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Pierre-Eudoxe Dubalen

Pierre-Eudoxe Dubalen (1851-1936) est un préhistorien et naturaliste landais, fondateur du muséum d'histoire naturelle de Mont-de-Marsan (musée Dubalen) et son premier conservateur.

Pierre-Eudoxe Dubalen
Description de cette image, également commentée ci-après
Pierre-Eudoxe Dubalen,
peinture Ă  l'huile par Joseph Augustin Fontan, 1912
Naissance
Montgaillard (Landes) (France)
DĂ©cès (Ă  85 ans)
Montsoué (Landes) (France)
Nationalité France
Domaines archéologie, Préhistoire, géologie, zoologie (entomologie, malacologie, ichtyologie, ornithologie), botanique (phanérogames, cryptogames vasculaires, mycologie, algologie)[1], paléontologie[2]
Formation École de Pharmacie de Bordeaux
Renommé pour Découverte de : grotte du Pape (Brassempouy), grotte de Rivière.
Travaux sur la géologie et l'hydrologie du sud de l'Aquitaine.
Distinctions

• grande médaille d'or pour la culture
• Médaille de bronze, avec prix, pour le concours sur l'emploi des nitrates de soude
• Médaille d'or du Ministère de l'Agriculture

Personnalité dynamique à la curiosité éclectique, il est un des initiateurs des recherches archéologiques dans les Landes. Ses recherches en géologie font de lui le premier à pressentir l'existence de pétrole dans le sud-est des Landes, et il enrichit notablement les connaissances en hydrologie de sa région. Il développe l'implantation des cépages américains pour combattre le phylloxéra et promeut l'usage des engrais chimiques, une nouveauté à l'époque.

Biographie

Pierre Justin[3] Eudoxe Dubalen naît à Montgaillard (Landes) le 26[3] ou 29 mars 1851[4]. Son père est Jean Marie Louis Eudoxe Dubalen (Saint-Sever, 25 août 1817 – Les Gonaïves [Haïti], 16 juillet 1867), percepteur à Montgaillard ; sa mère est Marie-Constance Diris (née à Bayonne, vers 1822), fille de Vital Diris, capitaine au long cours, et de Marthe Eugénie Pillot. Ses parents se sont mariés le 6 juin 1841 à Montgaillard[3].

Il a un frère aîné : Jacques Marie Eugène Dubalen (Montgaillard, 25 mars 1842 – 12 août 1895), militaire de carrière, chevalier de la Légion d'honneur (3 février 1880), qui épouse à Orthez le 30 août 1882 Thérèse Duplantier (19 décembre 1858 – 9 mai 1896), fille de Jean-Baptiste Paul Émile Duplantier et de Thérèse Marie Antoinette, dite Mathilde de Laussat[3].

Il fait ses études à l'école de pharmacie de Bordeaux, dont il est lauréat de concours[1]. Pharmacien de formation[5] - [n 1], il aurait exercé à Saint-Sever[3] et la liste des membres de la Société de Borda pour 1877 le donne comme pharmacien à Estang (Gers)[n 2] ; mais il n'exerce cette profession que très peu de temps[3] et s'intéresse très tôt aux sciences[6].

En 1870-71, il est blessé dans une explosion alors qu'il est chef de laboratoire à la capsulerie de Bayonne[1] - [n 3].

Le 22 février 1880 à Saint-Sever, il épouse Marie Marguerite Stéphanie Joseph Lameson (née à Grenade-sur-l'Adour le 19 décembre 1859), fille de Pierre-Célestin Lameson et de Louise Ernestine Augustine Meyrac. Ils ont (au moins) quatre enfants[3] :

  • Marie Jacques Paul Louis Dubalen (Saint-Sever, 25 mai 1882 – 6 novembre 1930 d'un accident de chasse, MontsouĂ©), docteur en mĂ©decine ((Lyon, 1907[7])[3]
  • Eugène Numa Louis Dubalen (2 dĂ©cembre 1887 – 14 juillet 1917 Ă  la bataille de Cerny-en-Laonnois)[3]
  • [sĹ“ur][8]
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Il est maire de Montsoué de 1896 à 1904[9].

Il fonde la Société de secours mutuel, la Caisse rurale (de crédit) et le Syndicat agricole[3].

Il meurt le 27 avril 1936 à Montsoué (Landes)[6] - [1].

