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Première bataille de Homs

La Première bataille de Homs[2] est une bataille entre les armées mongoles des il-khanides et les Mamelouks d’Égypte, lors d’une tentative de l’il-khan Hülegü de conquérir la Syrie. Elle se déroule aux environs de Homs le et se solde par une défaite mongole.

Première bataille de Homs
Informations générales
Date
Lieu Homs
Issue Victoire des Mamelouks
Belligérants
Houlagides Mamelouks
Commandants
HĂĽlegĂĽ Baybars
Forces en présence
6 000[1] 1 400[1]

Invasions mongoles en Syrie

CoordonnĂ©es 34° 43′ 23″ nord, 36° 42′ 52″ est

Prémices

Après la prise de Bagdad et la destruction du califat, Hülegü, retourne dans ses quartiers d’été en Azerbaïdjan dans sa capitale Maragha. La prise de Bagdad et la chute de Mossoul laissent le monde musulman dans la terreur. Arrivent à Tabriz les princes voisins qui viennent faire allégeance, parmi eux se trouvent les deux frères rivaux Seldjoukides de Roum `Izz ad-Dîn Kay Kâwus l'aîné et son cadet Rukn ad-Dîn Kılıç Arslân. Pour achever la mission que lui a confiée son frère Möngke Khan, Hülegü se doit d’aller conquérir la Syrie. Le pays est alors partagé entre les croisés et les successeurs de Saladin, les Ayyoubides qui règnent à Alep et à Damas. Le prince croisé Bohémond comte de Tripoli et prince d'Antioche est étroitement allié du roi d’Arménie (Cilicie) Héthoum Ier dont il a épousé la fille. Bohémond comme Héthoum Ier font allégeance à Hülegü qui n’est pas hostile au chrétiens. L’ayyoubide Al-Nasir Yusuf qui règne sur Alep et sur Damas envoie son fils Al-`Azîz à Hülegü en signe d’allégeance. Malgré cela l’il-khan est décidé à conquérir la Syrie[3].

Le plan de campagne des Mongols aurait été décidé dans une entrevue entre Hülegü et le roi d’Arménie Héthoum Ier. Hülegü commence par la conquête de la Mésopotamie qu’il prend aux Ayyoubides. Puis il envahit la Syrie, prend Alep (30 janvier pour la ville et 25 février 1260 pour la citadelle)[3]. Les murs d Alep furent renversés ses mosquées démolies ses jardins dévastés Les vainqueurs firent un immense butin dans la citadelle et y trouvèrent beaucoup d’artisans qu’ils retiennent prisonniers. Les Mongols y prirent aussi plusieurs enfants du prince Al-Nasir Yusuf avec leurs mères. Ils trouvent dans les prisons de la citadelle neuf émirs mamelouks baharites dont l’un des principaux est Sunqur al-Achqar. Hülegü reçoit la nouvelle de la mort du grand khan Möngke six mois plus tôt (), il décide de rejoindre ses états et laisse le commandement à son lieutenant Ketboğa. En partant d’Alep il donne l’ordre de raser les murs de la ville et de la citadelle. Il recommande au prince Achraf Musa, petit-fils d’Al-Nasir Yusuf venu faire allégeance, de démolir les fortifications de Homs et de Hama. Ce prince ne fait détruire qu’une petite partie de la citadelle de Homs sa capitale. La citadelle de Hama est rasée, mais les murailles de la ville sont conservées[4].

