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Pokhran-II

Pokharan-II est le nom donnĂ© Ă  une sĂ©rie de cinq tests nuclĂ©aires menĂ©es par l'Inde Ă  Pokharan en mai 1998[1]. C'est le deuxième essai nuclĂ©aire indien ; le premier test, Bouddha souriant, a Ă©tĂ© menĂ©e en mai 1974[2].

Pokhran-II
Puissance nucléaire Drapeau de l'Inde Inde
Localisation Pokharan, Rajasthan
CoordonnĂ©es 27° 04′ 44″ N, 71° 43′ 20″ E
Date 11 et 13 mai 1998
Nombre d'essais 5
Type d'arme nucléaire Bombe à fusion
Bombe Ă  fission
3 bombes subkilotonniques
Puissance maximale 43 kt-45 kt
Type d'essais Souterrain

Pokharan-II fut composĂ© de cinq explosions, la première a Ă©tĂ© une bombe Ă  fusion et les quatre autres Ă©taient des bombes Ă  fission. Ces essais nuclĂ©aires ont entrainĂ© des sanctions contre l'Inde par un certain nombre d'Ă©tats, y compris le Japon et les États-Unis ainsi que des rĂ©actions de ses voisins comme le Pakistan qui enclencha deux semaines plus tard ses premiers essais nuclĂ©aires.

Le 11 mai 1998, l'OpĂ©ration Shakti (Pokharan-II) a Ă©tĂ© lancĂ© avec la dĂ©tonation d'une bombe Ă  fusion et de deux bombes Ă  fission ; le mot « Shakti Â» (Devanagari : शक्ति) signifiant « force Â» en Sanskrit. le 13 mai 1998, deux autres dispositifs Ă  fission ont Ă©tĂ© actionnĂ©es. Le gouvernement indien dirigĂ© par le premier ministre Atal Bihari Vajpayee peu de temps après a convoquĂ© une confĂ©rence de presse pour dĂ©clarer l'Inde comme une vĂ©ritable puissance nuclĂ©aire.

Beaucoup de noms sont attribuĂ©s Ă  ces tests ; Ă  l'origine, ils ont Ă©tĂ© appelĂ©s OpĂ©ration Shakti–98 (Power–98), et les cinq bombes nuclĂ©aires ont Ă©tĂ© nommĂ©es Shakti-I Ă  Shakti-V. L'opĂ©ration est maintenant dĂ©signĂ© sous le nom de Pokharan-II, et l'essai de 1974 comme Pokharan-I.

Le programme nucléaire indien

Le programme d'acquisition de la bombe nuclĂ©aire par l'Inde, de l'infrastructure et de la recherche sur les technologies a Ă©tĂ© entrepris par l'Inde depuis la seconde Guerre Mondiale. Les origines du programme remonte Ă  1944, lorsque le physicien nuclĂ©aire Homi Bhabha a commencĂ© Ă  persuader le Congrès Indien de l'exploitation de l'Ă©nergie nuclĂ©aire — un an plus tard, il a crĂ©Ă© le Tata Institute of Fundamental Research (TIFR).

Dans les annĂ©es 1950, les Ă©tudes prĂ©liminaires ont Ă©tĂ© rĂ©alisĂ©es Ă  la BARC et des plans ont Ă©tĂ© Ă©laborĂ©s pour produire du plutonium et d'autres composants de la bombe. En 1962, la guerre sino-indienne et les essais nuclĂ©aires chinois de 1964 incite l'Inde Ă  accĂ©lĂ©rer les dĂ©marches.

Après l'arrivĂ©e au pouvoir d'Indira Gandhi en 1966, le programme nuclĂ©aire est relancĂ© lors de la participation du physicien Raja Ramanna. Un autre essai nuclĂ©aire par la Chine a finalement conduit Ă  l'Inde dĂ©cision en faveur de la construction d'armes nuclĂ©aires en 1967 et a effectuĂ© son premier essai nuclĂ©aire, Bouddha Souriant, en 1974[3].

