Reine Philiberte de Varicourt
Reine Philiberte Rouph de Varicourt, marquise de Villette, née le à Pougny et morte le a Paris, est une femme noble française, protégée par Voltaire comme sa fille adoptive (il la surnommait « Belle et Bonne »), active pendant et après la Révolution française.
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(Ă 65 ans) |
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Reine Philiberte Rouph de Varicourt |
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Biographie
Reine Philiberte, née à Pougny le [1], est issue de la famille Rouph de Varicourt, une famille noble française, installée depuis le XVIIe siècle dans le Pays de Gex à Versonnex, près de Ferney. Son père Marin-Etienne Rouph de Varicourt, maréchal de camp, officier dans les Gardes du roi, a épousé Gilberte Prospère Prez de Crassier ; Reine Philiberte a neuf frères et sœurs ; elle est destinée à entrer au couvent, la famille n'étant pas fortunée[2].
Belle et d’un aimable caractère, la jeune femme est remarquée par Voltaire, ami de la famille de sa mère, et la nièce de Voltaire, Mme Denis, dont elle devient la dame de compagnie. Voltaire ne l’appelait que belle et bonne[2] et l'installe avec lui au château de Ferney. Il la marie, le , dans la chapelle du château, à l'un de ses amis, Charles, marquis de Villette[3] ; riche, le mari de Reine Philiberte est connu pour ses amours masculines et ses liaisons avec des femmes à la mode, parmi lesquelles la comédienne Sophie Arnould. Reine Philiberte et son mari s'installent dans l’hôtel de Villette à Paris au coin de la rue de Beaune et du quai des Théatins[4] ; c'est là que Voltaire les rejoint le et qu'il meurt le dans une chambre du deuxième étage sur cour.
Le couple réside également dans le château de Villette construit en 1761 par le père de Charles de Villette à Pont-Sainte-Maxence, au lieu-dit du Plessis Longueau ; ils font aménager le domaine ; le parc à la française est transformé en jardin anglais[5].
Charles de Villette et son épouse prennent parti pour la Révolution en 1789 ; leur salon reçoit des personnalités favorables au régime républicain comme Cambacérès ; Charles collabore avec Condorcet et Anacharsis Cloots au journal modéré La Chronique de Paris, fondé le par Aubin-Louis Millin de Grandmaison. Le , Reine Philiberte organise à l'église Saint-Sulpice une quête en faveur « de ceux qui sont morts à la Bastille » « au profit des citoyens indigents »[6]. Son frère François est l'un des deux gardes du corps tués à Versailles le 6 octobre 1789 et dont les têtes furent ramenées à Paris sur des piques le même jour, précédant la famille royale.
Les Villette obtiennent de l'Assemblée constituante, en , le transfert des cendres de Voltaire au Panthéon[7] ; une gravure anonyme de 1791 représentant l'événement associe dans sa légende le surnom de Reine Philiberte et le nom de son mari : « douze cheveaux blancs sur trois lignes, trainoient le Char triomphal a 4 Roues, il approche de la M.on de Mr. de Villette, ou Belle et Bonne fille adoptive de Voltaire rendit son nouvel hommage aux cendres du Papa grand - homme »[8]. Charles de Villette est élu député de l'Oise à la Convention[9]. En 1792, Reine Philiberte met au monde leur fils, Voltaire de Villette, qui prendra plus tard le baptême de son père, « Charles ».
Son mari meurt de maladie en , et elle est emprisonnée quinze mois pendant la Terreur[10].
Un de ses frères, Pierre-Marin Rouph de Varicourt, qui avait choisi la carrière ecclésiastique, sera représentant du clergé aux États généraux, député à l'Assemblée constituante de 1789, puis évêque d'Orléans de 1817 à sa mort en 1822[11].
Elle fait partie d'une loge maçonnique, la loge d'adoption « Belle et Bonne » en l'honneur de Voltaire ; le , elle prononce le discours d'installation[12] et préside une tenue en l'honneur du zoologiste Bernard-Germain de Lacépède[13].
Elle meurt le [1] Ă l'hĂ´tel d'Elbeuf, 54, rue de Vaugirard, Ă Paris[14].
Notes et références
- Joseph Brossard, Histoire politique et religieuse du pays de Gex et lieux circonvoisins, Bourg-en-Bresse, Milliet-Bottier, (lire en ligne), p. 587.
- Jean Stern 1938.
- Amédée de Caix de Saint-Aymour, « Les trois marquis de Villette », La Revue hebdomadaire, 10 mai 1919, p. 209-224.
- Renommé quai Voltaire en 1791.
- René Blanchon, Christiane Mécozzi et Marie-Thérèse Blanchon, « Le Domaine de Villette. Pont-Sainte-Maxence »(Archive.org • Wikiwix • Archive.is • Google • Que faire ?).
- Maurice Tourneux, Bibliographie de l'histoire de Paris pendant la Révolution française, Paris, 1890-1913, tome II, n° 7338.
- Olivier Blanc, « Cercles politiques et « salons » du début de la Révolution (1789-1793) », Annales historiques de la Révolution française, no 344,‎ , p. 63-92 (lire en ligne, consulté le ).
- « Retour des cendres de Voltaire / à Paris le 11 Juillet 1791 / Révol de Paris. Nº105.Pag.9. », sur Paris Musées.
- Il condamna publiquement les massacres de septembre puis, comme d'autres républicains, vota contre la condamnation à mort de Louis XVI.
- Jacques-Alphonse Mahul 1822, p. 218.
- (en) M G Hutt, « The diary of Rouph de Varicourt, cure of Gex, deputy in the estates general of 1789 », dans Bulletin of the Institute of Historical Research, vol. XXIX, novembre 1956.
- Jean Stern 1938, p. 194-196.
- René Le Forestier, Maçonnerie féminine et loges académiques, Mila, Archè, 1979, 252 p.
- Jean Stern, Belle et Bonne, une fervente amie de Voltaire, Paris, Hachette, , 272 p., p. X
Bibliographie
- Jacques-Alphonse Mahul, « VILLETTE (Reine Rouph de Varicourt, marquise de) », dans Annuaire nécrologique, ou Supplément annuel et continuation de toutes les biographies ou dictionnaires historiques, Paris, Baudouin frères, (lire en ligne), p. 215-220.
- Jean Stern, Belle et bonne Reine-Philiberte de Varicourt : une fervente amie de Voltaire : 1757-1822, Paris, Hachette, 1938, 254 p. Lire en ligne.
- Émile Bocquillod, En marge du bicentenaire : « Reine-Philiberte Rouph de Varicourt, une Gessienne, fervente amie de Voltaire », Voix de l’Ain, , p. 1 et 20-21.
- Monique Ferrero, Voltaire la nommait Belle et bonne : la marquise de Villette, un cœur dans la tourmente, M & G éditions, Bourg-en-Bresse, 2007.
Liens externes
- Notice dans un dictionnaire ou une encyclopédie généraliste :
- Portrait de Reine Philiberte de Varicourt par Thérèse Éléonore Lingée, gravure.