AccueilđŸ‡«đŸ‡·Chercher

Percy Schmeiser

Percy Schmeiser, né le à Bruno (Saskatchewan, Canada) et mort le [1], est un agriculteur canadien.

Percy Schmeiser
Percy Schmeiser en 2008.
Biographie
Naissance
DĂ©cĂšs
Nationalité
Activités
Conjoint
Louise Schmeiser (d)
Autres informations
Parti politique
Distinction

Il se spécialise dans l'hybridation et la culture du colza. Au début du XXIe siÚcle, il est devenu pour les opposants aux organismes génétiquement modifiés (OGM) un symbole de la défense des droits des agriculteurs indépendants et de la lutte contre les restrictions imposées sur les récoltes des plants génétiquement modifiés (PGM).

Biographie

Percy Schmeiser reprend l'exploitation de son pÚre en 1947[2]. Maire de Bruno pendant vingt-cinq ans, jusqu'en 1988 [3], Percy Schmeiser a aussi été député de la circonscription de Watrous au parlement de la province de la Saskatchewan de 1967 à 1971 (Parti libéral de la Saskatchewan).

Fermier, suivant un mode de culture conventionnel, il cultive du canola depuis les annĂ©es 1950. À partir de Brassica rapa (type dit argentin) il a dĂ©veloppĂ© au fil des ans sa propre variĂ©tĂ© de canola, adaptĂ©e Ă  sa pratique, au climat des grandes plaines, au sol... en prĂ©levant dans ses champs les graines destinĂ©es Ă  ĂȘtre ressemĂ©es la saison suivante. Son exploitation s'Ă©tend sur 1,400 acres. En 1996, l’exploitation agricole de M. Schmeiser est cĂ©dĂ©e Ă  Schmeiser Enterprises Ltd dont Percy Schmeiser et son Ă©pouse sont les seuls actionnaires et administrateurs. Il a aussi crĂ©Ă© une entreprise de vente de machines agricoles[4].

Il voyage volontiers avec sa femme à travers le monde en morte saison. Il tente trois fois, sans succÚs, l'ascension de l'Everest au début des années 1990[4].

En 2000 Percy Schmeiser a reçu le prix du Mahatma Gandhi en Inde[5] et le Right Livelihood Award (prix Nobel alternatif) au parlement suédois en [6].

Contexte des affaires

Le , les autoritĂ©s canadiennes octroient Ă  Monsanto Canada Inc - pour une durĂ©e de 17 ans- un brevet portant sur l'invention de gĂšnes, confĂ©rant une rĂ©sistance aux herbicides Ă  base de glyphosate et de cellules contenant ces gĂšnes[7]. La lĂ©gislation canadienne sur les brevets ne protĂšge donc pas, en droit, la plante elle-mĂȘme, comme le fait la lĂ©gislation amĂ©ricaine, mais seulement les sĂ©quences gĂ©nĂ©tiques insĂ©rĂ©es. Le trait gĂ©nĂ©tique concernĂ© par ce brevet est commercialisĂ© sous le nom de Roundup Ready canola. Ce nom commercial indique que la graine est rĂ©sistante Ă  un herbicide vendu par Monsanto sous le nom commercial Roundup. À l'Ă©poque deux autres firmes commercialisent Ă©galement leur propre variĂ©tĂ© de colza gĂ©nĂ©tiquement modifiĂ©e pour rĂ©sister Ă  un herbicide. Bayer dĂ©veloppe le Liberty Link canola. Pioneer commercialise les Clearfield cultivars tolĂ©rants Ă  l'imidazolinone. Mais ni Bayer ni Pioneer ne recourent Ă  la loi sur les brevets pour faire valoir leurs droits intellectuels : le Liberty Link est une variĂ©tĂ© hybride ne supportant pas le ressemis. Pioneer a optĂ© pour le Plant Breeders Rights Act.

En 1995, les autorités canadiennes autorisent la culture du Roundup Ready canola en plein champ. La mise en culture commence dÚs 1996. Le Canada est alors le premier pays au monde à pratiquer cette culture[8].