Post-« Bouddha souriant Â»

En rĂ©ponse Ă  l'OpĂ©ration Bouddha souriant, le Groupe des Fournisseurs NuclĂ©aires a diminuĂ© de manière significative les capacitĂ©s du programme nuclĂ©aire indien. Les grandes puissances nuclĂ©aires ont imposĂ© un embargo technologique sur l'Inde et le Pakistan, alors en course Ă  l'armement nuclĂ©aire. Le programme nuclĂ©aire indien fit face Ă  une crĂ©dibilitĂ© en faillite et Ă  une situation de paralysie technologique ainsi qu'une dĂ©pendance Ă  l'importation de matières premières et d'assistance technique. PrĂ©sente Ă  l'Agence Internationale de l'Énergie Atomique, Indira Gandhi dĂ©clara que le programme nuclĂ©aire n'Ă©tait pas en phase de militarisation malgrĂ© l'autorisation de travaux prĂ©liminaires sur la conception de bombe Ă  hydrogène.

L'Ă©tat d'urgence de 1975 et l'effondrement du gouvernement de la première ministre Indira Gandhi eut pour consĂ©quence l'abandon du programme nuclĂ©aire. Les travaux sur la conception d'une bombe Ă  hydrogène continua sous la direction de M. Srinivasan, un ingĂ©nieur en mĂ©canique.

Le programme nuclĂ©aire reçu peu d'attention du premier ministre Morarji Desai, qui Ă©tait rĂ©putĂ© pour sa dĂ©fense de la paix. En 1978, Desai transfĂ©ra le physicien Ramanna auprès de l'armĂ©e indienne. Le gouvernement continua les recherches sur l'arme nuclĂ©aire mais Ă  un rythme plus lent que les annĂ©es prĂ©cĂ©dentes[4].

La connaissance du programme pakistanais prĂ©occupa les autoritĂ©s indiennes. Contrairement Ă  l'Inde le programme nuclĂ©aire pakistanais Ă©tait sous la surveillance de l'armĂ©e avec des civils chargĂ©s des aspects scientifiques du programme. Lors de la connaissance du programme pakistanais, ce dernier pouvait ĂŞtre rĂ©alisĂ© dans les deux ans selon l'Inde[5].

Lors des Ă©lections gĂ©nĂ©rales de 1980 et le retour d'Indira Gandhi, le programme nuclĂ©aire a recommencĂ© Ă  prendre de l'ampleur sous Ramanna en 1981. Les demandes pour plus d'essais nuclĂ©aires ont continuĂ© d'ĂŞtre refusĂ©e par le gouvernement jusqu'Ă  ce que le programme pakistanais continue de progresser. Le dĂ©clenchement de la bombe Ă  hydrogène a commencĂ© avec le lancement du programme des missiles sous l'ancien prĂ©sident Dr Abdul Kalam, qui Ă©tait alors un ingĂ©nieur en aĂ©rospatiale.

L'Ă©lan politique : 1988-1998

En 1989, les Ă©lections lĂ©gislatives aboutirent Ă  la formation d'un gouvernement par le Janata Dal, parti dirigĂ© par V. P. Singh. Le Premier Ministre V. P. Singh sous-estima les relations avec le premier ministre Benazir Bhutto, dont le parti (Pakistan Peoples Party) avait remportĂ© les Ă©lections lĂ©gislatives en 1988. Les relations entre l'Inde et le Pakistan ont commencĂ© Ă  se dĂ©grader lorsque l'Inde a commencĂ© Ă  accuser le Pakistan de soutenir le militantisme dans l'Ă©tat de Jammu-et-Cachemire. Pendant ce temps, le programme des missiles rĂ©ussi avec le dĂ©veloppement des missiles Prithvi.

Les gouvernements successifs indiens ont dĂ©cidĂ© d'observer une distance temporaire, de peur d'ĂŞtre la cible de la critique internationale. L'opinion publique indienne avait Ă©tĂ© favorable envers les essais nuclĂ©aires, ce qui amena le premier ministre Narasimha Rao Ă  dĂ©cider d'effectuer d'autres tests en 1995[6]. Les projets de ces tests ont Ă©tĂ© interrompus après l'observation par des satellites amĂ©ricains espions Ă  Pokharan dans le Rajasthan. Le PrĂ©sident William Clinton et son administration ont exercĂ© une pression sur le premier ministre Narasimha Rao pour arrĂŞter les prĂ©paratifs. Benazir Bhutto, quant Ă  elle a Ă©mis de rudes et sĂ©vères condamnation envers l'Inde, mettant Ă  mal les relations entre les deux pays[7].

