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René Barthélemy

René Barthélemy, né le à Nangis (Seine-et-Marne) et mort le à Antibes[1], est un ingénieur français qui s’est illustré comme pionnier dans la mise au point de la télévision.

René Barthélemy
Biographie
Naissance
Décès
(à 64 ans)
Antibes
Sépulture
Nom de naissance
René Joseph Barthélemy
Nationalité
Formation
Activité
Autres informations
Membre de
Distinction
Plaque commémorative

Biographie

L’invention de la télévision ne peut être attribuée à un seul homme ; ce fut un lent travail d’amélioration collective entre chercheurs et bricoleurs de différents pays dont les premiers concepts remontent à la fin des années 1870. Ce furent les découvertes successives en électricité et en optique qui permirent de formuler les projets théoriques, les premières expériences et les premières démonstrations des premiers chercheurs.

Caméra de Barthélemy de 1935 conservée au CNAM.

Fils d'un tailleur de Nangis, ses professeurs l'encouragent à prolonger ses études : brillant ingénieur diplômé de l’École supérieure d'électricité, élève de la promotion 1909-1910, René Barthélemy devient à 22 ans radiotélégraphiste à la tour Eiffel puis en 1929 chef du nouveau laboratoire de recherche sur la télévision, créé par Jean Le Duc à la demande d’Ernest Chamon, PDG de la Compagnie des Compteurs à Montrouge[2].

C'est avec un récepteur utilisant le disque de Nipkow à lentilles avec écran de 40 cm x 30 cm et une caméra mécanique à miroir de Weiller à 30 lignes de définition, mis au point dans les locaux du laboratoire de la Compagnie des Compteurs, que sera réalisée le [3] la seconde démonstration publique de télévision en France, dans l’amphithéâtre de l’École supérieure d'électricité de Malakoff devant 800 invités, faisant suite aux démonstrations réalisées au Cinéma Olympia en avec le système Baird. Cette expérience de « radiovision » est la première transmise par émetteur (situé à 2 kilomètres, dans les bâtiments de la Compagnie des Compteurs), d’autres ayant été réalisées précédemment mais par fil[4] : les spectateurs y voient la diffusion du court métrage L'Espagnole à l'éventail présenté par Suzanne Bridoux, collaboratrice de René Barthélemy et première speakerine de l’histoire de la télévision française[5].

Plaque commémorative 103 rue de Grenelle (Paris), ancien siège du ministère des PTT, de là où en 1935 furent diffusés les premiers programmes réguliers de la télévision française.

Poursuivant ses travaux encouragés par les PTT, il met au point à partir de décembre 1932 un nouveau matériel en 60 lignes de définition pour réaliser un programme expérimental en noir et blanc d'une heure par semaine, « Paris Télévision ». La première émission officielle française de télévision a lieu le , sous l’égide de Georges Mandel, ministre des PTT, depuis le studio du 103 rue de Grenelle et consiste en une séquence de vingt minutes durant laquelle la comédienne Béatrice Bretty déclame un texte relatant sa récente tournée en Italie : Radio-PTT Vision, première chaîne de télévision française, est née[6].

À partir de , la tour Eiffel sert d’antenne émettrice avec une puissance de 10 kW. Le , poursuivant le perfectionnement de ses appareils, il met au point et réalise une émission en 180 lignes de définition, mais le temps de la télévision « mécanique » à disque est révolu et désormais les progrès en électronique ouvrent la voie à la télévision moderne. Au début de 1937, les programmes se multiplient et ont lieu tous les soirs de 20 h à 20 h 30, émettant dans un rayon de 100 kilomètres[4].

La télévision prend son essor, mais le nombre de postes reste encore très faible (une centaine en 1935, 3 000 en 1949, un demi-million en 1956[7]). Le récepteur « EMYVISOR » à tube cathodique de René Barthélemy est commercialisé par EMYRADIO, vers .

René Barthélemy, désormais membre de l’Académie des sciences, continue, malgré une santé précaire, d'œuvrer efficacement dans le domaine de la télévision, en y apportant son génie inventif et sa rigueur, et entreprend des recherches systématiques pour détecter le rayonnement qu’évoque l’inventeur Marcel Violet et déterminer que ce rayonnement appartient aux phénomènes oscillatoires d'une gamme de fréquence au-delà de 1024.

Malgré sa préconisation de développer un réseau de télédiffusion à 1 045 lignes, c'est le standard à 819 lignes d'Henri de France qui est adopté par le ministre de l'Information François Mitterrand. Déçu, il décide alors de se mettre en retrait[8].

René Barthélémy est inhumé au cimetière de Fontenay-aux-Roses.

Distinctions

Bibliographie

  • Michel Amoudry (préf. Georges de Caunes), René Barthélemy ou La grande aventure de la télévision française Presses universitaires de Grenoble, Grenoble, Presses Univ. de Grenoble, , 317 p. (ISBN 978-2-7061-0725-2 et 2-706-10725-1)

Articles connexes

Notes et références

Références
  1. Archives de Seine-et-Marne, commune de Nangis, acte de naissance no 34, année 1889 (avec mention marginale de décès) (pages 81 et 82/262)
  2. Franck Ferrand, « L’histoire de la télévision », émission Au cœur de l'histoire sur Europe 1, 8 octobre 2012.
  3. Philippe Tetart, « : la première démonstration publique de télévision en France » sur le site L'histoire par l'image histoire-image.org.
  4. Christian Brochand, Histoire générale de la radio et de la télévision en France, tome I « 1921-1944», Documentation Française, , 692 p.
  5. 14 avril 1931 : la première démonstration publique de télévision en France.
  6. Les premiers pas de la télévision 26 avril 1935 : 1re émission « officielle » - INA, sur le site blogs.ina.fr, 28 octobre 2010.
  7. Télévision
  8. Michèle de Bussière, « Le livre des origines : Michel Amoudry René Barthélemy ou la grande aventure de la télévision française », Communication et langages, vol. 114, no 114, , p. 122

Liens externes

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