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Pierre Joseph François Bodin

Pierre Joseph François Bodin est un homme politique français, né à Tours le et mort à Blois le . Député de 1792 à 1797, il réussit à ne pas voter la mort du roi et à s'opposer aux montagnards, tout en conservant lui-même la vie à travers la tourmente révolutionnaire.

Pierre Joseph François Bodin
Fonctions
Député au Conseil des Cinq-Cents
–
(1 an, 7 mois et 6 jours)
Gouvernement Conseil des Cinq-Cents
Député d'Indre-et-Loire
–
(3 ans, 1 mois et 20 jours)
Gouvernement Convention nationale
Maire de Limeray
–
Biographie
Date de naissance
Lieu de naissance Tours (Touraine)
Date de décès
Lieu de décès Blois (Loir-et-Cher)
Nationalité Drapeau de la France Française
Parti politique Modérés
Enfants Étienne Soulange-Bodin
Profession Chirurgien
Gendarme
députés d'Indre-et-Loire

Il est fréquemment confondu avec Vincent Jacques Bodin (1758-1832), député au Conseil des Cinq-cents[1].

Biographie

Pierre Joseph François Bodin est le fils de Pierre Simon Bodin, salpêtrier du roi, et de Françoise Estevou. Après avoir été soldat au régiment de Navarre, il s'installe comme chirurgien à Montrichard (Loir-et-Cher), puis à Limeray (Indre-et-Loire)[2], où il devient maire de cette commune à partir de 1789. Partisan des idées nouvelles, il fut élu de justesse député à la Convention nationale, le , avec 216 voix sur 431 votants. Il y siégea avec les modérés du marais.

Jugement de Louis XVI par la Convention nationale

Il vota pour la réclusion et la déportation de Louis XVI, contre l'opinion de nombre de ses électeurs. Il justifia ainsi sa décision :

« Louis a rompu le contrat social qui l'unissait au peuple, il a parjurĂ© son serment et conspirĂ© contre la libertĂ©. Tels sont les crimes et tel est le coupable sur le sort duquel il s'agit de se prononcer, non en juges, mais en hommes d'État; non en gens passionnĂ©s, mais en hommes sages, lisant dans le passĂ©, rĂ©flĂ©chissant sur l'avenir et de manière Ă  faire tourner le sort de Louis au plus grand bien de la RĂ©publique. Donc, comme le monde entier nous contemple, que la postĂ©ritĂ© nous jugera et que le salut public dĂ©pend de notre dĂ©termination, comme on n'est pas grand par de grandes exĂ©cutions, mais par de grands exemples de modĂ©ration et d'humanitĂ©; par des actes de prudence et non par le sentiment de la haine et l'amour de la vengeance; comme enfin jamais un holocauste de sang humain ne peut fonder la libertĂ©, je vote pour la rĂ©clusion de Louis et de sa famille, et pour leur dĂ©portation Ă  la paix. Â»[3]

À la question « Y aura-t-il un sursis à l'exécution du jugement de Louis Capet ? » il répondit « Oui ». Par la suite, il monta plusieurs fois à la tribune pour combattre les mesures violentes proposées par la Montagne.

En 1794 il fit décréter la liberté pour les entreprises de voitures publiques; il parla à diverses reprises avec Bourdon de l’Oise en faveur des suspects détenus et obtint un décret qui dispensait les indigents de participer à la garde nationale.

Du au , il eut à remplir une mission à l'Armée de l'Ouest où il fit preuve de modération et de sang-froid. À cette occasion, il profita de son passage à Tours pour y faire libérer un certain nombre de ses compatriotes qui avaient été injustement emprisonnés.

Le , le département d'Indre-et-Loire l'élut député au Conseil des Cinq-Cents, par 135 voix sur 251 votants. Il cessa de faire partie de cette assemblée le . Le il est nommé inspecteur de la loterie nationale en Loir-et-Cher, dans le Cher, en Indre-et-Loire et dans la Creuse[4]. Il fut finalement nommé capitaine de gendarmerie à Blois où il mourut.

Marié avec Françoise Emmanuelle Mesnard, il est le père d' Étienne Soulange-Bodin.

Ouvrage et rapports

  • Mon opinion sur l'affaire de Louis Capet (1793) 7 pages
  • Rapport fait au nom du ComitĂ© militaire sur la rĂ©organisation de la garde nationale des dĂ©partemens (1795) 14 pages
  • Essai sur les accouchements Lemaire (1796) 136 pages[5]

Notes et références

  1. Assemblée nationale - Base de données des députés français depuis 1789 Lire en Ligne
  2. Philippe Jardin, Martin Gardien: conventionnel oublié, Lemercier, 1989 p. 12
  3. J-X Carré de Busserole, Dictionnaire géographique historique et biographique d'Indre-et-Loire et de l'ancienne province de Touraine, tome 1, 1878, p. 265
  4. Archives nationales, Procès verbaux du directoire exécutif, An V-AnVII, tome III p. 124
  5. présenté à l’académie des sciences dans sa séance du 11 prairial an II lire en ligne sur Gallica

Annexes

Bibliographie

  • « Pierre Joseph François Bodin », dans Adolphe Robert et Gaston Cougny, Dictionnaire des parlementaires français, Edgar Bourloton, 1889-1891 [dĂ©tail de l’édition]
  • Charles Louandre et FĂ©lix Bourquelot, La LittĂ©rature française contemporaine 1827-1844, FĂ©lix Daguin, Paris, 1846, p. 48
  • J-X CarrĂ© de Busserole, Dictionnaire gĂ©ographique historique et biographique d'Indre-et-Loire et de l'ancienne province de Touraine, tome 1, 1878, p. 265

Articles connexes

Liens externes

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