Province autonome de Bosnie occidentale
La province autonome de Bosnie occidentale (bosnien : Autonomna Pokrajina Zapadna Bosna) était une entité autoproclamée de Bosnie-Herzégovine durant la guerre d'indépendance de la Bosnie-Herzégovine et peuplée en majorité de Bosniaques musulmans. Pendant une courte période du au , elle était connue sous le nom de République de Bosnie occidentale (bosnien : Republika Zapadna Bosna).
(bs) Autonomna pokrajina Zapadna Bosna
(bs) ĐŃŃĐŸĐœĐŸĐŒĐœĐ° ĐĐŸĐșŃĐ°ŃĐžĐœĐ° ĐĐ°ĐżĐ°ĐŽĐœĐ° ĐĐŸŃĐœĐ°
Capitale | Velika KladuĆĄa |
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Langue(s) | Bosnien |
Religion | Islam |
Monnaie | Mark convertible |
Population | 52 908 (1991) |
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Superficie | 176 kmÂČ |
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Entités précédentes :
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Histoire
Le [1], les autoritĂ©s de la municipalitĂ© de Velika KladuĆĄa font sĂ©cession vis-Ă -vis de la Bosnie-HerzĂ©govine et proclament la crĂ©ation de la « province autonome de Bosnie occidentale » avec pour capitale Velika KladuĆĄa. Son prĂ©sident Ă©tait Fikret AbdiÄ Â« Babo », directeur de l'usine agroalimentaire Agrokomerc et candidat Ă la prĂ©sidence de la Bosnie-HerzĂ©govine.
Agrokomerc a fait faillite en 1987 dans l'un des plus grands scandales financiers de l'ex-Yougoslavie , et Abdic a Ă©tĂ© emprisonnĂ© pour fraude. Mais du fait de l'augmentation du niveau de vie lors des bonnes affaires d'Agrokomerc, AbdiÄ gagna les faveurs des habitants de cette rĂ©gion, qui l'appelĂšrent "Babo" et le suivirent aveuglĂ©ment[2]. Pour l'ancien homme d'affaires corrompu, l'argent Ă©tait tout. Voyant une belle occasion de contrebande en ces temps de guerre, il conclut un accord d'Ă©change de marchandises avec la Serbie et la Croatie, qui le soutient dans ses aspirations sĂ©paratistes[3].
La Serbie et la Croatie ont notĂ© avec satisfaction que ce conflit inter-bosniaque affaiblit l'Ătat bosnien et contribue Ă la rĂ©alisation des plans de partition de la Bosnie, dĂ©jĂ convenus Ă KarÄorÄevo et Graz[4]. Ils aident AbdiÄ Ă crĂ©er et armer son armĂ©e. Dans le mĂȘme temps, ils profitent en se procurant de l'essence et des armes passĂ©es en contrebande par Abdic, et qui sont interdites par l'embargo Ă©tabli. Comme AbdiÄ s'est vu accorder une zone de libre-Ă©change dans le port croate de Rijeka et le libre-Ă©change avec les territoires sous contrĂŽle serbe, le commerce entre la Croatie et la Serbie s'est poursuivi sans problĂšme pendant la guerre[5].
Sous la pression des Ătats-Unis, les Croates de Bosnie et les Bosniaques ont signĂ© lâAccord de Washington (1994), de sorte que Fikret AbdiÄ ne peut plus compter sur l'aide financiĂšre ou militaire d'un de ses protecteurs (Croatie).
L'armée de la république de Bosnie-Herzégovine commence alors à affronter les autorités et l'armée dissidentes (5 000 hommes environ[6]) et gagne du terrain. Le , le territoire est reconquis par les autorités de Bosnie-Herzégovine.
