Pierre Braunberger
Pierre Braunberger, né le dans le 11e arrondissement de Paris et mort le à Aubervilliers[1], est un producteur de cinéma français.
Nom de naissance | Pierre Raymond Maurice Braunberger |
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Naissance |
Paris |
Nationalité | française |
Décès |
(Ă 85 ans) Aubervilliers |
Profession | producteur de cinéma |
Films notables |
La Chienne Partie de campagne Tirez sur le pianiste Vivre sa vie |
Biographie
Né à Paris dans une famille de médecins, dès l'âge de 7 ans il est déterminé à ne pas suivre la même voie que son père. En voyant un épisode de Fantômas au Gaumont Théâtre[Note 1], il décide de travailler dans le cinéma.
Après la première guerre, à peine âgé de 15 ans, il tourne son premier court-métrage film Francfort-sur-le-Main en Allemagne. Il part à l'aventure successivement à Berlin, et à Londres aux établissements Brocklis pour y travailler.
En 1923, il part Ă New York, oĂą il travaille quelques semaines Ă la 20th Century Fox, puis se fait passer pour un directeur de production et entre chez Ferdinand H. Adam oĂą il dirige des films de Frank Merrill (en).
Au cours d'un tournage à Los Angeles, il arrive à rencontrer Irving Thalberg et à se faire engager à la Metro-Goldwyn-Mayer Inc. comme l'un de ses assistants. Il y reste dix-huit mois ce qui lui permet d’établir des contacts avec les plus grands réalisateurs de cette époque.
Voulant réaliser et produire en France, il revient à Paris où il fait la connaissance de Jean Renoir avec qui il va tourner la Fille de l'eau, Nana et Tire-au-flanc.
En 1929, Pierre Braunberger crée les Productions Pierre Braunberger et Néofilms avec la production de son premier film parlant français (La route est belle de Robert Florey).
En 1930, Pierre Braunberger, reprend la salle du Cinéma du Panthéon, toujours en activité. Il rénove la salle, crée 450 places et fait installer un appareil Western Electric de reproduction du son. Alors que les sous-titres ne sont pas encore inventés, il est le premier à diffuser des films étrangers en version originale.
Un an plus tard, il s'associe avec Roger Richebé pour produire sous le nom des Établissements Braunberger-Richebé. Quelques films naîtront, notamment Le Blanc et le Noir de Robert Florey, écrit par Sacha Guitry, la Chienne de Jean Renoir, La Petite Chocolatière et Fanny de Marc Allégret. En 1933, alors âgé de 28 ans, il décide de continuer seul en reprenant les studios de Billancourt qui deviennent Paris-Studio-Cinéma.
À la fin de la Seconde Guerre mondiale, Pierre Braunberger transforme un local de la Gestapo en studio de cinéma, le « Studio Lhomond[2] ». Ses sociétés « Les Films de la Pléiade », puis « Les Films du Jeudi » lui permettent de lancer, à partir des années 1950, les nouveaux talents de la « Nouvelle Vague » comme Jean-Pierre Melville, François Truffaut, Jean-Luc Godard, Alain Resnais, ou encore des cinéastes à l'originalité affirmée comme Maurice Pialat, Jean Rouch, Chris Marker ou François Reichenbach.
Cinéphile passionné, doté d'une intuition exceptionnelle et reconnu comme l'un des principaux producteurs indépendants du cinéma français d'auteur du XXe siècle (un hommage lui est, notamment, rendu par le Centre Georges Pompidou d' à ), Pierre Braunberger disparaît en 1990.
Filmographie
(Liste non exhaustive, classée par année de productions).
- Producteur
En 2022, la base données cinématographiques Internet Movie Database (IMDb) référence 196 attributions[P 1].
