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PlanetSolar

PlanetSolar est le nom d'un projet de premier tour du monde en bateau alimentĂ© par Ă©nergie solaire. C'est aussi le nom du catamaran, le MS TĂ»ranor PlanetSolar, plus grand bateau solaire du monde depuis 2010, crĂ©Ă© pour cette expĂ©rience conduite par RaphaĂ«l Domjan et ses cofondateurs qui voulaient ainsi dĂ©montrer qu'aujourd'hui des technologies et des Ă©nergies renouvelables sont disponibles pour une transition sociale et Ă©cologique. Le bateau peut aussi naviguer jour et nuit grâce aux batteries placĂ©es dans les coques.

PlanetSolar
illustration de PlanetSolar
Au Bouregreg Marina (Maroc, avril 2013).

Type Catamaran
Histoire
Constructeur Knierim Yachtbau, Kiel, Allemagne
Fabrication Fibre de carbone
Lancement
Statut En service (sous le nom de MS Porrima)
Caractéristiques techniques
Longueur 31 m
MaĂ®tre-bau 16 m
Propulsion Électrique
Puissance 2 Ă— 60 kW
Vitesse Moyenne 5 nĹ“uds / Maximum 9 nĹ“uds
Caractéristiques commerciales
Cabines 9 cabines
Caractéristiques militaires
Rayon d'action Illimité
Carrière
Pavillon Pavillon suisse Suisse

Le bateau navigue depuis 2010 et a fait escale dans de nombreux ports à travers le monde. Après son tour du monde réussi en 2010-2012, il continue sa mission d'ambassadeur de l'énergie solaire et a servi de plateforme scientifique pour la fondation Suisse Race for Water de 2016 à 2020.

En 2016 il est renommé MS Race For Water, il a intégré un kit pour sa propulsion et la technologie hydrogène. Celle-ci lui permet de gagner jusqu'à six jours d'autonomie.

Ce navire, renommé MS Porrima en 2021, repart pour un tour du monde en depuis Osaka au Japon. Victime d'avaries, il s'échoue sur une plage en Inde en été 2022 et est remis à flot en novembre 2022.

Naissance du projet

L'idĂ©e, est nĂ©e dans les glaces de l'Islande, lorsque RaphaĂ«l Domjan, Ă©co-explorateur et Ă©co-entrepreneur, a constatĂ© la fonte importante des glaciers entre plusieurs voyages. Il a alors eu l'idĂ©e d'un bateau propulsĂ© uniquement par l'Ă©nergie solaire en 2004 afin de rĂ©aliser un tour du monde.

Initiateur et chef d'expédition Raphaël Domjan

Le projet a Ă©tĂ© prĂ©sentĂ© Ă  la presse pour la première fois le , Ă  Yverdon-les-Bains en Suisse avec comme cofondateurs : Paola Ghillani, Stefan Nowak et Pierre-Marcel Favre.

Jusqu'Ă  prĂ©sent, la navigation sur les mers et les ocĂ©ans faisait intervenir principalement trois paramètres : le vent, les courants et les vagues. L'utilisation d'un bateau solaire fait apparaĂ®tre une nouvelle donnĂ©e, l'ensoleillement. Les mĂ©tĂ©orologistes devront donc fournir au bateau les donnĂ©es d'ensoleillement prĂ©vues sur le trajet[1]. Pour optimiser ces donnĂ©es, et trouver le meilleur trajet, un logiciel de routage a Ă©tĂ© dĂ©veloppĂ©. Celui-ci prend en compte Ă©galement le niveau de charge des batteries du bateau, l'ensoleillement actuel et futur, et calcule la route la plus efficace jusqu'au point d'arrivĂ©e dĂ©fini.

En , l'entrepreneur Immo Ströher, intéressé par les énergies renouvelables, rejoint le projet et devient son principal investisseur et le propriétaire du bateau.

Le début du chantier a lieu en janvier 2009 à Kiel en Allemagne et la mise à l'eau a lieu en .

Historique des expéditions

2010-2012 : Tour du monde

Le , le navire, nommé MS Tûranor PlanetSolar (« puissance du soleil » en sindarin, langue imaginée par J. R. R. Tolkien[2]) a entamé son voyage d'est en ouest autour du monde à Monaco. Avec cette expédition unique, les initiateurs du projet voulaient démontrer que l'on dispose de la technologie, des connaissances, et des énergies renouvelables pour une transition énergétique vers une société et des transports plus soutenables.

