Pierre Peytier
Jean Pierre Eugène Félicien Peytier, parfois appelé Eugène Peytier, est un militaire, géographe, ingénieur cartographe et dessinateur-peintre français né le à Genestelle en Ardèche, et mort le à Paris[1].
Naissance | |
---|---|
Décès |
(Ă 70 ans) 6e arrondissement de Paris |
Nom de naissance |
Jean Pierre Eugène Félicien Peytier |
Nationalité | |
Formation | |
Activité |
Grade militaire |
Colonel (1852) |
---|---|
Distinction |
Premières cartes scientifiques de la Grèce (1832 et 1852) lors de Expédition scientifique de Morée (1829) |
Biographie
Pierre Peytier entre en 1811 à l'École polytechnique où il obtient son diplôme (X1811). Il est ensuite intégré au service topographique de l'armée française dans corps des ingénieurs-géographes en 1813. Il est promu lieutenant en 1817, puis capitaine en 1827.
Dans les Pyrénées (1825)
Ingénieur géographe et géodésien, il est un des premiers officiers géodésiens chargés en 1825 de la triangulation des Pyrénées en vue de réaliser les cartes d'état-major de la France, avec son collègue Paul-Michel Hossard, et par ailleurs, les officiers Corabœuf et Testu, il est, par la nécessité du service, un des premiers pyrénéistes.
Il réalise les premières ascensions des pic Palas, pic du Balaïtous et pic de Saint-Barthélemy dans les Pyrénées. Ces véritables exploits passent totalement inaperçus et bien des ascensionnistes ultérieurs, croyant faire une « première », trouvent les traces du passage des géodésiens. C'est le cas de l'explorateur Charles Packe arrivant au sommet du Balaïtous.
Expédition scientifique de Morée (1829)
Le capitaine Pierre Peytier, du service topographique de l'armĂ©e française, avait dĂ©jĂ Ă©tĂ© invitĂ© en Grèce par son gouverneur Ioánnis KapodĂstrias lorsque celui-ci Ă©tait venu Ă Paris en octobre 1827 pour demander au gouvernement français des conseillers et des officiers de l'armĂ©e française afin d'organiser l'armĂ©e du nouvel État grec (tout rĂ©cemment fondĂ© au cours de la guerre d'indĂ©pendance grecque). Ainsi, sur recommandation du ministère français de la Guerre, Peytier et trois autres officiers sont envoyĂ©s en Grèce, afin de former de jeunes ingĂ©nieurs grecs qui entreprendront des projets d'arpentage, tandis que Peytier lui-mĂŞme doit dessiner les plans de la ville de Corinthe et la carte du PĂ©loponnèse. Puis, lorsque l'expĂ©dition scientifique de MorĂ©e dĂ©barque Ă Navarin dans le PĂ©loponnèse le 3 mars 1829, Peytier lui est ainsi rattachĂ©.
Dès le mois de mars, une base de 3 500 mètres est tracée en Argolide, d’un angle des ruines de Tirynthe à un angle de maison en ruines dans le village d’Aria[2]. Elle doit servir de point de départ à toutes les opérations de triangulations pour les relevés topographiques et géodésiques dans le Péloponnèse. Peytier et le géologue Puillon-Boblaye procèdent à de nombreuses vérifications de la base et des règles employées. La marge d’erreur est ainsi réduite à 1 mètre pour 15 km[3]. La longitude et la latitude du point de la base à Tirynthe sont relevées et vérifiées, afin de réduire à nouveau au maximum la marge d’erreur, estimée à 0,2 seconde[4]. 134 stations géodésiques sont installées sur les montagnes de la péninsule, mais aussi sur Égine, Hydra ou à Nauplie. Ainsi, des triangles équilatéraux dont chaque côté fait approximativement 20 km sont dessinés. Les angles sont mesurés avec des théodolites de Gambey[5]. Cependant, après le départ de Grèce de la mission scientifique, et bien que tombé malade de la fièvre cinq fois, Peytier y reste seul jusqu'au 31 juillet 1831 pour compléter le travail trigonométrique, topographique et statistique entrepris pour l'établissement de la carte de la Morée.
Cette Carte de 1832, très précise, au 1/200.000°, en 6 feuillets (plus deux feuillets représentant quelques îles des Cyclades), est la première carte du territoire grec jamais construite scientifiquement et géodésiquement.
Après un passage en France entre 1831 et 1833, Peytier revient en Grèce le 28 mars 1833 et y reste jusqu'au mois de mars 1836 pour diriger la plus grande partie des travaux en vue de l'élaboration de la carte complète du Royaume de Grèce de cette époque. Cette Carte de 1852 est définitivement publiée sous sa direction, en 1852.
Peytier laisse également un Album qu'il composa lui-même de ses dessins au crayon, sépias et aquarelles représentant des vues de villes, des monuments, des costumes et des habitants de la Grèce d'alors, au style artistique évitant une idéalisation au profit d'une fidélité et d'une précision scientifiques révélant le topographe qu'il est[6].