La tension diplomatique escalada entre les deux pays lorsque Benazir Bhutto souleva la question du Cachemire et Ă  l'Organisation des Nations Unies en 1995[8] - [9] - [10]. Dans un discours prononcĂ© par l'orateur de l'AssemblĂ©e Nationale Yousaf Raza Gillani, la « question du Cachemire Â» continue Ă  mettre en danger la paix et la sĂ©curitĂ© dans la rĂ©gion. La dĂ©lĂ©gation indienne dirigĂ©e par Atal Bihari Vajpayee Ă  l'Organisation des Nations unies, a rappelĂ© que les rĂ©solutions de l'ONU ne font appel qu'au Pakistan — la force d'occupation de quitter l'État de Jammu-et-Cachemire.

Les Ă©lections indiennes de 1998

Le Bharatiya Janata Party, arrivé au pouvoir en 1998[11].

Au Pakistan, une autre force conservatrice, la Ligue Musulmane PML(N), a Ă©galement accĂ©dĂ© au pouvoir, dirigĂ© par le premier ministre Nawaz Sharif, qui a battu le PPP dirigĂ©es par Benazir Bhutto en 1997. Au cours de la campagne, Atal Bihari Vajpayee, se livraient Ă  des dĂ©clarations provocatives — comme lorsqu'il a dĂ©clarĂ©, le 25 fĂ©vrier, que son gouvernement allait reprendre la partie pakistanaise du Cachemire. Avant cette dĂ©claration, le BJP avait clairement l'intention que l'Inde devrait devenir une puissance nuclĂ©aire pour obtenir une place sur la scène mondiale que l'Inde mĂ©rite. le 18 mars 1998, Vajpayee, avait publiquement commencĂ© son lobbying pour une explosion nuclĂ©aire et a dĂ©clarĂ© que « Il n'y a pas de compromis sur la sĂ©curitĂ© nationale ; toutes les options, y compris le nuclĂ©aire, pourront ĂŞtre exercĂ©es afin de protĂ©ger la sĂ©curitĂ© et de la souverainetĂ©. Â»

Une consultation commença entre le premier ministre Vajpayee, le Dr Abdul Kalam, R. Chidambaram et les fonctionnaires du DĂ©partement de l'Ă©nergie nuclĂ©aire indien sur les options nuclĂ©aires. Le 28 mars 1998, Vajpayee a demandĂ© aux scientifiques de faire des prĂ©paratifs dans un temps le plus court possible[12].

C'Ă©tait le temps de l'atmosphère tendue lorsque le Pakistan, Lors de la ConfĂ©rence sur le DĂ©sarmement, le Pakistan proposa une paix avec l'Inde pour « une Ă©gale et mutuelle retenue dans les utilisations du nuclĂ©aire dans tous les domaines Â». Les avancĂ©es du Pakistan ont Ă©tĂ© Ă  nouveau soulignĂ©es le 6 avril, accĂ©lĂ©rant la mise en place des essais nuclĂ©aires par l'Inde.

Les préparatifs pour le test

La carte de l'intelligence du corps des Marines américains en 1997, soulignant les sites de tests.

Ă€ la diffĂ©rence du Pakistan l'Inde ne pouvait guère cacher son activitĂ© Ă  Pokharan[13]. En effet le site d'essai nuclĂ©aire indien se situe dans les dunes du dĂ©sert du Rajasthan, visible par les satellites contrairement aux montagnes pakistanaises. Les services de renseignements indiens Ă©taient conscients que les services amĂ©ricains surveillaient les possibles prĂ©parations d'essais depuis 1995 ; par consĂ©quent, la mise en place de ces tests devaient se faire sans Ă©veiller les soupçons des autres pays. Le 58e RĂ©giment du gĂ©nie de l'armĂ©e indienne du Corps des IngĂ©nieurs a Ă©tĂ© mandatĂ© pour prĂ©parer les sites de tests Ă  l'insu des satellites espions amĂ©ricains. Le colonel Gopal Kaushik a supervisĂ© les prĂ©parations et ordonna Ă  ses officiers d'Ă©tat-major de prendre toutes les mesures pour assurer le secret total.

