Accueil🇫🇷Chercher

Prosper Goubaux

Prosper-Parfait Goubaux, né le 22 prairial an III (10 juin 1795) à Paris où il est mort le , est un traducteur dramaturge et pédagogue français, fondateur du lycée Chaptal.

Prosper Goubaux
Bronze de Goubaux par Thomas (1857).
Biographie
Naissance
Décès
Nom de naissance
Prosper-Parfait Goubaux
Pseudonymes
Pierre Aubry, Hautefeuille, Dorivo
Nationalité
Formation
Activités
Parentèle
Alfred Potier (petit-fils)
Ĺ’uvres principales

Éducateur de premier ordre, il a créé l’enseignement moderne en France[1].

Biographie

Fils d’une mercière de la rue du Rempart[1], et placé sous la direction d’un beau-père peu humain, Goubaux n’apprit à lire qu’à douze ans, en épelant les enseignes qu’il rencontrait sur son passage[2]. Entré ensuite au lycée Louis-le-Grand, il y termina ses études et, déjà marié à dix-neuf ans et père à vingt ans[1], prit part, en 1814, à la défense de Paris[2]. Après avoir été répétiteur de grec et de latin à l’institution Sainte-Barbe, il fonda, en 1820, avec Delauneau père, une maison d’éducation dont les commencements furent des plus pénibles, par suite des tracasseries administratives[2].

Il prit part aux luttes politiques des dernières années de la Restauration, et fit partie des diverses sociétés de l’époque[2]. Après , il transféra son établissement dans la circonscription du collège Bourbon, et y réunit celui de La Chauvinière[2]. Jacques Laffitte lui avança les premiers fonds nécessaires à l’installation de cette maison, où ont passé nombre d’hommes célèbres ou distingués en tous les genres, et qu’il vendit à la ville de Paris, en 1846, au moment de son plus grand succès[2]. D’abord nommé collège François-Ier, la ville lui donna, en 1848, le nom de Chaptal[3], sans que ce dernier ait jamais été pour quoi que ce soit dans cet établissement, et y maintint Goubaux pour directeur[2].

On cite, parmi les maĂ®tres d’étude du « collège Chaptal Â», qui compta pendant sa première pĂ©riode Alphonse Karr, Belmontet, Michel de Bourges, l’acteur Guyon, Sandras, etc[2]. Delacroix, qu’il connaissait depuis les annĂ©es scolaires, a peint, entre 1824 et 1834, une sĂ©rie de portraits d’élèves qui avaient remportĂ© des prix Ă  l’école qu’il avait fondĂ©e.

Goubaux a dĂ©butĂ© dans les lettres par des Esquisses de mĹ“urs françaises (1822, in-8°), et donnĂ© ensuite une traduction estimĂ©e d’Horace (1827, 2 vol. in-8°)[2]. Le théâtre lui doit un certain nombre de pièces romantiques signĂ©es « Dinaux Â», pseudonyme composĂ© de la syllabe finale de son nom et de celui de son premier collaborateur, le banquier Beudin[2]. Ce dernier s’étant, par la suite, tournĂ© vers la politique et la finance, Goubaux conserva seul ce pseudonyme dĂ©jĂ  connu Ă  divers titres, mais principalement par deux drames, dont le premier a fourni un de ses plus beaux rĂ´les Ă  FrĂ©dĂ©rick LemaĂ®tre : Trente ans ou la Vie d’un joueur, jouĂ© Ă  la Porte-Saint-Martin en 1827, et Richard d’Arlington, en 1832[2].

Victor Ducange avait retouchĂ© et signĂ© Trente ans ; Alexandre Dupièce[2]. Parmi les ouvrages, d’ailleurs fort nombreux, dus Ă  Goubaux ou auxquels il a seulement collaborĂ©, on relève Clarisse Harlowe (1832) ; l’Abbaye de Castro (1840) ; la Dot de Suzette (1842) ; les Mystères de Paris (1844)[2]. Il a donnĂ© au Théâtre-Français, avec Ernest LegouvĂ©, Louise de Lignerolles (1838), un des derniers beaux rĂ´les de Mademoiselle Mars, et, avec Eugène Sue, LautrĂ©amont (1840), et la PrĂ©tendante (1841)[2].

Goubaux a écrit en outre, dans plusieurs journaux, entre autres dans le Courrier français, des feuilletons signés Pierre Auberg[2]. Il était, depuis 1843, chevalier de la Légion d'honneur, lorsqu’il a succombé à un cancer de l’estomac, qui le condamna à littéralement mourir de faim[2].

