Raphaël Guízar Valencia
Raphaël Guizar Valencia (Cotija, - Mexico, ) est un évêque catholique de Veracruz, évêque mexicain. Il organisa des centaines de missions populaires, pour lesquels il fut menacé de mort par le gouvernement anticlérical. Exilé, c'est à son retour qu'il devient évêque de Veracruz. Il fonde un séminaire, lance des missions et acquis le surnom d'évêque des pauvres en raison de ses œuvres en leur faveur. Il est vénéré comme saint par l'Église catholique.
Raphaël Guízar Valencia | |
Portrait de Raphaël Guizar y Valencia | |
Saint | |
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Naissance | Cotija, Mexique |
Décès | (à 60 ans) Mexico, Mexique |
Nationalité | Mexicain |
Vénéré à | cathédrale de Xalapa (es) |
Béatification | Rome par Jean-Paul II |
Canonisation | Rome par Benoît XVI |
Vénéré par | l'Église catholique romaine |
Fête | 6 juin |
Biographie
Enfance et vocation
Raphaël Guizar Valencia est né à Cotija, près de La Paz, le au sein d'une riche famille de propriétaires terriens qui ont onze enfants. L'un de ses frères deviendra également évêque.
Orphelin à l'âge de neuf ans, il entre au séminaire de Cotija en 1891, et continue ses études au séminaire de Zamora. Il est ordonné prêtre le .
Mexique
Il effectue de nombreuses missions populaires : dès 1903, il fonde les Sœurs missionnaires de l'Espérance et ouvre une école pour les filles pauvres, et deux institutions pour les garçons, afin d'y susciter des vocations sacerdotales. Grand prédicateur, son enthousiasme lui vaut le titre de « missionnaire apostolique » décerné en 1905 par le pape Pie X. Parallèlement, il est nommé directeur spirituel du séminaire de Zamora.
Le Mexique est alors en pleine révolution, et le gouvernement maçonnique en place est athée et anticlérical, ce qui occasionne de nombreuses persécutions. Le Père Raphaël Guizar fonde un journal catholique, et une imprimerie à Mexico, journal que les révolutionnaires ne tardent pas à supprimer.
Il reçoit de nombreuses menaces de mort, et entre dans la clandestinité pour poursuivre son apostolat. Se déguisant en médecin, il visite les malades. Jouant de l'accordéon, il attire les foules et leur enseigne l'Évangile. Il accompagne aussi l'armée révolutionnaire de Zapata, incognito, déguisé en marchand ambulant, pour soulager les blessés et administrer les sacrements. Par deux fois, le gouvernement le condamne à mort.
L'exil
Raphaël Guízar Valencia s'exile en 1915, aux États-Unis puis au Guatemala, où il exerce son apostolat, puis à Cuba où il prêche 153 missions entre 1917 et 1919. Sa prédication est basée sur un catéchisme qu'il a composé lui-même, et cette méthode a été qualifiée par Benoît XVI de « manière la plus adaptée pour évangéliser les populations ».
C'est en , alors qu'il prêche à La Havane, qu'il apprend sa nomination en tant qu'évêque de Veracruz. Sa première réaction est de fuir vers la Colombie mais il finit par revenir et par accepter cette nouvelle charge. Il reçoit l'ordination épiscopale[1] dans la cathédrale de La Havane, le et retourne au Mexique[2].
L'évêque des pauvres
Dès son arrivée dans son diocèse, il fait face aux conséquences d'un tremblement de terre qui touche durement la population. Il rouvre le séminaire de Xalapa, fermé par le gouvernement :
Les persécutions reprennent avec l'arrivée au pouvoir du président Plutarco Elías Calles, qui ferme de nouveau le séminaire. Mgr Guizar envoie alors ses séminaristes à Mexico ou réussit à les former dans la clandestinité.
Il parcourt le territoire de son diocèse à dos d'âne, vivant très pauvrement, n'acceptant aucun don ou les redistribuant aux pauvres. Le pape Benoît XVI dit de lui que :
« Sa charité vécue à un degré héroïque lui vaut d'être appelé l'évêque des pauvres. »
La fin de sa vie
Le , le gouvernement semble prêt à dialoguer, et Mgr Raphaël Guizar Valencia accepte de négocier un règlement pacifique, demandant la prière de tous ses fidèles. Un règlement provisoire voit le jour le , mais n'empêche pas les persécutions de reprendre.
Le gouverneur de Veracruz décrète qu'il est autorisé de tirer sur l'évêque sans hésitation. Pour éviter que quelqu'un ne le fasse et en porte la responsabilité, l'évêque se présente en personne au gouverneur, qui, stupéfait, le laisse repartir libre.
Il continue donc son ministère épiscopal, prêchant inlassablement les missions populaires, malgré une crise cardiaque qui ne l'interrompt que peu de temps. Il est pendant un temps le protecteur de Marcial Maciel Degollado, son petit-neveu, qui fonde quelques années plus tard la Légion du Christ.
Quand il sent sa fin arriver, se trouvant à Mexico, dans une modeste maison, il s'allonge sur le sol en signe d'humilité, et meurt le .
Béatification - Canonisation
Le , lors de l'exhumation de son corps pour la reconnaissance canonique, son corps est découvert parfaitement intact.
Raphaël Guizar Valencia est
- béatifié le par le pape Jean-Paul II,
- canonisé le par le pape Benoît XVI.
Sa fête a été fixée au 6 juin.
Citation
Du pape Benoît XVI lors de la cérémonie de canonisation :
« Les saints, ont eu l’humilité et le courage de lui répondre ‘oui’, et ont renoncé à tout pour être ses amis, comme l’évêque mexicain Rafael Guízar y Valencia. »
Notes
- des mains de l'archevêque titulaire de Lacédémonia, Tito Trocchi (1864 -†1947)
- Ultérieurement il participe à l'ordination épiscopale de Monseigneur l'archevêque Antonio Guízar y Valencia (1879 -†1971), archevêque émérite de Chihuahua, et archevêque titulaire de Febiana.
Sources
- Osservatore Romano : 1995 n.6 p.3 - 2006 n.42 p.1-4
- Documentation Catholique : 1995 n.5 p.249
- Biographie sur le site du Vatican