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Pierre Dulin

Pierre D’ulin de la Poneraye [1], né le à Paris où il est mort le , est un peintre français.

Pierre Dulin
Saint Claude ressuscitant un enfant, huile sur toile, v. 1737, 247 Ă— 157 cm ; musĂ©e national des châteaux de Versailles et de Trianon.
Naissance
Décès
(Ă  78 ans)
Paris
Activité
Lieux de travail
Distinctions

Pierre d’hulin est le frère de Nicolas d’hulin de la poneraye architecte et contrôleur des Bâtiments du roi, membre de l'Académie royale d'architecture en 1718.

Biographie

Après avoir reçu quelques principes de grammaire et de latin, Dulin étudia la géométrie pratique et la perspective sous Leclerc. Comme son père le destinait à l’architecture, il l’obligea de faire un cours de cet art sous la direction de Philippe de La Hire. En assez peu de temps il en dessina les opérations avec facilité et avec goût. Pour le mettre en état de dessiner de même la figure et l’ornement, et toujours dans la vue de le faire architecte, son père le mit chez Jacques Antoine Friquet de Vauroze, reçu à l’Académie royale de peinture et de sculpture en 1670. C’est là que la peinture l’attendait pour se l’attacher uniquement. L’ascendant qu’elle prit sur lui le força à résister aux désirs de sa famille et obligea celle-ci à y céder.

On le plaça donc aux cours de l’AcadĂ©mie de peinture, sous Bon Boullogne dont le style classicisant devait fortement marquer le sien. Dulin, que ses premières Ă©tudes avaient retardĂ©, n’eut part aux petits prix qu’en 1694, âgĂ© pour lors de 25 ans. L’annĂ©e suivante, son maĂ®tre lui conseilla de se prĂ©senter pour les grands ; il fut admis au concours, mais ne fut pas du nombre des couronnĂ©s. Loin de s’en rebuter, il redoubla de courage et remporta le prix de l’annĂ©e suivante d’une façon très distinguĂ©e. Son tableau, dont le sujet Ă©tait Pharaon donnant son anneau Ă  Joseph après l’explication des songes, fut trouvĂ© si fort au-dessus de ce qu’on avait vu jusque-lĂ  de lui qu’on le soupçonna de secours illicites. L’AcadĂ©mie ordonna, Ă  cette occasion, qu’avant d’adjuger le prix Ă  Dulin, il ferait preuve de sa capacitĂ© rĂ©elle chez le directeur, en exĂ©cutant en sa prĂ©sence le sujet qu’il voudrait lui prescrire : cette Ă©preuve fut un nouveau succès pour le concurrent qui entra avec le mĂŞme succès dans la mĂŞme carrière l’annĂ©e suivante avec les frères de Joseph retenus comme espions Ă  la cour de Pharaon, qui mĂŞme Ă  d’autres Ă©gards fut encore plus brillant ; car l’annĂ©e prĂ©cĂ©dente, il y avait eu Ă©galitĂ© de suffrages pour le premier prix entre lui et Cornical et il ne le dut qu’à la faveur du sort. Cette fois, il l’eut Ă  la grande pluralitĂ© des voix sur ce rival.

L’AcadĂ©mie l’exclut des concours subsĂ©quents comme trop formidable et le mit sur la liste des sujets capables d’aller Ă  l’AcadĂ©mie de Rome. Il ne fut cependant dĂ©signĂ© pour ce voyage que l’annĂ©e suivante, vers le temps oĂą Houasse fut promu Ă  la direction de Rome ; il se proposait de l’y accompagner, mais un ouvrage qu’il entreprit pour le duc de Richelieu l’obligea de diffĂ©rer. C’était un grand sujet allĂ©gorique destinĂ© Ă  dĂ©corer un cadran solaire qui Ă©tait au fond du jardin de l’hĂ´tel que ce seigneur occupait dans la place Royale. L’esquisse que Dulin lui avait prĂ©sentĂ©e Ă©tait tellement de son goĂ»t qu’il ne put se rĂ©soudre Ă  le laisser partir ; il obtint mĂŞme un ordre de Mansart pour le faire rester. Ce fut moins pour forcer sa volontĂ© que pour lui conserver sa place et la pension de Rome. Le duc aimait les arts et les artistes, et portait ce sentiment Ă  l’égard de Dulin Ă  un degrĂ© de prĂ©dilection toute particulière, puisqu’il le retint chez lui, l’admit Ă  sa table et lui donna pour son service un Ă©quipage de sa maison. Dans ce cadran achevĂ© avec diligence, Dulin fit entrer dans la composition de cet ouvrage : le Temps, les trois Parques, le Point du jour personnifiĂ©, le GĂ©nie des heures avec les attributs convenables. Il fit aussi le portrait du duc de deux diffĂ©rentes façons, l’un vĂŞtu Ă  la romaine et Ă  cheval, l’autre en armure Ă  l’ordinaire et jusqu’aux genoux seulement, mais tous deux en grand.

