Paul Tsitsianov
Paul DmitriĂ©vitch Tsitsianov (russe : ĐĐ°ĐČДл ĐĐŒĐžŃŃОДĐČĐžŃ ĐŠĐžŃĐžĐ°ĐœĐŸĐČ, gĂ©orgien : ááááá áȘááȘáášáááá ; nĂ© Ă Moscou le 8/, tuĂ© Ă Bakou le 8/) est un prince gĂ©orgien membre de la noble famille des Tsitsichvili passĂ©e au service de lâEmpire russe au XVIIIe siĂšcle.
Biographie
Paul Tsitsianov commence sa carriĂšre militaire en participant en 1795 Ă la rĂ©pression de lâinsurrection de Tadeusz KoĆciuszko en Pologne. Le , il est nommĂ© vice-roi du Caucase.
Politique en GĂ©orgie
Paul Tstitsianov arrive Ă Tiflis en fĂ©vrier 1803 et entreprend par la construction de forts et lâexĂ©cution de sanglantes reprĂ©sailles de mettre fin aux expĂ©ditions sĂ©culaires de pillages des Lezguiens qui sâĂ©taient intensifiĂ©es du fait des incertitudes politiques dans le pays depuis la mort du roi Georges XII de GĂ©orgie.
DĂšs son arrivĂ©e, il exile en Russie les membres de la famille royale pendant que les princes Alexandre, Pharnaoz et Theimouraz vont se rĂ©fugier en Perse. La reine Daredajan, veuve de lâancien roi HĂ©raclius II de GĂ©orgie, Ă©pargnĂ©e dans un premier temps, est elle aussi exilĂ©e Ă lâĂąge de 66 ans.
Le , il obtient en MingrĂ©lie que le Dadian Grigol de MingrĂ©lie (1793-1804) se mette sous la protection de lâEmpire russe[1]. Ă la mort de ce dernier, il impose son fils LĂ©on V, ĂągĂ© de 14 ans, comme nouveau Dadian (1804-1846). Il obtient Ă©galement que le roi Salomon II d'ImĂ©rĂ©thie accepte le protectorat russe le [2]. Dans la principautĂ© de Gourie, Vakhtang II Gouriel se place lui aussi sous la suzerainetĂ© russe le ; malgrĂ© cela, Tstitianov le remplace par son neveu, le jeune Mamia VII, quâil avait Ă©vincĂ© du trĂŽne[3].
DĂ©but de la guerre russo-persane (1804-1813)
Sous le prĂ©texte de soutenir les intĂ©rĂȘts de lâEmpire russe dans les querelles autour de la nomination du Catholicos armĂ©nien dâEtchmiadzin, Paul Tsitsianov attaque Gandja en dĂ©cembre 1804. La forteresse rĂ©siste, mais elle est prise dâassaut le . Djevad Khan, souverain de la ville, est tuĂ© dans les combats et une partie de la population est massacrĂ©e. La ville est rebaptisĂ©e Elisabetpol. Pour ce fait dâarmes, il obtient le grade de gĂ©nĂ©ral en chef de lâinfanterie impĂ©riale.
Tsitsianov dĂ©cide ensuite dâattaquer le khanat d'Erevan : il prend Etchmiadzin, siĂšge du catholicossat armĂ©nien, et la ville dâErevan mais Muhammed Khan Kadjar rĂ©siste dans la forteresse et les Russes sont repoussĂ©s par une action des forces persanes. NĂ©anmoins, les autres khans de la rĂ©gion, intimidĂ©s par la brutalitĂ© de ses actions, sont contraints dâaccepter le devenir les vassaux de lâEmpire russe. Le vieux Ibrahim Khalil Khan de Karabagh se met lui aussi sous la protection de la Russie et accepte une garnison de 500 soldats russes Ă Chouchi ().
Agissant en maĂźtre absolu du Caucase en 1806, il passe le Mtcouar Ă Gandja et vient Ă Noukha oĂč il dĂ©pose Muhammad Hassan lâAveugle, Khan de Chaki[4], quâil remplace par son obligĂ© Jafar Quouli Khan Dumbuli[5]. AprĂšs avoir traversĂ© le Chirvan, il se prĂ©sente devant Bakou oĂč, sous prĂ©texte de nĂ©gociations, le dynaste local Husayn Quouli Khan[6] lâattire dans la ville et le fait tuer par ses hommes le . Sa tĂȘte coupĂ©e est envoyĂ©e au Chah dâIran et les forces russes se retirent.
Paul Tsitsianov laisse le souvenir dâun promoteur zĂ©lĂ© de la politique impĂ©rialiste russe dont lâaction se caractĂ©rise par une fĂ©roce brutalitĂ© tant envers ses « compatriotes » gĂ©orgiens qu'envers les dirigeants musulmans du Caucase.
Notes et références
- Alexandre Manvelichvili, Histoire de la GĂ©orgie, Paris, Nouvelles Ăditions de la Toison d'Or, , 476 p., p. 373.
- Alexandre Manvelichvili, op. cit., p. 374.
- Alexandre Manvelichvili, op. cit., p. 379.
- Khan de Chaki de 1783 à 1795 et de 1797 à 1806. Il avait eu les yeux arrachés par Agha Mohammad Shah.
- Général dans l'armée russe, Khan de Khoy de 1786 à 1797 puis Khan de Chaki de 1806 à sa mort en 1814.
- Khan de Bakou de 1792 Ă 1797 et de 1801 Ă 1806.
Sources
- Marie-Félicité Brosset, Histoire de la Géorgie, partie II : Histoire moderne, livraison II, Saint-Pétersbourg, 1857, p. 275-287.
- Alexandre Manvelichvili, Histoire de la GĂ©orgie, Paris, Nouvelles Ăditions de la Toison d'Or, , 476 p.