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Puceron lanigère du pommier

Eriosoma lanigerum

Le puceron lanigère du pommier (Eriosoma lanigerum) est une espèce d'insectes hémiptères de la famille des Aphididae, aptère, originaire d'Amérique. Sa cible principale étant le pommier, cela justifie son nom vernaculaire.
Dans le même genre Eriosoma, on trouve l'espèce Eriosoma lanuginosum Hartig, 1839, dont la cible est l'orme champêtre (Ulmus minor).

D'autres pucerons sont aussi appelés lanigères, comme Adelges tsugae Annand, 1924, le puceron lanigère de la pruche, introduit en Amérique du Nord[1].

Description

Pommier infesté de pucerons lanigères

Les adultes sont de couleur marron et mesurent environ mm de long. Ils sont recouverts d’un abondant amas cotonneux blanc. Les cornicules sont peu visibles.

Propagation

Dans son pays d'origine, ce puceron possède une phase sexuée sur son hôte primaire, l'orme d'Amérique (Ulmus americana). En Europe, il se reproduit uniquement par parthénogenèse sur le pommier. On l'observe également sur le cognassier, très rarement sur le poirier.

Les larves et les femelles aptères hivernent, réfugiées sous l'écorce, dans des anfractuosités du tronc, des chancres, ou sur les racines au voisinage du collet. La reprise d'activité intervient au début du printemps, en mars-avril, et les femelles commencent à se reproduire, chacune d'elles engendrant plus de 100 larves et donnent naissance à une dizaine de générations en 6 mois.

Nuisance

Nodosités dues à l'infection par la salive du puceron lanigère

Les pucerons lanigères s’attaquent aux parties ligneuses de l’arbre, aux fleurs et aux jeunes pousses pour y extraire la sève.

À la suite de leurs piqûres et de l'injection d'une salive toxique, les feuilles se crispent et s'enroulent. Les rameaux se couvrent de boursouflures et de chancres pouvant atteindre la grosseur d'une noix et empêchant la bonne circulation de la sève.

La pruinosité abondante peut tacher les fruits. Les arbres atteints peuvent mourir s'ils ne sont pas traités.

Traitements

Il est difficile d'éradiquer le puceron lanigère car sa protection « laineuse » le protège de certaines attaques chimiques. Le traitement est possible par rapide carbonisation au chalumeau pour de petites infections ou par passage d'alcool à brûler, au pinceau ou à la brosse à dent, sur les colonies. Veiller à brûler les parties taillées atteintes.

Quand l'attaque est de faible ampleur, un passage de brosse à dent ou de jet d'eau à forte pression directement sur les zones atteintes permet de déloger les pucerons facilement.

Traitements biologiques

  • Le chaulage des troncs, Ă  l'automne avec un badigeon de cendre (ou de chaux, interdite en agriculture biologique) est très efficace contre les pucerons.
  • Application d'huile de colza (ou autre huile vĂ©gĂ©tale), l'huile ayant une action asphyxiante.
  • Savon noir diluĂ© Ă  5 %. Le savon noir a une action asphyxiante et toxique sur les insectes Ă  une certaine dose, et permet de nettoyer la fumagine causĂ©e par le miellat. Il faut choisir du savon noir agricole, sans adjuvants (colorant, parfum et produits de synthèse).
  • Limiter les fourmis car elles Ă©lèvent et protègent les pucerons pour leur miellat. Il existe pour cela des bandes de glu.
  • La GuĂŞpe parasitoĂŻde Aphelinidae (Aphelinus mali) pond ses Ĺ“ufs dans le corps des pucerons lanigères. En grandissant les larves de guĂŞpe dĂ©vorent leur hĂ´tes. La prĂ©sence de ce prĂ©dateur est favorisĂ©e par la culture de phacĂ©lie Ă  proximitĂ© du verger.
  • Les Coccinellidae (coccinelles), Ă©galement prĂ©datrices de ce nuisible. Ces insectes vivent facilement en Europe oĂą ils sont assez rĂ©pandus. Les forficules (perce-oreilles) semblent ĂŞtre Ă©galement de bons auxiliaires dans la lutte contre ce puceron.
  • les capucines forment une bonne couverture vivante du sol, que l'on sème autour des arbres, Ă  l'aplomb de la pĂ©riphĂ©rie de la couronne des pommiers, dans les zones menacĂ©es par le puceron lanigère, ce qui a aussi une importance en tant que rĂ©gulateur du mĂ©tabolisme subtil de la vie du sol et des plantes. Le jus fraĂ®chement pressĂ© des feuilles de capucine se caractĂ©rise par une forte odeur piquante et sert Ă  chasser le puceron lanigère. Humidifier les emplacements atteints avec le jus[2].
  • De mĂŞme, diverses prĂ©parations insecticides telles que le purin d'ortie, le purin de fougère aigle ou une dĂ©coction de tabac en pulvĂ©risation sur l'arbre sont rĂ©putĂ©es efficaces sans que cela semble prouvĂ© scientifiquement.

Certains porte-greffes tels que G.41[3], MM.106, MM111 et M116 sont résistants au puceron lanigère.

Traitements chimiques

Un acaricide moyennement efficace à base de vamidothion (dénommé « Kilval ») était anciennement utilisé mais il est interdit depuis 2002. Les molécules autorisées en France sont le thiamethoxam, la pirimicarbe, la clothianidine et le spirotétramate[4]

Après la chute des feuilles, appliquer une huile d'hiver.

Synonymes

  • Eriosoma lanigerum, Hausmann, 1802
  • Coccus mali, Bingley, 1803
  • Aphis lanata, Salisbury, 1816
  • Eriosoma mali, Leach, 1818
  • Myzoxylus mali, Blot, 1831
  • Aphis lanigerum, Hausmann, 1802,
  • Myzoxylus laniger
  • Myzoxylus lanigerus, Hausmann, 1802
  • Schizoneura lanigera, Gillette, 1908
  • Aphis lanigera

Références

  1. Protection des végétaux au Canada
  2. Source : "Utilisation des plantes aromatiques et médicinales en agriculture", Franz Lippert
  3. http://www.cctec.cornell.edu/plants/GENEVA-Apple-Rootstocks-Comparison-Chart-120911.pdf
  4. CERI/PV/e-PHY, « Usage : Pommier*Trt Part.Aer.*Puceron lanigère », sur e-phy.agriculture.gouv.fr (consulté le ).

Liens externes

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