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Retable de Sant'Onofrio

Le retable de Sant'Onofrio (en italien : Pala di Sant'Onofrio) est une peinture religieuse de Luca Signorelli, un retable (221 Ă— 189 cm), datĂ© 1484, conservĂ© au musĂ©e de l'Ĺ’uvre du Duomo de PĂ©rouse en Ombrie.

Retable de Sant'Onofrio
Panneau central
Artiste
Date
Type
Technique
tempera et huile sur panneau de bois
Dimensions (H Ă— L)
221 Ă— 189 cm
Localisation
Musée de l'Œuvre du dôme San Lorenzo, Pérouse, Ombrie (Italie)

Histoire

L'œuvre a été réalisée pour la cathédrale de Pérouse en 1484, commandé par l'évêque Vagnucci en exercice, originaire de Cortone, concitoyen de Luca Signorelli pour la chapelle consacrée au saint patron de la ville, construite par Jacopo Vagnucci, évêque de Pérouse de 1449 à 1482

L'œuvre, unique du peintre pour cette ville, marque l'avènement de l'art du peintre, revenu de ses séjours à Rome et dans les Marches et avant ses travaux à Orvieto dans la chapelle San Brizio.

Elle est exposée aujourd'hui Sala 19 - Artisti locali e forestieri del Rinascimento perugino du musée de l'Œuvre du Duomo de Pérouse.

Thème

L'œuvre illustre un des thèmes principaux de l'iconographie chrétienne, une Conversation sacrée comprenant les thèmes sous-jacents :

  • La Vierge Ă  l'Enfant trĂ´nant soit une Vierge en majestĂ© (MaestĂ ) ;
  • la prĂ©sence de figures cĂ©lestes (un ange musicien central au premier plan jouant du luth, et deux anges priants, volant dans les coins supĂ©rieurs),
  • la prĂ©sence de figures saintes certaines tournĂ©es vers la Vierge Ă  l'Enfant, d'autres absorbĂ©s dans leurs rĂ©flexions, ou lisant le Livre, reconnaissables chacun Ă  leurs attributs de saintetĂ© : bâton croisĂ©, peau de bĂŞte pour Jean-Baptiste, crosse et mitre d'Ă©vĂŞque de saint Herculan, nuditĂ© de l'anachorète Onofrio...

Description

Autour de la Vierge trônant en majesté centrale haute, lisant, son fils tenant un lys, le regard orienté également vers le Livre, les figures saintes remplissent le cadre :

  • un saint contemporain de la Passion du Christ : Jean le Baptiste immĂ©diatement Ă  sa gauche, portant bâton croisĂ© Ă  phylactère, peau de chameau ;
  • des saints anachroniques en intercesseurs :
    • saint Laurent (Ă  droite, au niveau de la Vierge Ă  l'Enfant),
    • les saints patrons de la ville : Onuphre l'Anachorète (Onofrio, saint oriental) et Herculan de PĂ©rouse (Ercolano, saint Ă©vĂŞque local donnant son nom au retable, sa coiffe Ă©tant posĂ©e sur le rebord de pierre) (au niveau de la base du piĂ©destal du trĂ´ne),

Les principes allégoriques naturels sont présents :

  • la pierre et le bois du trĂ´ne aux frises sculptĂ©es des contre-marches
  • des plantes prĂ©cisĂ©ment dĂ©taillĂ©es pour leur symbolique propre :
    • Le lys tenu par l'Enfant JĂ©sus (PuretĂ©)
    • des plantes coupĂ©es et sèches dans des vases transparents (au premier plan et sur la première marche du piĂ©destal)
    • un feuillage couvrant la nuditĂ© de saint Onofrio
    • des fleurs vivaces en suspension sur les montants latĂ©raux de l'arc de bois surplombant la tĂŞte de la Vierge.

Le fond de la composition reste neutre allant d'un bleu pur en haut en un dégradé continu au blanc vers le bas sans autre détail.

L'architecture est finement incisé en pierre blanche en bas pour le socle, en bois foncé pour le trône dans son ensemble : la première marche, sa base, ses montants latéraux, les accoudoirs, les montants tournés supportant l'arc cintré entourant, en dais, la tête de la Vierge.

Analyse

Les figures saintes au premier chef (La Vierge, les saints Jean-Baptiste et Laurent) respectent le principe de l'isocéphalie (alignement des têtes sur une même ligne horizontale)

L'ange musicien jouant du luth est une évocation directe de la peinture vénitienne en vigueur à l'époque du Quattrocento.

Les anges voletants remplissent l'espace vide du haut en Horror vacui (« peur du vide »).

Les saints de gauche sont pauvrement vêtus voire nus, les saints de droite habillés de chapes ecclésiastiques fastueusement ouvragées (saint Laurent porte sur le poitrail une représentation de la Résurrection présageant la destinée passionnelle du Christ Sauveur, sur le bras gauche un Noli me tangere, sur la manchette gauche une Annonciation ; saint Herculan de Pérouse arbore, sur sa chasuble, également plusieurs épisodes de la Passion, et on peut distinguer l'Annonciation, et d'autres épisodes bibliques plus incertains.

La mort (passage obligé de la Passion du Christ et destinée incontournable des hommes) est invoquée dans les vases transparents contenant des fleurs coupées : si le vase situé au niveau du genou de l'ange musicien contient des fleurs encore vivaces (couleur blanche des pétales), celui du premier plan et du sol montre des fleurs devenues sèches aux couleurs compassées.

Conformément aux principes réalistes de la perspective en vigueur les auréoles que portent les protagonistes sont elliptiques.

La décoration du trône et de son piédestal est clairement classicisante, et la maîtrise de la représentation perspective habituelle chez Luca Signorelli, ici, est peu sensible, la scène ne proposant aucune profondeur matérielle.

Notes et références

    Articles connexes


    Sources

    Bibliographie

    • (it) Antonio Paolucci, Pittori del Rinascimento : chapitre Luca Signorelli, Florence, Scala, (ISBN 88-8117-099-X)

    Articles connexes

    Liens externes

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