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Phytase

Une phytase est une enzyme qui dégrade l'acide phytique en inositol et phosphore minéral et qui s'active par l'acidité produite par la fermentation lente au levain naturel.

Rôle sur la taille de l'homme néolithique

En raison de son effet chĂ©latant (groupements phosphates anioniques qui sĂ©questrent les cations), l'acide phytique peut contribuer, dans certains cas, Ă  diminuer la biodisponibilitĂ© des minĂ©raux et entraĂ®ner des dĂ©ficits en calcium, fer, zinc… C'est notamment la cas lors de la « rĂ©volution nĂ©olithique Â» : sauf les ruminants (dotĂ©s d'un microbiote intestinal possĂ©dant un Ă©quipement enzymatique original, avec notamment ces phytases), les mammifères, hommes inclus, ne peuvent hydrolyser les complexes phytiques. Or, les premières cĂ©rĂ©ales cultivĂ©es ont Ă©tĂ© des graines riches en ces composĂ©s servant de dĂ©fense contre les herbivores. Ce facteur a probablement jouĂ© un rĂ´le dans la diminution croissante de la taille des hommes du NĂ©olithique, de plus de 10 cm[1], phĂ©nomène liĂ© en partie Ă  cause de changements gĂ©nĂ©tiques lorsqu'ils se sont adaptĂ©s au rĂ©chauffement climatique, mais aussi Ă  leur alimentation : graines des cĂ©rĂ©ales cultivĂ©es riches en acide phytique dĂ©minĂ©ralisant, baisse de l'apport protidique animal (liĂ©e Ă  la diminution de la chasse au gros gibier et la consommation d'animaux d'Ă©levage plus gras), agressions nutritionnelles (disettes et famines, consĂ©quences des alĂ©as climatiques sur les monocultures et des divers conflits), plus grande exposition aux Ă©pidĂ©mies (favorisĂ©es par la sĂ©dentarisation et les carences protĂ©iques)[2].

RĂ´le de la panification

Le blutage réalisé pour obtenir la farine blanche, élimine les fractions du grain riche en phytates, germe et aleurone, avec parallèlement élimination de la phytase du blé. Le développement de la panification au milieu du néolithique apporte les lactobacilles du levain dont la phytase agit sur les acides phytiques restant dans la pâte, la fermentation des céréales détruisant ces phytates[3].

Exemple

Notes et références

  1. Thierry Souccar, Le régime préhistorique, comment l'alimentation des origines peut nous sauver des maladies de civilisation, indigène édition, , p. 119.
  2. Brigitte et Gilles Delluc, Martine Roques, La nutrition préhistorique, Errance, , p. 119.
  3. Marc-André Selosse, Jamais seul. Ces microbes qui construisent les plantes, les animaux et les civilisations, Actes Sud Nature, , p. 121.
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