Place Dumoustier
La place Dumoustier est située dans le centre-ville de Nantes, en France.
Place Dumoustier | |
Immeubles de la place Dumoustier, vu de l'angle sud-est. | |
Situation | |
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Coordonnées | 47° 13′ 06″ nord, 1° 33′ 09″ ouest |
Pays | France |
RĂ©gion | Pays de la Loire |
Ville | Nantes |
Quartier(s) | Centre-ville |
DĂ©but | Rue Saint-Denis |
Fin | Rue du Refuge |
Morphologie | |
Type | Place |
Forme | Rectangle |
Histoire | |
Création | 1831 |
Anciens noms | Place Notre-Dame |
Description
La place Dumoustier est rectangulaire. Bitumée, elle accueille une aire de stationnement automobile qui occupe la plus grande partie de sa surface. La place est agrémentée d'une dizaine d'arbres. Elle est desservie par les rues Notre-Dame, du Refuge, Ogée, Portail et Saint-Denis. Elle se situe à quelques dizaines de mètres au nord-est de la place Saint-Pierre, qui abrite le parvis de la cathédrale, ainsi qu'à une soixantaine de mètres à l'est de la rue de Strasbourg, l'une des principales artère du centre-ville.
DĂ©nomination
Après s'être appelée « place Notre-Dame » (du nom de l'église disparue, sur l'emplacement de laquelle la place a été aménagée), l'esplanade a été baptisée en hommage à Pierre Dumoustier (1771-1831), général d'Empire mort à Nantes[1].
Historique
À l'emplacement de l'actuelle place Dumoustier, le premier duc de Bretagne, Alain Barbetorte, est inhumé, en 952, dans l'église Sainte-Marie, qu'il a fait construire après sa victoire sur les Normands en 937, sur un emplacement où préexistait une chapelle également consacrée à Marie[2]. Cette église est érigée en collégiale, en 1325[2]. L'édifice, appelé collégiale Notre-Dame de Nantes, a abrité les tombeaux du duc Pierre II de Bretagne et de son épouse Françoise d'Amboise. François II et Anne de Bretagne embellissent l'édifice[2], qui se voit par la suite adjoindre les chapelles Saint-Claude (ou de Rouville)[2], Saint-Thomas (construite de 1514 à 1524 sous l'impulsion de l'évêque de Dol Thomas II Le Roy), Saint-Jacques et Saint-Philippe (après 1533), et une autre en 1548[3].
Lors de la RĂ©volution, devenue bien national, l'Ă©glise abrite 300 chevaux[3].
En 1820, l'édifice est utilisé comme marché[3]. Mal entretenue, l'église tombe en ruine. Seule la chapelle Saint-Thomas résiste quelque temps, servant de dépôt de cercueil, de magasin pour un facteur d'orgue, et d'atelier de forgeron[3]. Elle est détruite en 1865[4].
La mairie de Nantes achète la « propriété Voruz » (partie ouest de l'église, à partir du niveau de la rue Saint-Denis) en 1828[5] ou 1829[6], dans le but d'aménager une nouvelle place, qui est baptisée place Dumoustier le . En 1835, la municipalité y fait apposer une plaque à la mémoire de Françoise d'Amboise[6]. La moitié ouest de l'ancienne église est intégrée dans de nouveaux bâtiments, et partiellement détruite, cette zone restant construite et constituant la limite est de la place.
Le marché qui se tenait sur la place Saint-Pierre voisine est officiellement transféré sur la place Dumoustier en 1836[7]. La place est abaissée, nivelée, et son pavage est renouvelé en 1857[5] - [8]. En 1871, après percement de la rue Portail et modification de son tracé au sud pour alignement, la place Dumoustier, débarrassée du muret qui l'entourait encore, connaît son tracé définitif[5].
Sous la place Dumoustier se trouve la crypte de l'ancienne Ă©glise[3].
Architecture et monuments remarquable
La place Dumoustier est caractérisée par une architecture hétérogène. Jusqu'aux années 2000, le nord-ouest gardait des traces des édifices religieux liés à la collégiale Notre-Dame (ces éléments ont disparu après la construction d'un immeuble au début des années 2010). Toujours au nord, la place présente des bâtiments anciens, sur un parcellaire du Moyen Âge. À l'est, les restes du glacis construit après 1800 sur les structures du prolongement de la nef[9] de l'ancienne église forment un ensemble hétéroclite. La période pendant laquelle l'esplanade devient place de marché, après 1836, voit la construction d'immeubles néoclassiques. Durant la période de la construction de la place Saint-Pierre, la place Dumoustier n'est affectée que par l'élévation rue Portail d'un immeuble de style haussmannien, dont une travée donne au sud-est de la place[10].
L'hôtel Plumard de Rieux, vaste hôtel particulier, est construit à l'ouest de la place durant le premier quart du XIXe siècle, par Perraudeau fils, sur les plans de Saint-Félix Seheult et Lalande.
- Immeuble côté est
- Immeubles côté sud
- Porte de l'immeuble au numéro 1, côté sud
- Immeubles Ă l'angle sud-est, avec les rues Portail (Ă gauche) et Saint-Denis (Ă droite)
- Ancienne plaque en faĂŻence
Références
- Pied 1906, p. 100.
- de Berranger 1975, p. 121.
- de Berranger 1975, p. 122.
- [PDF] « Motion », Société archéologique et historique de Nantes et de Loire-Atlantique (consulté le ).
- Pied 1906, p. 99.
- « Dumoustier (place) », sur catalogue.archives.nantes.fr, archives municipales de Nantes (consulté le ).
- Pajot 2010, p. 77.
- « Affiche », sur catalogue.archives.nantes.fr, archives municipales de Nantes (consulté le ).
- Chœur, abside, déambulatoire et chapelles absidiales.
- « Place Dumoustier », Coraline Raulo, architecte diplômée d'État (consulté le ).
Voir aussi
Bibliographie
- Henri de Berranger, Évocation du vieux Nantes, Paris, Les Éditions de Minuit, (réimpr. 1994), 2e éd. (1re éd. 1960), 300 p. (ISBN 2-7073-0061-6, OCLC 312748431).
- Stéphane Pajot, Nantes histoire de rues, Les Sables d'Olonne, d'Orbestier, , 215 p. (ISBN 978-2-84238-126-4).
- Édouard Pied, Notices sur les rues de Nantes, A. Dugas, , 331 p., p. 99-100.
Articles connexes
Liens externes
- Carte postale de la cathédrale de Nantes vue de la place Dumoustier (configuration de 1835), archives municipales de Nantes.