Répartition géographique de l'allemand
L’allemand, sous sa forme standard et dialectale, s'est diffusé dans de nombreux pays, avec des statuts différents.
Répartition géographique de l'allemand | ||
| ||
(cf. ci-dessus) | ||
Membres | ||
---|---|---|
Pays germanophones
Pays où les germanophones sont majoritaires :
- Allemagne
- Autriche
- Suisse
- Liechtenstein
Pays où il existe une minorité germanophone
Les germanophones sont minoritaires dans les pays suivants :
- Belgique : ils constituent l'une des trois communautés institutionnelles, autour des villes d'Eupen et de Saint-Vith ;
- Danemark : dans le sud du Jutland, à proximité de la frontière allemande ;
- France : dans la région de l'Alsace et en Moselle ;
- Italie : au Tyrol du Sud, l'actuelle province du Trentin-Haut-Adige, la province autonome de Bolzano et dans certaines vallées isolées du Val-d'Aoste et du Frioul (2 000, soit 0,4 % de la population de la région) ;
- Namibie : ancienne possession coloniale allemande, où ils représentent autour de 25 % de la population blanche (soit environ 30 000 germanophones représentant 1,5 % de la population du pays) ; en seconde langue, l'allemand est au moins parlé par 45 000 personnes, surtout dans la région de Swakopmund (il y a aussi le Küchendeutsch, pidgin à base lexicale allemande, parlé par au moins 15 000 Namibiens) ;
- Tanzanie : ils constituent une grande partie de l'ex Afrique orientale allemande (1885-1919) : l'allemand est enseigné aux universités de Dar es Salam et Tanga. Environ 15 000 à 20 000 Tanzaniens maîtrisent l'allemand (surtout des anciens, ou des étudiants actuels de la langue allemande). Un Institut Goethe existe à Dar es Salam ;
- Luxembourg : la langue nationale est le luxembourgeois, mais les habitants parlent également l'allemand et le français.
La communauté allemande européenne est souvent désignée sous le terme de Mittel-Europa (« Europe centrale »), qui désigne la communauté culturelle des germanophones vivant dans les pays qui descendent de l'ancien Empire allemand et de l'Empire d'Autriche-Hongrie
De même, subsistent des communautés ultra-minoritaires mais souvent soudées :
- en Amérique :
- Argentine : dans la province de Río Negro où de nombreux Allemands de la Volga et des Suisses ont fondé des communautés (exemple : Bariloche) et où se réfugièrent de nombreux nazis après la Seconde Guerre mondiale,
- Chili : Au lac Llanquihue, par des immigrants allemands et suisses.
- Brésil / Mexique / Paraguay : de nombreux Mennonites et juifs ashkénazes ont émigré au fil du XIXe siècle afin de trouver une terre d'asile,
- États-Unis : l'allemand est la langue parlée par la majorité des juifs ashkénazes à côté du yiddish et par les Amishs de Pennsylvanie comme langue littéraire du parler quotidien qu'est le pennsilfaanisch. Le Midwest a aussi connu une forte émigration allemande au cours du XIXe siècle (que l'on retrouve dans la toponymie) mais il n'y existe plus de communautés germanophones en tant que telles ;
- en Europe de l'Est : il existait avant la Seconde Guerre mondiale de nombreuses communautés allemandes dans plusieurs pays de l'Est. Après la guerre, ces communautés ont souvent été expulsées ou ont émigré en Allemagne :
- Roumanie : dans la Crișana, en Bucovine et surtout en Transylvanie (Siebenbürgen) où ils sont dénommés « Saxons de Transylvanie » (Siebenbürger Sachsen),
- Pologne : en Silésie, en Prusse Orientale du sud (Varmie-Mazurie) et dans la région de Gdańsk (Dantzig), du fait de l'extension des terres prussiennes et du Reich allemand,
- République tchèque : l'allemand est la langue de nombreux intellectuels et dans les Sudètes, région peuplée d'une population d'origine allemande expulsée à la fin de la Seconde Guerre mondiale,
- Russie : particulièrement à Kaliningrad, ex-Königsberg, capitale de la Prusse-Orientale, ancien territoire allemand jusqu'à la fin de la Seconde Guerre mondiale, et par la communauté des Allemands de la Volga,
- Lituanie : dans le Memelland (région de Klaipėda, en allemand « Memel »), qui faisait partie de l'ancienne province allemande de Prusse-Orientale,
- Slovaquie : dans les Carpates.
En Océanie, dans l'ancienne colonie allemande de Nouvelle-Guinée qui a existé de 1884 à 1919, était parlée une forme de créole à base d'allemand appelé Unserdeutsch (« notre allemand ») mais qui n'est plus parlé aujourd'hui que par une poignée de personnes âgées.
Nombre de locuteurs par pays
On évalue en 2020 à environ 130 millions le nombre de germanophones dans le monde ayant l'allemand comme langue maternelle[2]. Leur répartition par ordre décroissant est la suivante :
- Allemagne : 81 470 000
- Autriche : 8 100 000
- Suisse : 4 900 000
- États-Unis : 1 100 000
- France : 1 036 498 (en 1806)[3]
- Brésil : 1 000 000
- Russie : 890 000
- Roumanie : 500 000
- Italie : 500 000
- Canada : 409 200
- Argentine : 400 000
- Kazakhstan : 350 000
- Mexique : 280 000
- Pologne : 170 000
- Chili : 150 000
- Australie : 150 000
- Paraguay : 150 000
- Belgique : 112 000
- Kirghizistan : 101 000
- Hongrie : 100 000
- République tchèque : 100 000
- Afrique du Sud : 100 000
- Ouzbékistan : 40 000
- Pérou : 30 000
- Liechtenstein : 30 000
- Namibie : 30 000
- Uruguay : 28 000
- Danemark : 23 000
- Slovénie : 20 000
- Slovaquie : 10 000
- Luxembourg : 9 200
- Moldavie : 7 000
- Porto Rico : 1 400
- Émirats arabes unis : 1 300
Notes et références
- Cet article est partiellement ou en totalité issu de l'article intitulé « Germanophone » (voir la liste des auteurs).
- (en) David Graddol (en), The Future of English? : A guide to forecasting the popularity of the English language in the 21st century, British Council, , 64 p. (ISBN 9780863554889, OCLC 837677634).
- « L’allemand dans le monde », sur deutschland.de, (consulté le ).
- Sébastien Bottin, Mélanges sur les langues, dialectes et patois, Paris, 1831.