L’agriculteur qui veut cultiver du Roundup Ready canola doit conclure avec la firme Monsanto un accord de licence appelĂ© Entente sur les utilisations technologiques (EUT). Par ce contrat, l'agriculteur abandonne le droit de conserver une partie de son grain d'une annĂ©e Ă  l’autre en vue de la ressemer. Il s'engage en outre Ă  laisser Monsanto inspecter ses champs. Enfin ce contrat interdit Ă  l'agriculteur d'utiliser un autre herbicide que le Roundup. Les dispositions de l'EUT seront modifiĂ©es et durcies en 2000.

En 2002, la Cour SuprĂȘme du Canada, mettant un terme au contentieux concernant l'Oncomouse (en), juge non brevetable les formes de vie supĂ©rieures (« higher life forms »).

ParallÚlement aux procÚs opposant Schmeiser à Monsanto, le le Saskatchewan Organic Directorate (SOD) initie une recours collectif (class action) contre Monsanto et Aventis à propos du colza génétiquement modifié. L'avocat de Schmeiser, Terry Zakreski, est également celui du SOD.

Monsanto versus Schmeiser : la premiĂšre affaire

En 1997, aprÚs une application de Roundup dans ses champs, Percy Schmeiser découvre que certains plants de colza ont résisté à l'herbicide. Il conduit une deuxiÚme application pour confirmer qu'il s'agit bien de colza Roundup Ready. Il décide toutefois de cultiver ses champs comme à son habitude et lors de la moisson, garde une partie des semences Roundup Ready pour les ressemer l'année suivante[9].

En 1998, les Schmeiser reçoivent un courrier de Monsanto leur reprochant d'avoir cultivĂ© illĂ©galement du Colza Roundup Ready ; par ce mĂȘme courrier Monsanto propose aux Schmeiser une alternative : soit aller au procĂšs soit accepter pour la saison suivante les termes du contrat semencier. Les Schmeiser refusant les termes de ce contrat, Monsanto engage une action en justice contre eux le . Le un mandat autorise Monsanto Ă  prĂ©lever 54 Ă©chantillons dans les champs de Schmeiser ; le mandat ne prĂ©cise pas la mĂ©thodologie de collecte ; Schmeiser n'assiste pas Ă  cette collecte. Les Ă©chantillons sont analysĂ©s en .

Le , toute tentative d’accommodement ayant Ă©chouĂ©, le procĂšs s'annonce inĂ©vitable. Le lendemain, Schmeiser introduit une plainte contre Monsanto (Saskatchewan’s Court of Queen’s Bench) pour diffamation, violation de propriĂ©tĂ© et callous disregard envers l'environnement[10]. De fait, des documents mis Ă  jour lors des procĂ©dures judiciaires montreront que Monsanto s'est procurĂ© des Ă©chantillons dans les champs de Schmeiser ou auprĂšs des Humboldt Flour Mills sans avoir prĂ©alablement obtenu l'accord de Schmeiser[11]. L'avocat de Schmeiser ne prĂ©voit toutefois d'engager rĂ©ellement cette action judiciaire qu'aprĂšs la conclusion, qu'il espĂšre positive pour son client, de la premiĂšre action intentĂ©e par Monsanto.

Le , Schmeiser soumet à analyse les 27 échantillons récoltés en 1998 à l'université du Manitoba. Quinze de ces échantillons ne germent pas et les douze autres montrent une contamination allant de 0 à 62 %.

Un premier procĂšs, devant une Cour fĂ©dĂ©rale du Canada, se dĂ©roule du 5 au , Ă  Saskatoon (Saskatchewan). Le juge Mackay rend son jugement, dĂ©favorable Ă  Schmeiser, le . Le , cette dĂ©cision est portĂ©e en appel ; le la Cour fĂ©dĂ©rale d'appel maintient la dĂ©cision du juge de premiĂšre instance. Entretemps un rapport officiel du Canadian Biotechnology Advisory Committee envisage en de reconnaĂźtre le droit des agriculteurs Ă  ressemer mĂȘme des semences couvertes par un brevet[12] - [13]. Schmeiser demande l’autorisation de comparaĂźtre devant la Cour suprĂȘme du Canada : en , la Cour suprĂȘme du Canada fait savoir qu'elle examinera cette affaire. Cette procĂ©dure commence le . Le , la Cour prononce un jugement favorable Ă  Monsanto.

ParallÚlement à cette affaire, Monsanto engage un autre procÚs en 2001 portant sur le paiement des frais de procédure.