Une planification dĂ©taillĂ©e a Ă©tĂ© faite par un très petit groupe de scientifiques, d'officiers supĂ©rieurs de l'armĂ©e et de dirigeants politiques pour s'assurer que les prĂ©parations restent secrètes, ne mettant pas au courant des membres du gouvernement Indien. Le conseiller scientifique en chef et directeur de la DRDO, Abdul Kalam, ainsi que le R. Chidambaram, le directeur du Department of Atomic Energy, ont Ă©tĂ© les principaux coordinateurs de la planification. les scientifiques et les ingĂ©nieurs de la BARC, le AMDER, et la DRDO ont Ă©tĂ© impliquĂ©es dans l'assemblage, la mise en place, la dĂ©tonation et l'obtention de donnĂ©es des essais. Un très petit groupe de scientifiques a Ă©tĂ© impliquĂ© dans l'explosion, ces derniers ont Ă©tĂ© tenus de porter des uniformes de l'armĂ©e afin de prĂ©server le secret des tests. Depuis 1995, le 58e rĂ©giment du gĂ©nie avait appris Ă  Ă©viter la dĂ©tection par satellite. Le stratagème consista Ă  un travail de nuit avec un dĂ©placement systĂ©matique des matĂ©riaux Ă  leurs places originales pour donner l'impression qu'ils n'avaient jamais Ă©tĂ© dĂ©placĂ©s.

Les puits pour les essais furent construits sous des filets de camouflage et le sable extrait fut disposĂ© en forme de dunes. Les câbles des capteurs ont Ă©tĂ© couverts avec du sable et dissimulĂ© Ă  l'aide de la vĂ©gĂ©tation du dĂ©sert. Les scientifiques se dĂ©placèrent pour Pokharan en groupes de deux ou trois. Ils ont voyagĂ© vers d'autres destinations que Pokharan sous des pseudonymes, et ont ensuite Ă©tĂ© transportĂ©s par l'armĂ©e. Le personnel technique sur le site de test portèrent l'uniforme militaire pour Ă©viter la dĂ©tection par des satellites.

Mouvement et logistique

Le DĂ©sert du Thar , dans l'Ă©tat du Rajasthan oĂą le site de tests nuclĂ©aires de Pokharan est situĂ©.

Trois laboratoires de la DRDO ont Ă©tĂ© impliquĂ©s dans la conception, le test et la production de composants pour les bombes, y compris les dĂ©tonateurs, l'implosion et de le dĂ©clenchement sous haute-tension des systèmes. Elles ont Ă©galement Ă©tĂ© responsable de l'armement, l'ingĂ©nierie, l'aĂ©rodynamique, les systèmes de sĂ©curitĂ© et les essais aĂ©riens. Les bombes ont Ă©tĂ© transportĂ©s dans quatre camions militaires sous le commandement du Colonel Umang Kapur; tous les appareils du Centre de recherche (BARC) ont Ă©tĂ© dĂ©placĂ©s Ă  3 heures du matin le 1er mai 1998. Ă€ partir de l'AĂ©roport International Chhatrapati Shivaji, les bombes ont Ă©tĂ© dĂ©placĂ©es dans un UN-32 de l'ArmĂ©e de l'air Indienne en direction de la base de Jaisalmer. Le transport des bombes fut ensuite transportĂ©s Ă  Pokharan dans un convoi de quatre camions en trois voyages. Les matĂ©riaux ont Ă©tĂ© livrĂ©s au bâtiment de prĂ©paration des dispositifs alors appelĂ© Prayer Hall.

