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Place Jeanne-d'Arc (Toulouse)

La place Jeanne-d'Arc (en occitan : plaça Joana d'Arc) est une place de Toulouse, chef-lieu de la région Occitanie, dans le Midi de la France. Elle se trouve au sud du quartier Matabiau, à la limite du quartier Arnaud-Bernard, dans le secteur 1 - Centre.

Place Jeanne-d'Arc
Image illustrative de l’article Place Jeanne-d'Arc (Toulouse)
La statue et la place Jeanne-d'Arc en hiver.
Situation
CoordonnĂ©es 43° 36′ 33″ nord, 1° 26′ 47″ est
Pays Drapeau de la France France
RĂ©gion Occitanie
DĂ©partement Haute-Garonne
MĂ©tropole Toulouse MĂ©tropole
Ville Toulouse
Secteur(s) 1 - Centre
Quartier(s) Matabiau
Morphologie
Type Place
Forme Rectangulaire
Longueur 130 m
Largeur 39 m
Superficie 5 000 m2
Transports
Métro de Toulouse Métro Ligne B du métro de Toulouse
Liste des lignes de bus de Toulouse​​​​​​​​​​​​​​​ Bus L1L91415232939VilleAéroport
Odonymie
Anciens noms Place Matabiau (1855-1942)
Nom actuel 1942
Nom occitan Plaça Joana d'Arc
Histoire et patrimoine
Création 1825-1898
Monuments Monument Ă  Jeanne d'Arc
Notice
Archives 315553619221
GĂ©olocalisation sur la carte : Toulouse
(Voir situation sur carte : Toulouse)
Place Jeanne-d'Arc
GĂ©olocalisation sur la carte : France
(Voir situation sur carte : France)
Place Jeanne-d'Arc

Situation et accès

Voies rencontrées

La place Jeanne-d'Arc rencontre les voies suivantes, dans l'ordre des numéros croissants (« g » indique que la rue se situe à gauche, « d » à droite) :

  1. Boulevard de Strasbourg
  2. Petite-rue Saint-Lazare
  3. Rue Matabiau
  4. Rue Raymond-IV
  5. Rue des Moutons

Transports

La place Jeanne-d'Arc est un important pôle d'échanges du réseau de transports urbains Tisséo, depuis la création en 1970 de la gare de bus, qui en occupe l'espace central. La place sert effectivement de terminus pour les lignes de bus 1523. Par ailleurs, d'autres lignes de bus, particulièrement les Linéo L1L9 et les bus 142939VilleAéroport, marquent l'arrêt sur la place ou à proximité, particulièrement sur le boulevard de Strasbourg. Depuis l'ouverture de la ligne B du métro en 2007, la place est de plus desservie par la station Jeanne d'Arc, renforçant le pôle d'échanges existant.

Il existe plusieurs stations de vélos en libre-service VélôToulouse à proximité de la place Jeanne-d'Arc : les stations no 16 (32 boulevard de Strasbourg), no 34 (15 rue Joseph-Bosc) et no 35 (1 rue Raymond-IV).

  • L'entrĂ©e ouest du mĂ©tro, du cĂ´tĂ© du boulevard de Strasbourg.
    L'entrée ouest du métro, du côté du boulevard de Strasbourg.
  • L'entrĂ©e du mĂ©tro et le logotype de Jeanne d'Arc.
    L'entrée du métro et le logotype de Jeanne d'Arc.

Odonymie

La place porte le nom de Jeanne d'Arc (vers 1412-1431), héroïne de l'histoire de France, chef de guerre et sainte de l'Église catholique. Depuis son aménagement, au début du XIXe siècle, la place portait le nom de Matabiau, qui s'appliquait à ce quartier depuis le XIe siècle[1]. C'est en 1942 que la municipalité vichyste décida de lui donner le nom de Jeanne d'Arc, dont le monument avait été inauguré 20 ans auparavant[2].

Histoire

Moyen Âge et période moderne

La porte Matabiau, par Guillaume Roques (début du XIXe siècle).