Les dernières années
Peytier retourne définitivement en France en 1836 et à partir de 1839 il poursuit ses travaux sur la carte de France dans la section cartographique de l’armée. Il est devient directeur des archives de guerre.
Il est promu au grade de Colonel en 1852.
Il décède en 1864, à l'âge de soixante-dix ans.
Galerie de dessins
- Mosquée dans le Parthénon à Athènes
- Athènes. Vue du Nord-Ouest.
- Athènes. Vue du Sud-Est.
- Athènes. La Kamaroporta (l'Arche d'Hadrien) et le temple de Zeus Olympien, depuis l'Ouest.
- Athènes. Le Monument chorégique de Lysicrate et le quartier ruiné de Fanari, depuis le Nord-Est.
- La Mosquée Fetichié et la Tour des Vents à Athènes
- Athènes. L'Église des Taxiarches et la Mosquée Fetichié
- Athènes. L'Église du Gorgoepikoos et le quartier ruiné de Gorgopiko, depuis le Nord-Ouest.
- Athènes. Maisons en ruines a l'Est du Théséion.
- Athènes. Vue depuis l'Ouest, en regardant vers la Pazaroporta (la porte du Bazar).
- Patras. Café en bord de mer.
- Patras. L'Église du Pantocrator.
- Nauplie. Le quartier de Hourmadia et le Bourtzi.
- Nauplie depuis le Nord-Est, vu de Pronoia.
- Village
- TheĂłdoros KolokotrĂłnis et son escorte personnelle.
- Nauplie. Membres du "Typikon" en parade Ă Pronia (1830)
- Ibrahim Pacha Ă Navarin en 1828.
- Chef grec.
- Homme fumant la pipe.
- Soldat avec fusil Ă silex.
- Jeune paysan.
- Habitant des îles.
- Femme des îles.
- Jeune insulaire.
- Femme contemplative.
- Femme d'Attique.
- Femme nouvellement mariée de l'Attique.
- Deux femmes dansant.
- Athènes - Scène près d'une fontaine du centre-ville.
- Femme grecque de Constantinople avec lave-main et pichet.
- Vendeur de sorbets itinérant.
- Janissaire.
- Derviche.
- Muezzin.
- Tatare.
- Soldat turc.
- Barbier arménien itinérant.
- Hommes fumant Ă l'ombre d'une treille.
Bibliographie
- Henri Beraldi, Cent ans aux Pyrénées, Paris, 1898-1904, sept volumes in-8°. Rééditions par « Les Amis du Livre Pyrénéen », Pau, 1977, puis par la « Librairie des Pyrénées et de Gascogne », Pau, 2001.
- Yiannis Saïtas et coll., L'œuvre de l'expédition scientifique de Morée 1829-1838, Edited by Yiannis Saïtas, Editions Melissa, 2011 (1re Partie) - 2017 (2de Partie).
- Pierre Peytier, Émile Puillon Boblaye, Aristide-Camille Servier, Notice sur les opérations géodésiques exécutées en Morée, en 1829 et 1830, par MM. Peytier, Puillon-Boblaye et Servier ; suivie d’un catalogue des positions géographiques des principaux points déterminés par ces opérations (Gallica - BnF), Bulletin de la Société de géographie, v. 19 no 117–122 (janvier – juin 1833)
- (en) Pierre Peytier, The Peytier Album, Liberated Greece and the Morea Scientific Expedition, in the Stephen Vagliano Collection, publié par la Banque Nationale de Grèce, Athènes, 1971.
Références
- Acte de décès (avec âge et lieu de naissance) à Paris 6e, n° 319, vue 24/31.
- « Notice sur les opérations géodésiques exécutées en Morée, en 1829 et 1830, par MM. Peytier, Puillon-Boblaye et Servier » in Bulletin de la Société de géographie, tome 19, n° 117-122, janvier-juin 1833, p. 91.
- « Notice sur les opérations géodésiques exécutées en Morée, en 1829 et 1830, par MM. Peytier, Puillon-Boblaye et Servier », p. 95.
- « Notice sur les opérations géodésiques exécutées en Morée, en 1829 et 1830, par MM. Peytier, Puillon-Boblaye et Servier », p. 98.
- « Notice sur les opérations géodésiques exécutées en Morée, en 1829 et 1830, par MM. Peytier, Puillon-Boblaye et Servier », p. 89.
- (en) Pierre Peytier, The Peytier Album, Liberated Greece and the Morea Scientific Expedition, in the Stephen Vagliano Collection, publié par la Banque Nationale de Grèce, Athènes, 1971.
Liens externes
- Ressource relative aux militaires :
- Notice dans un dictionnaire ou une encyclopédie généraliste :
- Base LĂ©onore