En , Louise Schmeiser, assistĂ© de son Ă©poux, intente un procĂšs Ă  Monsanto auprĂšs de la Cour de Humbolt. Mme Schmeiser rĂ©clame Ă  la sociĂ©tĂ© 140 $, soit le coĂ»t d'extraction du colza qui a poussĂ© dans son jardin[14] - [15]. L'affaire est examinĂ©e le .

Le , un jour avant l'ouverture du procÚs, Monsanto et les Schmeiser concluent un "out of court agreement" établissant la responsabilité de Monsanto dans la contamination des champs de soja de Percy Schmeiser.

Jugement du 29 mars 2001

Initialement, en 1998, Monsanto accuse Schmeiser d'avoir contrevenu deux fois Ă  ses droits : d'abord en achetant illĂ©galement des semences Round up ready Ă  d'autres fermiers pour ses semis de l'annĂ©e 1997, ensuite en recueillant des grains de cette rĂ©colte pour les semis de 1998[16]. Entre le lancement de la procĂ©dure, en , et le dĂ©but du procĂšs, en , Monsanto revient sur une partie de ses accusations : la firme n'accuse plus Schmeiser d'avoir obtenu illĂ©galement des semences de canola Roundup Ready d’un ou de plusieurs utilisateurs autorisĂ©s, afin d’ensemencer ses champs en 1997[2]. Monsanto maintient toutefois l'accusation d’atteinte Ă  ses droits de propriĂ©tĂ© intellectuelle.

Les parties déposent leurs closing statements les 13 et .

Monsanto accuse Schmeiser d'avoir contrevenu à la loi sur les brevets en utilisant, reproduisant et vendant, sans autorisation ni licence, des plantes contenant des gÚnes protégées par le brevet No. 1,313,830 (Roundup Ready Canola)[17].

Monsanto cite le témoignage de deux douzaines de témoins et s'appuie sur les analyses des échantillons issus de huit parcelles de Schmeiser. Ces échantillons, analysés soit par des experts salariés de Monsanto soit par des experts commissionnés par la firme, montrent une contamination à 90 %.

Monsanto demande $ 400 000 dollars de réparation (soit $ 250 000 de frais d'avocat plus $ 105 000 correspondant à la valeur estimée de la récolte de Schmeiser de 1998 plus $ 13 500 ($ 15 par acre) de redevance d'utilisation de la technologie et enfin $ 25 000 d'amende).

M. Schmeiser affirme n'avoir jamais acheté de semence de Monsanto [18], ses semis de 1997 provenant de grains prélevés dans sa récolte de 1996. Il reconnaßt toutefois que le colza transgénique de Monsanto contamine plus de 320 hectares de ses terres. Il explique la présence de CRR dans ses champs soit par une pollinisation par le vent, soit par la dispersion de graines accidentellement tombées de camions roulant sur des routes adjacentes à ses champs.

Les analyses confiées par Schmeiser à des chercheurs de l'université de Manitoba, Lyle Friesen et René C. Van Acker, montrent seulement une contamination variant de 0 à 68 %.

Le , le juge Andrew McKay de la Cour fédérale du Canada rend un jugement[19] - [20] en faveur du détenteur de brevet déclarant "qu'il était probable que Schmeiser avait agi sans l'autorisation de Monsanto" et qu'il savait ou aurait dû savoir qu'il avait du colza transgénique sur ses terres. Le juge fonde son jugement sur un faisceau de présomptions concordantes ; la preuve de la fraude n'a pas été formellement apportée[21].

Schmeiser est condamné à payer outre la redevance de $15/acre (pour une surface de 1030 acres) au titre de la licence du brevet, les dommages équivalents à la valeur totale de sa récolte ($105,000). cependant le juge MacKay ne donne pas satisfaction à la demande d'une amende de $25 000 formulée par Monsanto[22]. Il lui est fait interdiction de cultiver du Roundup Ready canola. Au lendemain de la décision du juge, Schmeiser s'interroge sur l'opportunité pour lui de relancer la procédure qu'il a initiée en 1999 et qu'il avait choisi de suspendre[23].

Le , la valeur de la récolte que Schmeiser doit rembourser à Monsanto est fixée à $19,832 CAD (Monsanto en attendait 105 000).

Le , Schmeiser fait appel de la décision du juge MacKay.

Le le juge MacKay fixera définitivement la somme des dépens (frais d'avocat de Monsanto, défraiement des témoins,...) à $153 000 CAD.