Au Moyen Âge, l'emplacement de la place actuelle, à l'extérieur de la ville, est occupé par des champs. Il connaît une certaine, avec le développement du bourg qui se constitue autour de l'abbaye Saint-Sernin, aux XIe et XIIe siècles. Le bourg s'entoure d'un rempart, percé de plusieurs portes. La porte Matabiau (emplacement au-devant de l'actuel no 35 boulevard de Strasbourg), au débouché de la rue du même nom (actuelle rue Charles-de-Rémusat), est une des plus importantes portes du bourg, et plusieurs maisons s'établissent face à la porte, formant le premier faubourg Matabiau. D'ailleurs, ce nom de Matabiau (mata buòu, « [l'endroit où on] tue les bœufs » en occitan) lui vient peut-être de la présence d'abattoirs pour les bœufs des grandes boarias qui se trouvaient dans la campagne au nord de Toulouse au XIe siècle[3].

Époque contemporaine

C'est au début du XIXe siècle que commence à prendre forme la place actuelle. En 1806, la municipalité toulousaine demande à l'empereur Napoléon Ier le déclassement des remparts de la ville et l'autorisation de les démolir. Par décret impérial du 27 juillet 1808, la propriété des terrains et des matériaux des remparts et des fossés est cédée à la ville[4]. En 1815, l'architecte de la ville, Jacques-Pascal Virebent, trace pour la municipalité le projet d'un boulevard, planté de quatre rangées d'arbres de façon à former une large promenade, dans le prolongement de l'allée Saint-Étienne (actuelles allées Forain-François-Verdier) jusqu'à la porte Lascrosses au nord. Le projet doit permettre de transformer les faubourgs, dont le développement s'accélère avec la croissance de la population et l'industrialisation[5]. En 1825, l'aménagement du boulevard Matabiau (actuel boulevard de Strasbourg) permet de dégager une petite place face à la grande-rue Matabiau (actuelle rue Charles-de-Rémusat). Elle est limitée à l'est par la rue des Moutons, qui se prolonge alors jusqu'à la rue du Faubourg-Matabiau (actuelle rue Matabiau)[1].

La place est occupée par un marché aux moutons[N 1] et au centre de la place se trouve un abreuvoir. En 1833, on y construit également un pont-bascule[6]. Le faubourg Matabiau se développe, avec la construction de la ligne de chemin de fer et l'ouverture de la gare Matabiau, à proximité du canal du Midi. En 1897, la municipalité se préoccupe d'agrandir la place Matabiau, par la destruction des maisons de la rue des Moutons. L'année suivante, on décide d'y ériger un monument au poète Pèire Godolin, et on démolit l'abreuvoir et la bascule... sans que le monument prévu n'y soit installé, puisqu'il est érigé au centre de la place Lafayette (actuelle place Wilson)[1].

Au dĂ©but du XXe siècle, on trouve autour de la place plusieurs hĂ´telleries, tel le relais de poste de Matabiau (emplacement de l'actuel no 6)[1], l'hĂ´tel du Clocher de Rodez (actuel no 14)[N 2] - [7] et le Modern hĂ´tel (emplacement de l'actuel no 15)[8], et des cafĂ©s, tel le cafĂ© Matabiau (emplacement de l'actuel no 16)[9]. Le 8 mai 1922, le monument Ă  Jeanne d'Arc, Ĺ“uvre du sculpteur toulousain Antonin MerciĂ©, fondue par la maison Barbedienne, est inaugurĂ© en prĂ©sence d'une foule de 20 000 personnes[1]. C'est au pied du monument que s'installe les marchands de fleurs[10], au bout du marchĂ© du Cristal, un marchĂ© de plein vent qui dĂ©roule ses Ă©tals le long du boulevard, jusqu'Ă  la rue de la Concorde[11].

Le terminus des autobus est aménagé dans les années 1970[1]. En 1988, on finit le parking souterrain[12].

Patrimoine et lieux d'intérêt

Monument Ă  Jeanne d'Arc

Le monument à Jeanne d'Arc, par Antonin Mercié (1922).

