Reform UK
Reform UK, anciennement Parti du Brexit (en anglais : Brexit Party), est un parti politique britannique eurosceptique fondé en . Lancé en vue d’assurer le retrait du Royaume-Uni de l'Union européenne (« Brexit ») à la suite du référendum de 2016, il arrive en tête des élections européennes de 2019 au Royaume-Uni.
Reform UK | |
Présentation | |
---|---|
Chef | Richard Tice |
Fondation | |
Scission de | UKIP |
Siège | 83 Victoria Street, Londres, SW1 0HW |
Positionnement | Attrape-tout[1] - [2] - [3], droite[4] - [5] |
Idéologie | Euroscepticisme Populisme Unionisme britannique Libéralisme classique[6] |
Adhérents | 115 000 |
Couleurs | bleu |
Site web | reformparty.uk |
Représentation | |
Gouvernement local | 7 / 19698 |
Histoire
En , plusieurs cadres du parti quittent le Parti pour l'indépendance du Royaume-Uni (UKIP), en signe de protestation contre la nouvelle ligne du parti, jugée trop centrée sur l'islam, une ligne symbolisée par les liens tissés entre le nouveau chef du parti, Gerard Batten, et le militant d'extrême droite Tommy Robinson.
Le Parti du Brexit est lancé le [7] par l'ancienne porte-parole sur les questions économiques de UKIP, Catherine Blaiklock[8]. Il est enregistré auprès de la Commission électorale du Royaume-Uni le , ce qui lui permet de se présenter à des élections[9].
Élections européennes de 2019
Après un report du Brexit impliquant la participation du Royaume-Uni aux élections européennes, le parti prend part aux élections européennes de 2019. Parmi ses candidats sont annoncés la journaliste Annunziata Rees-Mogg — ancienne candidate conservatrice aux élections générales et sœur du député conservateur et avocat, Jacob Rees-Mogg — l'homme d'affaires conservateur Benyamin Habib, l'écrivaine anciennement au Parti communiste révolutionnaire Claire Fox et l'ancien directeur général des Chambres de commerce britanniques John Longworth[10]. L'ancien député du Parti travailliste, George Galloway, a annoncé son soutien au parti du Brexit lors de l'élection du Parlement européen en 2019[11] - [12]. Un sondage mené auprès de 781 conseillers du Parti conservateur indique que 40 % d'entre eux avaient l'intention de voter pour le parti du Brexit[13].
Steve Bannon considère qu'un « super groupe » souverainiste pourrait être le deuxième plus grand du Parlement européen en regroupant trois groupes préexistants : l'ENL d'extrême droite, le CRE des nationaux-conservateurs et l'ELDD du Parti du Brexit[14]. Finalement, plusieurs membres du groupe ELDD rejoignent le groupe Identité et démocratie (ex-ENL) et les députés du Parti du Brexit siègent dans les non-inscrits.
Élections générales de 2019
Après avoir décidé de ne pas présenter de candidat dans les circonscriptions ayant élu un candidat conservateurs aux élections de 2017 afin de ne pas compromettre les chances de survenue du Brexit par l’échec des conservateurs, le Parti du Brexit n’obtient aucun député.
Après le Brexit
Le , le Royaume-Uni quitte officiellement l'Union européenne. Le , le Parti du Brexit devient Reform UK. Le suivant, Nigel Farage quitte sa tête, Richard Tice, qui en était jusqu’ici le président, lui succède.
Ligne politique
Selon sa direction, le parti a pour objectif d'attirer les 17,4 millions de personnes qui ont voté en faveur de la sortie de l'UE en juin 2016 et de convaincre des transfuges des conservateurs, des travaillistes et de UKIP[7]. Dans cette optique, Nigel Farage, ancien leader de l'UKIP et député européen, déclare qu'il se présenterait comme candidat pour ce parti si un scrutin européen devait se tenir au Royaume-Uni en : « si le gouvernement revient sur sa parole et trahit les millions de personnes qui ont voté pour le Brexit, il nous faut un parti prêt à se lever et à se battre pour l'obtenir. Je suis tout à fait prêt pour l’extension ou la révocation de l’article 50 et, si cela se produit, je reviendrai à la charge »[7].
Contrairement à l'UKIP qui s'était refocalisée sur le problème migratoire, le but de ce nouveau mouvement est de se concentrer sur ce qui est vu comme l'essentiel : la question de la souveraineté et du respect de la démocratie. Décrivant le champ politique selon l'échiquier politique populiste : une élite (système), anti-démocratique, contre les partisans du peuple (anti-système) qu'il représenterait. Farage observe : « Si le résultat d’une élection n’est pas respecté en Afrique, cela provoque une levée de boucliers internationale. C’est pourtant ce qui arrive ici avec le non-respect du résultat du référendum. Et nous devons mettre fin à cette situation ! »[15].