Appel de 2002

Percy Schmeiser fait appel de la décision de premiÚre instance en contestant 17 éléments différents. Monsanto de son cÎté introduit un contre- appel, portant sur le montant de $ 19 832 établi par le juge, montant que la firme considÚre bien en deçà des $105 935 qu'elle a évalué.

La Cour siĂšge du 15 au . La Cour rend son arrĂȘt, numĂ©ro A-367-01[24], le . Les trois juges de la Cour d'appel, habilitĂ©s Ă  statuer non sur le fond mais sur la seule validitĂ© des raisonnements du juge de premiĂšre instance, reconduisent unanimement ce jugement. La Cour d'appel fĂ©dĂ©rale ne se prononce toutefois pas sur la question de la validitĂ© mĂȘme du brevet[21].

Schmeiser doit donc à Monsanto $19,832 auxquels s'ajoutent les dépens pour un montant de $153,000 (en plus de ses propres frais d'avocats).

ArrĂȘt de la Cour SuprĂȘme du 21 mai 2004

La Cour suprĂȘme du Canada commence Ă  examiner l'affaire le .

En plus des parties en présence, la Cour entend les points de vue de différentes organisations : Canadian Canola Growers Association, Canadian Seed Trade Association, National Farmers Union. Le Conseil des Canadiens, emmenant derriÚre lui d'autres organisations[25], obtient également un statut d'intervenant.

Schmeiser avait appuyĂ© son recours devant la Cour SuprĂȘme sur une prĂ©cĂ©dente dĂ©cision de celle-ci concernant l'Oncomouse (en)[26]. Schmeiser demande Ă  la Cour SuprĂȘme de statuer sur la validitĂ© mĂȘme du brevet de Monsanto sur une plante, en l’occurrence le Roundup Ready canola. Si la Cour suprĂȘme reconnait effectivement que les plantes comptent parmi les formes de vie supĂ©rieures, et qu'en tant que telles ne peuvent faire l'objet d'un brevet, elle rappelle que le brevet porte sur un gĂšne et non sur la plante en son entier. Invoquant alors l'article 42 de la Loi sur les brevets, et bien qu'elle reconnĂ»t que les champs de Schmeiser aient pu ĂȘtre accidentellement contaminĂ©s par le pollen apportĂ© par le vent, elle confirme nĂ©anmoins la culpabilitĂ© de Schmeiser. Schmeiser est dĂ©clarĂ© coupable de contrefaçon.

« Monsieur Schmeiser pratique l’agriculture traditionnelle non biologique. Pendant de nombreuses annĂ©es, il a pris l’habitude de conserver et de cultiver ses propres semences. On peut constater la prĂ©sence des semences visĂ©es par la plainte de Monsanto dans un champ de 370 acres, appelĂ© le champ no 1, oĂč M. Schmeiser a cultivĂ© du colza en 1996. En 1996, cinq autres producteurs de colza de la mĂȘme rĂ©gion que M. Schmeiser ont plantĂ© du colza Roundup Ready.

Au printemps 1997, M. Schmeiser a semĂ© les graines du champ no 1, qu’il avait conservĂ©es. Des plantes ont poussĂ©. Il a pulvĂ©risĂ© du Roundup sur une parcelle de trois acres situĂ©e en bordure de la route et a constatĂ© qu’environ 60 pour 100 des plantes avaient survĂ©cu, ce qui indique que ces plantes contenaient le gĂšne et la cellule brevetĂ©s de Monsanto.

À l’automne 1997, M. Schmeiser a rĂ©coltĂ© le colza Roundup Ready se trouvant sur la parcelle de trois acres qu’il avait pulvĂ©risĂ©e de Roundup. Il ne l’a pas vendu. Il a prĂ©fĂ©rĂ© le conserver sĂ©parĂ©ment et l’a entreposĂ© pour l’hiver Ă  l’arriĂšre d’une camionnette recouverte d’une bĂąche.

