Pedro Henrique d'Orléans-Bragance
Pedro Henrique de Orleans e Bragança, prince du Grão-Pará puis prince impérial du Brésil, est né le , à Boulogne-Billancourt, en France, et est mort le , à Vassouras, au Brésil. De 1921 à 1981, il est l'aîné des princes de la branche de Vassouras de la maison d'Orléans-Bragance et, en tant que tel, l'un des deux chefs possibles de la maison impériale du Brésil.
de Orleans e Bragança
Succession
Prétendant au trône du Brésil
–
(59 ans, 7 mois et 21 jours)
Nom revendiqué | « Pedro III » |
---|---|
Prédécesseur | Isabel de Bragança |
Successeur | Luiz de Orleans e Bragança |
Dynastie |
Maison d'Orléans-Bragance (Branche de Vassouras) |
---|---|
Nom de naissance | Pedro de Alcântara Henrique Afonso Filipe Maria GastĂŁo Miguel Gabriel Rafael Gonzaga de OrlĂ©ans e Bragança e Bourbon-Duas SicĂlias[Note 1] |
Naissance |
Boulogne-Billancourt (France) |
Décès |
Vassouras (Brésil) |
Sépulture | Cimetière de la Fraternité de Notre-Dame de la Conception, à Vassouras |
Père | Louis d'Orléans-Bragance |
Mère | Maria Pia di Borbone-Due Sicilie |
Conjoint | Maria Elisabeth von Wittelsbach |
Enfants |
Luiz de Orleans e Bragança Eudes de Orleans e Bragança Bertrand de Orleans e Bragança Isabel de Orleans e Bragança Pedro de Orleans e Bragança Fernando de Orleans e Bragança Antônio de Orleans e Bragança Eleonora de Orleans e Bragança Francisco de Orleans e Bragança Alberto de Orleans e Bragança Maria Teresa de Orleans e Bragança Maria Gabriela de Orleans e Bragança |
Signature
Famille
Pedro Henrique de Orleans e Bragança est le fils aîné de Louis d'Orléans-Bragance (1878-1920), prince du Grão Para après la renonciation de son frère Pierre d'Orléans-Bragance à la succession au trône du Brésil en 1908, et de la princesse Marie-Pie de Bourbon-Siciles (1878-1973)[2].
Par son père, le prince est donc l’arrière-petit-fils de l’empereur Pierre II (1825-1891) tandis que, par sa mère, il est l’arrière-petit-fils du roi Ferdinand II des Deux-Siciles (1810-1859)[3].
Le prince Pedro Henrique épouse civilement à Leutstetten, près Starnberg, le , puis religieusement au château de Nymphenburg le suivant, la princesse Marie-Élisabeth de Bavière (1914-2011)[4]. La jeune femme est la fille aînée du prince François de Bavière et de son épouse la princesse Isabelle-Antoinette de Croÿ. Par son père, Marie est donc la petite-fille de l’ancien roi Louis III de Bavière (1845-1921)[5].
Postérité
Le couple a douze enfants, qualifiés des prédicats d'altesse impériale et royale, pour l'héritier, et d'altesses royales pour les autres, sauf en cas de mariage de rang inégal ou de renonciation aux droits dynastiques[6] - [7] :
- Luiz de Orleans e Bragança (1938-2022), chef de la maison impériale du Brésil et l’un des deux prétendants au trône brésilien de 1981 à 2022[8]. Sans alliance ni postérité ;
- Eudes de Orleans e Bragança (1939-2020[9]), qui renonce en 1967 à ses droits dynastiques pour épouser Ana Maria de Moraes Barros (1945), dont il divorce. En secondes noces, il se remarie, en 1976, à Mercedes Neves da Rocha avec qui il aura quatre enfants.
- Enfants de sa première union :
- Luiz Philippe de Orleans e Bragança (né en 1969), homme politique, élu député fédéral lors de la campagne présidentielle de Jair Bolsonaro en 2018 ;
- Ana de Orleans e Bragança (née en 1971) ;
- Enfants de sa seconde union :
- Eudes de Orleans e Bragança (né en 1978) ;
- Antônia de Orleans e Bragança (née en 1979) ;
- Maria de Orleans e Bragança (née en 1979) ;
- Guy de Orleans e Bragança (né en 1985).