Damas est prise (1er mars 1260 pour la ville et 4 avril 1260 pour la citadelle). Al-Nasir Yusuf préfère fuir les Mongols plutôt que défendre ses villes. Au moment d'entrer en Égypte, il se rend aux Mongols plutôt que de se livrer aux Mamelouks. Ketboğa lui promet même de le réinstaller somme sultan de Damas quand la conquête de l'Égypte sera achevée. Mais ce sont les Mamelouks qui battent les Mongols à `Aïn Jâlût le 3 septembre 1260, Ketboğa est fait prisonnier par les Mamelouks, il est exécuté par le sultan Qutuz. Celui-ci est reçu en libérateur par la population musulmane de Damas. Les Mongols sont repoussés au-delà de l’Euphrate. Les Mamelouks occupent la Syrie musulmane mettant définitivement fin à la dynastie ayyoubide[3]. Baybars exécute Qutuz de sa main lors d’une chasse au lièvre le . Il se fait proclamer sultan aussitôt par les chefs militaires. Hülegü apparaît aux yeux de beaucoup comme un défenseur du christianisme, c’est peut-être ce qui provoque l’hostilité de son cousin Berké le quatrième khan de la Horde bleue et le premier à se convertir à l'Islam. Berké se rapproche des mamelouks et reçoit le soutien de Baybars[5].

La bataille

Ă€ la fin de , HĂĽlegĂĽ reprend l’offensive. Un dĂ©tachement mongol pĂ©nètre de nouveau en Syrie et pille une seconde fois Alep[3]. Les Mongols marchent sur Hama puis vers Homs. Six mille Mongols arrivent devant la ville le . Les princes de Homs et de Hama sortent de la ville avec 1 400 cavaliers. Les Mongols sont mis en fuite et poursuivis ils perdent dans la dĂ©route beaucoup de monde en tuĂ©s et prisonniers[1].

Après la bataille

Les gĂ©nĂ©raux mongols en se repliant repassant Ă  Alep oĂą ils exĂ©cutent tous les rĂ©fugiĂ©s venus d’autres villes. La ville est en proie des pillards, enfin elle est rançonnĂ©e par l’émir mamelouk qui en reprend possession[1]. HĂĽlegĂĽ meurt le . Sa mort est regrettĂ©e par les chrĂ©tiens qui ont vu en HĂĽlegĂĽ et son Ă©pouse « les deux grands astres de la foi chrĂ©tienne », « un autre Constantin et une autre HĂ©lène ». Hulägu eut pour successeur son fils aĂ®nĂ© Abaqa (1265-1282). Plus de vingt ans après, en , une armĂ©e mongole de 50 000 hommes entre en Syrie. Le roi LĂ©on III d'ArmĂ©nie apporte ses propres contingents. Aux 50 000 Mongols, s'ajoutent 30 000 ArmĂ©niens, GĂ©orgiens et Francs. Cette armĂ©e est commandĂ©e par le frère d’Abaqa nommĂ© MengĂĽ TemĂĽr[6].

Voir aussi

Bibliographie

Notes et références

  1. Constantin d' Ohsson, Op. cit., vol. III (lire en ligne), « Livre IV,Chapitre VII. », p. 360-361
  2. Les environs de Homs a été le théâtre d’au moins six batailles marquantes :
    • Première bataille d'Émèse (Homs) les Romains menĂ©s par AurĂ©lien remportent la victoire sur les PalmyrĂ©ens menĂ©s par la reine ZĂ©nobie et son gĂ©nĂ©ral Zabdas (en) (272).
    • Deuxième bataille d'Émèse (ou première pour des Arabes) est la prise d'Émèse par Arabes menĂ©s par le gĂ©nĂ©ral Abu Ubayda du calife Omar dĂ©fendue par les Byzantins après un siège qui dure de Ă  .
    • Troisième bataille d'Émèse (ou seconde pour des Arabes) est une victoire des Arabes menĂ©s par le gĂ©nĂ©ral Abu Ubayda du calife Omar assiĂ©gĂ© dans la forteresse d'Émèse contre les Byzantins. Il fait une sortie et après quatre jours de bataille il remporte la victoire (638).
    Après la conquête arabe, Émèse devient Homs.
  3. René Grousset, Op. cit. (lire en ligne), « Expédition de Hülegü en Syrie. », p. 451-460 [PDF]
  4. Constantin d' Ohsson, Op. cit., vol. III (lire en ligne), « Livre IV,Chapitre VI. », p. 320-328
  5. René Grousset, Op. cit. (lire en ligne), « Dernières années de Hülegü. », p. 460-461 [PDF]
  6. René Grousset, Op. cit. (lire en ligne), « Règne d’Abaqa. », p. 461-467 [PDF]
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