Sciences

« Qu'importe le nom de l'ouvrier pourvu que le travail soit publié et puisse servir à tous »

— P.-E. Dubalen[10]

Quel que soit le sujet de sa curiosité attentive, il accorde une grande importance à l'échange, comme en témoigne sa correspondance dont une partie se trouve au musée Despiau-Wlérick de Mont-de Marsan[11]. Il a le souci de communiquer et d'échanger, souhaite faire reconnaître les richesses de sa région au-delà des limites du département des Landes[12] et est peut-être aussi motivé par le désir d'une reconnaissance par ses pairs[11].

Le professeur Georges Le Gentil (de la Sorbonne) écrit à Octave Feuillet : « j'ai déjà vu des géologues locaux ayant une réelle valeur et connaissant admirablement leur région — M. Dubalen était de ceux-là ; mais que celui-ci ait pu, par précision d'esprit scientifique, arriver à déterminer les mêmes déductions que moi-même, qui ai beaucoup voyagé, je suis stupéfait, et je ne puis qu'admirer l'homme »[3].

Maison romane de Mont-de-Marsan hébergeant le musée Dubalen

Archéologie

De 1870 à 1912, sa priorité est l'archéologie[12] ; ce qui ne l'empêche pas, au cours de ses excursions, de s'intéresser aussi à toutes sortes de choses relevant autant de la zoologie que de la botanique ou de la géologie — témoins ses carnets de notes[13]. Pendant toute cette période, il prospecte les collines du Tursan, visant à compléter les collections de silex du Paléolithique inférieur et moyen[12].

Découverte de la grotte du Pape à Brassempouy et controverse de la Vénus dite « La Poire »

Il fait sa réputation d'archéologue en découvrant en 1880 la grotte du Pape à Brassempouy[6], qu'il fouille pendant trois années consécutives jusqu'en 1882[14] (le produit de ces fouilles est exposé dès 1886 dans son musée d'histoire naturelle de Mont-de-Marsan[15]). Ce site est le premier où il peut observer un ensemble stratigraphique cohérent ; il y acquiert plus de précision dans sa méthode d'investigation (périodisation, nomenclature) et une vision plus large des temps préhistoriques ; cette fouille lui permet de dépasser la division rudimentaire d'un « âge du silex taillé » et « âge du silex poli et de la pointe de flèche barbelée »[16]. La stratigraphie qu'il donne est la plus objective de toutes celles données entre 1881 et 1898, y compris celle de Piette en 1893 car ce dernier s'est obstiné à justifier un système de périodisation préétabli, ce qui l'a amené à fortement dénaturer les faits observés à Brassempouy et se retrouve à placer le Solutréen à des temps ultérieurs au Magdalénien, entre autres erreurs grossières[17].

Mais il s'attire quelque inimitié de ses collègues avec un geste malheureux lors de l'excursion le 19 septembre 1892 à Brassempouy de l'Association française pour l'avancement des sciences, qui tenait son congrès annuel à Pau[18] - [19] : découvrant la vénus dite « La Poire »[20], ce chercheur pourtant intègre la dissimule à ceux qui l'accompagnent[21] - [12] et ne la montre qu'à trois ou quatre des excursionnistes à la fin de la journée[22].

Voilà ce que certains ont rapporté de cet épisode. La réalité est plus complexe — et beaucoup moins damnante pour Dubalen. De la correspondance d'Émile Cartailhac il ressort que

« M. Dubalen arrivé trop tard pour sauver une pièce capitale a recueilli quelques débris qu'il pria M. Trutat d'examiner et que celui-ci me fit passer. Je les ai rassemblés. Voici l'objet, mes dessins et photographies, mes observations. Examinez le, déplorez avec moi que les fouilles n'aient pas été mieux conduites. Je retournerai ensuite à M. Dubalen cet objet qu'il n'a pas encore vu, dont je ne lui ai point parlé, sinon par allusion, voulant lui réserver la surprise. Cette statuette rendue à M. Dubalen, il y aura lieu de fixer son sort. […] »

— Cartailhac, Correspondances Reinach, lettre du 19 juillet 1894[23]

