furent construites, dont le barrage de CocorobĂł.

Dans l’État de Bahia, le bassin-versant du Vaza-Barris s’étend sur environ 14 503 km2. La partie bahianaise du fleuve traverse des contrĂ©es oĂą prĂ©domine un climat semi-aride. Ă€ mesure que le Vaza-Barris progresse dans le sertĂŁo baianais en direction du Sergipe, des tronçons secs et pierreux viennent s’intercaler, avec de profonds canyons et d’étroites gorges, oĂą parfois le fleuve disparaĂ®t ; ailleurs, il coule en un frĂŞle filet d’eau, se dĂ©robant dans un lit façonnĂ© tel par des millĂ©naires de dĂ©bordements intermittents. Les principales localitĂ©s baignĂ©es par le Vaza-Barris sont Uauá, Canudos, Jeremoabo, Antas, Adustina, Pedro Alexandre et Paripiranga[2].

Son cours cependant possède quelques beautĂ©s. Sur le territoire de la municipalitĂ© de Macambira, dans le Sergipe, lĂ  oĂą le fleuve franchit une vallĂ©e encaissĂ©e aux parois hautes de 40 mètres, viennent se dĂ©verser les eaux de la rivière Jacoca en une impressionnante chute d’eau.

Aux approches de son embouchure, Ă  Mosqueiro, sur la cĂ´te sergipienne, son courant suit dĂ©sormais le mouvement des marĂ©es, et ses eaux, dĂ©jĂ  naturellement saumâtres par les terrains salins qu’elles traversent, en deviennent plus salĂ©es encore. Son vaste estuaire, d’une largeur de plus de 800 mètres et d’une profondeur jusqu’à 30 mètres, est gainĂ© de mangroves. Une certaine mise en valeur touristique de l’estuaire a Ă©tĂ© engagĂ©e, avec notamment des promenades en catamaran, donnant un revenu d’appoint aux pĂŞcheurs de la rĂ©gion.

En 1893, le prédicateur laïc Antônio Conselheiro et sa troupe d’adeptes décidèrent de s’implanter dans une fazenda abandonnée sur la rive gauche du Vaza-Barris, à une quarantaine de km (à vol d’oiseau) en aval d'Uauá. Des archéologues ont établi que le lieu fort judicieusement choisi par le chef religieux et ses lieutenants est géologiquement le point où le drainage fluvial réalisé par le Vaza-Barris est le plus important. De l’eau était disponible non seulement en provenance du fleuve, mais aussi de puits creusés dans la roche poreuse[3].

Barrage de CocorobĂł

Le barrage de CocorobĂł, sur le cours supĂ©rieur du fleuve, près du village de Canudos, fut achevĂ© de construire en . Cet ouvrage, d’une longueur de 600 mètres, que l’on mit huit mois Ă  Ă©difier, retient l’eau du Vaza-Barris au-dedans d’une gorge Ă©troite, ceinturĂ©e par un anneau de montagnes et de dĂ©filĂ©s, et permet de rĂ©guler son dĂ©bit et d’alimenter son cours infĂ©rieur de manière plus prĂ©visible. Ladite gorge, le dĂ©filĂ© de CocorobĂł, propice aux embuscades et Ă  l’action des francs-tireurs, joua un certain rĂ´le durant la dĂ©nommĂ©e guerre de Canudos, qui eut lieu entre 1896 et 1897.

Les ingĂ©nieurs prĂ©voyaient que le fleuve mettrait 10 ans Ă  combler d’eau une Ă©tendue de 16 km de long sur km de large, et d’une profondeur moyenne de 20 mètres ; cependant, dĂ©but , des pluies diluviennes tombĂ©es sur la Serra dos Macacos eurent pour effet de remplir le bassin de retenue en seulement trois jours. Ă€ l’heure actuelle au contraire, le CocorobĂł se trouve 12 mètres au-dessous de son niveau normal. Par ce relatif dĂ©ficit d’eau, les vestiges de l’ancienne Canudos d’AntĂ´nio Conselheiro, parmi lesquelles notamment les ruines de la nouvelle Ă©glise, dont le chef religieux rebelle avait entrepris la construction, et qui avait Ă©tĂ© engloutie avec le reste du site, ont Ă©mergĂ© hors de la surface de l’eau.

Liens externes

Références

  1. Adm. do sítio web, « Proposta inclui a Bacia do Rio Vaza-Barris na área de atuação da Codevasf », (consulté le ).
  2. Il est intéressant de reproduire ici la description que donne Euclides da Cunha du Vaza-Barris :
    « (Le relief) impose au Vaza-Barris un cours tortueux dont il ne se libère qu’à Jeremoabo, lorsqu’il s’infléchit vers la côte.
    Ce fleuve est sans affluents. Il lui manque d’être conforme à la déclivité du terrain. Ses petits tributaires, le Bendengó et le Caraíbas, roulent des eaux passagères au sein de leurs lits brutalement creusés, et ne traduisent pas les dépressions du sol. Ils ont l’existence fugitive des saisons pluvieuses. Ce sont surtout des canaux d’écoulement, ouverts au hasard par les averses torrentielles — ou de rapides courants qui, contraints par les reliefs topographiques les plus proches, entrent bien souvent en désaccord avec les dispositions orographiques générales. Ces rivières montent soudain, s’enflent, débordent, recreusent leurs lits, annulent l’obstacle de la déclivité générale du sol ; roulent quelques jours vers le cours d’eau principal ; et disparaissent en revenant à leur aspect primitif de vallons en zigzag, rocailleux et secs.
    Le Vaza-Barris lui-même, fleuve sans sources, dans le lit duquel verdoient les graminées et paissent les troupeaux, n’aurait pas son tracé actuel si un courant régulier lui assurait un profil équilibré, à travers un effort continu et durable. Sa fonction en tant qu’agent géologique est révolutionnaire. Le plus souvent coupé, fractionné en mares stagnantes, ou sec à la façon d’une large route poussiéreuse et tortueuse, quand il croît, gonflé, lors des crues, captant les eaux sauvages qui grondent sur ses pentes, il roule pendant quelques semaines des eaux boueuses et révoltées, pour se perdre aussitôt en un épuisement complet, s’égouttant (vazando), comme l’indique le mot portugais, qui remplace avantageusement l’ancienne dénomination indigène. C’est une onde tombant des versants de l’Itiúba, multipliant l’énergie du courant dans l’étroitesse des défilés, et qui s’engouffre entre des ravins, ou s’encaisse entre les montagnes, jusqu’à Jeremoabo. Hautes Terres, p. 56. »
  3. Robert M. Levine, Vale of Tears, p. 162.
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