Les sites d'essais ont Ă©tĂ© organisĂ©s en deux groupes et ont Ă©tĂ© tirĂ©s Ă  part, avec tous les Ă©quipements dans un groupe tirĂ© en mĂŞme temps. Le premier groupe est constituĂ© par le dispositif thermonuclĂ©aire (Shakti I), l'appareil Ă  fission (Shakti II), et un appareil subkilotonnique (Shakti III). Le deuxième groupe est constituĂ© par les deux autres dispositifs Shakti IV et V. Il a Ă©tĂ© dĂ©cidĂ© que le premier groupe serait testĂ© le 11 mai et le deuxième groupe le 13 mai. L'appareil thermonuclĂ©aire a Ă©tĂ© placĂ© dans un tube dont le nom de code fut White House, qui Ă©tait Ă  plus de 200 mètre de profondeur, la bombe Ă  fission a Ă©tĂ© placĂ© dans un tube de 150 mètre de profondeur dont le nom de code fut Taj Mahal, et le premier appareil subkilotonnique dans le tube d'essai Kumbhkaran. Les trois premiers appareils ont Ă©tĂ© placĂ©s dans leurs tubes le 10 mai, et le premier appareil fut placĂ© dans le tube 'Kumbhkaran', qui fut scellĂ© par les ingĂ©nieurs de l'armĂ©e Ă  20h30. Le dispositif thermonuclĂ©aire a Ă©tĂ© abaissĂ© et scellĂ© dans la 'White House' Ă  4h, et la bombe Ă  fission placĂ© dans le « Taj Mahal » Ă  7 h 30, soit 90 minutes avant le test. Les tubes Ă©taient en forme de L, avec une chambre horizontale pour le dispositif de test.

Le calendrier des tests dĂ©pendait des conditions mĂ©tĂ©orologiques, le vent Ă©tant un facteur critique. Alors que les tests furent souterrains, certaines dĂ©faillances dans les systèmes de fermeture des puits pendant les explosions ont permis aux États-Unis, Ă  la Russie et au Royaume-Uni de connaitre l'existence des explosions indiennes. En dĂ©but d'après-midi, le vent s'Ă©tait calmĂ© et la sĂ©quence de test a Ă©tĂ© lancĂ©e. Le docteur K. Santhanam de la DRDO, chargĂ© des prĂ©paratifs du site de test, a donnĂ© les clĂ©s d'activation du compte Ă  rebours au Dr M. Vasudev, l'officier chargĂ© de la sĂ©curitĂ© du site de l'essai, qui a Ă©tĂ© chargĂ© de vĂ©rifier que toutes les conditions Ă©taient rĂ©unies pour effectuer les tests. Une fois ces conditions rĂ©unies, Vasudev remis une clĂ© Ă  un reprĂ©sentant du BARC et de la DRDO, activant le dĂ©compte du système de dĂ©tonation. Ă€ 15h45, les trois appareils ont Ă©tĂ© actionnĂ©es.

Des bombes nucléaires et des détonations

Cinq dispositifs nuclĂ©aires ont explosĂ© au cours de l'OpĂ©ration de Shakti[14]. Tous les dispositifs ont Ă©tĂ© l'arme la qualitĂ© du plutonium et qu'ils sont :

  • Shakti I – Un dispositif thermonuclĂ©aire rendement de 45 kt, mais conçu pour un maximum de 200 kt.
  • Shakti II – Une implosion de plutonium, de conception et de rendement de 15 kt et conçu comme une ogive qui peut ĂŞtre fourni par des bombardiers ou des missiles. Il Ă©tait une amĂ©lioration de l'appareil qui a explosĂ© en 1974 lors de l'essai Bouddha Souriant (Pokharan-I), dĂ©veloppĂ© Ă  l'aide de simulations sur les supercalculateurs PARAM.
  • Shakti III – Un dispositif expĂ©rimental linĂ©aire de l'implosion de plutonium. Le matĂ©riel nĂ©cessaire pour la fusion a Ă©tĂ© omis, le rendement fut de 0,3 kt.
  • Shakti IV - 0,5 kt, dispositif expĂ©rimental.
  • Shakti V – 0,2 kt, dispositif expĂ©rimental.