Il s'avère qu'Édouard Piette est à l'origine d'une très virulente campagne de dénigrement[n 4] sur la base de cette histoire de vénus dite « La Poire », avec insultes et accusations de vol dirigées au moins autant à l'encontre de Cartailhac et Trutat qu'envers Dubalen[n 5] ; ce qui a fort bien pu n'être de la part de Piette qu'un élément de « politique scientifique » visant à faire prévaloir sa théorie sur le site de Brassempouy. Car en réalité Dubalen n'a pas particulièrement cherché à soustraire quoi que ce soit : il a simplement sauvé d'une destruction complète imminente l'objet dont il n'a même pas pu sur-le-champ en reconnaître les caractéristiques exactes à cause de l'état très abîmé dudit objet, et l'a confié dans les plus brefs délais à Cartailhac pour que ce dernier la restaure[n 5].
À la suite de cette affaire, Cartailhac et Piette se sont éloignés l'un de l'autre malgré une fructueuse collaboration antérieure à cette histoire[24]. Et les reproches de Piette en regard du supposé désir de Dubalen de, en essence, « vouloir garder pour lui seul des documents archéologiques »[n 6], s'adresseraient mieux à lui-même qui « se plaît, grâce à sa fortune, à accumuler les planches depuis trente ans mais pour en jouir seul » (avec le mot « seul » souligné par Cartailhac)[25] - [n 4].

Autres sites

Le musée Dubalen possède du mobilier provenant de ses prospections à Banos[26], à Benquet (haches en silex du Néolithique)[27]…

Atelier de taille de silex d'Arcet Ă  Montaux et abri Dufaure Ă  Sorde-l'Abbaye

Il découvre aussi le site d'Arcet à Montaut, dont les ateliers de taille ont exploité un marqueur lithologique notable, le « silex de Chalosse à lépidorbitoïdes »[28]. Et il fouille l'abri Dufaure à Sorde-l'Abbaye avec Henri Breuil en 1900[10].

Grotte de Rivière et deuxième controverse

Vers les années 1850 des travaux ont mis au jour une grotte sur la berge de l'Adour à Rivière[11]. En 1910 Dubalen décide de la fouiller. Il obtient une subvention du Comité des travaux historiques et scientifiques[29] et une de la mairie de Mont-de-Marsan[11] et commence les fouilles en mars 1911[1] - [10] - [30]. La grotte livre du mobilier du Paléolithique supérieur, et une plaquette en os gravée d'un visage schématisé qu'il appelle une « chimère »[11] et qui devient le sujet d'une controverse pour plusieurs années. Persuadé de son authenticité, Dubalen déploie ses arguments face à Henri Breuil qui est, lui, convaincu que c'est un faux - d'autant que d'autres gravures douteuses ont été trouvées sur ce même site. Breuil, « pape de la Préhistoire » et quasi inattaquable, fait baisser le crédit de Dubalen parmi les préhistoriens. Dubalen mène une enquête et finit par obtenir les aveux d'un érudit local pour les quelques pièces qu'il a lui-même écarté[31].

Peut-être à cause de cette malencontreuse affaire, en 1912-1913 après la grotte de Rivière Dubalen porte son attention sur ce qu'il appelle les « tertres tumuliformes », très nombreux dans le sud des Landes à cette époque d'avant les remembrements[32].

Les tumulus

Avant la première guerre mondiale (à partir de 1913), il fouille des mégalithes et tertres tumuliformes de la région voisine du Tursan[1] : un tumulus à Lacajunte (site déjà fouillé en 1912 par l'abbé Beaumont et Joseph de Laporterie), celui d'Arboucave[15] et surtout le tumulus de Vielle-Aubagnan qui lui révèle du mobilier de la Tène dont, à sa grande satisfaction, une rare cotte de mailles et, découverte unique dans cette région du sud-ouest, deux inscriptions ibères sur ce qui s'avèrera plus tard être des vestiges de phiales[32] - [33].

La fausse "épée" du Tursan

Les fouilles de tumulus, interrompues de 1914 Ă  1925 par la guerre, reprennent sur les mĂŞmes communes et sur celle de Samadet voisine[32].

Il contribue ainsi grandement à la connaissance de l'âge du fer dans le Sud-Ouest[10].

On peut noter toutefois une curieuse supercherie : il publie dans l'ouvrage collectif Nos Landes (1927)[34] le dessin d'une « épée à antennes » inhabituelle, qu'il note comme provenant d'un tumulus du Tursan et qui est à l'époque exposée au musée Dubalen[35]. G. Fabre la publie comme telle en 1943[36] et en 1952[37]. En lieu d'épée à antennes du Hallstatt, c'est un montage réalisé avec une fibule pour les antennes, une autre fibule pour la poignée et la garde, et ce qui est probablement une extrémité de javelot pour la lame… Les historiens modernes ont détecté la supercherie, mais la question reste : pourquoi Dubalen l'a-t-il faite, si ce n’est par désir de mettre en avant la richesse de sa chère Chalosse[38] ?

