Rafael GĂłmez Nieto
Rafael GĂłmez Nieto, nĂ© le Ă Adra, AlmerĂa[1] (Espagne) et mort le Ă Strasbourg[2] - [3] - [4] - [5] - [6] - [7], est un rĂ©publicain espagnol, ancien combattant de la guerre d'Espagne et de la Seconde Guerre mondiale[8]. Il a notamment participĂ© Ă la libĂ©ration de Paris.
Naissance | |
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DĂ©cĂšs |
(Ă 99 ans) Strasbourg |
Nationalité | |
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Domiciles |
Oran (jusqu'en ), Lingolsheim (- |
Activités |
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Distinction |
Biographie
Rafael GĂłmez est nĂ© Ă Roquetas de Mar, en Andalousie Ă proximitĂ© d'AlmerĂa. Son pĂšre, militaire de carriĂšre, a fait partie dans sa jeunesse de la garde d'Alphonse XIII, et la famille suit les affectations de son pĂšre: Cadix, Madrid puis Badalone[9], Ă proximitĂ© de Barcelone. Lorsque la guerre d'Espagne Ă©clate en 1936, le pĂšre de Rafael GĂłmez reste fidĂšle aux institutions de la RĂ©publique espagnole[10].
Rafael GĂłmez est Ă son tour enrĂŽlĂ© dans l'armĂ©e rĂ©publicaine, Ă 17 ans seulement, dans ce qui sera appelĂ© la Leva del biberĂłn, la « levĂ©e du biberon », un appel sous les drapeaux d'Espagnols de moins de 18 ans. Il participe Ă la bataille de l'Ăbre (juillet-)[3].
Ă l'issue de la guerre, dĂ©faits, 500 000 Espagnols rĂ©publicains et leurs familles franchissent les PyrĂ©nĂ©es pour se rĂ©fugier en France, oĂč ils sont aussitĂŽt regroupĂ©s dans diffĂ©rents camps. Rafael GĂłmez est internĂ© dans le camp d'ArgelĂšs-sur-Mer, tandis que son pĂšre l'est dans celui de Saint-Cyprien. NĂ©anmoins les Espagnols internĂ©s sont autorisĂ©s Ă quitter le camp si un membre de leur famille peut et les hĂ©berger ailleurs en France. Les GĂłmez profitent de cette disposition pour rejoindre un oncle Ă Oran en AlgĂ©rie Française. Il y commence un apprentissage du mĂ©tier de cordonnier[10].
En novembre 1942, les AlliĂ©s dĂ©barquent en Afrique du Nord. Rafael GĂłmez s'engage avec ses copains dâOran dans les corps francs d'Afrique. Il est ensuite intĂ©grĂ© dans la 9e compagnie, dirigĂ©e par le capitaine Raymond Dronne. Elle est surnommĂ©e la Nueve, « la neuviĂšme » en espagnol, car composĂ©e majoritairement de rĂ©publicains espagnols. Elle relĂšve du rĂ©giment de marche du Tchad, dirigĂ© par le commandant Joseph Putz, un ancien des Brigades internationales. La plupart de leurs vĂ©hicules blindĂ©s sont baptisĂ©s de noms espagnols : Rafael Gomez est le conducteur du Guernica, puis du Don Quichotte. Le rĂ©giment est intĂ©grĂ© Ă la 2e DB du gĂ©nĂ©ral Leclerc. La division s'entraĂźne au Maroc puis en Angleterre dans la perspective d'un prochain dĂ©barquement en Europe. Rafael GĂłmez et son unitĂ© dĂ©barquent Ă Utah Beach le pour prĂȘter main-forte aux AlliĂ©s alors en plein enlisement dans la bataille de Normandie.