Un sixième périphérique (Shakti VI) est soupçonné d'avoir été présent, mais il n'a pas explosé.

Le 11 mai, Ă  3:43 pm IST ; trois bombes nuclĂ©aires (en particulier la Shakti I, II et III) ont Ă©tĂ© actionnĂ©es simultanĂ©ment, telle que mesurĂ©e par les moniteurs de surveillance sismique internationale. Le 13 mai, Ă  12:21 pm IST (6:51 UTC), deux pĂ©riphĂ©riques (Shakti IV et V) ont explosĂ©. En raison de leur très faible rendement, ces explosions n'ont pas Ă©tĂ© dĂ©tectĂ©s par une station sismique. Le 13 mai 1998, l'Inde a dĂ©clarĂ© la fin de la sĂ©rie de tests[15].

Les réactions aux tests

RĂ©actions en Inde

« Today, at 15:45 hours, India conducted three underground nuclear tests in the Pokhran range. The tests conducted today were with a fission device, a low yield device and a thermonuclear device. The measured yields are in line with expected values. Measurements have also confirmed that there was no release of radioactivity into the atmosphere. These were contained explosions like the experiment conducted in May 1974. I warmly congratulate the scientists and engineers who have carried out these successful tests[16] » Les tests ont Ă©tĂ© bien accueillis au sein de la sociĂ©tĂ© indienne[17]. La Bourse de Bombay a enregistrĂ© d'importantes augmentations. Les journaux et les chaĂ®nes de tĂ©lĂ©vision ont fĂ©licitĂ© le gouvernement. Les Indiens de l'opposition, dirigĂ©e par le Parti du Congrès ont critiquĂ© Vajpayee de l'administration pour la rĂ©alisation de la sĂ©rie d'essais nuclĂ©aires. Le porte-parole du Parti du Congrès, Salman Khursheed, a accusĂ© le gouvernement d'essayer d'utiliser les tests Ă  des fins politiques plutĂ´t que de renforcer la sĂ©curitĂ© nationale du pays[18].

États-Unis

Les États-Unis a publiĂ© une dĂ©claration condamnant l'Inde. La communautĂ© du renseignement a  reconnu qu'il y avait eu « un grave Ă©chec Â» dans la dĂ©tection de la prĂ©paration pour le test[19].

En accord avec son approche privilĂ©giĂ©e de la politique Ă©trangère au cours des dernières dĂ©cennies, et en conformitĂ© avec le TNP, les États-Unis ont imposĂ© des sanctions Ă©conomiques Ă  l'Inde[20]. Les sanctions de l'Inde se composait d'une coupure de l'ensemble d'aides, Ă  l'exception de l'aide humanitaire, notamment l'interdiction de l'exportation de certains Ă©quipements de dĂ©fense et les technologies, la fin du  crĂ©dit amĂ©ricain et des garanties de crĂ©dit Ă  l'Inde. Aussi, la suspension des prĂŞts par les institutions financières internationales Ă  l'Inde[21].

Ă€ partir de 1998, les États-Unis ont tenu une sĂ©rie de discussions bilatĂ©rales avec l'Inde sur la question des TICE et du TNP[22]. En outre, les États-Unis ont Ă©galement fait une tentative infructueuse au sujet d'un dĂ©mantèlement du programme nuclĂ©aire indien[23]. L'Inde a pris une position contre le TICE et en refusant d'en ĂŞtre signataire.

Autres États

De vives critiques ont été émises depuis le Canada sur les actions de l'Inde et de son haut-commissaire[24]. Les sanctions ont également été imposées par le Japon à l'Inde et se composait du gel de tous les nouveaux prêts et des subventions à l'exception de l'aide humanitaire[25].

Cependant, le Royaume-Uni, la France et la Russie se sont abstenus de condamner l'Inde.