- 1927 :
- La P'tite Lili, d'Alberto Cavalcanti (court métrage)
- Yvette, d'Alberto Cavalcanti
- Sur un air de charleston, de Jean Renoir
- 1929 : Tire-au-flanc, de Jean Renoir avec Michel Simon
- 1930 :
- La ballade du canard (La Malemort du Canard), de A. Silka (court métrage)[P 2]
- La route est belle, de Robert Florey
- L'homme qui assassina, de Jean Tarride et Curtis Bernhardt
- La Femme d'une nuit (La donna di una notte), de Marcel L'Herbier[P 3]
- 1931 :
- On purge bébé, de Jean Renoir avec Jacques Louvigny
- La Chienne, de Jean Renoir avec Michel Simon
- 1932 : L'Amour à l'américaine, de Claude Heymann avec Andrée Spinelly
- 1933 : Tire-au-flanc, d'Henry Wulschleger avec Bach
- 1934 : Sans famille, de Marc Allégret avec Vanni Marcoux
- 1936 : Partie de campagne, de Jean Renoir avec Sylvia Bataille
- 1937 :
- Forfaiture, de Marcel L'Herbier avec Louis Jouvet
- Le gagnant, d'Yves Allégret avec René Lefèvre (moyen métrage)
- 1947 :
- Van Gogh, d'Alain Resnais avec Claude Dauphin (court métrage documentaire)
- Paris 1900, de Nicole Vedrès avec la voix de Claude Dauphin (documentaire)
- 1948 : Les Actualités burlesques, de Gilles Margaritis (court métrage de divertissement)
- 1950 :
- Au bon coin, de Jean Kerchbron avec Janine Guyon (court métrage)[P 4]
- Le Trésor des Pieds-Nickelés, de Marcel Aboulker avec Maurice Baquet
- Toulouse-Lautrec (it), de Robert Hessens (court métrage)
- Histoire des pin-up girls, de Marcel Gibaud (court métrage)[P 5]
- Guernica, de Robert Hessens et Alain Resnais (court métrage documentaire)
- Gauguin, d'Alain Resnais avec la voix de Jean Servais (court métrage documentaire)
- Le tampon du capiston, de Maurice Labro avec Rellys
- 1951 :
- Station mondaine, de Marcel Gibaud avec la voix de Louis de Funès (court métrage)
- Palais royal, de Jean Béranger avec la voix de Jean Desailly (court métrage)[P 6]
- La course de taureaux, de Pierre Braunberger (film documentaire)
- Le dictionnaire des pin-up girls, de Marcel Gibaud avec Hubert Deschamps (court métrage)[P 7]
- L'art du Haut-Rhénan, de Marcel Gibaud (court métrage)[P 8]
- Bertrand cœur de lion, de Robert Dhéry avec Colette Brosset
- La vie de Jésus, de Marcel Gibaud avec la voix de Maria Casarès (film documentaire)
- 1952 :
- En quête de Marie, de Marcel Gibaud avec la voix de Michel Piccoli (court métrage)[P 9]
- Avec André Gide, de Marc Allégret (film documentaire)
- Le crime du Bouif, d'André Cerf avec Pierre Jourdan
- Jocelyn, de Jacques de Casembroot avec Simone Valère
- 1953 :
- Chagall, de Lauro Venturi (Oscar du meilleur court métrage documentaire en 1964)
- Julietta, de Marc Allégret avec Jean Marais
- 1954 :
- 1955 :
- Visages de Paris, de François Reichenbach avec la voix de Michel Bouquet (court métrage)
- Une lettre pour vous, d'André Vétusto (court métrage documentaire)[P 12]
- New York ballade, de François Reichenbach avec la voix de Jean Desailly (court métrage)
- Impressions de New York, de François Reichenbach avec la voix de J. Desailly (court métrage)
- 1956 :
- Toute la mémoire du monde, d'Alain Resnais avec Jacques Dumesnil (court métrage)
- Houston Texas, de François Reichenbach avec la voix d'Henri Fabiani (court métrage)[P 13]
- Le Grand Sud, de François Reichenbach (court métrage)[P 14]
- Le Coup du berger, de Jacques Rivette avec Virginie Vitry (court métrage comique)
- Les abeilles, de Guy Dhuit (court métrage)[P 15]
- 1958 :
- Moi, un noir, de Jean Rouch avec Amadou Demba
