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René Sentenac

RenĂ© Sentenac, nĂ© le Ă  Toulouse (Haute-Garonne) et mort au combat le Ă  Timimoun, est un sous-officier français qui s'est particuliĂšrement illustrĂ© en 1954 lors de la bataille de DiĂȘn BiĂȘn Phu pendant la guerre d'Indochine.

René Sentenac
Biographie
Naissance
DĂ©cĂšs
SĂ©pulture
CimetiĂšre de Saint-Martin-du-Touch (d)
Nationalité
Allégeance
Activité
Période d'activité

Jeunesse

René Sentenac naßt le 11 septembre 1930 à Toulouse. Il est le fils d'Auguste Sentenac et de Marie-Henriette Louarn.

Guerre d'Indochine

RenĂ© Sentenac est engagĂ© volontaire dans l'infanterie de marine en 1948 et il obtient son brevet de parachutiste l'annĂ©e suivante, annĂ©e oĂč il accĂšde au grade de caporal. Il participe Ă  la guerre d'Indochine et il est promu sergent le .

Il est caporal-chef au 6e bataillon de parachutistes coloniaux (6e BPC), sous les ordres du commandant Marcel Bigeard, pendant la bataille de Điện BiĂȘn Phủ. Il est fait prisonnier le par les forces de l'ArmĂ©e populaire vietnamienne (APV), aprĂšs la chute du camp retranchĂ©. En compagnie de trois sous-officiers de la mĂȘme unitĂ©, les sergents-chefs Maurice Rilhac, Jacques Sautereau et Michel Skrodzki, il rĂ©ussit Ă  s'Ă©vader le [1]. Skrodzki est blessĂ© au bras d'une plaie pas trop sĂ©rieuse mais infectĂ©e[1]. En chemin, ils rencontrent deux appelĂ©s de Dien Bien Phu qui n'Ă©taient pas paras[2]. Les deux soldats dĂ©cident quelques jours plus tard de rester dans un village thaĂŻ et le groupe se sĂ©pare[2]. Les Ă©vadĂ©s parcourent 200 km en brousse avant de retrouver, le , d'autres Ă©vadĂ©s, des parachutistes du 35e rĂ©giment d'artillerie parachutiste (RALP) qui ont Ă©tĂ© recueillis par les MĂ©os, les soldats Nallet, Charrier et le marĂ©chal des logis RenĂ© Delobel. Le , le groupe, privĂ© de Jacques Sautereau qui meurt d'une crise de paludisme pernicieux pendant l'Ă©vasion le Ă  deux jours de marche d'un Groupement de commandos mixtes aĂ©roportĂ©s (GCMA)[2]. Avec l'aide d'autochtones, Rilhac et Sentenac atteignent trĂšs affaiblis et amaigris un avant-poste du GCMA prĂšs du village de Te-Kin[2]. Le , un hĂ©licoptĂšre Sikorsky vient les rĂ©cupĂ©rer et les Ă©vacue sur Luang Prabang[2]. Ils sont ensuite transportĂ©s quelques jours plus tard par Dakota pour HanoĂŻ[2]. Skrodzki, laissĂ© en arriĂšre car trop faible pour marcher, est hospitalisĂ© Ă  l'hĂŽpital de Lanessan, sauvĂ© d’une mort certaine par les MĂ©os du sergent-chef Voilant[2]. Ils sont finalement rapatriĂ©s en France.

Guerre d'Algérie

Martial Chevalier regardant la photo prise par Marc Flament de René Sentenac à Timimoun.

RenĂ© Sentenac tombe au combat en AlgĂ©rie dans les rangs du 3e RĂ©giment de parachutistes coloniaux (3e RPC), toujours sous le commandement de Bigeard, devenu colonel, lors de la bataille de Timimoun, le [3]. Il est abattu juste avant le lieutenant Pierre Roher et l'infirmier Roland Fialon ( - ) par un sniper ennemi embusquĂ© Ă  400 mĂštres au nord de leur position. Son agonie est immortalisĂ©e par le photographe Marc Flament[4]. Les photos prises par Flament font du sergent-chef Sentenac une icĂŽne du mythe du soldat parachutiste Ă  l’époque de leur publication notamment en raison du statut de figure hĂ©roĂŻque de RenĂ© Sentenac lors de la bataille de DiĂȘn BiĂȘn Phu[4]. L'une de ces photographies illustre l'affiche du film documentaire français Les Yeux brĂ»lĂ©s rĂ©alisĂ© par Laurent Roth en 1986 et sorti en 2015.

