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Pierre Duhem

Pierre Maurice Marie Duhem, né le à Paris 2e et mort le à Cabrespine, est un physicien, chimiste, historien et épistémologue français.

Pierre Duhem
Physicien, historien et philosophe des sciences.
Biographie
Naissance
Décès
SĂ©pulture
Cimetière communal de Cabrespine (d)
Pseudonyme
Ch. Clérice
Nationalité
Drapeau de la France française
Domicile
Formation
Activités
Enfant
Hélène Duhem (d)
Autres informations
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Prononciation

Biographie

Jeunesse et Ă©tudes

Né à Paris le [1], Pierre Duhem est le fils de Pierre Joseph Duhem, d'origine flamande, et de Marie Alexandrine Fabre, d'origine languedocienne. Il suit ses études secondaires au collège Stanislas[2], et obtient le baccalauréat. Il entre premier au concours de l'École normale supérieure en 1882. Il y étudie la physique et est reçu à l'agrégation de sciences physiques en 1885[3].

Il présente une thèse sur le potentiel thermodynamique, où il critique le principe du travail maximum de Marcellin Berthelot. Le jury refuse la thèse sur des critères universitaires. Il s'opposera toute sa vie à Marcellin Berthelot, son adversaire universitaire et idéologique. Duhem était ouvertement anti-républicain, antisémite et anti-dreyfusard[4].

Parcours professionnel

Il enseigne la physique à la faculté des sciences de Lille, entre 1887 et 1891. En 1893, il enseigne à l'université de Rennes. En 1894, il obtient une chaire de physique théorique à l'université de Bordeaux, où il passera toute sa carrière, en opposition avec les mandarins parisiens.

Duhem est proche de l'Action française, quoiqu'il soit légèrement critique envers l'athéisme de Charles Maurras[5]. Il était catholique pratiquant.

Lors de la Première Guerre mondiale, il s'engage dans l'effort de guerre intellectuel. Dans La Science allemande (1915), il oppose ce qu'il considère comme la « science germanique », qui serait moins noble que la « science française », car ne relevant pas de l'esprit géométrique, cartésien, à la française. Il s'y inspire de la distinction entre esprit ample et esprit fin exposé par Pascal dans De l'esprit géométrique et Pensées[6].

Thermodynamique

Travaux de Duhem

Duhem est un spécialiste de la thermodynamique qui est à l’époque la branche dominante en physique. Très tôt orienté vers les travaux de Gibbs et de Helmholtz, Duhem propose, dès ses premières contributions, d’utiliser la notion de potentiel chimique, ce qui le conduira à la formulation de la relation de Gibbs-Duhem. Duhem poursuit ses recherches dans cette direction, proposant d’autres applications variées du potentiel chimique à la statique et à la dynamique chimique (inégalité de Clausius-Duhem (en), relation de Duhem-Margules). Ces travaux font de lui l’un des fondateurs de la chimie physique moderne avec van ’t Hoff, Ostwald, Arrhenius, Le Chatelier. Ce faisant, au lieu de se proposer, comme beaucoup de ses contemporains, en France notamment, de réduire les phénomènes chimiques à la mécanique, il les rapportait à la thermodynamique.

Conception de la thermodynamique

Par ses conceptions et ses contributions en thermodynamique, Duhem apparaît comme un des principaux pionniers de l’étude de la thermodynamique des processus irréversibles. Le projet de Duhem était de fonder sur une énergétique ou thermodynamique générale l’ensemble de la physique et de la chimie, en harmonie avec les conceptions énergétistes de Rankine, Helmholtz, Mach[7] et d’autres, et en opposition au projet de réduction mécaniste des atomistes comme Boltzmann.

Il s’attache à poser les fondements logiques et axiomatiques de cette science. Le deuxième principe ne lui paraissait pas réductible à la mécanique – à quoi l’on rapportait généralement le premier, celui de la conservation de l’énergie, issu du principe de l’équivalence de la chaleur et du mouvement ; pour établir les deux principes sur un pied d’égalité, il fallait les traiter comme des postulats, et « la thermodynamique se développe alors selon un type de théorie nouveau en physique ». On perçoit déjà ici le lien entre ses recherches scientifiques et sa conception de la théorie physique.

Duhem voyait dans sa tentative d’unifier les sciences physiques et chimiques au sein d’une thermodynamique généralisée sa principale contribution scientifique. Il est à noter que les mots « atome » et « molécule » sont totalement absents, conformément à son rejet de ces notions, de son Traité d’énergétique de 1911 qui propose l’accomplissement de ce programme[8].

Principales Ĺ“uvres

La théorie physique. Son objet, sa structure (1906)

La théorie physique, qui paraît en 1906, est le maître ouvrage de Duhem en tant que philosophe des sciences. L'auteur y expose son épistémologie et sa conception instrumentaliste de la science, qui ne vise à décrire les choses en soi, mais à les représenter dans des théories qui visent une classification naturelle des lois expérimentales[2].