La Chine

Le 12 mai, le Ministère chinois des affaires Ă©trangères a dĂ©clarĂ© : « Le gouvernement Chinois est gravement prĂ©occupĂ© par les essais nuclĂ©aires effectuĂ©s par l'Inde Â», et que les tests « "Ă  l'encontre de la tendance internationale et ne sont pas propices Ă  la paix et Ă  la stabilitĂ© en Asie du Sud"[26]». Le lendemain, Le Ministère des affaires Ă©trangères chinois a Ă©mis la dĂ©claration en indiquant clairement qu'il Ă©tait choquĂ© et a fermement condamnĂ© les essais nuclĂ©aires indiens et a appelĂ© la communautĂ© internationale Ă  adopter une position commune et demander Ă  l'Inde l'arrĂŞt immĂ©diat du dĂ©veloppement d'armes nuclĂ©aires[27]. la Chine a en outre rejetĂ© la justification indienne d'avoir besoin de capacitĂ©s nuclĂ©aires pour contrer une menace chinoise comme Ă©tant totalement dĂ©raisonnable. Lors d'une rĂ©union avec Masayoshi Takemura du Parti DĂ©mocratique du Japon, le ministre des affaires Ă©trangères de la RĂ©publique populaire de Chine, Qian Qichen, a dĂ©fini les essais indiens comme une « affaire sĂ©rieuse Â», en particulier parce qu'elles ont Ă©tĂ© menĂ©es Ă  la lumière du fait que plus de 140 pays ont signĂ© le TraitĂ© d'interdiction complète des essais nuclĂ©aires : Â« Il est encore plus inacceptable que l'Inde affirme avoir effectuĂ© les essais pour contrer ce qu'il appelle une menace chinoise Â».

Pakistan

La rĂ©action la plus importante fut celle du Pakistan. Une dĂ©claration d'Islamabad condamna les actions indiennes qui incitent Ă  une course Ă  l'armement nuclĂ©aire dans la rĂ©gion. Nawaz Sharif affirma que son pays serait prĂŞt Ă  donner une rĂ©ponse adaptĂ©e Ă  l'Inde. Après les premiers tests, le ministre des affaires Ă©trangères Gohar Ayub Khan a indiquĂ© que le Pakistan Ă©tait prĂŞt Ă  procĂ©der Ă  un essai nuclĂ©aire. Il a dĂ©clarĂ© : « le Pakistan est prĂŞt Ă  rĂ©pondre Ă  l'Inde, nous avons la capacitĂ©... Nous maintiendrons un Ă©quilibre avec l'Inde dans tous les domaines Â», dit-il dans une interview. « Nous sommes dans une course aux armements sur le sous-continent Â».

Le 13 mai 1998, le Pakistan a amèrement condamnĂ© les tests, et le ministre des affaires Ă©trangères Gohar Ayub dĂ©finit les dirigeants Indiens comme tels : « [Ils] ont disparu berserk [sic] et ont agi de manière totalement dĂ©bridĂ©e[28]». Nawaz Sharif a Ă©tĂ© beaucoup plus modĂ©rĂ© en maintenant l'ambigĂĽitĂ© quant Ă  une Ă©ventuelle rĂ©ponse : « Nous surveillons la situation et nous prendrons les mesures appropriĂ©es Ă  l'Ă©gard de notre sĂ©curitĂ© Â». Sharif chercha Ă  mobiliser l'ensemble du monde islamique pour appuyer le Pakistan et critiqua l'Inde pour la prolifĂ©ration nuclĂ©aire.

Le premier ministre Nawaz Sharif Ă©tait sous la pression de la part du prĂ©sident amĂ©ricain Bill Clinton, de la cheffe de l'opposition Benazir Bhutto et de la population. Contre toute attente, les tests Chagai-I, le 28 mai 1998 et Chagai-II, le 30 mai 1998 furent lancĂ©s. Ces six essais nuclĂ©aires souterrains ont eu lieu quinze jours après le dernier test indien.

Le Pakistan subit aussi des sanctions similaires Ă  l'Inde de la part des États-Unis[29]. Le PrĂ©sident amĂ©ricain Bill Clinton a Ă©tĂ© citĂ© comme disant : « Deux mauvaises dĂ©cisions n'en font pas une bonne Â», critiquant la rĂ©action du Pakistan aux essais Pokharan-II[30]. Les États-Unis et le Japon ont rĂ©agi en imposant des sanctions Ă©conomiques sur le Pakistan.

