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Pierre Folle (Montguyon)

La Pierre Folle est un ensemble mégalithique composé d'un dolmen et d'une allée couverte situé à Montguyon, dans le département français de la Charente-Maritime. Il s'agit du « plus imposant et du plus majestueux »[1] mégalithe du département.

Pierre Folle
Image illustrative de l’article Pierre Folle (Montguyon)
Vue générale de l'édifice
Présentation
Type allée couverte, dolmen
PĂ©riode NĂ©olithique
Protection Logo monument historique ClassĂ© MH (1889)
Caractéristiques
Matériaux grès
GĂ©ographie
CoordonnĂ©es 45° 13′ 39″ nord, 0° 10′ 43″ ouest
Pays Drapeau de la France France
RĂ©gion Nouvelle-Aquitaine
DĂ©partement Charente-Maritime
Commune Montguyon
GĂ©olocalisation sur la carte : Charente-Maritime
(Voir situation sur carte : Charente-Maritime)
Pierre Folle
GĂ©olocalisation sur la carte : Nouvelle-Aquitaine
(Voir situation sur carte : Nouvelle-Aquitaine)
Pierre Folle
GĂ©olocalisation sur la carte : France
(Voir situation sur carte : France)
Pierre Folle

Protection

Grâce à l'intervention de Louis-Benjamin Fleuriau de Bellevue le monument échappa à la destruction[1] et fut classé au titre des monuments historiques en 1889[2].

Description

L'Ă©difice mesure 16 m[1] - [3] de longueur pour m de largeur et m de hauteur dans sa partie la plus Ă©levĂ©e[1]. Il se compose d'un dolmen, de type angoumoisin, et d'une allĂ©e couverte, de type aquitain, Ă©difiĂ©s Ă  deux Ă©poques diffĂ©rentes. Toutes les dalles sont en grès[4] d'origine locale, elles «proviendraient d'un rayon de 2,5 km autour du site»[1].

L'allée couverte

L'allĂ©e couverte est orientĂ©e est-ouest et ouvre Ă  l'est. Elle mesure 9,50 m de longueur et m de largeur[1]. Elle se compose de neuf orthostates, de hauteur dĂ©croissante depuis le fond vers l'entrĂ©e[4], et d'une dalle de chevet[1]. L'ensemble est recouvert de deux tables de couverture encore en place, dont la plus importante mesure 1,40 m d'Ă©paisseur et dont le poids est estimĂ© Ă  30 t[1] - [3]. Une troisième table est visible renversĂ©e en dehors de l'allĂ©e[1]. Le sol de l'allĂ©e Ă©tait recouvert d'un pavement en bloc de calcaire liĂ©s par un mortier.

La première dalle située à gauche de l'entrée est creusée de deux auges, tels « des bénitiers ». Des dalles du côté nord de l'allée comportent sur leur face intérieure des entailles qui pourraient avoir été creusées «pour le transport ou l'édification des pierres». Des cupules sont visibles sur plusieurs dalles et plusieurs orthostates comportent des gravures serpentiformes. Elles sont situées sur la face externe des dalles, côté tumulus, ce qui indiquent qu'elles sont postérieures à sa destruction ou antérieures à la construction de l'édifice[1]. D'autres graffitis, beaucoup plus récents, sont aussi visibles.

  • La table monumentale de l'allĂ©e couverte.
    La table monumentale de l'allée couverte.
  • Au premier plan, le dolmen ruinĂ©.
    Au premier plan, le dolmen ruiné.
  • Un « bĂ©nitier ».
    Un « bénitier ».
  • Gravures serpentiformes, cupules et graffiti modernes.
    Gravures serpentiformes, cupules et graffiti modernes.

Le dolmen

Le dolmen est situĂ© dans le prolongement nord-ouest de l'allĂ©e couverte et son Ă©dification lui est antĂ©rieure d'au moins 500 ans. Il est dĂ©sormais ruinĂ©. C'est un dolmen de type angoumoisin, constituĂ© de quatre orthostates dĂ©limitant une chambre quadrangulaire de m de long sur m de large[4]. Un couloir perpendiculaire Ă  l'allĂ©e, dĂ©limitĂ© par deux orthostates sur 2,50 m de longueur, permettait d’accĂ©der Ă  la chambre. Ce couloir ouvre au nord, ce qui n'est pas très frĂ©quent[4]. L'orthostate du cĂ´tĂ© droit comporte lui aussi une auge, « en bĂ©nitier », creusĂ©e dans l'Ă©paisseur de la dalle. L'ensemble Ă©tait recouvert de deux tables de couverture dĂ©sormais renversĂ©es au sol[1].

Fouilles et datation

Le monument fut fouillé en 1840 par Camille Duteil et en 1874 par Gassier et François Daleau. Des crânes et ossements humains ainsi qu'un riche matériel funéraire (pointes de flèches, outils en silex et haches polies, une défense de sanglier, des fragments de poterie, une urne en terre contenant des os calcinés) furent retrouvés mais il est désormais perdu hormis une petite hache polie de couleur verte[1]. Duteil découvrit à l'intérieur des auges-bénitiers de l'allée «des pointes de flèches et de lances en serpentine»[1].

L'allĂ©e couverte aurait Ă©tĂ© Ă©rigĂ©e vers 3 500 av. J.-C[1] au NĂ©olithique moyen rĂ©gional. Son Ă©dification pourrait ĂŞtre attribuĂ©e au groupe de Roquefort. L'ensemble fut rĂ©utilisĂ© par la suite Ă  diffĂ©rentes Ă©poques[4].

Folklore

Selon une légende locale, l'édifice fait trois tours sur lui-même aux douze coups de minuit le soir de Noël. Selon une autre tradition, les pierres de construction viendraient du ciel et auraient été assemblées par la Sainte Vierge. Une dernière croyance veut que ce soit Charlemagne qui aurait édifié le monument pour bombarder Montlieu[1].

Notes et références

  1. Pourtaud et Olivet 2015
  2. « Dolmen dit La Pierre Folle », notice no PA00104812, base Mérimée, ministère français de la Culture
  3. Frédéric Lontcho, Dolmens et menhirs de France, Lacapelle-Marival, Editions Archéologie Nouvelle, coll. « Archéologie Vivante », , 216 p. (ISBN 979-10-91458-09-2), p. 108
  4. Joussaume 2016

Annexes

Bibliographie

Document utilisé pour la rédaction de l’article : document utilisé comme source pour la rédaction de cet article.

  • Gabriel de Mortillet, « Les monuments mĂ©galithiques classĂ©s de la Charente et de la Charente-InfĂ©rieure », Bulletins de la SociĂ©tĂ© d'anthropologie de Paris, vol. 7,‎ , p. 128-129 (DOI https://doi.org/10.3406/bmsap.1896.5630, lire en ligne)
  • Jean-SĂ©bastien Pourtaud et Yves Olivet, Dolmens, menhirs, tumulus et pierres de lĂ©gendes de Charente-Maritime, Rioux-Martin, Le CroĂ®t Vif, , 231 p. (ISBN 9782361995294), p. 195-199 Document utilisĂ© pour la rĂ©daction de l’article
  • Roger Joussaume, Palets et minches de Gargantua : MĂ©galithisme dans le Centre-Ouest de la France, Association des Publications Chauvinoises (APC), , 388 p. (ISBN 979-1090534391), p. 127-131. Ouvrage utilisĂ© pour la rĂ©daction de l'article

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