« Physique de croyant » (1904)

En réponse à des accusations épistémologiques d'Abel Rey, selon lesquelles sa philosophie des sciences et sa théorie de la physique seraient sous l'influence de sa croyance catholique, Duhem publie dans les Annales de philosophie chrétienne un article intitulé « Physique de croyant ». Il y défend la séparation entre la physique et la métaphysique, et l'inutilité pour cette première de l'appui de cette dernière. L'article est considéré comme une étape importante dans la vie intellectuelle et l'épistémologie française du tournant du siècle[9].

Sauver les apparences (1908)

Dans son ouvrage Sauver les apparences. Sur la notion de théorie physique de Platon à Galilée, Duhem examine « quelles sont les relations de la théorie Physique et de la Métaphysique », question qui « a été, pendant 2000 ans, formulée de la manière suivante : quelles sont les relations de l'Astronomie et de la physique ? » Duhem expose la longue opposition entre les tenants de l'Astronomie de Ptolémée qui évolue pour « sauver les apparences » et les partisans de la Physique d'Aristote qui refusent tout modèle n'utilisant pas exclusivement les sphères homocentriques. Il défend l'idée que c'est le cardinal Robert Bellarmin qui avait raison contre Galilée puisque la science se doit de « sauver les apparences » (ou « sauver les phénomènes ») sans prétendre décrire la réalité ultime.

Historien des sciences

Il fut aussi un historien des sciences, notamment dans son œuvre Le Système du monde. Histoire des doctrines cosmologiques, de Platon à Copernic, somme remarquable et véritable monument de l'histoire des sciences des origines à la Renaissance, dont la publication en dix volumes s'est étalée de 1913 à 1958, où il défend une interprétation continuiste du progrès scientifique et réévalue l'importance du Moyen Âge avant l'émergence de la science moderne[10].

Honneurs

Il devint membre correspondant de l'Académie des sciences en 1900 et membre titulaire non résident en 1913.

Il a reçu le titre de docteur honoris causa de l'université Jagellon de Cracovie en 1900[11].

Son nom a été donné à une rue de Bordeaux près de son domicile peu après la première guerre mondiale.


