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René Moineau

René Moineau, né le à Lisieux, France, et mort le à Bruxelles, Belgique, est l’un des pionniers français de l’aviation et un inventeur dans différentes branches de l’aéronautique et de la mécanique des fluides. Pilote et ingénieur chez Breguet, il conçoit dès 1915 son propre avion, le Salmson-Moineau SM.1, puis se consacre à l’invention de nombreux brevets dont la pompe Moineau toujours utilisée en industrie, ou encore le premier train d'atterrissage escamotable/rentrant (dont il dépose le brevet en 1918).

René Moineau
Description de cette image, également commentée ci-après
René Moineau en 1948
Naissance
Lisieux (Drapeau de la France France)
Décès
Bruxelles (Drapeau de la Belgique Belgique)
Nationalité Drapeau de la France France
Domaines aéronautique
Diplôme Institut d’Électrotechnique et de Mécanique
Renommé pour Salmson-Moineau SM.1

Biographie

Naissance et Ă©tudes

Fils de Louis Moineau et de Marguerite Moitrier, René Joseph Louis Moineau naît à Lisieux le dans une famille originaire de la Nièvre et de la Lorraine. Il passe son enfance à Versailles puis à Nancy, où il obtient sa licence ès sciences en 1906 et le diplôme d’ingénieur de l’Institut d’Électrotechnique et de Mécanique. Dès 1909 il construit ses premiers planeurs biplans avant de découvrir le ballon libre et la montgolfière ; il passe son brevet de pilote de ballon libre la même année.

Les années Breguet

En 1909, il y avait trois ans que Santos-Dumont avait déjà fait voler un engin plus lourd que l’air, et Farman, Voisin ou Blériot avaient également fait leurs premiers vols propulsés. Sept ou huit constructeurs d’avions sont alors présents en France. C’est chez Louis Charles Breguet qu'entre René Moineau en en tant qu’ingénieur-dessinateur ; six mois après, il passe son brevet de pilote. De 1911 à 1914, il mêle à son métier d’ingénieur celui de pilote d'essai pour le constructeur.

Manœuvres de l'Est, 1911
Biplan Breguet piloté par René Moineau, 1911

La guerre

MobilisĂ© en comme pilote, il est affectĂ© Ă  l’escadrille Breguet 17[1] et participe aux missions de reconnaissance aĂ©rienne et de soutien Ă  l’infanterie. En 1915, il construit son premier avion Ă  VĂ©lizy, un biplan biplace Ă  hĂ©lice propulsive arrière. La mĂŞme annĂ©e, sur une commande de l’armĂ©e pour disposer d’un avion de reconnaissance Ă  grand rayon d’action, il s’associe aux Ă©tablissements Salmson et construit le Salmson-Moineau SM.1, biplan biplace d’une envergure de 17 mètres. L'avion fut testĂ© dĂ©but 1916 et une commande de 100 exemplaires fut passĂ©e bien que l'avion soit infĂ©rieur au Sopwith 1½ Strutter qui Ă©quipait très largement les unitĂ©s (plusieurs milliers d'exemplaires). En service, le SM.1 n'eut guère de succès. Le train d'atterrissage Ă  roulette de nez se fracassait en cas de mauvaise utilisation et causa de nombreux accidents [2]. Le système de transmission complexe (un moteur latĂ©ral entraĂ®nant deux hĂ©lices par un jeu de cames sophistiquĂ©es) Ă©tait dĂ©licat Ă  maintenir en opĂ©ration et les performances Ă©taient insuffisantes. Environ 150 SM.1 furent construits. L'avion fut retirĂ© du service en 1917 mais quelques-uns servirent jusqu'Ă  fin 1918. La Russie impĂ©riale acheta quelques SM.1, mais ils n'y furent pas mieux apprĂ©ciĂ©s .

L'Ă©poque des inventions

De 1918 à 1948, René Moineau dépose plus de cinquante brevets, dont une quinzaine concernent directement l’aéronautique, les autres étant liés à la mécanique des fluides, aux pompes et aux compresseurs utilisés par l’aéronautique. Trois ans avant l’ingénierie américaine, il dépose en 1918 le brevet du premier train d'atterrissage escamotable ou rentrant, et celui d’un monoplan sans hauban. À partir de 1920 il s’intéresse aux ailes battantes et aux ailes tournantes qu’il juge d’avenir. Il crée en 1924 sa société Avions René Moineau[1], mais souffre de l’administration française qui ne s’intéresse plus à l’aviation depuis la fin de la guerre. Ses travaux et ses brevets se succèdent néanmoins autour des « machines volantes » à ailes tournantes qui préfigurent l’hélicoptère. En 1939 il obtient son doctorat d’État pour une thèse portant sur deux sujets : « l’aile battante » et « un nouveau capsulisme ».