En 1997, un enquĂȘteur de Monsanto a prĂ©levĂ© des Ă©chantillons de colza dans les rĂ©serves routiĂšres contiguĂ«s Ă  deux champs de M. Schmeiser. Des tests ont rĂ©vĂ©lĂ© qu’ils contenaient tous du colza Roundup Ready. En mars 1998, Monsanto a rendu visite Ă  M. Schmeiser et l’a avisĂ© qu’elle croyait qu’il avait cultivĂ© sans licence du colza Roundup Ready. Monsieur Schmeiser a nĂ©anmoins apportĂ© les graines entreposĂ©es dans sa camionnette Ă  une usine de traitement des semences, oĂč elles ont Ă©tĂ© traitĂ©es afin de servir Ă  l’ensemencement, ce qui les rendait inaptes Ă  tout autre usage. Monsieur Schmeiser a ensuite semĂ© les graines traitĂ©es dans neuf champs d’une superficie totale d’environ 1 000 acres. »

.

En consĂ©quence, la Cour suprĂȘme reconduit, mais en partie seulement, la peine assignĂ©e Ă  Schmeiser par le juge de premiĂšre instance. Schmeiser est ainsi condamnĂ© Ă  payer $15460 correspondant Ă  la licence portant sur les surfaces emblavĂ©es. Cependant la Cour suprĂȘme exempte Schmeiser de l'obligation de verser Ă  Monsanto le produit de la vente de sa rĂ©colte[27]. Schmeiser Ă©chappe au paiement de ces $105 000 au motif qu'il n'a pas financiĂšrement bĂ©nĂ©ficiĂ© de l'innovation technologique protĂ©gĂ©e par le brevet.

Quatre des neuf juges ont exprimé un avis divergent.

Par ailleurs, la Cour fait un devoir à chaque partie d'assumer ses propres dépens dans toutes les cours.

Jugement de juin 2005

Le , Louise Schmeiser, assistĂ© de son Ă©poux, entame une procĂ©dure contre Monsanto auprĂšs de la Cour de Humbolt. Mme Schmeiser rĂ©clame Ă  la sociĂ©tĂ© 140 $, soit le coĂ»t d'extraction du colza qui a poussĂ© en 2002 dans son jardin potager cultivĂ© "en bio" depuis cinquante ans[14] - [15]. Le l'affaire est jugĂ©e recevable par le juge ; Monsanto, bien que minorant la plainte, demande un dĂ©lai [28]: l'affaire est examinĂ©e le [29]. Le , le juge Dolores Ebert ne donne pas droit Ă  cette plainte qu'il estime peu documentĂ©e : alors que le prĂ©cĂ©dent jugement considĂ©rait qu'un Colza rĂ©sistant Ă  l'application de Round up Ă©tait nĂ©cessairement du Colza Round up ready, le juge de Humbolt estime qu'il n'est pas prouvĂ© que ce colza, pourtant rĂ©sistant au Round up, soit du Round up ready, Schmeiser n'ayant pas documentĂ© la concentration de l'herbicide appliquĂ©[30].

Entente hors cour de 2008 : la deuxiĂšme affaire

À la suite de la dĂ©cision de la Cour suprĂȘme de 2004, les Schmeiser abandonnent la culture du canola pour celles du blĂ©, de la moutarde, des pois et de l'avoine. En 2005, constatant que du colza, qu'ils n'ont donc pas semĂ©, pousse dans leurs cultures ils en informent Monsanto en leur demandant d'extraire ces plants de colza de leurs champs. Monsanto, qui a procĂ©dĂ© entretemps Ă  l'analyse du Colza confirmant qu'il s'agit bien de Round up Ready, accepte d’acquitter les frais inhĂ©rents Ă  cette extraction Ă  la condition que les Schmeiser s'engagent Ă  garder le silence sur cette affaire et Ă  ne jamais engager de procĂ©dure judiciaire contre eux. Ces conditions sont considĂ©rĂ©es inacceptables par les Schmeiser qui demandent une nouvelle fois Ă  Monsanto d'enlever ces plants de colza de leurs champs. Sans rĂ©ponse de Monsanto, ils font procĂ©der Ă  cette extraction, adressant ensuite la facture -660Cnd$ -Ă  Monsanto. Cette derniĂšre refusant de payer, les Schmeiser intentent Ă  son encontre une action auprĂšs d'une cour locale. Le , un jour avant l'ouverture du procĂšs[31], Monsanto et les Schmeiser concluent une entente hors cour Ă©tablissant la responsabilitĂ© de Monsanto dans la contamination des champs de Percy Schmeiser[32] - [33].

