Pic Malet
Le Pic Malet ou Tertre à Malet ou Butte à Malet est une motte castrale qui se dresse sur le territoire de la commune française de Barneville-Carteret, dans le département de la Manche, en région Normandie.
Localisation
La motte castrale est située au sud-est de l'église Saint-Germain de Barneville, dans le département français de la Manche.
La motte, avec celle de Carteret dont il ne subsiste aucun vestige, mais qui nous est connu par les textes, avec peut-être celle du Breuil (Les Moitiers-d'Allonne) qui est un peu plus éloignée, contrôlait la voie antique littorale, dit le chemin de Coutances conduisant à Cherbourg par Beaumont-Hague et le chemin barnevillais. Le site situé à flanc de colline occupe une position stratégique au croisement des chemins menant vers Portbail, La Haye-du-Puits, Bricquebec et Les Pieux et permet la surveillance de la mer et du havre de Carteret.
Historique
Au XIe siècle, le territoire de Barneville appartenait au comté de Mortain, comme celui de Saint-Jean-de-la-Rivière, Gouey et La Haye-d'Ectot. C'est probablement à cette époque que le comte de Mortain donna en fief à l'un de ses chevaliers la terre de Barneville. En temps de guerre les seigneurs de Barneville devaient le service de garde à l'une des portes de la ville de Mortain[1].
Le premier seigneur du lieu connu est Roger de Barneville qui participa à la première croisade (1096-1099) et où il trouva la mort en au siège d'Antioche. La seigneurie passa alors à son frère Guillaume, dont le fils, Théodore, participa à la deuxième croisade. Jourdain Ier, fils également de Guillaume, hérita de la seigneurie de Barneville, qui en 1120 confirma les donations faites par son père à l'abbaye de Saint-Sauveur-le-Vicomte. Son fils, Jourdain II, seigneur de Barneville, est cité dans des chartes vers 1160 et 1188[2].
Il est probable que les seigneurs de Barneville prirent le parti de Jean sans terre, car après l'annexion de la Normandie par Philippe Auguste leurs biens furent confisqués[3].
Vers 1280 la terre de Barneville passa aux mains de la famille de Carbonnel. Richard Ier Carbonnel est en 1280 seigneur du lieu et passe un accord avec Regnaut de Carteret sur les droits et coutumes du havre de Carteret. Se succèdent, de père en fils, Richard II Carbonnel, seigneur de Barneville (…1315-1348…), Richard III Carbonnel, seigneur de Barneville (…1360-1399…), Richard IV Carbonnel, seigneur de Barneville qui fut tué à la bataille d'Azincourt, le . Le il avait fait aveu au roi pour les fiefs de Barneville et du Mesnil-Aubert. La terre passa alors à Guillaume Carbonnel, chambellan du roi et frère de Richard IV. Le celui-ci rendit hommage au roi pour les fiefs de Barneville, la Hague à Auderville, Foucarville et Virandeville, puis à la fille de Richard IV, Guillemette Carbonnel, dernière héritière de Barneville, qui épousa Guillaume du Saussey, écuyer, qui rendit hommage au roi, le pour les fiefs de Barneville et Saint-Jean-de-la-Rivière. Resté fidèle au roi de France, sa terre lui fut confisqué par le roi d'Angleterre, Henri V qui venait d'envahir la Normandie () , au profit de Guillaume Alecoq, écuyer. En 1452 et 1480, c'est Julien Ier du Saussey, fils de Guillaume et de Guillemette, qui était seigneur de Barneville. Il épousa Alix d'Annebaut[4].
C'est probablement vers la fin du XVe siècle que les seigneurs de Barneville quittèrent le tertre du Pic Mallet pour s'installer dans le vallon où existe encore l'ancien manoir seigneurial de Barneville[5].
Description
La motte, soit en tronc de cône avec ou sans rempart sommital, ou soit enceinte circulaire, d'un diamètre d'environ cinquante mètres à la base, a été aplanie et modifiée, notamment dans la partie nord-ouest, à la suite de son aménagement en 1876 en calvaire, et à la rectification du tracé de la route. Seul son versant sud-est, escarpé et qui mesure environ huit mètres, est à peu près intact. Elle devait être surmontée d'une tour de bois. Le tertre était entouré d'un fossé d'une largeur probable de quatre mètres[note 1][6].
Voir aussi
Articles connexes
Bibliographie
- Jean Barros, Le canton de Barneville-Carteret (Côte des Isles) : Le patrimoine, t. 1, Valognes, Éditions de la Côte des Isles, , 391 p. (ISBN 2-9505339-1-4), p. 28. .
- Jean Barros, Le canton de Barneville-Carteret (Côte des Isles) : Dans l'histoire, t. 2, Valognes, Éditions de la Côte des Isles, , 440 p. (ISBN 2-9505339-2-2), p. 77-78. .
Références
- Barros 1991, p. 28.
- Barros 1991, p. 32-33.
- Barros 1991, p. 33.
- Barros 1991, p. 34-35.
- Barros 1991, p. 37.
- Barros 1992, p. 77-78.
Liens externes
Notes et références
Notes
- Le chemin goudronné, côté sud en épouse la forme.