Pierre de Serre de Saint-Roman
Pierre de Serre de Saint-Roman, né le à Toul et disparu dans l'Atlantique Sud, vers les côtes du Brésil, le , est un aviateur français.
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(à 35 ans) Océan Atlantique Sud |
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Pionnier de la traversée aérienne sans escale de l'Atlantique Sud, il disparait lors de la tentative, sans doute après avoir réussi l'exploit, avec tous ces compagnons, en mai 1927[1].
Biographie
Né le 23 décembre 1891 à Toul, il est le troisième des neuf enfants d'Émeric de Serre comte de Saint-Roman (1844-1899), commandant dans l'armée de terre, et de Pauline de Castelbajac.
Il fait ses études à Toulouse puis est mobilisé lors de la Première Guerre mondiale. À la fin de la Guerre, il reçoit la Croix de guerre avec cinq citations et la Légion d'honneur. Il passe aussi son brevet de pilote à Pau et s'engage dans l'aéronautique à Bordeaux. Il devient directeur commercial dans les établissements d'aviation Descamps[2].
En 1927, il obtient un congé de trois ans pour se concentrer sur un exploit qu'il veut accomplir. Il souhaite rejoindre les Français établis en Amérique du Sud en établissant des liens entre eux par une expédition aérienne ponctuée d'escales dans les principales villes du continent telles Rio de Janeiro, São Paulo, Porto Alegre, Montevideo, Buenos Aires, Santiago du Chili, Caracas, Bogota, Quito, enter autres[2].
Un comité Paris-Amérique Latine (P.A.L.) siégeant à Paris est créé pour le financement et l'organisation de l'expédition. La société Farman fournit un avion Goliath équipé de deux moteurs Lorraine-Dietrich. Cet avion peut aussi devenir un hydravion.
Le coût du transport de l'appareil en Amérique du Sud étant trop élevé, Serre de Saint-Roman, accompagné du lieutenant de vaisseau Hervé Mouneyrès[3] et du mécanicien Ernest Mathis (qui renonce peu avant le départ), décide de traverser l'océan Atlantique Sud avec l'avion. Mathis est remplacé par Jules Petit[2].
Au printemps, l'équipage part de Paris pour rejoindre la base d'Istres où il est transformé en hydravion. Depuis l'étang de Berre, il décolle pour gagner Casablanca mais à l'amerrissage, il heurte un rocher qui occasionne des dégâts à un flotteur, à un des moteurs et au réservoir. Les réparations sont réalisées en cale sèche et l'appareil est remis sur roues car plus léger dans cette configuration. L'avion part pour Agadir puis Saint-Louis au Sénégal où l'équipage apprend que si leur traversée est autorisée par le Service de Navigation aérienne pour un hydravion, elle ne l'est pas pour un avion. Malgré cette interdiction, ils décident de partir quand même[2].
Le 5 mai à 6 h 30, l'avion décolle ainsi de Saint-Louis avec 4 500 litres de carburant et 300 litres d'huile pour une autonomie de vol de 28 heures alors que la traversée est estimée à 22 heures. Comme il n'existe pas de terrain pour atterrir au Brésil, les hommes suivent la côte jusqu'à Dakar où ils prennent une direction sud-ouest. Leurs signaux radios sont captés par trois fois, jusqu'à 10 h 38, puis... plus rien[2].
Dès le lendemain, les Brésiliens, partent à leur recherche au large de l'archipel Fernando de Noronha, et des îles Saint-Pierre et Saint-Paul selon l'estimation de vol, mais rien n'est repéré.
Un mois et demi plus tard, des pêcheurs brésiliens trouvent en mer au large de l'embouchure de l'Amazone vers Bélem, un radeau comportant un morceau d'aile et les deux roues, parmi d'autres débris. Le journal de Buenos-Aires La Nacion publie la nouvelle qui redonne espoir. Des recherches sont alors reprises, mais elles n'aboutissent pas plus que les précédentes[2].
Le mystère de la disparition de Pierre de Serre de Saint-Roman et de son équipage n'a jamais été élucidé[4].
Honneur
- Une plaque en son honneur est apposée sur le bas du monument aux morts de Fourquevaux[5].
Notes et références
- Mathieu Arnal, Toulouse. Histoire de l'aviation : Pierre de Saint-Roman, héros oublié par les exploits de Mermoz, actuToulouse, 3 avril 2022
- Jean-Pierre Suzzoni, L'exploit méconnu de l'aviateur Pierre de Saint-Roman, in Couleur Lauragais no 192, mai 2017 (avec photographies) (Lire en ligne)
- História geral da aeronáutica brasileira, volume 2, 1990, p. 158
- Bernard Marck, Histoire de l'aviation, 1997, p. 43
- Voir la plaque sur aerosteles.net