Cependant, plus tard cette annĂ©e-lĂ , avec une aide significative de la Serbie dans le cadre de l'"opĂ©ration AraignĂ©e" ("operacija Pauk")[7], la province autonome de Bosnie occidentale a Ă©tĂ© rĂ©tablie. L'"opĂ©ration AraignĂ©e " a Ă©tĂ© lancĂ©e en tant qu'opĂ©ration militaire conjointe des forces serbes de la rĂ©publique serbe de Krajina et de la rĂ©publique serbe de Bosnie autoproclamĂ©es, et des soldats renĂ©gats de Fikret AbdiÄ, dirigĂ©s par des unitĂ©s spĂ©ciales ("BĂ©rets rouges" et "Arkan") du Service de sĂ©curitĂ© Serbie. MiloĆĄeviÄ a donnĂ© des armes Ă AbdiÄ et des formations paramilitaires[8]. En retour, Fikret AbdiÄ Ă©tait censĂ© fournir du carburant qu'il tirait du commerce avec la Croatie et des fonds qu'AbdiÄ avait acquis grĂące Ă la contrebande avec le district de BihaÄ.
Le , la province autonome de Bosnie occidentale est restaurĂ©e aprĂšs l'expulsion des troupes de l'armĂ©e rĂ©guliĂšre bosnienne Ă l'Ouest de BihaÄ, le long de la frontiĂšre avec la rĂ©publique serbe de Krajina. Jusqu'Ă sa disparition, son territoire se limitera Ă une Ă©troite bande.
Le , la province autonome sâautoproclame « RĂ©publique de Bosnie occidentale »[9], et a durĂ© jusqu'au .
Début , elle sert de derniÚre ligne de défense pour les Serbes de la république serbe de Krajina en Croatie dont la capitale tombe aux mains des Croates le 5 août. L'armée croate avec l'aide de l'armée bosniaque dissout la république de Bosnie occidentale le [10] qui sera incorporée jusqu'à aujourd'hui au canton d'Una-Sana de la fédération de Bosnie-et-Herzégovine.
Fikret AbdiÄ a Ă©tĂ© accusĂ© de la mort de 121 civils et de trois prisonniers de guerre[3]. ArrĂȘtĂ© en Croatie, il a Ă©tĂ© condamnĂ© Ă 20 ans de prison pour crimes de guerre. La Cour suprĂȘme croate a rĂ©duit la peine Ă 15 ans, et il a Ă©tĂ© libĂ©rĂ© de prison le , aprĂšs avoir purgĂ© dix de ses 15 ans de peine[11].
GĂ©ographie
La rĂ©publique de Bosnie occidentale Ă©tait situĂ©e Ă l'extrĂȘme Nord-Ouest de la Bosnie-HerzĂ©govine, dans les Alpes dinariques et son territoire correspondait Ă peu prĂšs Ă la municipalitĂ© de Velika KladuĆĄa.
Elle était peuplée en majorité par des Bosniaques musulmans. Ses frontiÚres n'ont cessé de varier au gré des avancées et des retraites des troupes serbes, croates et bosniaques.
Références
- (en) Cet article est partiellement ou en totalitĂ© issu de lâarticle de WikipĂ©dia en anglais intitulĂ© « Autonomous Province of Western Bosnia » (voir la liste des auteurs).
- Sciences politiques - Chronologie de la guerre en Bosnie-Herzégovine
- (en) Anthony Loyd, My War Gone By, I Miss It So, Penguin, (ISBN 978-2-738-49525-9, lire en ligne), p. 214-215
- (en) Paul Bartrop, A Biographical Encyclopedia of Contemporary Genocide: Portraits of Evil and Good, ABC-CLIO, (ISBN 978-0313386787, lire en ligne), p. 1-2
- (en) Emir Habul, « A Man who Divided the People of Krajina »
- (en) Tim Judah, The Serbs: History, Myth and the Destruction of Yugoslavia, Yale University Press, (ISBN 978-0300085075, lire en ligne), p. 244-247
- L'Humanité - Article de novembre 1994
- (en) Milica Stojanovic, « Covert Operations: Unravelling Serbian Officialsâ Links to Paramilitaries »
- (en) Filip Svarm, « In the Spiderâs Web »
- Site de vexillologie
- EncyclopĂ©die sur les chefs d'Ătat
- « Bosnian ex-warlord Abdic released after 10 yrs », http://www.khaleejtimes.com