Le Chalossien

En 1923[39] Dubalen propose une nouvelle division préhistorique précédant le Chelléen : le Chalossien[40] - [41] - [42] - [43], dont l'outil type serait le trièdre. André Vayson de Pradenne, de la Société Préhistorique française, visite en 1927[39] le musée Dubalen et les terrains qui ont livré les pièces à conviction. Il trouve que les rapprochements morphologiques ne tiennent pas compte d'aspects technologiques ; et que les outils avancés comme preuves viennent de ramassages de surface donc sans placement stratigraphique. Malgré la ténacité de Dubalen et le soutien de l'historien basque Eugène Passemard, le Chalossien est ensuite supprimé[44] - [6].

Musée Dubalen

Il fonde le musée d'histoire naturelle de Mont-de-Marsan (voir plus bas la section « Ses collections et le musée Dubalen ») et en est le premier conservateur[6].

Autres sciences

GĂ©ologie

Il est noté pour avoir été le premier à pressentir l'existence de pétrole au sud-est des Landes[6] (il envoie au préfet des Landes un rapport sur la probabilité de pétrole et la présence de bitume en Chalosse et en Béarn[45]). Il travaille avec L. Reyt[n 7] sur la géologie agronomique des environs de Saint-Sever[6] - [46].

Il limite nettement les formations quaternaires en assignant aux sables fauves leur place exacte au sommet du Tertiaire, et découvre Elephas primigenius dans les argiles bleues de Magescq, au-dessous des sables fauves dont il démontre ainsi l'âge récent[1].

Il publie une étude remarquable sur l'origine triasique des eaux sulfureuses de Gamarde, une autre sur les eaux thermales des Landes dans leur rapport avec la fosse sous-marine dite « gouf de Capbreton », et une étude consacrée à ce gouffre[45].

De nombreuses communes lui doivent leur eau potable[1].

Botanique

Il acclimate les plants de vigne américains au Sud-Ouest : directeur de la pépinière départementale à l'époque où les vignes françaises sont menacées de disparition, il expérimente ces plants américains et les utilise pour la reconstitution du vignoble[1]. Il envoie au préfet des Landes des rapports sur la greffe de la vigne et les divers porte-greffes, et sur la pépinière départementale de plants américains[45].

Il se fait le promoteur des premiers engrais chimiques : chef du laboratoire agricole, il fait connaître les résultats donnés par les engrais, alors nouveaux, et en fait les premières applications dans le pays[1].

Il décrit des plantes nouvelles, d'autres non encore signalées ou rares dans le département des Landes. Il indique l'extension de plantes nouvelles apparues dans le Sud-Ouest. Il réunit les matériaux pour servir à une nouvelle flore des départements des Landes et du Sud-Ouest[45].

Il fait paraître pendant dix ans un périodique : L'Agriculture nouvelle dans les Landes[45].

Il réalise des expériences dans son parc sur les ensemencements de champignons[47].

L'herbier Dubalen, auquel a Ă©tĂ© associĂ© l'herbier Charles Sauvage, se trouve au musĂ©e Despiau-WlĂ©rick Ă  Mont-de-Marsan. Selon le cbnsa, cet ensemble d'environ 10 000 planches du XIXe siècle inclut des phanĂ©rogames et des algues des PyrĂ©nĂ©es-Atlantiques, du sud de la France et de l'AlgĂ©rie[48] (Charles Sauvage a aussi rĂ©coltĂ© des plantes du Maroc, de Nouvelle-CalĂ©donie et de la RĂ©union[49]).

Zoologie

Très tôt (1873), il écrit un Catalogue critique des oiseaux observés dans les départements des Landes, Gironde, Basses-Pyrénées et Hautes-Pyrénées[50] favorablement remarqué.

Il décrit des espèces nouvelles ou peu connues de mammifères, poissons, mollusques[45].

Ichtyologie

Il décrit plusieurs espèces, dont :

  • Aturius Dubalen, 1878 (synonyme de Leuciscus Cuvier (ex Klein), 1816), une espèce marine[51]
  • Idus stagnalis Dubalen, 1913, synonyme de Leuciscus leuciscus (Linnaeus, 1758) ou vandoise, poisson d'eau douce et saumâtre[52] - [53].

Ses collections et le musée Dubalen

Le musée Dubalen est de nos jours installé près du donjon Lacataye[54] à Mont-de-Marsan[55], face à la rivière le Midou[56]. P.-E. Dubalen en est le premier conservateur[6] après avoir donné à la ville une vaste collection d'objets de toutes sortes. Pierre Lummau (1882-1947), son directeur adjoint en 1921[57], lui succède à ce poste en 1930 au plus tard[58], jusqu'en 1946. Maurice Prat prend le relais[59] (1946-1960), puis Henri Mougel (1960-1970), également premier conservateur du musée Despiau-Wlérick ; ensuite vient Guy Pueyo (1970-1977), remplacé par Armand-Henri Amann (1977-1990), premier conservateur professionnel et dernier conservateur du musée Dubalen.