À sa mort, RenĂ© Sentenac est titulaire de la LĂ©gion d'honneur et de la MĂ©daille militaire, avec six blessures et treize citations.

Le gĂ©nĂ©ral Bigeard, partout oĂč il est mutĂ©, garde une photo de RenĂ© Sentenac, mourant, la tĂȘte reposant sur un sac, les yeux clos[5]. Cette photo figure encore aujourd'hui dans le bureau du gĂ©nĂ©ral, dans sa maison de Toul.

Bigeard rapporte les derniers instants de René Sentenac :

« Il dut encore fournir un dernier effort pour mourir. Il savait bien qu'il avait gagnĂ©, et c'est pour cela que son visage apaisĂ© nous parut si beau. Ce qu'il cherchait de l'autre cĂŽtĂ© de la crĂȘte, ce n'Ă©tait pas une poignĂ©e de BĂ©douins et leurs fusils, mais cette chose impossible qui le hantait depuis si longtemps, et qui ne se trouve que dans le sacrifice et la mort. Seule elle permet de se confondre avec ce qu'il y a de plus grand, de plus inaccessible. C'Ă©tait sa maniĂšre, Ă  lui Sentenac, de comprendre Dieu. »[6] - [7]

Bigeard lui dĂ©die son livre « Aucune bĂȘte au monde »[8] - [2] :

« Mais Sentenac cherchait autre chose et je sais qu’il l’a trouvĂ©. De nous tous il fut celui qui eut le plus de chance, car il a rĂ©ussi sa mort aprĂšs avoir menĂ© la vie tourmentĂ©e qu’il avait choisie »

René Sentenac est inhumé au cimetiÚre de Saint-Martin-du-Touch à Toulouse.

Hommages

Une rue du quartier de Saint-Martin-du-Touch, Ă  Toulouse, porte son nom : rue RenĂ© Sentenac, 31300 Toulouse 43° 36â€Č 35″ N, 1° 22â€Č 42″ E.

La salle d’honneur des sous-officiers du 3e RPIMa, prĂ©cĂ©demment dĂ©nommĂ© 3e RPC en 1957, porte le nom du sergent-chef Sentenac.

Distinctions

DĂ©corations

Source

  • Henri Le Mire, Les Paras Français - La Guerre d'Indochine, Ă©ditions Princesse, 1977, p. 195
  1. Georges Fleury, Donnez-moi la tourmente, Grasset, , 288 p. (ISBN 978-2-246-37439-8, lire en ligne)
  2. Maurice Rilhac, « OdyssĂ©e de quatre sous-officiers du Bataillon Bigeard : mai - juin 1954 », http://www.monumentindochine.fr,‎ (lire en ligne)
  3. Patrick-Charles Renaud, Se battre en Algérie, Grancher, (lire en ligne)
  4. La guerre d’AlgĂ©rie vue par trois photographes amateurs, ecpad, 27 p. (lire en ligne), p. 14
  5. (en) Barnett Singer, John W. Langdon et Professor of British Medieval History John Langdon, Cultured Force : Makers and Defenders of the French Colonial Empire, Univ of Wisconsin Press, , 483 p. (ISBN 978-0-299-19900-5, lire en ligne)
  6. Gilles Perrault, Les parachutistes, Fayard, , 288 p. (ISBN 978-2-213-65646-5, lire en ligne)
  7. Henri Bentégeat, Aimer l'armée : Une passion à partager, Maxima, , 160 p. (ISBN 978-2-8188-0420-9, lire en ligne)
  8. Marcel Maurice Bigeard, Aucune bĂȘte au monde : Texte du colonel Marcel Bigeard, Éditions de la pensĂ©e moderne, (lire en ligne)

Voir aussi

Articles connexes

Liens externes

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