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Perquisition en droit français

En droit français, la perquisition est la recherche d'éléments de preuve d'une infraction au domicile d'une personne physique ou dans les locaux d'une personne morale.

RĂ©glementation des perquisitions

Les perquisitions sont rĂ©glementĂ©es par les articles 56 et suivants du Code de procĂ©dure pĂ©nale. Elles sont possibles dans tous les lieux oĂč la personne peut se dire « chez elle » (dĂ©finition pĂ©nale du domicile) quel que soit son titre d'occupation, comme un camping ou une chambre d'hĂŽtel ou l'appartement d'un tiers si elle y vit.

Seule l'intrusion dans le domicile, d'un fonctionnaire de police sans dĂ©cision du juge des libertĂ©s ou sans le consentement de l’occupant, constitue une atteinte au droit Ă  l'inviolabilitĂ© du domicile.

Toutefois, dans le cadre d'une enquĂȘte de flagrance le consentement de l'occupant et la dĂ©cision du juge des libertĂ©s ne sont pas nĂ©cessaires (d'ailleurs le « mandat de perquisition » n'existe pas en droit français, c'est une notion uniquement prĂ©sente dans le droit canadien et le droit amĂ©ricain)[1].

Les perquisitions peuvent donner lieu à des saisies sur tous les objets relatifs aux faits incriminés et utiles à la manifestation de la vérité.

Le lĂ©gislateur a crĂ©Ă© des rĂ©gimes spĂ©ciaux afin de protĂ©ger certains intĂ©rĂȘts comme la libertĂ© de la presse, les droits de la dĂ©fense ou le secret professionnel.

Les perquisitions peuvent ĂȘtre menĂ©es par le juge d'instruction ou par la police judiciaire. Elles nĂ©cessitent alors l'Ă©tablissement d'une commission rogatoire par laquelle le juge charge un officier de police judiciaire de procĂ©der en son nom Ă  des mesures d'instruction.

Régime général

La perquisition par FĂ©licien Rops

La perquisition doit toujours ĂȘtre mise en Ɠuvre par un officier de police judiciaire. En principe dans l'enquĂȘte prĂ©liminaire il faut l'accord de la personne, qui doit consentir par Ă©crit Ă  la perquisition et aux Ă©ventuelles saisies. Si les nĂ©cessitĂ©s de l'enquĂȘte concernant un crime ou un dĂ©lit puni d'une peine d'emprisonnement Ă©gale ou supĂ©rieure Ă  trois ans l'exigent elle peut ĂȘtre autorisĂ©e par le Juge des libertĂ©s et de la dĂ©tention. Cette autorisation obtenue sur requĂȘte du parquet est Ă©crite, motivĂ©e et signĂ©e par le juge des libertĂ©s et de la dĂ©tention.

En principe, la perquisition ne peut pas débuter entre 21 h le soir et 6 h le lendemain matin[2]. Mais, par exemple, si celle-ci commence à 20 h elle peut se poursuivre jusqu'à 23 h.

Les perquisitions nocturnes sont cependant possibles dans les lieux ouverts au public tels que :

  • les cafĂ©s et les lieux de spectacles ;
  • les lieux se livrant Ă  la prostitution ou au trafic de stupĂ©fiants.
  • dans le cadre de crime ou dĂ©lit organisĂ© avec l’autorisation Ă©crite et motivĂ©e du juge des libertĂ©s et de la dĂ©tention.

Par souci de transparence et de respect des libertés individuelles, la perquisition est encadrée. Il faut ainsi que la personne dont le domicile est perquisitionné soit présente, à défaut son représentant, ou deux témoins désignés par l'officier de police judiciaire. L'officier de police judiciaire doit également veiller au respect du secret professionnel et au secret des correspondances.

Afin qu'elle soit valide, il est exigĂ© que la perquisition fasse l'objet d'un procĂšs-verbal devant ĂȘtre signĂ© par les personnes prĂ©sentes. Le refus de le signer Ă©tant mentionnĂ© le cas Ă©chĂ©ant.

De la mĂȘme maniĂšre, les objets ou documents saisis doivent ĂȘtre placĂ©s sous main de justice ou sous scellĂ©s sur les lieux de perquisition ou saisie.

RĂ©gimes particuliers

Les membres de certaines professions bénéficient de garanties supplémentaires pendant la perquisition, notamment en raison du secret professionnel.

RĂ©gime des avocats

Afin de protĂ©ger les droits de la dĂ©fense, les perquisitions ne peuvent ĂȘtre faites dans les domiciles ou cabinets des avocats que par un magistrat, aprĂšs prise d'une dĂ©cision Ă©crite et motivĂ©e justifiant la perquisition. Il sera obligatoirement accompagnĂ© du bĂątonnier ou de son dĂ©lĂ©guĂ©, ou de son avocat.

Il faut que le magistrat vérifie que seuls les documents relatifs à l'infraction justifiant la perquisition soient saisis. En cas de désaccord avec le bùtonnier sur la pertinence de la saisie, un avis est rendu dans les cinq jours par le juge des libertés et de la détention. S'il fait droit, la saisie est rétrospectivement annulée.

RĂ©gime des entreprises de presse et de communication

Il faut également qu'un magistrat procÚde à la perquisition, il « veille à ce que les investigations conduites ne portent pas atteinte au libre exercice de la profession de journaliste et ne constituent pas un obstacle ou n'entraßnent pas un retard injustifiés à la diffusion de l'information » (article 56-2 du Code de procédure pénale).

RĂ©gime des cabinets

Pour les cabinets des médecins, notaires, avoués, huissiers, un magistrat procÚde à la perquisition, cette perquisition est faite en présence d'un représentant de l'ordre ou de l'organisation professionnelle concernée.

Notes et références

Voir aussi

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