- Enfants de sa première union :
- Bertrand de Orleans e Bragança (né en 1941), chef de la maison impériale du Brésil et l'un des deux prétendants au trône depuis 2022. Sans alliance ni postérité ;
- Isabel de Orleans e Bragança (1944-2017), princesse du Brésil. Sans alliance ni postérité ;
- Pedro de Orleans e Bragança (né en 1945), qui renonce à ses droits au trône en 1978 pour épouser Maria de Fátima de Lacerda Rocha (née en 1952), dont la famille fait partie des noblesses brésilienne et portugaise. D'où :
- Maria de Orleans e Bragança (née en 1975) ;
- Carolina de Orleans e Bragança (née en 1978) ;
- Gabriel de Orleans e Bragança (né en 1980) ;
- Maria de Fátima de Orleans e Bragança (née en 1988) ;
- Manuella de Orleans e Bragança (née en 1989).
- Fernando de Orléans e Bragança (né en 1948), qui renonce à ses droits au trône pour épouser, en 1975, Maria da Graça Baere de Araújo (1952). D'où :
- Isabel de Orleans e Bragança (née en 1978), qui épouse le le comte Alexandre zu Stolberg-Stolberg (1974) ;
- Maria da Gloria de Orleans e Bragança (née en 1982) ;
- Luiz de Orleans e Bragança (1984).
- Antônio de Orleans e Bragança (né en 1950), prince du Brésil et héritier présomptif de la branche de Vassouras, qui épouse, en 1981, la princesse belge Christine de Ligne, (1955), sœur du prince Michel de Ligne, qui a épousé la princesse Eleonora de Orléans e Bragança, sa sœur. D'où quatre enfants, qualifiés du prédicat d'altesse :
- Pedro Luiz de Orleans e Bragança (1983-2009), mort lors de l'accident du Vol Air France 447 ;
- Amélia Maria de Orleans e Bragança (née en 1984) ;
- Rafael de Orleans e Bragança (né en 1986) ;
- Maria Gabriela de Orleans e Bragança (née en 1989).
- Eleonora de Orleans e Bragança (née en 1953), princesse du Brésil, qui épouse, en 1981, le prince belge Michel de Ligne (1951), frère aîné de la princesse Christine de Ligne, qui a épousé le prince Antônio de Orleans e Bragança, son frère. D'où :
- Alix de Ligne (née en 1984) ;
- Henri de Ligne (né en 1989).
- Francisco de Orleans e Bragança (né en 1955), qui renonce à ses droits au trône pour épouser, en 1980, Claudia Godinho (1954). D'où :
- Maria Elizabeth de Orleans e Bragança (née en 1982) ;
- Maria Thereza de Orleans e Bragança (née en 1984) ;
- Maria Eleonora de Orleans e Bragança (née en 1984).
- Alberto de Orleans e Bragança (né en 1957), qui renonce à ses droits au trône et épouse, en 1983, Maritza Ribas Bockel (1961). D'où :
- Pedro Alberto de Orleans e Bragança (né en 1988) ;
- Maria Beatriz de Orleans e Bragança (née en 1990) ;
- Ana Thereza de Orleans e Bragança (née en 1995) ;
- Antônio Alberto de Orleans e Bragança (né en 1997).
- Maria Teresa de Orleans e Bragança (née en 1959), qui renonce à ses droits au trône pour épouser, en 1995, Jan Hessel de Jong (1953). D'où :
- Johannes Pedro Hessel de Jong (né en 1997) ;
- Maria Pia Hessel de Jong (née en 2000).
- Maria Gabriela de Orleans e Bragança (née en 1959), qui renonce à ses droits au trône pour épouser, en 2003, Teodoro Hungria de Silva Machado (né en 1952), et dont elle divorce en 2005.
Biographie
Enfance
Lorsque le prince Pedro Henrique voit le jour en 1909, les Orléans-Bragance vivent sous le coup d’une loi d'exil depuis déjà 20 ans et sont donc interdits de séjour au Brésil[10]. Après avoir séjourné quelque temps au Portugal, la famille vit donc en France depuis 1891.
Un avant la naissance de Pedro Henrique, son oncle, le prince Pierre d'Orléans-Bragance (1875-1940), renonce à ses droits sur le trône brésilien pour épouser la comtesse tchèque Élisabeth Dobrzensky de Dobrzenicz (1875-1951)[11]. Dès sa naissance, Pedro Henrique apparaît donc comme l’héritier présomptif des Orléans-Bragance et il arrive en troisième position après sa grand-mère Isabelle et son père pour succéder au titre de chef de la Maison impériale du Brésil.
Le jeune Pedro Henrique et sa famille résident tantôt au château d'Eu et tantôt en leur hôtel particulier de Boulogne-Billancourt. Pedro Henrique est d'abord éduqué par sa grand-mère et marraine, Isabel de Bragança, princesse impériale du Brésil, et par une multitude de précepteurs qui le traitent en futur empereur du Brésil.
