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Pirogues de Bercy

Les pirogues de Bercy sont des bateaux datant du Néolithique, découverts lors des travaux de terrassement effectués au sud-est du Palais omnisports de Paris-Bercy[1], sur le site des anciens entrepôts de vin de Bercy dans le 12e arrondissement de Paris.

Autre vue de la pirogue
Pirogues de Bercy
Une pirogue exposée au musée Carnavalet
Une pirogue exposée au musée Carnavalet
Matériau bois de chêne
MĂ©thode de fabrication pirogues monoxyles
PĂ©riode NĂ©olithique
Culture vers 4500 - et vers 3000 -
Date de découverte 1991-1992
Lieu de découverte site des anciens Entrepôts de Bercy (12e arrondissement de Paris)
Conservation Musée Carnavalet à Paris

La fouille de 1991-1992 a permis de mettre au jour deux habitats du Néolithique moyen (vers 4500 - ) et un du Néolithique récent (vers 3000 - ). Dix pirogues ont été trouvées au pied de ce site, accompagnées d'artéfacts néolithiques tels que des poteries, outils, et pointes de flèche[1]. La fouille des sédiments a révélé une occupation presque permanente sur la berge d’un ancien bras de la Seine[2].

Plusieurs de ces pirogues sont exposées au musée Carnavalet, à Paris, avec d'autres artéfacts relatifs à la même époque[3]. Les pirogues ont donné son nom à la rue des Pirogues-de-Bercy.

Description

Fragment de l'une des pirogues exposées au musée Carnavalet

Parmi les dix pirogues (ou fragments de pirogues), les deux spécimens les plus complets sont datés pour l'un de 4800 - et pour l'autre de La partie conservée de la pirogue exposée au Musée Carnavalet mesure plus de 5 mètres[3]. Il est vraisemblable que, à l’époque de leur utilisation, les longueurs des pirogues devaient se situer entre 6 et 8 m tandis que leurs largeurs devaient avoisiner 0,80 à 1 m, voire 1,20 m[1].

Autre vue de l'exposition au musée Carnavalet

Ces pirogues en bois de chêne sont dites pirogues monoxyles, parce qu'elles sont creusées dans un tronc d'arbre, d'abord par le feu puis par différents outils de pierre qui ont laissé leurs traces dans le bois. Elles permettaient la pêche mais aussi le transport des marchandises et des personnes[4]. Comme elles n’avaient pas de quilles, elles n’étaient certainement pas très stables[3].

Les dix pirogues en chĂŞne ont Ă©tĂ© trouvĂ©es sous 15 m d'alluvions (dĂ©pĂ´ts sĂ©dimentaires). Le poids de ces sĂ©diments a substantiellement dĂ©formĂ© ces spĂ©cimens. Du point de vue archĂ©ologique, leur intĂ©rĂŞt principal rĂ©side dans l’éclaircissement qu’ils apportent quant aux mĂ©thodes nĂ©olithiques de fabrication. En effet, 3 des 10 spĂ©cimens de Paris-Bercy possèdent des traces de carbonisation en relief par rapport au reste du fond. L’un de ces fragments porte mĂŞme des traces d’herminette attaquĂ©es par le feu (en fait, au moins deux herminettes de largeurs diffĂ©rentes ont Ă©tĂ© utilisĂ©es). Les archĂ©ologues tirent la conclusion que les dernières phases de l’évidage consistaient Ă  brĂ»ler le fond de l’embarcation assez superficiellement (sur Ă  peu près 1 cm d'Ă©paisseur) et puis Ă  utiliser l’herminette pour enlever la croĂ»te superficielle carbonisĂ©e. Ainsi, les pirogues de Bercy montrent que les hommes prĂ©historiques de cette Ă©poque pratiquaient avec maĂ®trise l’évidage au feu[1].

Une autre caractéristique notable est l'épaisseur exceptionnellement faible des coques des certaines pirogues de Bercy. Pour l'une des pirogues, l'épaisseur du fond est de l'ordre d'un centimètre. Il est, en effet, très difficile de maîtriser la dernière phase d'évidage d'une coque si mince. Les archéologues spéculent que, pour avoir une coque si fine, les hommes préhistoriques terminaient le processus de façonnage par des enlèvements extérieurs (pas à l'intérieur de la pirogue), l'épaisseur étant localement contrôlée en frappant la coque comme un tam-tam, la différence de son indiquant les emplacements où une partie du bois devait être encore enlevée. Quant au but recherché, il consistait probablement à alléger l'embarcation au maximum pour pouvoir, par exemple, la porter plus aisément d'un plan d'eau à un autre[1].

Autres pirogues

Ces pirogues néolithiques ne sont pas les plus anciennes conservées au monde. Des pirogues plus anciennes ont été trouvées au Danemark, en Suisse et dans d'autres régions de la France[1]. Au musée départemental de Préhistoire d'Île-de-France, à Nemours, figure une pirogue en bois de pin datée de (période du Mésolithique), qui a été trouvée dans un ancien bras de la Seine avec divers objets, comme les fragments de cinq ou six nasses à poisson en bois de troène[5].

Références

  1. Arnold Béat, Les pirogues néolithiques de Paris-Bercy [Traces de travail et techniques de façonnage], Archaeonautica, 14, 1998. Construction navale maritime et fluviale. Approches archéologique, historique et ethnologique. p.73-78 DOI 10.3406/nauti.1998.1188
  2. « Les villages de Bercy », sur Paris antique (consulté le )
  3. « Pirogue monoxyle en chêne | Carnavalet », sur www.carnavalet.paris.fr (consulté le )
  4. Sur les rives de la Seine, le site néolithique de Paris-Bercy
  5. « Pirogue en pin - salle 5 », sur Musée de Préhistoire Île-de-France (consulté le )

Voir aussi

Articles connexes

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