Un nouveau capsulisme

Principe du capsulisme
Principe du capsulisme

Sur la base de ses recherches sur les compresseurs utilisés en aéronautique, René Moineau se penche dans les années 1930 sur un innovant système de pompe. Ce « nouveau capsulisme » se fonde sur le principe d’un rotor excentré tournant dans un stator hélicoïdal. Ce procédé, initialement compresseur, connut bientôt un fort succès industriel comme pompe.

Le rotor en métal est un engrenage à une dent, le stator en élastomère est un engrenage à deux dents. Lorsque le rotor est inséré dans le stator, une double chaîne de cavités étanches (alvéoles) est constituée. Dès que le rotor tourne, les alvéoles progressent le long de l’axe de la pompe sans changer de forme ni de volume et transfèrent ainsi le fluide de l’aspiration au refoulement. Les avantages sont : un auto-amorçage, un débit constant et non pulsatoire, un rendement élevé, une réversibilité de la pompe, la stabilité à la pression. La pompe Moineau permet également de transférer des fluides visqueux ou abrasifs, hétérogènes, fragiles, émulsionnants ou multibasiques.

En 1932, René Moineau fonde la société PCM (Pompe, Compresseur, Mécanique), dont il délègue la direction, et qui vendra ses licences à plusieurs sociétés dans le monde dont : Mono Pumps (UK), Moyno Pump (Robbin & Meyers, USA). En 1948, il décide de s’installer en Belgique avec le projet de partir aux États-Unis pour poursuivre ses travaux d’ingénieur. Il meurt à Bruxelles le à l'âge de 61 ans.

En 2005, plus de 200 000 pompes Moineau Ă©taient encore fabriquĂ©es chaque annĂ©e dans le monde, notamment pour l’industrie pĂ©trolière et gazière (pour le gaz de couche notamment).

Notes et références

  1. Fiche de René Moineau - Les As oubliés de 14-18
  2. Alain Pelletier, « Salmson-Moineau type 1 », Le Fana de l'Aviation, no 303,‎ , p. 28-33.

Bibliographie

  • Jean-Louis Moineau, RenĂ© Moineau : aviateur et inventeur, Paris, Ă©d. de l'Officine, , 256 p. (ISBN 978-2-915680-59-1)
  • Henri Cholet, Les pompes Ă  cavitĂ©s progressantes, Paris, IFP, Ă©ditions Technip, 1997.
  • Louis Breguet, Louis Breguet. Trente ans au service de l'aviation, Blondel la Rougerie, 1938.
  • Louis Breguet, Les avions Louis Breguet. 1908-1938, (s.d.).
  • Charles Dolfuss, Henry Boucher, Histoire de l'aĂ©ronautique, L'Illustration, 1942.
  • Albert ÉtĂ©vĂ©, Avant les cocardes. Les dĂ©buts de l'aviation militaire, Lavauzelle, 1961.
  • Albert EtĂ©vĂ©, La victoire des cocardes, Robert Laffont, 1970.
  • Colonel DĂ©sirĂ© Lucca, A. de Baillancourt, CrĂ©ation et dĂ©buts du Groupe des Escadrilles de Protection du Camp RetranchĂ© de Paris. Le Bourget, -, Le Puy, Les Arts graphiques, 1969.
  • Georges Naudet, L'AĂ©ronautique Ă  la Belle Époque, 1976.
  • Edmond Petit, Histoire mondiale de l'aviation, Hachette, 1967.
  • Edmond Petit, Nouvelle histoire mondiale de l'aviation, Hachette, 1973.
  • Service historique de l'armĂ©e de l'air, Les Escadrilles de l'aĂ©ronautique militaire française : Synthèse et histoire. 1912-1920.
  • Georges Villa, Ailes et eux. Croquis et dessins, 1921.
  • Bernard Marck, Dictionnaire universel de l'aviation, Paris, Tallandier, , 1129 p. (ISBN 2-84734-060-2), p. 728.
  • Alain Pelletier, « Salmson-Moineau type 1 », Le Fana de l'Aviation, no 303,‎ , p. 28-33.
  • David MĂ©chin, « Le Salmson-Moineau SM 1. Quand un constructeur manĹ“uvrait mieux que son appareil », Le Fana de l'Aviation, no 597,‎ , p. 68-78.

Annexes

Article connexe

Liens externes

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