L’équipage du Tûranor PlanetSolar a réalisé le premier tour du monde uniquement à l'aide de l'énergie solaire. L'équipage était de quatre personnes : le chef d'expédition et initiateur Raphaël Domjan (Neuchâtel, Suisse) ; comme capitaine Patrick Marchesseau (France), puis dès Nouméa Erwann le Rouzic (France) ; chef ingénieur Christian Ochsenbein (Berne, Suisse) ; comme bosco et pour la navigation Jens Langwasser (Kiel, Allemagne). Patrick Marchesseau reprendra la barre comme capitaine pour la traversée du golfe d'Aden et pour l'arrivée à Monaco.

Lors de la première étape de son voyage, le MS Tûranor PlanetSolar a traversé l'Atlantique, avec plusieurs escales prévues.

PlanetSolar achève son tour du monde le dans le port de Monaco, après 585 jours de navigation et plus de 60 000 km parcourus, soit une vitesse moyenne d'environ 4 km/h jour et nuit.

Campagne 2012 : tour de Méditerranée

À l'été 2012, le Tûranor PlanetSolar effectue une nouvelle campagne en Méditerranée. L'objectif était de naviguer tout l'été en Méditerranée et de faire escale dans plusieurs ports afin de sensibiliser le public sur les capacités de l'énergie solaire et les possibilités que cette énergie offre.

Campagne 2013 : Expédition DeepWater

Le PlanetSolar à l'entrée de Lorient en septembre 2013.

En , le bateau a commencĂ© sa campagne 2013 en rĂ©itĂ©rant sa traversĂ©e transatlantique et en battant une nouvelle fois le record de vitesse pour un bateau propulsĂ© Ă  l'Ă©nergie solaire, en 22 jours 12 h et 32 min[3].

Depuis Miami, il entame alors une expédition scientifique en partenariat avec des scientifiques de l'université de Genève. Celle-ci nommée DeepWater, a pour objectif de récolter des données sur le courant océanique du Gulf Stream, qui est l'un des plus importants régulateurs du climat européen et nord-américain. Pour cette mission, seul un bateau ne rejetant aucun polluant dans l'air était nécessaire, pour la qualité des mesures notamment. Ainsi le PlanetSolar était le seul bateau capable d'embarquer le matériel nécessaire pour les besoins de cette mission.

Le bateau s'est arrĂŞtĂ© Ă  Paris le quai AndrĂ©-CitroĂ«n après avoir parcouru 20 000 km (dont 8 000 dans le courant du Gulf Stream, avec GĂ©rard d'Aboville comme capitaine)[4].

Campagne 2014 : Expédition TerraSubmersa

Débutée à Boulogne-sur-Mer, la campagne 2014 a commencé par plusieurs escales en Europe pour continuer sa mission de sensibilisation sur l'efficacité et le potentiel de l'énergie photovoltaïque.

Puis durant l'été 2014, le bateau a de nouveau joué le rôle de plateforme scientifique dans le cadre de l'expédition TerraSubmersa menée par l'université de Genève qui avait pour but d’explorer les paysages préhistoriques engloutis par les eaux dans la baie de Kiladha en Grèce, afin de les reconstituer et d’y repérer d’éventuelles traces d’activités humaines.

Campagne 2017 - 2020 : Expédition Race for water.

De 2017 a 2020, le bateau renommé Race for Water est en service pour la Fondation Race for Water pour l'étude de la pollution des eaux par le plastique[5].

2021 - 2022 : Porrima

Le Porrima

Désormais propriété de la société Blue Innovations présidée par Gunter Pauli, le navire est renommé en 2021 MS Porrima[6], d'après Porrima la déesse romaine, symbole du futur et protectrice des femmes enceintes.

Son propriétaire axe ses travaux sur la recherche directe d'innovations traitant des enjeux écologiques, en particulier sur la pollution des mers et les énergies renouvelables comme solutions, inspirés de principes issus de l'économie circulaire et plus particulièrement de l'économie bleue.

Fin décembre 2021, le navire alors amarré dans le port d'Osaka au Japon doit relever un nouveau défi : équipé d'une dizaine de technologies améliorées ou encore au stade expérimental[7], le navire de recherche scientifique doit réaliser un voyage autour du monde, propulsé entièrement par les énergies éolienne, solaire et même hydrogène, en captant puis transformant les nanoplastiques trouvés dans l'océan.

L'objectif de l'équipage de Porrima est également de partager à la fois ses préoccupations sur les grands enjeux environnementaux, mais aussi ses résultats auprès des scientifiques locaux, des entrepreneurs, des sponsors, des médias et des enfants[8].