Le morceau qui lui attira le plus d’applaudissements, et qui passa pour une merveille, fut un tableau qu’il fit en grand secret pour servir de pendant à trois tableaux de Poussin, représentant des fêtes païennes, et qui appartenaient au duc de Richelieu. Pour entrer dans l’esprit de ce sujet, Dulin avait choisi pour le sien une fête en l’honneur de Bacchus et l’avait si bien composé et exécuté dans le goût du Poussin, qu’on assure que plusieurs connaisseurs y furent pris, en sorte que son nouveau patron devint un de ses plus zélés preneurs. Les éloges qui parvinrent de lui jusqu’à Mansart, l’engagèrent à lui proposer de ne pas quitter Paris, avec offre de l’occuper pour le roi et de le recommander à l’Académie pour y être reçu.

Dulin plaça néanmoins par-dessus tout ce qu’il pouvait apprendre en Italie et il eut une si forte passion d’aller l’y chercher que, dans la crainte que le duc de Richelieu n’y mette quelque nouvel obstacle, Dulin partit sans prendre congé de lui. Il arriva à Rome au commencement du mois de mars de 1700. Les grandes merveilles de l’art qui l’y avaient attiré furent les objets de sa plus vive application. Il s’attacha surtout à se pénétrer des beautés des Raphael du Vatican. Son assiduité à les chercher et les soins qu’il employait à copier la Bataille d’Attila fixèrent sur lui l’attention du pape Clément XI. Ce pontife, qui aimait les arts, dans lesquels il avait été instruit dans sa jeunesse et se plaisait à s’en entretenir, l’entretint plus d’une fois avec des manières pleines de bonté.

À l’occasion d’un tableau d’autel que fit Dulin pour les dominicains de Rome, et qui eut pour sujet saint Thomas d’Aquin, à genoux, présentant à la sainte Vierge son livre de la Somme théologique, il entra en liaison assez particulière avec le père Cloche, général de cet ordre, auquel il donna quelques principes d’architecture, les proportions des cinq ordres, et l’initia dans la théorie des plans.

DuIin avoit pendant ce séjour fait plusieurs portraits qui l’avaient mis en réputation ; aussi fut-il choisi par préférence à tous autres pour faire celui que l’ambassadeur d’Espagne à Rome, devait envoyer en France, après avoir reçu du roi le cordon de l’ordre du Saint-Esprit, il s’acquitta de cette commission avec un succès qui lui valut un traitement très distingué.

Le temps de sa pension expiré, se préparant à retourner en France, il eut une audience particulière avec le pape au cours de laquelle celui-ci lui fit les offres les plus obligeantes pour l’engager à rester à Rome. Dulin s’en étant défendu, le pape lui fit présent de son portrait, monté en bague, garni de deux rubis et de quelques diamants, de plusieurs médailles et reliques.

Reçu à l’Académie le avec le tableau de Laomedon puni par Apollon et par Neptune comme morceau de réception, Dulin fut élu adjoint à professeur le .

Pierre Dulin s'est marié le avec Geneviève Catherine Hérault, fille de Charles-Antoine Hérault

Notes

  1. Ou quelquefois d’Ulin.

Peintures

  • Établissement de l’HĂ´tel Royal Des Invalides, 1674, Paris, musĂ©e de l’armĂ©e.
  • JĂ©sus Christ guĂ©rissant les aveugles, Ĺ’uvre dĂ©truite.
  • LaomĂ©don puni par Neptune et par Apollon, École Nationale SupĂ©rieure des Beaux-Arts.
  • Saint Claude ressuscitant un enfant, Versailles, musĂ©e national du château et des Trianons.
  • L'annonciation, MusĂ©e d'Evreux (Ĺ“uvre interprĂ©tĂ©e en gravure par Jean Audran, Metropolitan Museum of Art, New York[1]).

Dessins

  • Un album de dessins relatant le sacre de Louis XV est conservĂ© au Louvre, dĂ©partement des Arts graphiques, n° d'inventaire 26299 Ă  26357, rĂ©serve des grands albums. C'est un prĂ©cieux document de 59 dessins sur le rituel du sacre.

Annexes

Références

Bibliographie et sources

  • Hendrick van Hulst, dans L. Dussieux,E. SouliĂ©, Ph. de Chennevières, Paul Mantz, A. de Montaiglon, MĂ©moires inĂ©dits sur les artistes français des membres de l'AcadĂ©mie de peinture publiĂ©s d'après les manuscrits conservĂ©s Ă  l'École impĂ©riale des Beaux-Arts, tome 2,, p. 250-254, J.-B. Dumoulin, Paris, 1854 (lire en ligne)
  • Ferdinand Hoefer, Nouvelle Biographie gĂ©nĂ©rale, t. 7, Paris, Firmin-Didot, 1857, p. 133.
  • Joseph-François Michaud, Louis-Gabriel Michaud, Biographie universelle, Paris, C. Desplaces, t. 2, 1833, p. 915.
  • Auguste Jal, Dictionnaire critique de biographie et d'histoire, p. 1213, H. Plon, Paris, 1867 (lire en ligne)

Liens externes

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