Ses collections, malmenées pas les déménagements successifs, sont de nouveau rassemblées en 1968 à l'occasion de la création du musée Despiau-Wlérick (Mont-de-Marsan)[60] , ce dernier ayant pourtant une vocation très éloignée puisqu'il est le seul musée français consacré exclusivement à la sculpture figurative de la première moitié du XXe siècle. Le fonds de sculpture animalière du musée Despiau-Wlérick est présenté au sein de la collection d'histoire naturelle du musée Dubalen[61].

Le musée Dubalen a été fermé en 1990[62]. Il n'est visitable que sur rendez-vous et seulement dans le cadre des activités du service éducatif des musées ainsi qu'à l'occasion de manifestations ponctuelles. Le fonds de sculpture animalière du musée Despiau-Wlérick a été mélangé avec sa collection d'histoire naturelle[61].

Il possède une partie du matériel lithique de la collection Dubalen[63], dont plusieurs pointes de la Gravette récoltées en 1880 à la grotte du Pape de Brassempouy[64].

D'autres musées possèdent des éléments des collections Dubalen. Ainsi, souhaitant faire connaître sa région, en 1901 Dubalen donne des silex taillés à la Société anthropologique de Paris[12]. L'abbaye d'Arthous possède la célèbre tête de cheval sculptée du Magdalénien IV qu'il a trouvée à l'abri Duruthy (Sorde-l'Abbaye)[65]. D'autres pièces sont au musée d'Archéologie nationale à Saint-Germain-en-Laye, au musée de Borda à Dax, à la Maison de la Dame à Brassempouy, au musée d'histoire naturelle de Toulouse[15]…

Sociétés savantes

En 1907, Dubalen fonde avec Pierre Lummau la Société mycologique des Landes[68]. Il correspond de façon soutenue avec Émile Boudier (1828-1920), l'un des fondateurs de la Société botanique de France (1854) puis de la Société mycologique de France (1884)[69].

Honneurs

  • grande MĂ©daille d'or pour la culture[1].
  • MĂ©daille de bronze, avec prix, pour le concours sur l'emploi des nitrates de soude[1].
  • mĂ©daille d'or du Ministère de l'Agriculture pour son travail, partagĂ© avec L. Reyt[n 7] : « GĂ©ologie agronomique, avec carte des environs de Saint-Sever »[6] - [46].
  • mĂ©daille d’argent du ravitaillement[3]

Une espèce disparue du Miocène et du NĂ©ogène (20,43 Ă  15,97 Ma)[70] apparentĂ©e au dugong est nommĂ©e en son honneur : Prohalicore dubaleni (Flot)[71].

Le 7 septembre 2013 Pierre-Eudoxe Dubalen est mis à l'honneur avec une journée de conférences organisée par Lionel Ducamp[73] au site de Brassempouy : « Nouveaux regards sur la collection Dubalen : présentation des vestiges issus de Brassempouy » (Aurélien Simonet), « Les ossements d'animaux des collections anciennes de Brassempouy : une autre vision de la préhistoire » (Jessica Lacarrière), « Les industries osseuses des collections anciennes de Brassempouy » (Alexandre Lefebvre)[14]. Ces conférences présentent les premiers résulltats d'une étude commanditée par la Maison de la Dame de Brassempouy et achevée en 2012[73].

Publications

Il publie de nombreux ouvrages et articles sur les oiseaux, les champignons[4], la Préhistoire, l'histoire[74] et la géologie ; dont de nombreux travaux ethnographiques sur le département des Landes[15] - [75] ; et préface le livre de Paniagua Les Celtes Bretons et les Phocéens dans le sud-ouest de la Gaule (1926)[76].
Voir également Pierre Dubalen, titres publiés sur Persée.