Selon le juriste Aurélien Antoine, spécialiste du droit constitutionnel britannique, le mouvement s'inscrit dans le cadre plus général de la stratégie du « pourrissement par l'intérieur » de l'UE par les mouvements eurosceptiques[16]. En effet, Farage avait menacé au Parlement européen : « Vous ne voulez pas que je revienne ici avec une horde d’eurosceptiques »[17]. N'ayant initialement pour seul programme que le retrait du Royaume-Uni de l'Union européenne, le parti a présenté aux élections européennes de 2019 des candidats issus de minorités ethniques et a pris ses distances avec l'anti-islam de l'UKIP[18].
La constitution du parti, enregistrée auprès de la Commission électorale, le définit comme « un parti démocrate qui promeut le libéralisme classique ». Outre la sortie de l'Union européenne, cette constitution indique que les objectifs du parti sont la promotion de l'esprit d'autonomie individuelle des personnes, la « diminution du rôle de l'État », la baisse des impôts des personnes et des entreprises, le contrôle des frontières, et la garantie des « libertés essentielles et traditionnelles de toutes les personnes au Royaume-Uni »[6] - [19].
Pendant la pandémie de Covid-19 au Royaume-Uni, le parti s'oppose au confinement sanitaire, arguant que la maladie est sans gravité pour les personnes de moins de 60 ans[20]. Sous la direction de Richard Tice à partir de mars 2021, le parti entend baisser les impôts des plus riches et les impôts sur les entreprises, mais aussi abolir l'impôt sur le revenu pour une partie des classes moyennes. Il souhaite également réformer la Chambre des lords et licencier une grande partie des personnels de la BBC, accusée d'être trop à gauche et de faire partie de l’establishment[5] - [21].
RĂ©sultats Ă©lectoraux
Élections européennes
Année | Tête de liste | Place | Voix | % | Mandats |
---|---|---|---|---|---|
2019 | Nigel Farage | 1er | 5 248 533 | 30,5 | 29 / 73 |
Élections générales
Année | Dirigeant | Place | Voix | % | Mandats |
---|---|---|---|---|---|
2019 | Nigel Farage | 6e | 642 323 | 2,00 | 0 / 650 |
Élus
8e législature
9e législature
Personnalités ayant quitté le parti
Députés européens
- Mustapha Korchi, le ,
- Louis Stedman-Bryce le ,
- Lance Forman, en ,
- Lucy Harris, en ,
- John Longworth, en ,
- Annunziata Rees-Mogg, en .
Notes et références
- (en) « What Ernesto Laclau can teach us about the Brexit Party », sur newstatesman.com, (consulté le )
- (en) Alasdair Sandford, « Why is Farage's Brexit Party leading the polls and what is its plan? », sur euronews, (consulté le )
- (en) Paul Lewis, « Rage, rapture and pure populism: on the road with Nigel Farage », sur theguardian.com, (consulté le )
- (en) "Anti-lockdown politics: A successful revival for Farage's right-wing populism?", université de Birmingham
- (en) "Who is Reform UK leader Richard Tice?", BBC News, 8 mars 2021
- (en) Constitution du Parti du Brexit, clause 2.5, Commission Ă©lectorale.
- (en) Josh Halliday, « Nigel Farage to lead new pro-Brexit party if EU departure delayed », sur The Guardian, (consulté le ).
- (en) « The new Ukip? Nigel Farage offers 'full support' for another Brexit party », sur Independant, (consulté le ).
- (en) « The Brexit Party », sur Electoral Commission (consulté le ).
- (en) Andrew Sparrow et Severin Carrell, « Farage says Brexit party victory at Euro elections could stop second referendum », The Guardian,‎ (ISSN 0261-3077, lire en ligne, consulté le ).
- (en) Emily Prince, « George Galloway backs Nigel Farage's new Brexit party », sur The New European (consulté le ).
- (en) Martin Williams, « Socialist George Galloway under fire for backing Nigel Farage’s Brexit Party in EU elections », sur The Herald (consulté le ).
- (en) « Labour 'must back second Brexit vote' », bbc.com,‎ (lire en ligne, consulté le ).
- « Le projet d'intégration européenne est "mort" dimanche, selon S. Bannon », sur Le Point, (consulté le ).
- Tristan de Bourbon, « Élections européennes : au Royaume-Uni, Nigel Farage revient sur scène avec son « Brexit Party » », sur la-croix.com, (consulté le ).
- Aurélien Antoine, « Le pourrissement du Brexit contamine désormais l’Union européenne », sur lemonde.fr, (consulté le ).
- Muriel Delcroix, « Sans le Brexit, le Royaume-Uni lance une drôle de campagne pour les européennes », sur RFI, (consulté le ).
- Marc Roche, « Royaume-Uni : victoire par K.-O. pour Farage et son « Brexit » », sur Le Point (consulté le ).
- (en) Tom McTague, « Nigel Farage’s startup politics », Politico, .
- (en) Dan Sabbagh et Nazia Parveen, « Farage party's relaunch marked with low-key anti-lockdown protest », sur The Guardian, .
- (en) Chas Newkey-Burden, « What does the Reform Party stand for - and will it succeed? », sur The Week, .