En 1920, le prince Luiz de Orleans e Bragança, père de Pedro Henrique, meurt à Cannes, victime d’une maladie contractée dans les tranchées de l’Yser, pendant la Première Guerre mondiale[12]. Dom Pedro Henrique est alors reconnu par une partie des monarchistes brésiliens et par l'ensemble de la famille impériale comme le nouveau prince impérial de Brésil.
Retour au Brésil
La même année 1920, le décret de bannissement de l'ancienne famille impériale brésilienne est révoqué par le président Epitácio Pessoa. Le comte d'Eu, grand-père de Pedro Henrique, dirige alors le retour des Orléans-Bragance dans leur pays, mais son épouse, l'ancienne héritière du trône, ne peut l'accompagner à cause de sa santé défaillante. De toute façon, après un séjour de quelques mois, l'ancienne famille impériale retourne s'installer en France[13].
Chef de la famille impériale
Le , Isabel de Bragança s'éteint au château d'Eu. Pedro Henrique de Orléans e Bragança, âgé de seulement 12 ans, lui succède alors comme chef de la famille impériale.
En 1925, le prince demande au gouvernement brésilien l'autorisation d'intégrer les forces armées de son pays, mais sa requête est rejetée et il doit rester en Europe. Pierre Henri effectue donc ses études à la Sorbonne, à Paris, et il s'y diplôme en sciences politiques.
Mariage
En 1937, Pedro Henrique épouse, à Munich, la princesse Marie-Élisabeth de Bavière. Le mariage est l'occasion, pour le père de la jeune femme, d'inviter plusieurs personnalités étrangères[14], parmi lesquelles l'ex-roi Alphonse XIII d'Espagne et la grande-duchesse Charlotte de Luxembourg, sont présentes.
Après leur mariage, Pedro Henrique et son épouse s’établissent en France. Cependant, l’entrée en guerre du Brésil aux côtés des Alliés en 1942 et la difficulté que représente, pendant la guerre, de trouver un navire neutre prêt à effectuer une traversée de l’Atlantique rendent le projet de départ impossible.
Retour au Brésil
C’est finalement en 1945 que Pedro Henrique de Orleans e Bragança et sa famille peuvent partir s'installer au Brésil. Ils s'établissent d'abord à Petrópolis, au palais de Grão-Para, puis dans une maison du quartier du Retiro.
Dans son pays d'origine, l'ex-famille impériale jouit d'un grand prestige, ce qui lui vaut parfois d'être surveillée par le pouvoir en place. Mais dom Pedro Henrique ne s'en montre pas choqué, peut-être pour ne pas accréditer l'idée qu'il cherche à restaurer la monarchie. Malgré tout, il fait valoir sa position d'« héritier du trône » lors des crises institutionnelles que connaît son pays, comme en 1961.
En 1951, le prétendant et sa famille acquièrent un domaine, la Fazenda Santa Maria, à Jacarezinho, dans le Paraná[15], et ils s’y lancent dans l'agriculture. Puis, en 1965, les Orléans-Bragance retournent dans l'État de Rio de Janeiro et s'installent dans la ville de Vassouras, ancien centre caféier. C’est dans cette région que le prince réside, jusqu'à sa mort, des suites d'une hépatite, le [16] - [4].
Controverse
Considérant comme nulle et sans valeur juridique la renonciation de son père en 1908, Pierre-Gaston d'Orléans-Bragance (1913-2007), cousin germain de Pedro Henrique et aîné de la branche de Petropolis et donc de toute la maison d'Orléans-Bragance, revendique le statut d'héritier du trône impérial brésilien de 1940 à sa mort en 2007.
Titulature et décorations
Titulature
Les titres portés par les membres de la maison d'Orléans-Bragance n'ont aucune existence juridique au Brésil et sont considérés comme des titres de courtoisie accordés par le prétendant au trône :
- - : Son Altesse Impériale et Royale le prince du Grão-Pará, prince du Brésil, prince d'Orléans-Bragance[17]
- - : Son Altesse Impériale et Royale le prince impérial du Brésil, prince d'Orléans-Bragance[17]
- - : Son Altesse Impériale et Royale le prince et chef de la maison impérial du Brésil, prince d'Orléans-Bragance[17]
DĂ©corations dynastiques
- Grand maître de l'ordre de la Croix du Sud (maison d'Orléans et Bragance, )[17]
- Grand maître de l'ordre de Pierre Ier (maison d'Orléans et Bragance, )[17]
- Grand maître de l'ordre de la Rose (maison d'Orléans et Bragance, )[17]
- Grand maître de l'ordre du Christ (maison d'Orléans et Bragance, )[17]
- Grand maître de l'ordre impérial de Saint-Jacques de l'Épée (maison d'Orléans et Bragance, )[17]
- Grand maître de l'ordre de Saint-Benoît d'Aviz (maison d'Orléans et Bragance, )[17]
- Bailli Grand-croix de justice avec collier de l'ordre sacré et militaire constantinien de Saint-Georges (maison de Bourbon-Siciles)[17]
- Bailli grand-croix d'honneur et de dévotion avec croix de profession ad honorem de l'ordre souverain de Malte (1974)[17]
Notes et références
(pt) Cet article est partiellement issu d’une traduction de l’article en portugais intitulé « Pedro Henrique de Orléans e Bragança ».