- Élèves-maîtres, d'André Vétusto (court métrage documentaire)[P 16]
- Le Chant du styrène, d'Alain Resnais avec la voix de Pierre Dux (court métrage)
- Ces gens de Paris, d'Henri Fabiani (court métrage)[P 17]
- Bonjour, Monsieur La Bruyère, de Jacques Doniol-Valcroze avec Jean-Claude Arnaud[P 18]
- Les surmenés, de Jacques Doniol-Valcroze
- L'Américain se détend, de François Reichenbach
- 1959 : Tous les garçons s'appellent Patrick ou Charlotte et Véronique (court métrage)
- 1960 :
- L'amour existe, de Maurice Pialat (court métrage)
- L'Eau Ă la bouche, de Jacques Doniol-Valcroze
- L'Amérique insolite, de François Reichenbach
- Tirez sur le pianiste, de François Truffaut
- Charlotte et son jules, de Jean-Luc Godard (court métrage)
- 1961 :
- Cuba si, de Chris Marker
- La frontière, de Jean Cayrol et Claude Durand
- Une histoire d'eau, de Jean-Luc Godard (court métrage)
- La Pyramide humaine, de Jean Rouch
- 1962 :
- Un cœur gros comme ça, de François Reichenbach
- La DĂ©nonciation de Jacques Doniol-Valcroze
- La punition, de Jean Rouch
- Vivre sa vie, de Jean-Luc Godard
- L'Amour avec des si, de Claude Lelouch
- 1963 : Delphica, de Serge Korber
- 1964 :
- La Femme spectacle, de Claude Lelouch
- La Fleur de l'âge, ou Les adolescentes, de Michel Brault, Jean Rouch, Gian Vittorio Baldi et Hiroshi Teshigahara
- De l'amour, de Jean Aurel
- 1965 :
- 1966 :
- Lumière, de Marc Allégret, court métrage
- Martin soldat, de Michel Deville avec Robert Hirsch
- 1967 : L'Affaire de la rue de Chantilly (Le Crime de la rue de Chantilly) (téléfilm)
- 1967 : Vive Eau , de Louis Roger (1928-2018), (court métrage)
- 1968 :
- Je vous salue Paris, de François Reichenbach (court métrage)
- Erotissimo, de Gérard Pirès avec Annie Girardot
- Au péril de la mer, de Louis Roger (1928-2018), (court métrage)
- 1969 :
- L'affaire des poissons, de Jean Barbillon, court métrage
- L'Astragale, de Guy Casaril
- Libre de ne pas l'ĂŞtre, de Jean-Pierre Lajournade
- Cinéma-Cinéma, de Jean-Pierre Lajournade
- Le Deuxième Ciel, de Louis Roger (court métrage)
- Au champ de vapeur, de Louis Roger (1928-2018), (court métrage)
- 1970 :
- Trois hommes sur un cheval, de Marcel Moussy avec Robert Dhéry
- Les voisins n'aiment pas la musique, de Jacques Fansten (court métrage)
- La Fin des Pyrénées, de Jean-Pierre Lajournade
- En attendant l'auto..., de Giselle Braunberger
- Chambres de bonne, de Jean-Pierre Moulin
- Êtes-vous fiancée à un marin grec ou à un pilote de ligne ?, de Jean Aurel avec Jean Yanne
- 1971 :
- Le Droit d'asile, de Jean-Pierre Lajournade, court métrage
- Les Doigts croisés (To Catch a Spy), de Dick Clement avec Kirk Douglas
- Le Laboratoire de l'angoisse
- La Cavale
- Fantasia chez les ploucs, de Gérard Pirès avec Lino Ventura
- Petit Ă petit, de Jean Rouch
- 1972 :
- 1974 :
- DĂ©fense d'aimer, de Raoul Girard
- Comment réussir quand on est con et pleurnichard
- Comme un pot de fraises, de Jean Aurel avec Jean-Claude Brialy
- 1975 :
- 1977 : Le Risque de vivre, de GĂ©rald Calderon avec Michael Lonsdale
- 1979 :
- L'Armoire, de Walerian Borowczyk, court métrage
- Collections privées
- 1986 : Dionysos
- 1989 : Aller à Dieppe sans voir la mer, de Nicolas Errera, court métrage
- 1990 : Les Chevaliers de la Table ronde (film, 1990), de Denis Llorca
- 1991 : D'abord la vie, ensuite les triomphes, de Lucien Clergue
Hommage
Jean-Luc Godard a dit à Pierre Braunberger : « Beaucoup de gens ont aimé le cinéma, mon cher Pierre. Mais très peu ont été aimés par lui. Vous êtes de ceux-là ».