Escales réalisées

Victime de fuites puis d'avaries, il s'échoue sur une plage en Inde, au sud de Bombay, en été 2022[10] - [11] - [12]. Il reprend la mer le [13].

Caractéristiques du projet

Le navire combine plusieurs années d'expérience à travers le monde[14] en utilisant :

  • l'Ă©nergie solaire de panneaux rĂ©partis sur 540 m2
  • l'Ă©nergie Ă©olienne avec un cerf-volant de 800 mètres d'altitude suivi par intelligence artificielle, et dĂ©veloppĂ© par Skysails Technology
  • un système d'Ă©nergie hydrogène avec collecte et transformation de nanoplastiques, dĂ©veloppĂ© par Eden Tech.

Mais Porrima transporte Ă©galement d'autres technologies[15] Ă  tester Ă  bord :

  • un masque de plongĂ©e Li-Fi dĂ©veloppĂ© par le Prof. Suat Topsu et son Ă©quipe,
  • un nouveau système de filtration sonore dĂ©veloppĂ© par le Dr Jorge Reynolds,
  • une station mĂ©tĂ©o sous-marine dĂ©veloppĂ©e par BIOceanOr[16],
  • un système de vision sous-marine 3D dĂ©veloppĂ© par l'Ă©quipe de Shawn Frayne Ă  Looking Glass Factory.

Caractéristiques techniques

Le bateau MS TĂ»ranor PlanetSolar est muni de batteries pour stocker l'Ă©nergie Ă©lectrique produite par ses 537 m2 de panneaux solaires constituĂ©s de 38 000 cellules photovoltaĂŻques sunpower rĂ©parties sur le pont du navire. Le bateau possède une autonomie de 3 jours. La vitesse moyenne est d'environ nĹ“uds (9 km/h) et sa vitesse maximum de 9 nĹ“uds.

Bateau

Photographie du bateau solaire PlanetSolar en construction Ă  Kiel, dans le Nord de l'Allemagne, en novembre 2009.
Le PlanetSolar en cale sèche à Concarneau en janvier 2014.

La construction de PlanetSolar a débuté en à Kiel, en Allemagne. Il est entièrement construit en matériaux composites : fibre de carbone et de nid d'abeille en sandwich de diverses densités en fonction du type de structures (coque, jambe de force, etc.).

PlanetSolar Ă  Hambourg, en mai 2010.

Notes et références

  1. (en) Article Turanor solar power yacht launch de The Guardian
  2. « Planetsolar », sur www.planetsolar.org, (version du 9 février 2012 sur Internet Archive).
  3. « Fastest crossing of the Atlantic by solar power », sur Guinness World Records (consulté le ).
  4. « PlanetSolar a accostĂ© Ă  Paris Â», Batiactu, 10 septembre 2013
  5. L'Écho, « Le catamaran Race for Water au sauvetage des océans », (consulté le )
  6. « A new owner for the Race for Water vessel », www.sailworldcruising.com (consulté le )
  7. (en) Release, « Dubai harbour welcomes 100% renewables-powered PORRIMA », www.zawya.com (consulté le )
  8. look-travels, « Le port de Dubaï accueille PORRIMA alimenté à 100 % par des énergies renouvelables », Blog Voyage, (consulté le )
  9. (en) « Ship PORRIMA (Local Vessel) Registered in Switzerland - Vessel details, Current position and Voyage information - IMO 0, MMSI 269116000, Call Sign HBY4444 », MarineTraffic.com (consulté le )
  10. Laurent Antonoff, « Grandeur et décadence – L’ancien PlanetSolar prend l’eau au large de Mumbai », sur 24 heures, (consulté le )
  11. « Le catamaran PlanetSolar, conçu par l'explorateur neuchâtelois Raphaël Domjan, s'est échoué sur une plage en Inde - 19h30 », sur rts.ch, (consulté le )
  12. « Dix ans après son tour du monde, le bateau PlanetSolar est échoué sur une plage indienne », sur rts.ch, (consulté le )
  13. « Porrima, l'ancien PlanetSolar échoué en Inde, a repris la mer », sur Swissinfo, (consulté le ).
  14. (en-GB) « First circumnavigation by solar-powered boat », Guinness World Records (consulté le )
  15. (en-US) « Home », Porrima (consulté le )
  16. (en) « Tech4Islands Awards - BIOceanOR - Tech4Islands | French Tech Polynesia », Tech4Islands | La French Tech Polynésie (consulté le )

Voir aussi

Articles connexes

Liens externes

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