MalgrĂ© l'opposition des AlliĂ©s, les gĂ©nĂ©raux de Gaulle et Leclerc dĂ©cident que Paris doit ĂȘtre libĂ©rĂ© immĂ©diatement, et que cela doit ĂȘtre fait par des troupes françaises. Le gĂ©nĂ©ral Leclerc donne l'ordre Ă Raymond Dronne de foncer avec sa compagnie vers la capitale. C'est la premiĂšre unitĂ© militaire alliĂ©e Ă rentrer dans Paris lors de la libĂ©ration de la ville[3] - [11]. Rafael GĂłmez entre dans la capitale aux commandes d'une autochenille baptisĂ©e Guernica et participe Ă la prise de l'hĂŽtel de ville[10]. La guerre se poursuit, Rafael GĂłmez se retrouve dans la bataille de la poche de Colmar, puis participe Ă la prise du nid dâaigle dâHitler Ă Berchtesgaden en mai 1945.
Ă la fin de la guerre, l'unitĂ©, qui voulait poursuivre le combat en Espagne franquiste, est dĂ©mobilisĂ©e. Rafael GĂłmez retourne Ă Oran oĂč il reprend son activitĂ© de cordonnier et refait sa vie. La guerre d'AlgĂ©rie Ă©clate. Rafael GĂłmez est de nouveau mobilisĂ© afin de faire des gardes tous les deux ou trois jours autour d'Ă©difices publics[10]. En 1958, il dĂ©cide de fermer son magasin, et de rejoindre un oncle vivant Ă Strasbourg. Il s'installe alors dĂ©finitivement Ă Lingolsheim[2], commune limitrophe de la capitale alsacienne.
à l'occasion du 70e anniversaire de la libération de Paris en 2014, il représente, seul, la Nueve, à la cérémonie de commémoration[10]. Il décÚde le à la clinique de la Toussaint à Strasbourg, atteint de la Covid-19 pendant la pandémie de 2020[3]. Il était le dernier combattant encore vivant de La Nueve[12] - [4].
Références
- (es) Cet article est partiellement ou en totalitĂ© issu de lâarticle de WikipĂ©dia en espagnol intitulĂ© « Rafael GĂłmez Nieto » (voir la liste des auteurs).
- « Fichier des actes de décÚs : Raphael Gómez », sur MatchID.
- Michel Lefebvre, « La mort de Rafael Gomez Nieto, dernier soldat de la compagnie « Nueve » de la 2e DB », Le Monde, no 23403,â , p. 20 (lire en ligne)
- (es) Josep PlayĂ Maset, « Fallece el Ășltimo superviviente de la compañĂa que liberĂł ParĂs de los nazis », La Vanguardia, (consultĂ© le )
- « Coronavirus: décÚs de Rafael Gómez Nieto, dernier survivant de la «Nueve» », sur Le Figaro.fr, (consulté le ).
- « Coronavirus : décÚs du dernier républicain espagnol à avoir libéré Paris en 1944 », sur Le Parisien, (consulté le )
- Véronique Dumas, « Hommage à Rafael Gomez-Nieto, dernier de la Nueve », sur historia.fr, (consulté le )
- (en) Raphael Minder, « Rafael Gómez Nieto, Last Member of Unit That Helped Liberate Paris, Dies at 99 », sur The New York Times, (consulté le )
- « Fallece con coronavirus Rafael GĂłmez, Ășltimo superviviente de 'La Nueve', la compañĂa de españoles que liberĂł ParĂs de los nazis », eldiario.es, (consultĂ© le )
- (ca) Pep MartĂ, « El coronavirus s'endĂș l'Ășltim supervivent de La Nueve, la companyia que va alliberar ParĂs », Nacio digital,â (lire en ligne).
- AurĂ©lien Soucheyre, « Rafael Gomez Nieto, de la guerre civile espagnole Ă la libĂ©ration de Paris », L'HumanitĂ©,â (lire en ligne).
- (es) Juan JosĂ© FernĂĄndez, « Rafael GĂłmez, el Ășltimo de La Nueve: "No hagĂĄis guerras, solo las ganan los ricos" », elperiodico, (consultĂ© le ).
- (es) « Muere por coronavirus el Ășltimo superviviente de los españoles que liberaron ParĂs de los nazis », ELMUNDO, (consultĂ© le ).