Pont Isabelle-II
Le pont Isabelle-II (en castillan Puente de Isabel II) est un pont de SĂ©ville (Andalousie, Espagne). Il est mieux connu sous le nom de pont de Triana[3].
Pont Isabelle-II | |||||
GĂ©ographie | |||||
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Pays | Espagne | ||||
Communauté | Andalousie | ||||
Province | Province de SĂ©ville | ||||
Commune | SĂ©ville | ||||
Coordonnées géographiques | 37° 23′ 10″ N, 6° 00′ 08″ O | ||||
Fonction | |||||
Franchit | la darse du Guadalquivir | ||||
Fonction | routier, piéton | ||||
Caractéristiques techniques | |||||
Type | pont Ă arches multiples | ||||
Longueur | 149 m | ||||
Matériau(x) | pierre et fonte | ||||
Construction | |||||
Construction | [1] | ||||
Inauguration | [2] | ||||
Ingénieur(s) | Ferdinand Bernardet et Gustave Steinacher[3], puis Don Canuto Corroza[4] | ||||
Historique | |||||
Protection | Bien d'intérêt culturel ()[3] | ||||
GĂ©olocalisation sur la carte : Espagne
GĂ©olocalisation sur la carte : SĂ©ville
GĂ©olocalisation sur la carte : Andalousie
GĂ©olocalisation sur la carte : Espagne
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Situation
En partant du nord de la ville, il est le sixième pont à enjamber la darse du Guadalquivir qui traverse Séville du nord au sud.
En droite ligne de l'Avenida de los Reyes Católicos, il quitte la rive gauche de la darse du Guadalquivir entre le quartier d'El Arenal et la Plaza de Armas, au début du Paseo de Cristóbal Colón, qui longe le fleuve. Il atteint la rive droite à la Plaza del Altozano, dans le quartier de Triana, qui lui donne son deuxième nom. Il se prolonge vers l'ouest par l'Avenida de San Jacinto[3].
Histoire
Inauguré en 1852, il est le premier pont fixe à avoir vu le jour à Séville. Auparavant, seul un pont flottant permettait de traverser le Guadalquivir[1] et même si on retrouve déjà en 1629 l'idée de bâtir à Séville un pont permanent, ce n'est qu'en 1824 que sa construction est encouragée par un décret royal[3].
Choix du projet
Après plusieurs projets avortés, les ingénieurs français Ferdinand Bernardet[alpha 1] et Gustave Steinacher[alpha 2] présentent en 1844 trois projets : un pont de pierre, un pont suspendu et un pont de fer (semblable au pont d'Austerlitz de Paris) fixé à deux pylônes centraux. Le , le choix final de la Commission des ponts, créée pour l'occasion, se porte sur le pont de pierre, imaginé sur le modèle du pont du Carrousel de Paris (détruit en 1931)[1] - [3]. D'après le projet, ce dernier est formé de trois arches et est supporté par deux piles posées dans le fleuve. La distance entre les piles garantit que le pont ne soit pas un obstacle au passage des troncs flottants transportés depuis la Sierra de Segura ni à celui des autres éléments que charriaient les eaux du fleuve en périodes de crue. La hauteur libre est en outre suffisante pour le passage des navires à vapeur à cheminée rabattable[3]. La largeur prévue du pont est de 33 pieds (10.7 mètres), dont 24 (7.8 m) pour la chaussée. La commission demande aux ingénieurs français qu'il soit entièrement de fabrication espagnole.
Construction
La première pierre est posée le sur la rive gauche. La construction du pont est entachée par la démission des ingénieurs français pour des raisons financières. Le pont est terminé par l'ingénieur espagnol Don Canuto Corroza[4]. Il est inauguré le [2].
Structure
Le pont, qui mesure 149 m, est posé sur quatre piles (deux appuis d'extrémité situés dans le fleuve et deux appuis intermédiaires), entre lesquelles se trouvent trois arches de 43,46 m chacune[5]. Chaque arche est constituée de cinq arcs parallèles de fonte grise[5], unis par des entretoises. Chaque arc est formé de pièces de section elliptique. À l'origine, entre le tablier et les arches se trouvaient cinq arcs résistants de fonte grise et le revêtement, en brique recouvert de béton, s'appuyait sur un tablier de fer uni aux armatures[3]. Des candélabres sont placés symétriquement, au-dessus des culées et de chaque pile.