Pierre Braunberger a dit de Jean-Luc Godard : "Je sais que maintenant vous ne pourrez que mépriser Godard sur le plan humain. "Sale juif" est la seule insulte que je ne peux supporter, insulte qui me donne le goût de la vengeance, une désir de meurtre." (Lettre de Pierre Braunberger à François Truffaut, mars 1968, coll. Cinémathèque française, Fonds François Truffaut).
Distinctions
- César d'honneur, 1980 (Césars du Cinéma Français).
Notes et références
- Notes
- Au no 7 du boulevard Poissonnière.
- Références
- Archives de Paris 11e, acte de naissance no 2900, année 1905 (page 2/31) (avec mentions marginales de mariages et de décès)
- Situé rue Lhomond dans le 5e à Paris, in P. Braunberger, Cinemamémoire, propos recueillis par Jacques Gerber, Paris, éditions du Centre Pompidou, 1987, page 139 - Instrumentum laboris en ligne.
- Références des productions
Sauf mentions contraires, les données sont issues du site Internet Movie Database (IMDb).
- (en) « Pierre Braunberger » (consulté le ).
- (en) « La ballade du canard » (consulté le ).
- (en) « La donna di una notte » (consulté le ).
- (en) « Au bon coin » (consulté le ).
- (en) « Histoire des pin-up girls » (consulté le ).
- (en) « Palais-Royal » (consulté le ).
- (en) « Le dictionnaire des pin-up girls » (consulté le ).
- (en) « L'art du Haut-Rhénan » (consulté le ).
- (en) « En quête de Marie » (consulté le ).
- (en) « Croissance de Paris » (consulté le ).
- (en) « Ballade parisienne » (consulté le ).
- (en) « Une lettre pour vous » (consulté le ).
- (en) « Houston, Texas » (consulté le ).
- (en) « Le Grand Sud » (consulté le ).
- (en) « Les abeilles » (consulté le ).
- (en) « Élèves-maîtres » (consulté le ).
- (en) « Ces gens de Paris » (consulté le ).
- (en) « Bonjour, Monsieur La Bruyère » (consulté le ).
Voir aussi
Biographie
- Pierre Braunberger et Jacques Gerber (propos recueillis par) (préf. Jean-Luc Godard), Pierre Braunberger, producteur : cinémamémoire : biographie, Paris, Centre national de la cinématographie / Centre Georges-Pompidou, (ISBN 2-858-50421-0)
Entretien
- Jean-Pierre Pagliano, Mémoires du siècle : Pierre Braunberger, France Culture,
Liens externes
- Ressources relatives Ă l'audiovisuel :
- Allociné
- Ciné-Ressources
- (en) AllMovie
- (de + en) Filmportal
- (en) IMDb
- Ressource relative Ă la musique :
- Notices dans des dictionnaires ou encyclopédies généralistes :