Notes
- Né Pierre Henri Alphonse Philippe Gaston d'Orléans et Bragance[1].
Références
- « Acte de naissance n°708 - Boulogne sur Seine - 13 septembre 1909 », sur Archives départementales des Hauts-de-Seine (consulté le )
- Énache 1999, p. 74.
- Énache 1999, p. 73-74.
- da Rocha Carneiro 2000, p. 205.
- Énache 1999, p. 184.
- Énache 1999, p. 74-76.
- da Rocha Carneiro 2000, p. 205-209.
- François Guyard, « LuĂz GastĂŁo de OrlĂ©ans e Bragança (1938-2022) », sur gothanjou.blog, (consultĂ© le ).
- « Eudes de Orleans e Bragança morre no Rio, aos 81 anos », Por G1 Rio (consulté le )
- Dominique Paoli, Fortunes et infortunes des princes d'Orléans, 1848-1918, Artena, 2006, p. 285.
- Dominique Paoli, op. cit., p. 345.
- Pierre Henri d’Orléans-Bragance, « Préface » dans Plinio Correa de Oliveira, Révolution et contre-révolution, Éditions « Catolicismo », Campos (Rio de Janeiro), 1960 (ASIN B0014R3W80). (lire en ligne)
- Isabelle, comtesse de Paris, Tout m'est bonheur, Éditions Robert Laffont, coll. « Vécu », Paris, 1978, p. 34-42.
- « SAIR dona Maria de Baviera completa noventa anos » sur Monarquia em noticias, 8/09/2004.
- Site officiel de Jundiai do Sul.
- « Dona Maria da Baviera » sur le site monarchiste Causa imperial.
- « Brazil5 », sur www.royalark.net (consulté le )
Voir aussi
Articles connexes
Bibliographie
- Jean-Fred Tourtchine, Les Manuscrits du CEDRE : Le royaume de Portugal - l'Empire du Brésil, vol. III, t. 3, Clamecy, Imprimerie Laballery, , 190 p..
- Nicolas Énache, La descendance de Marie-Thérèse de Habsburg, Paris, Éditions L'intermédiaire des chercheurs et curieux, , 795 p. (ISBN 978-2-908003-04-8).
- Chantal de Badts de Cugnac et Guy Coutant de Saisseval, Le Petit Gotha, Paris, Éditions Le Petit Gotha, coll. « Petit Gotha », (1re éd. 1993), 989 p. (ISBN 2-9507974-3-1).
- Monique da Rocha Carneiro, La descendance de Frédéric-Eugène duc de Wurtemberg, Paris, Éditions L'intermédiaire des chercheurs et curieux, , 511 p. (ISBN 978-2-908003-17-8).
- (fr) Martine Bailleux-Delbecq et Xavier Dufestel, « Le Brésil au château d’Eu » dans La collection Brasiliana, musée de la Vie romantique, Paris, 2005.
- (fr) Martine Bailleux-Delbecq et Xavier Dufestel, Le Brésil impérial dans les collections du château d'Eu, catalogue d'exposition, musée Louis-Philippe, Eu, 2005.
- (fr) Dominique Paoli, Fortunes et infortunes des princes d'Orléans, 1848-1918, Artena, 2006.
- (pt) Armando Alexandre dos Santos, A Legitimidade Monárquica no Brasil, Artpress, 1988.
- (pt) Armando Alexandre dos Santos, Dom Pedro Henrique 1909-1981, o Condestável das Saudades e da Esperança, Artpress, São Paulo, 2006.
Liens externes
- Notice dans un dictionnaire ou une encyclopédie généraliste :
- (pt) Site de la « Maison impériale du Brésil »
- (en) The Peerage (site de généalogie)
- (fr) Musée Louis-Philippe du château d'Eu