Impact et suites

L'arrĂȘt de la Cour suprĂȘme du Canada de 2004 fut le premier au monde Ă©manant d'une cour de haut rang Ă  se prononcer sur un tel sujet. TrĂšs attendu, il a Ă©tĂ© et reste d'une importance extrĂȘme pour l'industrie biotechnologique[27].

Les six années de procédure liées à la premiÚre affaire tranchée en 2004 auront coûté à Schmeiser $400,000. Le montant des aides qu'il aura reçues a été de $200,000 ; Schmeiser aura dû mettre ses terres en hypothÚques pour assurer sa défense[34]. Grùce à l'aide financiÚre abondant son fonds de soutien, Fight Genetically Altered Food Fund Inc, il a voyagé dans le monde entier ; ainsi il a été reçu par quasiment tous les ministres de l'environnement d'Amérique du Sud[35].

Fin 2005, aux États-Unis, un procùs oppose 83 plaignants conduits par la Public Patent Foundation à l'entreprise Monsanto (Organic Seed Growers and Trade Association (OSGATA), et al. v. Monsanto)(Larry Hoffman, L.B. Hoffman Farms Inc. and Dale Beaudouin v. Monsanto Canada, Inc. and Bayer Cropscience Inc.(2005 SKQB 225)[36])[37]. L'initiative d'Hoffman n'aboutit pas.

RĂ©sultats Ă©lectoraux

Filmographie

  • Percy est un film (2020) biopic rĂ©alisĂ© par Clark Johnson, canado-amĂ©ricain-indien, qui retrace le combat de Percy Schmeiser dans le combat judiciaire qui l'oppose Ă  Monsanto. Dans ce film, Christopher Walken joue le rĂŽle de cet agriculteur.
  • Percy Schmeiser - David versus Monsanto est un film documentaire (2010) rĂ©alisĂ© par Bertram Verhaag[40].

