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Pneurail

Le pneurail est un pneumatique conçu pour rouler sur des rails de chemin de fer.

Un pneurail de Micheline exposé à la Cité du train de Mulhouse

C'est une invention datant des années 1930 due à André Michelin qui consiste en l'application de la technologie du pneu à des véhicules ferroviaires, d'abord pour des autorails vite surnommés Micheline, puis plus tard à des voitures à voyageurs formant trois rames spéciales pour la SNCF et à deux voitures (de) pour les CFF. Cette technique n'eut qu'un succès éphémère principalement avant la Seconde Guerre mondiale.

Cette invention fut protégée par de nombreux brevets et aucun autre manufacturier de pneus ne réussit à proposer quelque chose d'équivalent.

Contraintes techniques

Le pneurail est l'association d'une jante spéciale démontable munie d'un pneu, plaqué sur un boudin métallique solidaire de l'essieu, qui assure le guidage de la roue le long des rails ou dans les aiguillages, à l'instar d'une roue ordinaire de chemin de fer, et d'un pneu qui assure le roulement sur le champignon du rail.

Le pneu apporte une adhérence plus forte que les bandages métalliques habituels des roues, un meilleur confort grâce à son élasticité et une diminution du bruit de roulement. Cette élasticité se paye et demande un effort de traction bien supérieur à celui nécessaire pour mettre en mouvement un véhicule classique de poids équivalent. Néanmoins, sous certaines conditions, le pneurail peut rouler sur des voies standard sans aménagement particulier.

Ce n'est pas le cas des mĂ©tros sur pneus mis en service Ă  Paris depuis les annĂ©es 1950, pour lesquels une voie spĂ©cifique est requise : pistes de roulement larges, horizontales pour les roues des bogies porteurs (fonction de support), parallèles et extĂ©rieur au rail restĂ© en place et verticales pour les roues de guidage (fonction de guidage latĂ©ral). Pour cette dernière application, le guidage lors du changement de voie s'effectue toujours Ă  l'aide des jantes mĂ©talliques qui s'appuient sur le cĂ´tĂ© des rails et des aiguilles, ce qui est possible car la RATP a choisi comme solution de secours, en cas de crevaison multiple, de garder la voie « rail Â» dans son intĂ©gralitĂ©.

La principale difficultĂ© de l'application du pneurail Michelin vient de l'Ă©troitesse de la surface de roulement offerte par le champignon du rail, entre 60 et 62 mm, par sa surface qui n'est pas vraiment plate et des techniques de fabrication des pneumatiques de l'Ă©poque. Ces contraintes limitaient fortement la charge admissible Ă  l'essieu, en effet, la charge Ă  l'essieu (deux roues) est de 17 tonnes pour une voiture de voyageurs de la SNCF Ă  bogies Ă©quipĂ©es de roues mĂ©talliques (soit 8,5 t par roue), tandis que les derniers pneurails ne permettaient qu'une charge unitaire de 2 tonnes par roue. Cette contrainte a conduit Ă  multiplier les essieux, Ă  renforcer la bande de roulement du pneu (adoption vers 1947 de la carcasse radiale en acier) et Ă  utiliser pour la construction des vĂ©hicules (motrices et remorques) des matĂ©riaux lĂ©gers, comme l'aluminium.

Premières applications

Les premières michelines commerciales furent du type 11 et datent de 1931. Elles Ă©taient conçues pour la voie normale, comportaient 5 essieux et pouvaient emporter 24 passagers. En 1933 apparurent des michelines pour la voie mĂ©trique avec le type 51 qui comportaient 6 essieux et emmenaient 18 ou 22 passagers. Elles roulaient avec des charges unitaires par roue de 650 kg (18 passagers, rail de 50 Ă  54 mm) ou 680 kg (22 passagers, rail de 55 Ă  60 mm).

Le coût des automotrices à grande capacité, qui seules auraient permis le développement à grande échelle du pneurail, s'est révélé prohibitif pour une exploitation commerciale en concurrence avec la technologie classique, ce qui a entraîné l'abandon du pneurail par Michelin vers 1953.

Autres applications

Un autre usage du pneurail fut son application sur des véhicules routiers destinés à œuvrer sur la voie ferrée. Ainsi certains véhicules d'inspection, par exemple des Citroën Rosalie furent équipés de ces pneurails.

De mĂŞme des camions en furent Ă©quipĂ©s de façon Ă  assurer la manĹ“uvre des wagons en se passant de l'achat de locotracteurs voire de machines plus grosses. Un article de la revue Correspondances d'avril 2005 relate d'ailleurs cette adaptation du pneurail Ă  des locotracteurs particuliers : des vĂ©hicules militaires du type « Dodge 4 Ă— 4 » laissĂ©s en France par les armĂ©es amĂ©ricaines après la Seconde Guerre mondiale. La facilitĂ© de montage Ă  la place des roues Ă  pneu de sĂ©rie et l'excellente adhĂ©rence au remorquage procuraient Ă  ces locotracteurs, utilisĂ©s en majoritĂ© sur des voies d'embranchements privĂ©es Ă  vitesse rĂ©duites ou en interne sur des sites industriels, une rĂ©elle efficacitĂ© pour un prix de revient sans Ă©gal.

Une autre application fut liée à trois rames rapides de la région Est.

Notes et références

    Voir aussi

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