Le physicien nuclĂ©aire pakistanais Pervez Hoodbhoy tient l'Inde comme responsable des tests effectuĂ© plus tard dans le mois de mai par Islamabad au Chagai[31].

Sanction des Nations Unies

Les rĂ©actions de l'Ă©tranger a commencĂ© immĂ©diatement après l'annonce des tests. Le 6 juin, le Conseil de SĂ©curitĂ© a adoptĂ© la RĂ©solution 1172, condamnant le test et du Pakistan[32]. La Chine a vivement condamnĂ© les essais et appela la communautĂ© internationale Ă  faire pression sur l'Inde pour signer le TraitĂ© de non prolifĂ©ration et l'Ă©limination de son arsenal nuclĂ©aire. Avec la confirmation de la puissance nuclĂ©aire indienne, une nouvelle dimension stratĂ©gique est apparue en Asie du Sud.

HĂ©ritage

Le gouvernement Indien a officiellement déclaré le 11 mai comme Journée Nationale de la Technologie en Inde à l'occasion du premier des cinq essais nucléaires qui ont eu lieu le 11 mai 1998[33].

Cette journée a été officiellement promulguée par le premier ministre Atal Bihari Vajpayee en 1998, la journée consiste à l'attribution de prix à des chercheurs et des industriels dans le domaine de la science et de la technologie.

La Culture Populaire

  • Parmanu: The Story of Pokharan - film de Bollywood de 2018 sur les essais de Pokharan-II

Références

  1. CNN India Bureau, CNN India Bureau, « India releases pictures of nuclear tests », CNN India Bureau, 1998,‎ (lire en ligne, consulté le )
  2. « Official press release by India », sur meadev.gov.in/, Ministry of External Affairs, 1998 (consulté le )
  3. Crispin Bates, Subalterns and Raj: South Asia Since 1600, Routledge, (ISBN 978-0415214841), p. 343
  4. Raj Chengappa, Weapons of peace : the secret story of India's quest to be a nuclear power, New Delhi, Harper Collins Publishers, India, , 219–220 p. (ISBN 81-7223-330-2)
  5. Carey Sublette, « The Long Pause: 1974-1989 », sur nuclearweaponarchive.org (consulté le )
  6. weapon archive, « The Momentum builds », Nuclear weapon Archive (consulté le )
  7. CNN, « India wants to divert attention from N-test plan », Dawn Archives,‎ (lire en ligne, consulté le )
  8. « UN General Assembly - 11th Meeting official records », sur documents-dds-ny.un.org (consulté le )
  9. ODS Team, « UN General Assembly - 10th Meeting official records », sur documents-dds-ny.un.org (consulté le )
  10. Masood Haider, « Pakistan's raising of Kashmir issue upsets India », Dawn,‎ (lire en ligne, consulté le )
  11. et. al, « The nuclear politics: The 1998 Election », Nuclear weapon archives, sur Nuclear weapon archives, Nuclear politics (consulté le )
  12. Press Trust of India (PTI), « Pokhran II row: Sethna slams Kalam, Iyengar says tests were done in haste », DNA News, dna news. (consulté le )
  13. Raj Chengappa, « Books: Weapons of Peace – How the CIA was Fooled », India Today,‎ (lire en ligne)
  14. « Forces gung-ho on N-arsenal », The Times of India, sur The Times of India (consulté le )
  15. Press Release, « Planned Series of Nuclear Tests Completed », Indian Government <http://www.indiagov.org/news/official/19980516/official.htm>, sur Indian Government <http://www.indiagov.org/news/official/19980516/official.htm>, Ministry of External Affairs, (consulté le )
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Voir aussi

  • A. P. J. Abdul Kalam
  • Pokharan-I – Premier essai nuclĂ©aire de l'Inde, le 18 mai 1974
  • Chagai-I – Premier essai nuclĂ©aire du Pakistan, le 28 mai 1998
  • Chagai-II – deuxième essai nuclĂ©aire du Pakistan, le 30 mai 1998.

Liens externes

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