Ĺ’uvres

  • De l'aimantation par influence. Suivi de Propositions donnĂ©es par la facultĂ©, Paris, Gauthier-Villars et fils, (lire en ligne)
  • Le potentiel thermodynamique et ses applications Ă  la mĂ©canique chimique et Ă  l'Ă©tude des phĂ©nomènes Ă©lectriques, Paris, A. Hermann, (lire en ligne)
  • Des corps diamagnĂ©tique, 1889 (BNF 30370599)
  • Cours de physique mathĂ©matique et de cristallographie de la FacultĂ© des sciences de Lille. Hydrodynamique, Ă©lasticitĂ©, acoustique : I. ThĂ©orèmes gĂ©nĂ©raux, corps fluides ; II. Les Fils et les membranes, les corps Ă©lastiques, l'acoustique, A. Hermann, Textes en ligne disponibles sur IRIS : I. ThĂ©orèmes gĂ©nĂ©raux, corps fluides ; II. Les Fils et les membranes, les corps Ă©lastiques, l'acoustique
  • Leçons sur l'Ă©lectricitĂ© et le magnĂ©tisme : I. Les Corps conducteurs Ă  l'Ă©tat permanent ; II. Les Aimants et les corps diĂ©lectriques ; III. Les Courants linĂ©aires, Paris, Gauthier-Villars et fils, (lire en ligne)
  • Introduction Ă  la mĂ©canique chimique, Paris, G. CarrĂ©, (lire en ligne)
  • Sur les dĂ©formations permanentes et l'"hysteresis", Bruxelles, impr. de Hayez, (lire en ligne)
  • Les ThĂ©ories de la chaleur, 1895
  • ThĂ©orie thermodynamique de la viscositĂ©, du frottement et des faux Ă©quilibres chimiques, Paris, A. Hermann, (lire en ligne)
  • TraitĂ© Ă©lĂ©mentaire de mĂ©canique chimique fondĂ©e sur la thermodynamique. Les mĂ©langes doubles : statique chimique gĂ©nĂ©rale des systèmes hĂ©tĂ©rogènes, Paris, A. Hermann, (prĂ©sentation en ligne)
  • TraitĂ© Ă©lĂ©mentaire de mĂ©canique chimique fondĂ©e sur la thermodynamique. Faux Ă©quilibres et explosions, Paris, A. Hermann, (1re Ă©d. 1897) (lire en ligne)
  • Le Mixte et la combinaison chimique. Essai sur l'Ă©volution d'une idĂ©e, 1902
  • Les thĂ©ories Ă©lectriques de J. Clerk Maxwell : Ă©tude historique et critique, Paris, A. Hermann, (lire en ligne)
  • Thermodynamique et chimie : Leçons Ă©lĂ©mentaires Ă  l'usage des chimistes, Paris, A. Hermann, (lire en ligne)
  • L'Ă©volution de la mĂ©canique, Paris, A. Hermann, (lire en ligne)
  • Les Origines de la statique, 1903, tome I, tome II.
  • La ThĂ©orie physique. Son objet, sa structure, 1906 (rĂ©imp. Vrin, 2007).
  • Sauver les phĂ©nomènes. Essai sur la notion de thĂ©orie physique de Platon Ă  GalilĂ©e. Sozein ta phainomena, Bibliothèque des Textes Philosophiques, Paris, Vrin, 2005 (publications prĂ©cĂ©dentes : en 1908 aux Ă©d. Hermann, en 1992 dans la collection "Mathesis" aux Ă©ditions Vrin), (ISBN 978-2711616084) Texte en ligne disponible sur IRIS
  • TraitĂ© d'Ă©nergĂ©tique, 1911
  • Le Système du Monde. Histoire des Doctrines cosmologiques de Platon Ă  Copernic, 10 vol., (1913—1959). Texte en ligne :
    • volume I : La cosmologie hellĂ©nique (L'astronomie pythagoricienne, La cosmologie de Platon, Les sphères homocentriques, La physique d'Aristote, Les thĂ©ories du temps, du lieu et du vide après Aristote...)
    • volume II : La cosmologie hellĂ©nique, suite. L'astronomie latine au Moyen Ă‚ge (Les dimensions du monde, Physiciens et astronomes...)
    • volume III : L'astronomie latine au Moyen Ă‚ge, suite
    • volume IV : L'astronomie latine au Moyen Ă‚ge, suite
    • volume V : La crise de l'aristotĂ©lisme
    • volume VI : Le reflux de l'aristotĂ©lisme (Henri de Gand, Duns Scot, l'essentialisme, les deux vĂ©ritĂ©s...)
    • volume VII : La physique parisienne au XIVe siècle
    • volume VIII : La physique parisienne au XIVe siècle, suite (Le vide et le mouvement dans le vide, L'horreur du vide, le mouvement des projectiles, La chute accĂ©lĂ©rĂ©e des graves, L'astrologie chrĂ©tienne, Les adversaires de l'astrologie)
    • volume IX : La physique parisienne au XIVe siècle, suite (La thĂ©orie des marĂ©es, L'Ă©quilibre de la terre et des mers, Les petits mouvements de la Terre et les origines de la gĂ©ologie, La rotation de la Terre, La pluralitĂ© des mondes
    • volume X : La cosmologie du XVe siècle. Écoles et universitĂ©s au XVe siècle, Les UniversitĂ©s de l'Empire au XVe siècle (L'UniversitĂ© de Paris au XVe siècle, Nicolas de Cues, L'Ă©cole astronomique de Vienne (de), La pensĂ©e italienne au XIVe siècle, Paul de Venise. Table gĂ©nĂ©rale des matières de l'ouvrage)
    • [les dix volumes en ePub https://archive.org/details/lesystmedumond01duhe]
  • Études sur LĂ©onard de Vinci, ceux qu'il a lus, ceux qui l'ont lu, 3 vol., Hermann, Paris (1906—1913)
    • Première sĂ©rie : Ceux qu'il a lu et ceux qui l'ont lu, 1906
    • Deuxième sĂ©rie
    • Troisième sĂ©rie : Les prĂ©curseurs parisiens de GalilĂ©e, 1913
  • Au pays des gorilles, Paris, Ă©ditions Beauchesne, 1997.
  • Lettres de Pierre Duhem Ă  sa fille HĂ©lène, Paris, Ă©ditions Beauchesne, 1994.
  • RealtĂ  e rappresentazione: alle origini della «ThĂ©orie physique» (scritti 1892-1896) / a cura di Mirella Fortino e Jean-François Stoffel ; prefazione di Stefano Bordoni, Roma, Aracne, 2022, 603 p. (Duhemiana ; 4).