Il est le grand-père du physicien Alfred Potier.

La place Prosper-Goubaux a reçu son nom en 1907.

Ĺ’uvres

Théâtre
  • Trente ans, ou la Vie d’un joueur, mĂ©lodrame en 3 journĂ©es, avec Victor Ducange, Paris, Théâtre de la Porte-Saint-Martin, .
  • Richard Darlington, drame en trois actes et en prose, avec Jacques FĂ©lix Beudin et Alexandre Dumas, Paris, Théâtre de la Porte Saint-Martin, .
  • Clarisse Harlowe, drame en 5 actes et en prose, avec Gustave Lemoine et Jacques FĂ©lix Beudin, Paris, Théâtre-Français, .
  • Une femme malheureuse, drame en 5 actes, prĂ©cĂ©dĂ© d’un prologue, avec Gustave Lemoine, Paris, Théâtre de la GaĂ®tĂ©, .
  • Louise de Lignerolles, drame en 5 actes et en prose, avec Ernest LegouvĂ©, Paris, Théâtre-Français, .
  • La Mantille, opĂ©ra-comique en 1 acte, avec Eugène de Planard, Paris, Théâtre de l’OpĂ©ra-Comique, .
  • L’Abbaye de Castro, drame en 5 actes, avec Gustave Lemoine, Paris, Théâtre de l’Ambigu-Comique, .
  • LautrĂ©amont, pièce en 5 actes, avec Eugène Sue, Paris, Théâtre-Français, .
  • La PrĂ©tendante, comĂ©die en 3 actes et en prose, avec Eugène Sue, Paris, Théâtre-Français, .
  • Les Pontons, mĂ©lodrame en 5 actes, avec Eugène Sue, Paris, Théâtre de la GaĂ®tĂ©, .
  • Nicolas Nickleby, ou les Mendiants de Londres, drame en 5 actes et 6 tableaux, avec Gustave Lemoine, Paris, Théâtre de l’Ambigu-Comique, .
  • La Dot de Suzette, drame en 4 actes, mĂŞlĂ© de chant, avec Jacques FĂ©lix Beudin, Alexandre Dumas et Gustave Lemoine, Paris, Théâtre de la GaĂ®tĂ©, .
  • Pierre le Noir, ou les Chauffeurs, drame en cinq actes et six tableaux, avec Eugène SĂĽe, Paris Théâtre de la GaĂ®tĂ©, .
  • Les Mystères de Paris, roman en 5 parties et 11 tableaux, avec Eugène Sue, Paris, Théâtre de la Porte Saint-Martin, .
  • Tout pour de l’or, drame en 5 actes, dont 1 prologue, avec Jean-Pierre Lesguillon, Paris, Théâtre de la GaĂ®tĂ©, .
  • Bruyère, drame en 5 actes et 8 tableaux, avec Paul Foucher, Paris, Théâtre de l’Ambigu-Comique, .
  • Berthe la Flamande, drame en 5 actes, avec MolĂ©-Gentilhomme et Constant GuĂ©roult, Paris, Théâtre de l’Ambigu-Comique, .
Nouvelles.
  • Esquisses des mĹ“urs françaises Ă  diffĂ©rentes Ă©poques, nouvelles, 1821.

Notes et références

  1. « Au collège Chaptal », Le Petit Journal, no 15319,‎ , p. 1 (ISSN 1256-0464, lire en ligne, consulté le ).
  2. Pierre Larousse, Grand dictionnaire universel du XIXe siècle : français, historique, géographique, mythologique, bibliographique, t. 8 F-G, Paris, Administration du grand Dictionnaire universel, , 1664 p., in-fol. (lire en ligne), p. 1386
  3. Toutes les tentatives effectuĂ©es afin le renommer « collège Goubaux Â» ont Ă©tĂ© des Ă©checs.

Annexes

Source

  • « Au collège Chaptal », Le Petit Journal, no 15319,‎ , p. 1 (ISSN 1256-0464, lire en ligne, consultĂ© le ).
  • Pierre Larousse, Grand dictionnaire universel du XIXe siècle : français, historique, gĂ©ographique, mythologique, bibliographique, t. 8 F-G, Paris, Administration du grand Dictionnaire universel, , 1664 p., in-fol. (lire en ligne), p. 1386
  • Gustave Vapereau, Dictionnaire universel des littĂ©ratures, Paris, Hachette, , xvi-2096, 25 cm (lire en ligne), p. 913.

Liens externes

Cet article est issu de wikipedia. Text licence: CC BY-SA 4.0, Des conditions supplémentaires peuvent s’appliquer aux fichiers multimédias.