Notes et références

  1. (en-US) « Percy Schmeiser, Saskatchewan farmer known for fight against Monsanto, dead at 89 | CBC News », CBC,‎ (lire en ligne, consultĂ© le )
  2. « commonground.ca/iss/0401150/pe
 »(Archive.org ‱ Wikiwix ‱ Archive.is ‱ Google ‱ Que faire ?).
  3. De 1966 Ă  1983, d'aprĂšs GreenPeace ; de 1963 Ă  1982 d'aprĂšs Right Livelihood Award
  4. Hervé Kempf, Percy Schmeiser, un rebelle contre les OGM, Le Monde du 16.10.2002 https://www.lemonde.fr/societe/article/2002/10/16/percy-schmeiser-un-rebelle-contre-les-ogm_294379_3224.html
  5. WANTED: Monsanto for crimes against the planet. Greenpeace, 24 August, 2002.
  6. Right Livelihood Award - Percy and Louise Schmeiser (Canada)
  7. Brevet canadien
  8. DEMEKE T. ; PERRY D. J. ; SCOWCROFT W. R., Adventitious presence of GMOs: Scientific overview for Canadian grains http://pubs.aic.ca/doi/pdf/10.4141/P05-114
  9. (en) « Federal court of Canada. Monsanto Canada Inc. v. Schmeiser Date: 20010329 Docket: T-1593-98 » (consulté le )
  10. Nico Stehr, Biotechnology: Between Commerce and Civil Society, Transaction Publishers, 1er juin 2004
  11. Documents from earlier court proceedings showed that Monsanto ordered its investigators to trespass on Schmeiser's fields and collect samples. Monsanto agents paid a secret visit to the company that processes Schmeiser's seeds for planting. Gary Pappenfort, manager of the seed-processing company, said a representative of Monsanto visited him and asked if Schmeiser had some seed treated there. The Monsanto agent asked for a sample of his canola and Pappenfort gave some to him. D'aprĂšs : Percy Schmeiser's battle. CBC News Online, May 21, 2004
  12. http://publications.gc.ca/collections/Collection/C2-598-2001-2E.pdf
  13. Currently, patent law does not require a patent holder to prove that an alleged infringer knew or even ought to have known about the reproduction of a patented invention. This situation places individuals without knowledge of the reproduction of a patented plant, seed, or animal on their property or in their care in a difficult situation. That individual (the “innocent bystander”) may face a patent infringement suit — one of the most difficult and expensive legal actions against which to defend — and damages for infringement without a countervailing remedy against the patent older. While in theory such an individual may be able to sue for negligence for the adventitious spread of the plant or seed or the reproduction of the animal, the practical difficulties of doing so — proving a duty of care and a breach of that duty — may make this remedy illusory.
  14. http://www.cbc.ca/news/canada/story/2004/10/19/SchmeiserMonsanto_041019.html
  15. http://www.nwrage.org/content/monsanto-gets-sued-louise-schmeiser-contamination
  16. http://www.public.iastate.edu/~ethics/msgroup1.pdf
  17. This is an action heard in Saskatoon, against the defendants, pursuant to the Patent Act
for alleged infringement of the plaintiffs’ Canadian Letters Patent No. 1,313,830. The infringement alleged is by the defendants using, reproducing and creating genes, cells and canola seeds and plants containing genes and cells claimed in the plaintiff’s patent, and by selling the canola seed they harvested, all without the consent or license of the plaintiffs. The commercial product resulting from the plaintiffs’ development, from its patent and licensing agreements, is known as “Roundup Ready Canola”, a canola seed that is tolerant of glyphosate herbicides including the plaintiffs’ “Roundup”.
  18. Selon la preuve non contredite qu’il a prĂ©sentĂ©e, M. Schmeiser n’a jamais achetĂ© de canola Roundup Ready et il n’a jamais signĂ© une EUT. Son dernier achat de graines de canola remonte Ă  1993.
  19. http://www.percyschmeiser.com/T1593-98-%20Decision.pdf
  20. http://reports.fja.gc.ca/fra/2001/2001cfpi256.html
  21. http://www.canlii.org/en/ca/scc/doc/2004/2004scc34/2004scc34.pdf
  22. http://www.producer.com/2001/04/judge-didnt-rule-on-schmeisers-credibility/
  23. http://www.cbc.ca/news/story/2001/03/30/schmeiserreax010330.html
  24. http://reports.fja.gc.ca/fra/2003/2002caf309.html
  25. La Research Foundation for Science, Technology and Ecology, Le Sierra Club du Canada, L’International Center for Technology Assessment / Center for Food Safety, Le Syndicat national des agriculteurs et L’Action group on Erosion, Technology, and Concentration (ETC)
  26. Harvard College c. Canada (Commissaire aux brevets), 2002 CSC 76, 5 décembre 2002
  27. http://www.cbc.ca/news/background/genetics_modification/percyschmeiser.html
  28. Malgré le montant faible de la somme contestée, l'enjeu est grand pour la firme : It could potentially assist a group of Saskatchewan organic growers attempting to mount a class action lawsuit against Monsanto and Bayer CropScience Inc. for alleged damages to organic crops related to the commercialization of genetically modified canola.
  29. (en) « Schmeiser wants Monsanto to cough up $140 », sur The Western Producer, (consulté le ).
  30. Gabriela Pechlaner, Corporate Crops: Biotechnology, Agriculture, and the Struggle for Control
  31. Au 31 mai 2007 la date prévue pour le début du procÚs était fixée au 23 janvier 2008 http://www.producer.com/2007/05/schmeiser-renews-monsanto-battle/
  32. http://www.rightlivelihood.org/schmeiser.html
  33. (en) Matt Hartley, « Grain Farmer Claims Moral Victory in Seed Battle Against Monsanto », Globe and Mail,‎ (lire en ligne, consultĂ© le )
  34. http://www.producer.com/2007/05/schmeiser-renews-monsanto-battle/
  35. http://www.producer.com/2002/09/schmeiser-prepared-to-take-case-to-supreme-court/
  36. http://www.canlii.org/en/sk/skqb/doc/2005/2005skqb225/2005skqb225.html
  37. http://www.washburnlaw.edu/wlj/43-3/articles/glenn-jane.pdf
  38. Saskatchewan Archives Board, « Résultats des élections générales », sur saskarchives.com (consulté le )
  39. Saskatchewan Archives Board, « Résultats des élections générales », sur saskarchives.com (consulté le )
  40. https://www.denkmal.film/index.php?page=percy-schmeiser-4&l=en

Annexes

Articles connexes

Liens externes

Cet article est issu de wikipedia. Text licence: CC BY-SA 4.0, Des conditions supplĂ©mentaires peuvent s’appliquer aux fichiers multimĂ©dias.