  • [1873] « Catalogue critique des oiseaux observĂ©s dans les dĂ©partements des Landes, Gironde, Basses-PyrĂ©nĂ©es et Hautes-PyrĂ©nĂ©es », Actes de la SociĂ©tĂ© linnĂ©enne de Bordeaux, t. 28,‎ , p. 439-502 (lire en ligne [sur biodiversitylibrary.org], consultĂ© en ).
  • [1874] « Quelques mots sur les silex taillĂ©s dans le dĂ©partement des Landes », Bulletin de la SociĂ©tĂ© archĂ©ologique de Bordeaux, t. 1,‎ , p. 29-33 (lire en ligne [sur archive.org], consultĂ© en ).
  • [1877] « Plantes nouvellement apparues dans le Sud-Ouest », Bulletin de la SociĂ©tĂ© Botanique de France, vol. 24, no 1,‎ , p. 16-18 (DOI 10.1080/00378941.1877.10829960).
  • [1878] « Note sur un poisson mal connu du bassin de l'Adour », Bulletin de la SociĂ©tĂ© de Borda,‎ 1er trim. 1878, p. 157-158 + 1 pl. (lire en ligne [sur gallica]).
  • [1881] « Les abris sous roche de Brassempouy (Chalosse-Landes) », MatĂ©riaux pour l'histoire primitive et naturelle de l'homme, vol. 12, 16e annĂ©e, 2e sĂ©rie, nos 6-7,‎ , p. 284-287.
  • [1892] « Quelques mots sur la grotte de Brassempouy (Landes) », Annales du congrès de l'Association française pour l'avancement des sciences, no 21,‎ , p. 254-257.
  • [Reyt & Dubalen 1892] L. Reyt et Pierre-Eudoxe Dubalen, Notice gĂ©ologique et agronomique sur la protubĂ©rance crĂ©tacĂ©e des environs de Saint-Sever, Mont-de-Marsan, Ă©d. Leclercq, (prĂ©sentation en ligne). Document utilisĂ© pour la rĂ©daction de l’article
  • [1893] AnciennetĂ© de l'homme dans le dĂ©partement des Landes, Dax, Impr. de H. Labèque, (prĂ©sentation en ligne).
  • [1893] « La grotte de Brassempouy », Bulletin de la SociĂ©tĂ© de Borda, t. 18,‎ , p. 35-41.
  • [1906] « Les nouveautĂ©s au musĂ©e rĂ©gional d'histoire naturelle de Mont-de-Marsan », Actes de la SociĂ©tĂ© linnĂ©enne de Bordeaux, vol. 61, 7e sĂ©rie, t. 1,‎ , p. 157-159 (lire en ligne [PDF] sur upload.wikimedia.org, consultĂ© en ).
  • [1908] « Le Littoral prĂ©historique des Landes », Bulletin de la SociĂ©tĂ© prĂ©historique française, vol. 5, no 10,‎ , p. 496-497 (lire en ligne [sur persee]).
  • [1910] PĂ©pinière dĂ©partementale de plants amĂ©ricains (Rapport prĂ©sentĂ© Ă  Monsieur le PrĂ©fet des Landes), Mont-de-Marsan, , 54 p..
  • [1910] « Capture Ă  Mont-de-Marsan, le 25 juin (1910), d'un Rollier [Coracias garrula L.) », Procès-verbaux de la SociĂ©tĂ© linnĂ©enne de Bordeaux, t. 64,‎ , p. 60 (lire en ligne [sur archive.org], consultĂ© en ).
  • [1910] « Les Sables fauves de Chalosse Ă  Salles (Gironde) », Procès-verbaux de la SociĂ©tĂ© linnĂ©enne de Bordeaux, t. 64,‎ , p. 66-68 (lire en ligne [sur archive.org], consultĂ© en ).
  • [1910] « Le Nummulitique dans la rĂ©gion du Sable des Landes (rive droite de l'Adour) », Procès-verbaux de la SociĂ©tĂ© linnĂ©enne de Bordeaux, t. 64,‎ , p. 68-69 (lire en ligne [sur archive.org], consultĂ© en ).
  • [1910] « Les cristaux de quartz d'une station solutrĂ©enne (Landes) » (site d'Arcet), Bulletin de la SociĂ©tĂ© prĂ©historique française, vol. 7, no 3,‎ , p. 143-144 (lire en ligne [sur persee]).
