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Pouvoir central provisoire

Le Pouvoir central provisoire (Provisorische Zentralgewalt en allemand) est le gouvernement mis en place par le Parlement de Francfort en 1848 lors des événements de la révolution de Mars. Il constitue son exécutif et est compétent pour l'ensemble du territoire de la Confédération germanique.

Formation

Proclamation du régent impérial le 15 juillet 1848

L'assemblée nationale de Francfort, élue début 1848 à la suite de la révolution, ne possède pas de gouvernement légitime au départ. Elle se place en effet dans la tradition de la confédération germanique dont l'unique institution fédérale était le Bundestag, une assemblée permanente de diplomates des différents États membres. Cette assemblée n'avait alors qu'un pouvoir décisionnel très limité.

Au parlement de Francfort, la gauche rĂ©clame donc la formation d'un gouvernement rĂ©volutionnaire issu du parlement. La fraction casino privilĂ©gie au dĂ©part un directoire Ă  trois contrebalancĂ© par un comitĂ© exĂ©cutif. Toutefois l'expĂ©rience du prĂ©-parlement a montrĂ© que ce mode de fonctionnement est difficile Ă  mettre en place. La gauche propose de donner le pouvoir Ă  un prĂ©sident, mais la motion est rejetĂ©e par 355 voix Ă  171. La droite quant Ă  elle veut garantir un droit de rĂ©serve au gouvernement, la proposition est largement rejetĂ©e Ă  512 voix Ă  31[1].

Finalement la proposition de Heinrich von Gagern faite dans son discours du trouve un large consensus. Le , l'assemblĂ©e fait donc voter la loi pour l'introduction d'un pouvoir central provisoire pour l'Allemagne au parlement. Cette dernière passe par 450 voix pour Ă  100 contre. Elle prĂ©voit la crĂ©ation d'un poste de rĂ©gent impĂ©rial Ă©lu par l'assemblĂ©e qui serait la figure de proue du nouveau gouvernement. Le lendemain, l'archiduc Jean-Baptiste d'Autriche est choisi pour occuper la fonction. Le gouvernement est lui-mĂŞme constituĂ© de diffĂ©rents ministères et dirigĂ© par le ministre-prĂ©sident (souvent traduit par premier ministre en français)[2]. Par ailleurs, des ministères spĂ©cialisĂ©s et un service de diplomatie propre sont crĂ©Ă©s, mettant sur pieds les prĂ©mices d'une administration gouvernementale centralisĂ©e. Cependant Ă  cause du manque de moyens, les membres de ces services proviennent en gĂ©nĂ©ral directement de l'hĂ©micycle.

Le siège du pouvoir central provisoire est le palais Thurn und Taxis à Francfort-sur-le-Main.

Le Bundestag de la confédération germanique déclare sa tâche achevée et transfère ses compétences au parlement de Francfort, respectivement au pouvoir central, le .

Le régent impérial nomme directement après le prince Karl zu Leiningen au poste de ministre-président.

Il n'est cependant pas reconnu ni par la Grande-Bretagne ni par la France. Parmi les grandes puissances seuls les États-Unis reconnaissent le nouveau pouvoir. La Belgique, la Suède, les Pays-Bas, la Sardaigne, Naples, la Grèce et la Suisse en font de même[2].


Ministre-président du gouvernement impérial

Difficultés

Le pouvoir central manque toutefois d'une administration puissante et d'une armée qui lui permettent de rivaliser avec les États allemands censés lui être soumis[2].

Un revers symbolique a lieu le lorsque le ministre de la guerre d'alors envoie l'ordre à toutes les garnisons du pays d'organiser une parade le en l'honneur du nouveau régent impérial. Toutefois les États de taille moyenne, la Prusse et l'Autriche refusent, mettant au grand jour la faiblesse du nouvel organe décideur[2].

Fin du gouvernement

Après le refus de la couronne impériale par le roi de Prusse Frédéric-Guillaume IV, l'assemblée nationale se disloque et une série d'émeutes se déclenche dans le pays pour imposer par la force la constitution de Francfort aux princes des différents États allemand. En , le parlement croupion, c'est-à-dire les députés restant du parlement de Francfort s'étant exilés à Stuttgart, n'est pas reconnu par le pouvoir central provisoire. Au contraire, il considère que l'assemblée nationale a été dissoute. La fin des émeutes en , vaincues par l'armée prussienne à Rastatt, met fin à la révolution de Mars et rend par conséquent le pouvoir central superflu. L'archiduc Jean-Batipste démissionne. Le le Bundestag de la confédération germanique est rétabli par ses membres.

Bibliographie

  • (de) Wolfram Siemann, Die deutsche Revolution von 1848/49, Francfort-sur-le-main, Suhrkamp, , 255 p. (ISBN 3-518-11266-X), p. 131-135

Liens externes

Références

  1. Siemann 1985, p. 131
  2. Siemann 1985, p. 132
  3. Siemann 1985, p. 134
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