L'érection d'un monument à Jeanne d'Arc est lancée en 1913 par une souscription organisée par un journal catholique, L'Express du Midi. La statue est confiée au sculpteur toulousain Antonin Mercié. Le projet, suspendu pendant la Première Guerre mondiale, est repris en 1921, avec le soutien d'une comité privé mené par Samuel de Palaminy et Victor Lespine. Le monument est finalement inauguré le 8 mai 1922. La statue est coulée en bronze par la fonderie de Ferdinand Barbedienne[1]. Elle a bénéficié d'une restauration par l'atelier de Michel Monceret en 1955, puis par les ateliers de la ville entre 2018 et 2019[13].

Le groupe sculpté repose sur un haut piédestal en granit gris des Vosges, sculpté par Georges Mercié, le fils d'Antonin Mercié. Il représente Jeanne d'Arc montée sur un cheval. Elle porte une armure de chevalier et se dresse sur ses étriers, tenant les rênes de la main gauche et un étendard de la main droite. Le visage tourné vers le ciel, elle porte couronne de laurier. Le cheval caparaçonné avance dans une attitude de parade[14].

Immeubles

  • no 6 : siège du CrĂ©dit agricole.
    L'immeuble de style moderne est construit entre 1972 et 1976 par les architectes Jean Barbut et André Boudes, pour le compte du Crédit agricole qui y installe son siège régional. La structure du bâtiment est en béton et offre sur la face une façade-rideau en verre opaque. Entre 2017 et 2019, l'immeuble est profondément remanié par les bureaux d'architectes PPA (Puig Pujol Architectures) et ABC (Architectes Brunel Coucoureux), ne conservant que la structure du bâtiment. Il s'élève sur sept étages et présente une façade-rideau, où de grands cadres d'aluminium supportent les baies en verre clair[16] - [17].
  • no 16 : hĂ´tel du Clocher de Rodez.
    L'immeuble est construit par l'architecte Edmond Laborde, à la demande de la famille Hénault qui tient un hôtel de voyageurs, connu à cet emplacement depuis 1805, Le clocher de Rodez. Le bâtiment, d'un style néoclassique d'une grande sobriété, s'élève à l'angle de la rue des Moutons[7] - [18].

Notes et références

Notes

  1. La rue des Moutons conserve le souvenir de la présence des moutons qu'on y menait.
  2. L'hôtel du Clocher de Rodez est une des plus anciennes hôtelleries de la ville, puisqu'elle est déjà connue en 1805, tenue à cette date par un certain Bernardet.

Références

  1. Salies 1989, vol. 2, p. 36.
  2. Salies 1989, vol. 2, p. 152.
  3. Salies 1989, vol. 2, p. 150.
  4. Salies 1989, vol. 2, p. 358-359.
  5. Salies 1989, vol. 1, p. 174-175.
  6. Salies 1989, vol. 2, p. 294.
  7. Salies 1989, vol. 1, p. 293.
  8. Salies 1989, vol. 2, p. 178.
  9. Salies 1989, vol. 2, p. 151.
  10. Salies 1989, vol. 2, p. 139.
  11. Salies 1989, vol. 1, p. 334.
  12. Salies 1989, vol. 2, p. 253.
  13. Gérald Camier, « Toulouse. Le retour de la statue de Jeanne d'Arc », La Dépêche du Midi, 11 mai 2019.
  14. Notice no IM31100137, inventaire général du patrimoine culturel, région Occitanie/ville de Toulouse.
  15. Notice no IA31111824, inventaire général du patrimoine culturel, région Occitanie/ville de Toulouse.
  16. Notice no IA31111822, inventaire général du patrimoine culturel, région Occitanie/ville de Toulouse.
  17. Fabrice Valery, « Des architectes toulousains choisis pour rénover le siège social du Crédit Agricole », France 3 Occitanie, 11 octobre 2016.
  18. Notice no IA31111828, inventaire général du patrimoine culturel, région Occitanie/ville de Toulouse.

Voir aussi

Bibliographie

  • Pierre Salies, Dictionnaire des rues de Toulouse, Toulouse, Ă©d. Milan, (ISBN 978-2-8672-6354-5).

Articles connexes

Liens externes

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