Accueil🇫🇷Chercher

Irving Thalberg

Irving Thalberg ( - ) est un producteur de cinéma américain des débuts du cinéma. Il était surnommé The Wonder Boy pour sa jeunesse et son habileté inégalée pour choisir les bons scénarios et en tirer des films à succès.

Irving Thalberg
Description de cette image, également commentée ci-après
Irving Thalberg en 1929.

Biographie

Fils d’immigrés juifs allemands, Irving Grant Thalberg voit le jour au domicile de ses parents à Brooklyn. Né avec une malformation cardiaque, son enfance est marquée par les maladies. Souvent contraint au repos forcé, il montre cependant un goût certain pour les études et la lecture, et les ambitions que sa mère nourrit pour lui le poussent à l'excellence[1]. À l’issue de ses études, il se forme seul au secrétariat et est engagé au siège new-yorkais de la prestigieuse Universal Pictures. Il y travaille d'abord comme secrétaire de D. B. Lederman, l'assistant de Carl Laemmle, légendaire fondateur des studios Universal, avant que celui-ci ne le remarque et en fasse son secrétaire personnel. Brillant, opiniâtre, consacrant toute son énergie à son travail (plus tard, il sera connu pour travailler de longues heures la nuit), il est nommé cadre chargé des productions sur le site californien des studios, Universal City, à seulement 21 ans.

Rapidement, Thalberg apprend à compenser son apparence très jeune par une autorité certaine. Ainsi en 1922, il s’oppose à Erich von Stroheim concernant la longueur de Folies de femmes et contrôle tous les aspects de production de Notre-Dame de Paris (1923). Toutefois, en 1924, sa carrière prend un nouveau tournant quand il quitte Universal pour les productions Louis B. Mayer qui, peu après, s’uniront à Metro Pictures Corporation pour fonder la bien connue Metro-Goldwyn-Mayer. Thalberg est également célèbre pour avoir créé la « unit production management scheme » (« système de gestion d’unité de production »), les productions hollywoodiennes se sont finalement divisées en « units », divisant par là le contrôle créatif d’un film entre producteur, directeur, …

Il connaît son premier succès pour la MGM dès 1925 avec La Grande Parade dirigé par King Vidor. Par la suite, jusqu’en 1932, il supervise toutes les productions importantes et combine soigneusement la préparation des pré-productions avec des sneak previews (« avant-premières ») qui mesurent la réponse du public.

Mais, alors que son ardeur dans le travail lui permet de toujours obtenir les meilleurs résultats, Thalberg est rattrapé par la réalité d’une santé fragile. Atteint, depuis la naissance, de problèmes cardiaques, il est victime en 1932 d’un infarctus. Profitant de ce moment d’invalidité, Louis B. Mayer, qui jalouse depuis quelque temps le pouvoir et le succès de Thalberg, décide de le remplacer par David O. Selznick et Walter Wanger. Lorsque Thalberg reprend le travail, en 1933, il n’est plus qu’un des producteurs du studio. Néanmoins, il participe au développement de quelques-unes des plus prestigieuses entreprises de la MGM comme Grand Hotel (1932), Les Révoltés du Bounty (1935), La Malle de Singapour (1935), Une nuit à l'opéra (1935) avec les Marx Brothers, San Francisco (1936), et Roméo et Juliette (1936).

Irving Thalberg et Norma Shearer le jour de leur mariage en 1927.

Sur le plan sentimental, à son arrivée chez MGM, Thalberg fréquentait l’actrice Norma Shearer. Il l’épouse en 1927 et souhaite faire d’elle une femme au foyer. Mais Norma refuse d’abandonner sa carrière d’actrice. Dès lors, son époux lui confiant de meilleurs rôles, elle deviendra la plus grande star de la MGM au cours des années trente. Ensemble, ils eurent deux enfants, Irving Jr. (1930–1987) et Katherine (1935-2006).

Thalberg n’est âgé que de 37 ans lorsqu’il meurt d’une pneumonie, à Santa Monica, en Californie pendant la pré-production de Un jour aux courses (1937), et Marie-Antoinette (1938).

Thalberg repose dans le grand mausolée du Forest Lawn Memorial Park de Glendale, en Californie. Norma Shearer l’y a rejoint en 1983, elle qui avait fait graver sur la tombe de son défunt mari : « My Sweetheart Forever » (« Mon bien-aimé pour toujours »).

Postérité et hommages

De son vivant, Thalberg refusait que son nom apparaisse à l’écran et on lui prêtait l’expression suivante : Credit you give yourself is not worth having (« les honneurs fait à soi-même n’en valent pas la peine »). C’est pourquoi vous ne le trouverez qu’au générique de deux films seulement. Ainsi, à la fin de sa dernière œuvre, Visages d'Orient (1937), on peut lire : To the Memory of Irving Grant Thalberg his last greatest achievement we dedicate this picture (« À la mémoire d’Irving Grant Thalberg, nous lui dédions ce film, sa dernière grande œuvre »). L’autre dédicace date de 1939 pour Au revoir Mr. Chips, un film qu’il avait mis en route peu de temps avant sa mort.

Un prix décerné par l'Academy of Motion Picture Arts and Sciences porte son nom.

  • Francis Scott Fitzgerald, dans son dernier et inachevĂ© roman, The Last Tycoon (Le Dernier Nabab), s’est largement inspirĂ© de Thalberg pour crĂ©er son personnage principal : le fascinant Monroe Stahr. « Milton Stahr (qui est Irving Thalberg - et ceci est mon grand secret) […] Thalberg m'a toujours fascinĂ©. Son charme Ă©trange, sa beautĂ© extraordinaire, son succès et sa gĂ©nĂ©rositĂ©, la fin tragique de sa grande aventure » (Fitzgerald a remplacĂ© ensuite Milton par Monroe)[2]. Tout comme Thalberg, Stahr est brillant, autoritaire, populaire, mariĂ© Ă  la star du studio et fragile physiologiquement. Le livre a Ă©tĂ© adaptĂ© au cinĂ©ma en 1976 par Elia Kazan avec Robert De Niro dans le rĂ´le principal mais aussi Robert Mitchum, Jeanne Moreau,Tony Curtis, Theresa Russell et Jack Nicholson. D’autre part, Robert Evans a Ă©galement proposĂ© sa vision de Thalberg en l'incarnant dans le film Man of a Thousand Faces de Joseph Pevney.
  • Jean-Luc Godard l'Ă©voque longuement dans Histoire(s) du cinĂ©ma, entre hommage et critique. Il est prĂ©sentĂ© comme le symbole d' Hollywood devenant l'usine Ă  rĂŞves Ă  l'Ă©poque du fascisme.

« Irving Thalberg a été le seul qui, chaque jour, pensait 52 films. »

— Jean-Luc Godard dans Toutes les histoires, premier des huit épisodes d’Histoire(s) du cinéma.

Dans la culture populaire

Interprétations

Autres


Filmographie partielle

Notes et références

  1. Mark A. Vieira, Irving Thalberg: Boy Wonder to Producer Prince, University of California Press (2010).
  2. Francis Scott Fitzgerald, Lettres Ă  Zelda et autres correspondances, Paris, Gallimard, , 393 p. (ISBN 978-2-07-023538-4), p. 348.

Liens externes

Cet article est issu de wikipedia. Text licence: CC BY-SA 4.0, Des conditions supplémentaires peuvent s’appliquer aux fichiers multimédias.