Choix du nom
Construit sous le règne d'Isabelle II, le nouveau pont est logiquement baptisé en son honneur. Actuellement, il est mieux connu sous le nom de pont de Triana, du nom du quartier qu'il relie à la vieille ville de Séville. D'ailleurs, ce nom apparaît sur une pile du pont.
Financement
À ses débuts, afin de rembourser le coût de sa construction (70 000 reals), un péage est mis en place. La ville, par ce moyen, mettra 10 ans à rembourser sa dette. Le péage a depuis été aboli.
RĂ©novations et modifications
Assez rapidement, le ciment, vraisemblablement défectueux dès le départ, pose un problème qui est partiellement résolu en 1881, lorsque se terminent les travaux de consolidation des piles et des contreforts[3]. Mais ce n'est qu'avec la fin des crues lors de la déviation du Guadalquivir vers l'ouest, en 1948, que le problème est définitivement réglé[6].
Dans l'intervalle, pour pouvoir accueillir le trafic des trams et de vĂ©hicules plus lourds qu'au XIXe siècle, un projet d'Ă©largissement et de renforcement du pont est proposĂ© en 1903 par l'ingĂ©nieur JosĂ© MarĂa Castrillo. Cependant, ces transformations ne sont effectuĂ©es que plusieurs annĂ©es plus tard, vers 1916-1918 par l'architecte Juan Talavera y Heredia, selon un nouveau projet de l'ingĂ©nieur FĂ©lix RamĂrez Doreste : le tablier est entièrement remplacĂ© et des trottoirs en encorbellement sont ajoutĂ©s[3] - [4].
Le trafic croissant des camions et des autobus endommage malgrĂ© tout continuellement le pont, aboutissant en 1958 Ă sa fermeture Ă la circulation des camions et des autobus. Le , la sous-direction gĂ©nĂ©rale des routes du Ministère des travaux publics demande Ă la ville de SĂ©ville sa dĂ©molition et son remplacement par un pont neuf. Mais grâce Ă la rĂ©action du Collège des architectes de la ville et de la commission du patrimoine historico-artistique, il peut ĂŞtre sauvĂ©. D'importants travaux sont mis en Ĺ“uvre en 1977 par Juan Batanero GarcĂa Geraldo, professeur de structures mĂ©talliques Ă l'Escuela de Caminos Canales y Puertos de Madrid et par l'ingĂ©nieur Manuel RĂos PĂ©rez, incluant le remplacement complet du tablier par un tablier autoportant, transformant les arches du pont de Triana en simples structures esthĂ©tiques. Le nouveau pont est inaugurĂ© le [3].
Chapelle du Carmel
Au niveau de la pile de la rive droite, du cĂ´tĂ© amont du pont, se trouve depuis 1928 la chapelle du Carmel (Capilla de la Virgen del Carmen), bâtie par AnĂbal González. Sa forme particulière lui vaut le surnom de Mechero (briquet) de la part des SĂ©villans. Son style n'est pas sans rappeler celui d'autres Ĺ“uvres du mĂŞme architecte datant de l'Exposition ibĂ©ro-amĂ©ricaine de 1929, comme la Place d'Espagne de SĂ©ville[7].
- Le pont de Triana. Les arcs parallèles formant les arches sont bien visibles.
- Le Mechero, au toit décoré d'azulejos, situé au bout du pont Isabelle-II.
Notes et références
Notes
- Certains sites l'appellent de manière erronée Ferdinand Bennetot
- Bien que souvent traduit par Gustavo dans les sources hispanophones, son prénom est Gustave
Références
- (es) « La construcción del Puente de Isabel II de Sevilla. Los problemas de cimentación », (consulté le )
- (es) « Feliz 150 años Puente de Triana », sur http://www.galeon.com, (consulté le )
- (es) « Patrimonio Inmueble de AndalucĂa - Puente de Triana », sur www.iaph.es (consultĂ© le )
- (es) « La ampliación del Puente de Triana », sur http://www.galeon.com, (consulté le )
- « Pont Isabelle-II », sur http://structurae.info, (consulté le )
- (es) Mariano Palancar Penella, « Sevilla y el Guadalquivir », Revista del Colegio de ingenerios de caminos, canales y puertos, vol. 1, no 46,‎ (lire en ligne, consulté le )
- (es) « Patrimonio Inmueble de AndalucĂa - Capilla de la Virgen del Carmen », sur www.iaph.es (consultĂ© le )