  • [1911] « La Grotte de Rivière (Landes) », Bulletin de la SociĂ©tĂ© prĂ©historique française, t. 8, no 10,‎ , p. 638-641 (lire en ligne [sur persee]). Document utilisĂ© pour la rĂ©daction de l’article
  • [1911] « DĂ©couverte de deux gravures sur os dans la grotte de Rivière » (sĂ©ance du 5 avril 1911), Procès-verbaux de la SociĂ©tĂ© linnĂ©enne de Bordeaux, t. 65,‎ , p. 51 (lire en ligne [sur archive.org], consultĂ© en ).
  • [Breuil, Dubalen et al. 1911] Henri Breuil, Pierre-Eudoxe Dubalen, AndrĂ© de Paniagua et Marcel Baudouin, « Note complĂ©mentaire sur les os gravĂ©s de la Grotte de Rivière (Landes) » (suite Ă  « Observations sur les gravures problĂ©matiques trouvĂ©es Ă  Rivière (Landes) par l'abbĂ© H. Breuil », sĂ©ance du 23 novembre 1911), Bulletin de la SociĂ©tĂ© prĂ©historique française, vol. 8, no 11,‎ , p. 665-668 (lire en ligne [sur persee]).
  • [1912] « Eaux thermales des Landes et de la fosse de Capbreton », Procès-verbaux de la SociĂ©tĂ© linnĂ©enne de Bordeaux, vol. 66,‎ , p. 41-46 (lire en ligne [sur archive.org], consultĂ© en ).
  • [1912] « GĂ©ologie du dĂ©partement des Landes. Calcaires de Lauret et Pimbo », Procès-verbaux de la SociĂ©tĂ© linnĂ©enne de Bordeaux, t. 66,‎ , p. 68-69 (lire en ligne [sur archive.org], consultĂ© en ).
  • [1912] « Ă€ propos des gravures de la grotte de Rivière (Landes) », Bulletin de la SociĂ©tĂ© prĂ©historique française, t. 9, no 3,‎ , p. 158-159 (lire en ligne [sur persee]).
  • [1913] « Notes ichthyologiques » (description du Emberiza pithyornus (Pall.), aut. E. leucocephala), Procès-Verbaux de la SociĂ©tĂ© linnĂ©enne de Bordeaux, vol. 67,‎ , p. 74-76 (lire en ligne [sur archive.org], consultĂ© en ).
  • [1913] « Nouvelle espèce de poisson d'eau douce », Procès-Verbaux de la SociĂ©tĂ© linnĂ©enne de Bordeaux, vol. 67,‎ , p. 76-78 (lire en ligne [sur archive.org], consultĂ© en ).
  • [1913] « AnnĂ©e ornithologique » (description du Emberiza pithyornus (Pall.), aut. E . leucocephala), Procès-Verbaux de la SociĂ©tĂ© linnĂ©enne de Bordeaux, vol. 67,‎ , p. 131 (lire en ligne [sur archive.org], consultĂ© en ).
  • [1913] « Les Tertres tumuliformes de Lacajunte Arboucave et communes voisines », Bulletin de la SociĂ©tĂ© de Borda,‎ 1er trimestre 1913, p. 249-260 (lire en ligne [sur gallica]).
  • [1914] « Tombes aquitaniques », Revue des Études Anciennes, vol. 16, no 2,‎ , p. 217-218 (lire en ligne [sur persee]).
  • [1922] « Note sur les ensemencements de champignons » (lettre de M. Dubalen), Actes de la SociĂ©tĂ© linnĂ©enne de Bordeaux, t. 74,‎ , p. 66-67 (lire en ligne [sur archive.org], consultĂ© en ).
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  • [Passemard et al. 1931] Emmanuel Passemard, Pierre-Eudoxe Dubalen, AndrĂ© Vayson de Pradenne et RenĂ© Neuville, « La Question Chalossienne » (Discussions), Bulletin de la SociĂ©tĂ© prĂ©historique de France, t. 28,‎ , p. 289-293 (lire en ligne [sur persee]).
  • Bulletin de la SociĂ©tĂ© de Borda
Préface
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Voir aussi

