René Lisbonne
René Johannan Samuel Lisbonne, né à Paris 9e le et mort au camp de concentration de Natzweiler-Struthof (Bas-Rhin) le [1], est un éditeur et résistant français.
Naissance | |
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Décès |
(Ă 61 ans) Natzweiler-Struthof |
Nationalité | |
Activités | |
Enfant |
Jean Lisbonne (d) |
Parentèle |
Félix Alcan (oncle) Arnold Netter (beau-père) Maxime Lisbonne Simone Veil (cousine) Camille Sée |
Membre de |
Réseau Marco Polo Union patriotique des Français israélites (d) |
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Grade militaire | |
Conflits | |
Distinctions |
Biographie
Il codirige la maison d'édition de son oncle Félix Alcan, qui porte à partir de 1910 le nom d'Éditions F. Alcan — R. Lisbonne. Avec plus de 20 000 ouvrages en catalogue, elle constitue au début du XXe siècle le principal fonds littéraire français. Un grand nombre d'auteurs majeurs de l'époque y furent publiés dont notamment Henri Bergson, Émile Durkheim et Pierre Janet. C'est l'une des quatre maisons d'édition qui donnent naissance aux Presses universitaires de France, où René Lisbonne est directeur de collection jusqu'en 1940, date à laquelle la loi lui interdit d'exercer parce que juif.
Au cours de la Première Guerre mondiale, il combat comme officier : il commande en tant que capitaine le 5e Bataillon du 254e R.I. en à Cumières-le-Mort-Homme.
Il est l'un des principaux animateurs avec Edmond Bloch de l'Union patriotique des Français israélites, une association fondée en 1934 [2].
Au début de la Seconde Guerre mondiale, il sert à nouveau dans l'armée régulière puis il entre en résistance et rejoint le réseau Marco Polo. Il est chargé d'organiser le regroupement et l'acheminement clandestins des Belges et des Hollandais pour rallier les Forces combattantes alliées. Il est arrêté par la Wehrmacht le à Châteauneuf-les-Bains, puis interné au mitard de « La Mal Coiffée » de Moulins-sur-Allier (prison allemande) et à Fresnes. Il est déporté depuis Paris le à destination du camp de concentration de Natzweiler-Struthof sous statut Nacht und Nebel , matricule 4505. Il meurt sous les morsures des chiens et les coups du gardien SS Franz Ehrmanntraut, que les déportés appelaient le « veneur rouge » parce qu’il lançait contre eux sa meute de chiens et surnommé aussi "Fernandel" par les prisonniers français à cause de sa ressemblance physique avec l'acteur[3].
René Lisbonne avait épousé en 1911 Marthe Netter[1], la fille du professeur Arnold Netter et de son épouse Esther Jeanne Lang. Il est le père de l'avocat et juriste Jean Lisbonne (1912-2004).
Distinctions
- Officier de la LĂ©gion d'honneur
- Conseiller du commerce extérieur de la France
- Officier des Ordres de LĂ©opold et l'Ordre de la Couronne (Belgique) Ă titre posthume en 1947
- Officier de l'ordre de Polonia Restitua
- Croix de guerre 14-18 et 39-45 avec Ă©toile de vermeil Ă titre posthume en 1947
- Son nom est inscrit au Panthéon en tant qu'éditeur mort pendant la seconde guerre mondiale.
Notes et références
- Archives numérisées de l'état civil de Paris, acte de naissance no 9/1911/1881, mention marginale du décès : « Décédé le 28 juillet 1943 à Naztzweiler (Bas-Rhin), transcription mairie de Chateauneuf-les-Bains, dossier militaire ancien combattant 591946. Mort pour la France » (consulté le 6 juin 2012)
- Philippe-Efraïm Landau, La presse des anciens combattants juifs face aux défis des années trente, dans Archives juives, 2003/1, Vol. 36 ( étude du Bulletin de l’Union patriotique des Français israélites ), ( Lire en ligne )
- archives.bas-rhin.fr [PDF]
Bibliographie
- Valérie Tesnière, Le Quadrige : un siècle d'édition universitaire 1860-1968, PUF, Paris, 2001.
- Anthologie des écrivains morts à la guerre 1939-1945, Éditions Albin Michel, 1960
- Journal de guerre de René Lisbonne - , Editions Sipayat, 2018.