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Philippe Berre

Philippe Berre, né le [1] à Paris et mort le à Neuvic[2] en Corrèze[3], est un escroc français ayant sévi en France dans les années 1980, 1990 et 2000. Il est principalement connu pour s'être fait passer pendant près d'un mois pour un ingénieur chargé de coordonner des travaux de l'A28, à Saint-Marceau dans la Sarthe. Cette usurpation a librement inspiré le film À l'origine de Xavier Giannoli, sorti en salles le dans lequel le rôle de Philippe Berre est interprété, sous une autre identité, par François Cluzet.

Philippe Berre
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Biographie
Naissance
Décès
(Ă  66 ans)
Neuvic
Nom de naissance
Philippe Pierre Berre
Nationalité
Activité

Biographie

Jeunesse

Les enquêtes successives relatives à Philippe Berre n'ont permis de réunir que peu d'informations[1] sur sa jeunesse. Durant son enfance, il semble qu'il ait vécu, avec ses parents, boulevard de Ménilmontant[1] dans le 20e arrondissement de Paris. Aucune trace administrative n'a été trouvée de lui, enfant, dans les registres d'écoles primaires[1].

Usurpations

À partir des années 1980, son parcours est difficile à tracer et semble constituer une succession entre périodes de détention et périodes d'usurpations diverses[1] ; néanmoins trois périodes importantes de forfaitures semblent se dégager.

L'A28 Ă  Saint-Marceau en 1997

En 1997, à Saint-Marceau dans la Sarthe, il se fait passer pendant près d'un mois pour un ingénieur (sous la fausse identité de Roger Martin[1]) chargé d'actions relatives au chantier de l'autoroute A28. Ce chantier avait d'ailleurs été interrompu à la suite de la découverte d'une espèce de scarabée protégée, le pique-prune (raison de l'interruption reprise d'ailleurs dans le scénario du film À l'origine)[4].

Il parvient à s'installer dans une ferme (qui devait constituer une base arrière du chantier de l'autoroute), à engager du personnel (une dizaine de personnes), à louer du matériel et à faire effectuer quelques tâches à son équipe[1]. Contrairement au contenu proposé par le scénario du film À l'origine, jamais son équipe n'intervient sur le chantier de l'autoroute A28[1].

Il est arrêté à la suite de soupçons provenant d'un des fournisseurs de matériel[1]. L'instruction de cette affaire sera conduite par Laurent Leguevaque, alors juge d'instruction, qui sera d'ailleurs par la suite un des conseils de Xavier Giannoli pour la réalisation de son film[5] et dans lequel il jouera son propre rôle à la fin du film[6].

Philippe Berre est condamné en 1998 pour cette affaire à une peine de cinq ans de prison ferme par le tribunal de Mâcon, cette condamnation constituant alors sa 17e condamnation[1].

Forfaitures en 2007

Ă€ la suite de sa sortie de prison, il parcourt la France (29 dĂ©partements, 2 800 km) durant 7 mois, s'inventant tour Ă  tour des fonctions de garde forestier, de technicien de la Direction dĂ©partementale de l'Équipement (DDE) ou encore de capitaine de corvette, pour abuser la confiance de restaurateurs, d'hĂ´teliers ou de vendeurs de vĂ©hicules[1]. Il est arrĂŞtĂ© dans l'est de la France, mis en dĂ©tention provisoire Ă  la maison d'arrĂŞt de Troyes et finalement libĂ©rĂ© de façon prĂ©ventive en mars 2008[1].

TempĂŞte Xynthia Ă  Charron en 2010

En novembre 2009, le film À l'origine sort dans les salles. D'après un psychologue l'ayant suivi, Philippe Berre se retrouve alors confronté à une « rivalité narcissique avec le personnage du film »[1]. Cette rivalité semble s'être accentuée[1] à la suite de l'obtention du César de la meilleure actrice dans un second rôle par Emmanuelle Devos, événement qui donna sans doute un nouvel éclairage médiatique au film de Xavier Giannoli, sorti quelques mois auparavant. Le , Philippe Berre rend même visite à Xavier Giannoli[1].

C'est à Charron, en Charente-Maritime, qu'il tente de combler l'écart moral qui le sépare de son double cinématographique. En effet, pendant quatre jours, il se fait passer pour un fonctionnaire du ministère de l'Agriculture et de la Pêche[1] chargé de la coordination des secours relatifs à la tempête Xynthia. À ce titre, il procède par exemple à des réquisitions de carburant[1].

Le , il est à nouveau arrêté[7]. En avril 2010, il est condamné à quatre ans de prison ferme[8] pour plus d'une cinquantaine d'infractions d'abus de confiance.

Le , il comparaît devant le tribunal de La Rochelle pour son usurpation à Charron en 2010[9].

Le , Philippe Berre est condamné à trois ans de prison par le tribunal correctionnel de La Rochelle[10] pour s'être présenté faussement comme un fonctionnaire.

Philippe Berre décède le 2 juin 2021 à la maison de retraite de Neuvic (Corrèze).

Notes et références

  1. Documentaire de Pascal Catuogno, À l’origine d’"À l’origine”.
  2. État civil sur le fichier des personnes décédées en France depuis 1970
  3. Arthur Blanc, France Bleu Maine et France Bleu, « Philippe Berre, le célèbre "escroc de l'A28", est mort à l'âge de 67 ans », sur France Bleu, (consulté le )
  4. Un invraisemblable fait divers dans Le Figaro du 10 novembre 2009.
  5. Un fait divers Sarthois inspire un film. sur le site Maville.com, le 27 octobre 2009
  6. « À l'origine > Secrets de tournage », sur allocine.fr (consulté le ).
  7. Xynthia : l'escroc qui a inspiré le film "À l'origine" a été arrêté, lemonde.fr,9 mars 2010.
  8. Prison ferme pour l'escroc qui a inspiré le film À l'origine dans Le Figaro du 29 avril 2010.
  9. Amélie Gautier, « Le procès de celui qui "voulait être quelqu'un" », sur lci.tf1.fr, LCI, (consulté le ).
  10. Xynthia : 3 ans de prison pour l'escroc, Le Figaro, 28 juin 2012.

Bibliographie

  • Jean-François Miniac, "Affaires d'Etat, affaires privĂ©es, Les très riches heures de la RĂ©publique,", MĂ©tive, 2015.

Articles connexes

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