Articles connexes

Bibliographie

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Liens externes

Notes et références

Notes

  1. Un Dubalen, apothicaire à Paris au XVIIIe siècle, inclut dans sa clientèle le marquis de Montmorency. L'homonymie n'indique pas nécessairement une parenté. Voir J. Pierre, « Usage et prix des médicaments au XVIIIe siècle », Le Berry médical, no 4,‎ (xviiie siècle), p. 89-91 (résumé).
  2. Le bulletin de la Société de Borda de 1877 le signale comme pharmacien à Estang (Gers). Voir « Liste des membres qui composent la Société au 1er trimestre de l'année 1877 », Bulletin de la Société de Borda,‎ 4e trim. 1877, p. 187 (lire en ligne [sur gallica], consulté en ).
  3. Ces capsules sont un des éléments des cartouches d'alors. La capsulerie de Bayonne est établie pendant la guerre de 1870-1871 par M. Marqfoy, assisté par M. Mascart (professeur au Collège de France). Elle produit jusqu'à un million deux cent mille capsules par jour. Elle est supprimée la paix venue. Voir [Thoumas 1893] Charles Thoumas (Général), Souvenirs de la guerre 1870-1871 : Paris, Tours, Bordeaux, Paris, La Librairie Illustrée, , 2e éd., sur gallica (lire en ligne), p. 146.
  4. Dans sa compagne contre Cartailhac et Dubalen, Piette va jusqu'à faire imprimer et à distribuer le plus largement possible une brochure dans laquelle il accuse Cartailhac, sur la base de vol d'objet mais aussi d'autres sujets, de n'être pas « un savant mais un homme ayant du savoir-faire et un vulgarisateur méprisable ». Trutat n'est pas épargné non plus (voir Dubois 2011, p. 274, qui cite Cartailhac).
    En réalité, Piette cherche à réduire la réputation de Cartailhac pour imposer certaines de ses hypothèses comme celles sur la domestication du cheval et du renne, et d'autres, sur lesquelles Cartailhac a exprimé son désaccord. Piette se retrouve également face à Cartailhac car ce dernier cherche à revisiter et faire revisiter, notamment par Breuil avec qui il est en étroite correspondance, les sites préhistoriques connus de longue date pour intégrer les plus récentes données archéologiques dans la connaissance sur ces sites. Piette s'en sent menacé car il a passé l'essentiel des vingt années précédentes à explorer les grottes préhistoriques des Pyrénées et risque de voir ses conclusions remises en question.
    Breuil représente à l'époque la nouvelle génération de préhistoriens, Cartailhac et Piette faisant partie de l'ancienne - mais avec des optiques différentes pour ne pas dire opposées. Les positions de Piette n'aboutissent finalement qu'à son propre éloignement de la scène pyrénéenne, car Cartailhac a lui aussi une réputation bien assise et, concernant « l'affaire de la Poire », il va jusqu'à demander au bureau de l'AFAS de constituer un jury pour mener une enquête et faire cesser les insinuations de Piette à son encontre. Voir Dubois 2011, p. 274.
  5. À la suite des accusations de Piette, en juillet 1894 Cartailhac explique à Reinach ce qui s'est passé cet après-midi du 19 septembre 1892 lors de l'excursion de l'Association française pour l'avancement des sciences à Brassempouy : « Permettez, je n'ai pas soustrait la dite vénus ! Les ouvriers de M. de Laporterie surveillant au nom de l'Association française l'ont brisée avec leurs ignobles pioches. On ne la [sic] pas vue, on a piétiné les débris. M. Dubalen arrive ramasse des fragments d'ivoire – comme il le raconte dans sa note imprimée – ces fragments me sont remis je les rejoints [sic] et la statue apparaît » L'association en question est l'Association française pour l'avancement des sciences ; l'excursion du 19 septembre 1892 est organisée par Laporterie.
  6. Dubalen a démontré tout au long de sa vie un désir de faire connaître l' histoire de sa région en partageant ses trouvailles : la création de son musée en est l'un des exemples les plus flagrants, ainsi que le volume de sa correspondance scientifique, ses nombreux travaux de toutes sortes et les marques de reconnaissance qu'il en a reçues.
  7. L. Reyt est préparateur de géologie à la faculté dans les années 1890 (voir [Noë (de la) 2011] Jérôme de La Noë, « Les collections scientifiques de l'université Bordeaux 1. Sciences et Technologies », In Situ, no 17 « Les patrimoines de l'enseignement supérieur. Patrimoine mobilier : œuvres d'art et collections scientifiques »,‎ (lire en ligne [sur journals.openedition.org], consulté en ), paragr. 27.) et mathématicien habile, instituteur à Bouliac (Gironde) de 1863 à 1895 (voir « Les instituteurs et l'école de Bouliac », section « Après la Révolution », sur histoires-de-bouliac.net..

Références

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  23. L'extrait de lettre d'Émile Cartailhac à Reinach est cité dans [Dubois 2011] Sébastien Dubois, Émergence et développement de l'archéologie préhistorique en Midi Toulousain entre XIXe et XXe siècle. Regard sur l'itinéraire scientifique et institutionnel d'Émile Cartailhac (1845-1921) (thèse de doctorat en Archéologie et Préhistoire, dir. Michel Barbaza), TRACES (UMR 5608), Université Toulouse le Mirail - Toulouse II, , 336 p. (lire en ligne [PDF] sur tel.archives-ouvertes.fr), p. 273, note no 394.
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