Voir aussi

Bibliographie

  • Pierre Humbert, Pierre Duhem (1861-1916), vol. 1, Paris, Bloud et Gay, , 147 p. (SUDOC 190108363, prĂ©sentation en ligne, lire en ligne [PDF])
  • (de) Klaus Hentschel, « Die Korrespondenz Duhem-Mach: Zur Modellbeladenheit von Wissenschaftsgeschichte », Annals of Science, no 45,‎ , p. 73-91 (rĂ©sumĂ©, lire en ligne [PDF], consultĂ© le )
  • Stanley L Jaki (trad. François Raymondaud), Pierre Duhem, homme de science et de foi, Paris, Beauchesne, coll. « Scientifiques & croyants » (no 4), , 272 p. (ISBN 978-2-7010-1224-7 et 2-701-01224-4, OCLC 401475107, BNF 35452595, prĂ©sentation en ligne)
  • Jean-François Stoffel et Stanley L. Jaki (introd.), Pierre Duhem et ses doctorants : bibliographie de la littĂ©rature primaire et secondaire, Louvain-la-Neuve, Centre Interfacultaire d'Étude en Histoire des Sciences, coll. « RĂ©minisciences » (no 1), , 325 p. (ISBN 978-2-930175-00-3 et 2-930-17500-1, OCLC 468437697, BNF 37551049, lire en ligne)
  • Jean-François Stoffel (prĂ©f. Jean Ladrière), Le phĂ©nomĂ©nalisme problĂ©matique de Pierre Duhem, Bruxelles, Classe des lettres, AcadĂ©mie Royale de Belgique, coll. « MĂ©moires de la Classe des lettres » (no 27), , 391 p. (ISBN 978-2-8031-0190-0 et 2-803-10190-4, OCLC 52158991, lire en ligne)
  • (en) Thomas Lepeltier, « Was Pierre Duhem a Precursor of Postmodernism ? », CANG Angelaki, vol. 10 (2),‎ , p. 27–38 (ISSN 0969-725X, rĂ©sumĂ©, lire en ligne, consultĂ© le )
  • Jean-François Stoffel, « Pierre Duhem : Un savant-philosophe dans le sillage de Blaise Pascal », Revista Portuguesa de Filosofia, vol. 63, nos 1-3,‎ , p. 275–307 (ISSN 0870-5283, rĂ©sumĂ©)
  • Pierre-Michel Vauthelin, UniversitĂ© Paris-Ouest-Nanterre-la-DĂ©fense (Sous la direction de Bernadette Bensaude-Vincent), Aux origines de La thĂ©orie physique : l’énergĂ©tique de Pierre Duhem (1885-1911) (Thèse de doctorat en Ă©pistĂ©mologie et histoire des sciences), Paris, s. n., , 303 p., 30 cm (SUDOC 119829436, prĂ©sentation en ligne)
  • Jean-François Stoffel, « Pierre Duhem avait-il « quelque thĂ©ologien derrière lui » lors de l’élaboration de son articulation de la physique et de la mĂ©taphysique ? Le cas de Maurice Blondel », Recherches philosophiques, Toulouse, vol. 4,‎ , p. 89-116 (lire en ligne, consultĂ© le )
  • Jean-François Stoffel (prĂ©f. Fábio Rodrigo Leite), Introduction Ă  la lecture des cĂ©lèbres articles duhĂ©miens de la «Revue des questions scientifiques» (1892-1896), Rome, Aracne, coll. « Duhemiana » (no 5), , 173 p.


Articles connexes

Liens externes

Notes et références

  1. Archives de l’état civil de Paris en ligne, 2e arrondissement, acte de naissance no 1011, année 1861.
  2. Pierre Duhem, La théorie physique. Son objet, sa structure, ENS Éditions (ISBN 978-2-84788-834-8 et 2-84788-834-9, OCLC 1229360164, lire en ligne)
  3. « Les agrégés de l'enseignement secondaire. Répertoire 1809-1960 / Ressources numériques en histoire de l'éducation », sur cnrs.fr (consulté le ).
  4. « Agrégation Physique, Elements sur Duhem ».
  5. Dans une lettre à sa fille datée du 19 mai 1913, Duhem évoque « l’athéisme et l'immoralisme de Maurras » : cf. Stanley L. Jaki et Pierre Duhem, Lettres de Pierre Duhem à sa fille Hélène, éd. Beauchesne, coll. « Scientifiques & croyants, n°7 », (ISBN 270101297X), p. 111.
  6. Anne Rasmussen, La « science française » dans la guerre des manifestes, 1914-1918., Mots. Les langages du politique, no 76, novembre 2004, p. 9-23.
  7. voir l'ouvrage d'Hentschel publié en 1988, contenant la correspondance entre Duhem et Mach.
  8. Extrait de Denis Collin, Pierre Duhem : qu'est-ce qu'une théorie physique?, ouvrage cité.
  9. (en) Cristina Chimisso, Writing the History of the Mind: Philosophy and Science in France, 1900 to 1960s, Routledge, (ISBN 978-1-134-78808-8, lire en ligne)
  10. Voir Hentschel (1988) concernant des parallèles et des différences entre Duhem et Mach comme historiens des sciences.
  11. (pl) Doktorzy honoris causa, sur le site de l'université jagellonne de Cracovie.


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