Proclamation de Badoglio du 8 septembre 1943
La Proclamation de Badoglio du (en italien : proclama Badoglio dell'8 settembre 1943) fait suite à celle d'Eisenhower faite le à 18 h 30[1] au micro de Radio Alger. À 18 h 45 le roi d'Italie Victor-Emmanuel III et Badoglio en sont informés par une dépêche Reuters. À 19 h 42, l'agence radiophonique italienne (Ente Italiano Audizioni Radiofoniche - EIAR[2]) interrompt ses programmes pour transmettre une proclamation tout juste enregistrée par Badoglio qui, au nom du gouvernement italien, confirme l'armistice de Cassibile signé avec les Anglo-Américains le .
La proclamation lue Ă la radio
« Il governo italiano, riconosciuta la impossibilità di continuare la impari lotta contro la soverchiante potenza avversaria, nell'intento di risparmiare ulteriori e più gravi sciagure alla Nazione ha chiesto un armistizio al generale Eisenhower, comandante in capo delle forze alleate anglo-americane. La richiesta è stata accolta. Conseguentemente, ogni atto di ostilità contro le forze anglo-americane deve cessare da parte delle forze italiane in ogni luogo. Esse però reagiranno ad eventuali attacchi da qualsiasi altra provenienza. »
« Le gouvernement italien, reconnaissant l'impossibilité de continuer une lutte inégale, vu la puissance supérieure de l'adversaire et afin d'éviter d'ultérieures et encore plus graves malheurs à la Nation, a demandé un armistice au général Eisenhower, commandant en chef des forces alliées anglo-américaines. Cette demande a été acceptée. Par conséquent, tout acte d'hostilité contre les forces anglo-américaines devra cesser de la part des forces italiennes, en tout lieu. Néanmoins, elles réagiront aux éventuelles attaques de toute autre provenance. »
Conséquences
Les conséquences de cette proclamation sont à englober avec celles de l'armistice de Cassibile, les deux étant indissociables :
- Les forces armées italiennes (environ 2 millions d'hommes déployés en Italie mais aussi dans les Balkans, en Provence et en Corse) sont totalement prises au dépourvu. Les officiers apprennent l’armistice sans pratiquement qu'aucune directive leur soit donnée sur la conduite à tenir. Quelques unités choisissent de passer ouvertement dans le camp allié (en particulier en Corse) ou décident de poursuivre le combat au côté des Allemands, formant le noyau des forces de la République sociale italienne).
- Les forces allemandes présentes sur le sol italien lancent l'opération Achse et prennent le contrôle de l'ensemble du territoire non encore occupé par les Anglo-Américains. Les troupes italiennes sont désarmées, une grande partie est internée, le reste se disperse ou tente de rentrer chez elle. Seule la Sardaigne et une partie des Pouilles restent sous contrôle militaire italien.
- Rome est déclarée ville ouverte.
- La marine de guerre italienne doit se mettre à la disposition des Alliés et c'est ainsi que le convoi parti de La Spezia est attaqué par des avions allemands. Vers 15 heures, le , un groupe de bombardiers allemands Dornier Do 217 s'attaque à la flotte sans lui infliger de dommages, mais quarante minutes après, un raid, qui utilise un nouveau type de bombe radiocommandée, provoque la destruction du Roma.
- La famille royale et Badoglio quittent Rome à l'aube du et arrivent le lendemain à Ortona où la corvette Baionetta les emmène à Brindisi, derrière les lignes alliées, afin de se mettre à l'abri des Allemands.
- L'appareil d’État s'effondre.
Notes et références
- Ă 17 h 30 d'Alger BBC ON THIS DAY | 8 | 1943: Italy's surrender announced
- Ruggero Zangrandi, dans L'Italia tradita, Mursia, 1971, reprenant le souvenir du speaker Giovan Battista Arista, raconte les détails de l'annonce transmise depuis auditorium « O » ; le direct préparé, la chanson Una strada nel bosco est interrompue et après une brève interruption de Arista, Badoglio lit son communiqué immédiatement enregistré pour pouvoir être retransmis.
Bibliographie
- Elena Aga-Rossi, Una nazione allo sbando. L'armistizio italiano del settembre 1943 e le sue conseguenze. Bologne, Il Mulino, 2003
- Silvio Bertoldi, Apocalisse italiana. Otto settembre 1943. Fine di una nazione. Milan, Rizzoli, 1998.
- Davide Lajolo, Il voltagabbana. 1963
- Oreste Lizzadri, Il regno di Badoglio. Milan, Edizioni Avanti!, 1963
- Luigi Longo, Un popolo alla macchia. Milan, Mondadori, 1952
- Paolo Monelli, Roma 1943. Turin, Einaudi, 1993
- Ruggero Zangrandi, 1943: 25 luglio-8 settembre. Milan, Feltrinelli, 1964
- Ruggero Zangrandi, Il lungo viaggio attraverso il fascismo. Milan, FelTrinelli, 1976
- Ruggero Zangrandi, L'Italia tradita. 8 settembre 1943. Milan,
Articles connexes
- Opération Corkscrew (prise de Pantelleria)
- Opération Husky (invasion de la Sicile)
- Armistice de Cassibile
- Opération Avalanche (invasion de la peninsule italienne, débarquement à Salerne)
- Opération Baytown (invasion de la peninsule italienne, débarquement en Calabre)
- Opération Slapstick (invasion de la peninsule italienne, débarquement à Tarente)
- Opération Achse (plan allemand d'occupation de l'Italie et des Balkans)
- Opération Eiche (plan allemand pour libérer Mussolini) 12 settembre 1943
- Opération Schwarz (plan allemand d'occupation de Rome, capture du Roi et des chefs politiques italiens )
Liens externes
- (en) « Texte de la proclamation de Dwight D. Eisenhower fait par Radio Alger une heure avant celui de Badoglio », sur Ibiblio.org
- (en) « Message à la nation de Franklin D. Roosevelt, President des États Unis », sur Mhric.org
- (it) « Audio de la promaclamation de Badoglio », sur Rai Teche - format Realmedia
- (it) « L'autodifesa di Badoglio: «Colpa di Eisenhower» », sur Corriere della Sera