AccueilđŸ‡«đŸ‡·Chercher

Podestat

Le podestat (en italien podestà prononcé : [podeˈsta]) était le premier magistrat des villes du centre et du nord de l'Italie médiévale, mais aussi dans les provinces du sud de la France actuelle (avant leur soumission au royaume de France), notamment dans le comté de Provence. Ce nom fut plus tard utilisé pour désigner les maires de communes sous le régime fasciste italien de Benito Mussolini.

Le palais du Podestà à Florence, aujourd'hui le musée du Bargello.

Au Moyen Âge

La période des communes

Le podestat remplace le conseil des consuls qui gouvernait les communes mĂ©diĂ©vales Ă  partir de la fin du XIIe siĂšcle. Cette charge, contrairement au consul, devait ĂȘtre tenue par une personne Ă©trangĂšre Ă  la citĂ© qu'il devait gouverner de façon Ă  Ă©viter qu'il ne prenne parti dans les controverses entre les familles dirigeantes et ainsi garantir l'impartialitĂ© dans l'application des lois[1]. Le choix de recourir Ă  un podestat pouvait mĂȘme laisser espĂ©rer la fin des guerres civiles presque permanentes entre les diverses factions[2], comme en 1190 Ă  GĂȘnes, dans la mesure oĂč le podestat Ă©tait susceptible de jouer le rĂŽle d'arbitre.

Le podestat Ă©tait Ă©lu par la principale assemblĂ©e de la commune et sa charge durait entre 6 mois et un an. En pratique, il exerçait les pouvoirs exĂ©cutifs, administratifs, judiciaires et de police, devenant de fait l'instrument le plus important de l'application des lois. Avec les annĂ©es, la fonction fut exercĂ©e par de vĂ©ritables professionnels qui changeaient souvent de lieu de travail et recevaient un salaire rĂ©gulier. Ce continuel changement de personnel et d'expĂ©rience contribua Ă  l'homogĂ©nĂ©isation des lois et de leurs applications, mĂȘme entre des villes trĂšs distantes (oĂč les mĂȘmes podestats pouvaient avoir gouvernĂ©).

Cette fonction se rĂ©pand Ă  partir du XIIe siĂšcle. Elle est attestĂ©e Ă  Padoue en 1175, Ă  Bonifacio, Ă  GĂȘnes [3]et Ă  Pise dans les annĂ©es 1190, Ă  Volterra en 1193[note 1], puis cet usage se gĂ©nĂ©ralise : on en a des traces Ă  Florence, ModĂšne, et mĂȘme Ă  Arles entre 1220 et 1250[note 2], Ă  Avignon et Ă  Marseille.

Il avait peut-ĂȘtre des pouvoirs plus Ă©tendus dans les grandes villes comme GĂȘnes, selon les Ă©poques. Mais sa prĂ©sence ne se limite pas Ă  ces derniĂšres. La petite commune de Voltri, dans la pĂ©riphĂ©rie de GĂȘnes, avant qu'elle ne soit agglomĂ©rĂ©e au chef-lieu, avait ainsi un podestariat et un capitanat.

La période des seigneurs

À l'avĂšnement des grandes seigneuries, le podestat perd la majeure partie des prĂ©rogatives politiques et devient un simple haut magistrat chargĂ© d'administrer la justice et de maintenir l'ordre public. Il dĂ©pend directement du seigneur de la citĂ© et du prince de l'État Ă  laquelle la ville appartient. Cette Ă©volution du rĂŽle du podestat accentue encore plus l'aspect professionnel de la charge : il se dĂ©place de ville en ville suivi par toute la famille, terme qui indique l'Ă©quipe du podestat et qui se compose du vicaire, des juges du pĂ©nal et du civil, des agents du maintien de l'ordre, des serviteurs. Le podestat est nommĂ© par le seigneur ou par le prince et, seulement aprĂšs, le choix est soumis de maniĂšre formelle au conseil communal, la durĂ©e de la charge Ă©tant variable d'une ville Ă  l'autre (de six mois Ă  deux ans, parfois renouvelable une fois).

Sous le régime fasciste italien

Sous le rĂ©gime fasciste (loi du , n. 237), les organes dĂ©mocratiques des communes sont suspendus et toutes les fonctions occupĂ©es par le maire, les commissions et le conseil municipal sont transfĂ©rĂ©es Ă  un podestat nommĂ© par dĂ©cret royal pour cinq ans et rĂ©vocable Ă  tout moment. Dans les communes de plus de 5 000 habitants, le podestat est assistĂ© d'un ou deux vice-podestat(s) nommĂ©s de la mĂȘme maniĂšre et selon que la population est infĂ©rieure ou supĂ©rieure Ă  100 000 habitants. Le podestat est aussi assistĂ© d'une assemblĂ©e municipale (consulta municipale) consultative composĂ©e d'au moins six conseillers nommĂ©s par le prĂ©fet.

Une organisation particuliÚre est prévue pour la ville de Rome dont l'administration est assurée par un gouverneur nommé par le gouvernement.

Notes et références

Notes

Références

  1. Edward Gibbon (trad. François Guizot), Histoire de la décadence et de la chute de l'Empire romain, vol. 13, Paris, LefÚvre, (lire en ligne), p. 166-167
  2. AndrĂ©-É. Sayous, « Aristocratie et noblesse Ă  GĂȘnes », Annales d'histoire Ă©conomique et sociale, vol. 9, no 46,‎ , p. 366-381.
  3. « authentification », sur www.universalis-edu.com (consulté le )
Cet article est issu de wikipedia. Text licence: CC BY-SA 4.0, Des conditions supplĂ©mentaires peuvent s’appliquer aux fichiers multimĂ©dias.